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si l'on eût pu l'appliquer directement et sans le secours de cet agent.

RÉSOLUTION. PHILOSOPHIE, MORALE. Acte de la volonté pleinement déterminée à l'exécution du parti qu'elle a pris. On ne doit jamais prendre légèrement une résolution; mais aussi, après l'avoir prise, on doit y persévérer avec fermeté.

RESPECT. PHILOSOPHIE, MORALE. Sentiment de la supériorité d'autrui. Déférence que l'on a pour quelqu'un ou pour quelque chose, à cause de son mérite ou de la vénération qu'il inspire.

Il y a deux sortes de respect: l'un a pour objet les distinctions instituées par les hommes, c'est un respect de convention; l'autre se rapporte entièrement aux qualités qui honorent l'âme, à nos parents, à nos bienfaiteurs, à la vieillesse, au beau sexe et `au malheur; celui-ci est fondé sur la nature; ; le cœur le dicte indépendamment du précepte.

RESPIRATION. PHYSIOLOGIE. Fonction produite par une série de phénomènes au moyen desquels le sang veineux mêlé à la lymphe et au chyle, et parvenu dans les dernières ramifications de l'artère pulmonaire, est enfin soumis à l'action de l'air atmosphérique et transformé en sang artériel propre à entretenir l'exercice de la vie.

Les animaux à sang rouge et chaud, dont le cœur a deux ventricules, sont pourvus d'organes respiratoires que le sang traverse en totalité avant de se porter dans les autres parties du corps. Ces organes, que l'on nomme poumons, sont formés d'une multitude de divisions bronchiques que l'air pénètre de toute part; d'un nombre peut-être plus grand encore de vaisseaux qui sont pénétrés par le sang veineux que le cœur leur envoie; d'un nombre égal de vaisseaux qui rapportent au cœur le sang qui a été modifié par la respiration et qui est devenu artériel; d'artères et de veines chargées de la nutrition du tissu; de vaisseaux lymphatiques; de nerfs qui paraissent indispensables à leurs fonetions et qui les unissent à l'organe cérébral.

Le sang veineux arrive au poumou sans avoir subi d'élaboration préalable; mais aussitôt qu'il a traversé le tissu pulmonaire pour rétrograder vers le cœur, sa nature est changée; de noirâtre qu'il était, il a pris une belle couleur rouge-vermeil, il est devenu plus léger, il a acquis des qualités nouvelles qui le rendent exclusivement propre à nourrir, à stimuler, à vivifier toutes les parties. De tous ces changements survenus dans le sang veineux, sa coloration en rouge est le plus frappant, et elle a lieu dans un instant indivisible.

Le poumon est situé dans la cavité thorachique, formée de parties osseuses et musculaires tellement disposées qu'elles sont susceptibles d'ètre alternativement agraudies et diminuées, pour déterminer l'introduction et l'expulsion de l'air atmosphérique. L'introduction de l'air dans le poumon se nomme inspiration, et l'acte par lequel s'effectue sa sortie porte le nom d'expiration; ces mouvements sont, pour la fréquence et l'étendue, sous l'empire de la volonté, dans certaines limites; mais une sensation très-pénible, qui survient quand on les suspend, force bientôt à les rétablir.

Il est démontré que l'air seul peut servir à la respiration d'une manière continue, et qu'il se passe dans les poumons certaines réactions entre l'air et le sang qui les font l'un et l'autre changer de nature. L'air expiré dans une respiration ordinaire est à la température du poumon; son volume, mesuré avec les rectifications nécessaires, n'est presque point changé, mais il paraît fortement altéré dans la respiration d'un même air. La quantité d'azote contenue dans l'air n'éprouve ordinairement dans la respiration aucune altération. La quantité d'oxigène se trouve réduite dans l'air expiré d'environ 0,03 qui sont exactement remplacés par 0,03 d'acide carbonique. Un homme d'une stature ordinaire, convertit ainsi 750 décimètres cubes d'oxigène en acide carbonique en 24 heures, qui représentent 395 grammes de carbone. L'air expiré contient en outre une quantité de vapeur d'eau, qui peut être estimée à 777 grammes en »4 heures. Enfin, l'air expiré contient encore une matière animale plus ou moins odorante, qui n'est pas la moindre cause de l'insalubrité des lieux habités par un grand nombre d'hommes, et qui devient extrêmement fétide dans certaines affections.

Il paraît que dans l'acte de la respiration le chyle se change en sang; qu'il se forme de la matiere colorante, ou du moins qu'elle change de teinte et s'unit intimement au chyle; qu'il se sépare du sang beaucoup d'eau qui fait la matière de la transpiration pulmonaire; qu'il se dégage du carbone qui doit entrer d'une manière ou de l'autre dans la composition de l'acide carbonique qu'exhalent les poumons.

La respiration est une fonction d'une nécessité indispensable. Cette fonction commence et finit avec l'animal, car si elle est suspendue quelque temps, l'animal est asphyxié et succombe. Cette asphyxie peut arriver de six manières différentes : 1o si l'animal est plongé dans le vide; 2° s'il inspire un gaz impropre à la respiration; 3o s'il est plongé dans l'eau; 4° si l'on s'oppose à l'introduc

tion de l'air dans les poumons; 5o si l'on opère la section des nerfs qui portent le sentiment à cette fonction; 6o par la suppression des puissances

musculaires elles-mêmes.

REVERS. PHILOSOPHIE, MORALE. Événement subit et sinistre; vicissitude fâcheuse. Au plus haut degré de fortune, on doit se rappeler qu'elle est . inconstante et bizarre. Celui qui, le matin, est au point de la roue le plus élevé, n'est point assuré que le soir il n'en sera pas précipité. Quelle révolution pour un homme que les faveurs du sort ont enorgueilli, et qui ne peut trouver dans le témoignage de sa conscience le dédommagement des biens qu'il perd! C'est dans les revers que la vertu paraît dans tout son éclat, et que les ames faibles manifestent tout leur néant. Il faut éprouver des revers, pour être en état de bien juger son propre cœur et celui d'autrui. Les hommes se montrent sous un coup d'œil bien différent à ceux que la fortune favorise et aux malheureux qu'elle poursuit. Attentifs à captiver l'estime et la bienveillance des premiers, ils ne prennent pas la peine de se contraindre auprès des derniers et semblent braver leur blâme.

RESSENTIMENT. PHILOSOPHIE, MORALE. Impression profondément gravée dans l'esprit et dans le cœur, toujours prête à ressortir et à se manifester. En général le mot ressentiment n'est pris qu'en mauvaise part, et il exprime le souvenir d'une injure avec le désir de s'en venger. Il est possible et généreux de renoncer à la vengeance, mais on n'est pas le maître d'effacer le ressentiment. Il est possible et généreux de faire du bien à celui qui nous a fait du mal; mais en même temps que l'on exerce envers ce dernier le caractère de bienfaiteur, on ne peut y être déterminé par l'attachement qu'il inspire, quelque effort même que l'on fasse, il n'y a pas moyen de l'estimer.

RETENUE. PHILOSOPHIE, MORALE. Respect des bienséances; prudence soutenue; sage circonspection dans les actions, et surtout dans les discours. Elle convient à tout le monde, mais particulièrement à la jeunesse ; c'est une vertu des deux sexes, mais qu'on exige encore plus des femmes que des hommes, et des filles que des femmes. Elle se marque, non-seulement dans les discours, mais dans le regard et dans le maintien les plus décents, qui annoncent la pudeur et la modestie.

RÉVOLUTION. POLITIQUE. Changement subitet violent dans le gouvernement d'un état. Les grandes

révolutions qui se manifestent parmi les peuples ne sont pas les produits de quelques volontés particulières; elles sont les résultats d'une multitude de choses qui ont agi pendant des siècles. Toute grande révolution suppose deux choses: 1o une disposition antérieure dans les esprits, qui les porte à désirer un changement d'état; c'est la cause générale et éloignée; 2o des événements, des faits, des incidents, qui déterminent cette disposition, et précipitent un mouvement; c'est la cause particulière et

immédiate.

Il est fort difficile de ne point se passionner en révolution; il est même sans exemple d'en faire une sans cela; on a de grands obstacles à vaincre ; on ne peut y parvenir qu'avec une activité, un dévouement, qui tiennent de l'exaltation ou qui la produisent. Dès lors, on saisit avidement ce qui peut servir, et l'on perd la faculté de prévoir ce qui pourra nuire. De là cette confiance, cet empressement à profiter d'un mouvement subit.

On remarque en outre que, dans tous les grands mouvements populaires, il existe une puissance communicative aussi inexplicable que réelle, qui porte les spectateurs à prendre une part active aux événements dont ils sont les témoins. Cette espèce d'attraction, qui provient sans doute de l'esprit d'imitation commune à toute la nature animée, est quelquefois assez forte pour soumettre la volonté et suspendre momentanément l'usage de la réflexion. Dans ces graves circonstances, les talents les plus extraordinaires se développent tout-à-coup; les orateurs les plus véhéments enflamment l'imagination; et s'il est un cœur généreux, une âme fortement trempée, où l'amour sincère de la patrie se trouve uni à l'exaltation, et l'exaltation au talent de bien dire, il sort de cette bouche, de cette plume, comme des foudres d'éloquence qui, au lieu d'effrayer les mortels, les électrisent, les enflamment. Alors les cœurs se gonflent, les nations s'ébranlent, les trônes croulent; en un moment tout est livré au hasard ou au droit de la force; mais cet état violent ne dure pas. Le parti le plus fort, le plus populaire ou le plus habile, saisit la circonstance favorable pour faire adopter ses vues. Le nouvel ordre qui s'établit ramène le calme; mais si ce calme n'est produit que par la nécessité, s'il n'est pas fondé sur des institutions garanties par de bonnes lois organiques, on a à redouter le renouvellement des troubles, à la première occasion qui pourrait y donner lieu.

Une révolution faite en faveur de la liberté, lorsqu'elle se prolonge long-temps, peut ramener au despotisme; car, presque toujours arrivent à sa

suite ces tristes fruits des longs orages et des discordes politiques, l'envie, l'égoïsme, l'insouciance produite par la lassitude, la froideur qui suit le triste réveil, des illusions déçues et le besoin de repos. Aussitôt que la révolution est déclarée, on ne peut donc trop se håter d'affermir la liberté sur de larges bases, afin de la rendre inébranlable; et l'on ne saurait surtout trop éloigner des grandes charges de l'état ces conseillers timides qui, contents du bien-être que la révolution leur apporte et qu'ils ne croyaient pas pouvoir espérer, emploient tous leurs efforts pour en arrêter la marche, voient la licence dans toutes les mesures propres à augmenter la liberté, et traitent d'insurgés, d'aveugles, de factieux, ceux qui, se confiant à son flambeau, voudraient pour arriver jusqu'à elle dépasser le but où, après les premiers moments d'enthousiasme, on se trouve naturellement forcé de s'arrêter, pour aviser aux moyens de régulariser les mesures propres à l'affermir. Arrière donc de la représentation nationale ces hommes de la résistance, qui feignent d'ignorer que les mesures qu'on prend pour arrêter ou pour faire rétrograder une révolution, ne servent qu'à la rendre plus complète; arrière des conseils ceux qui regardent comme impossible la perfection des institutions libérales, sans réfléchir que c'est cette funeste prévention qui la rend telle! L'homme qui s'avance à petits pas dans le sentier de la liberté était indigne d'y entrer; il faut marcher à pas de géants dans cette route encore peu frayée. Hélas! après les événements de juillet il ne tenait qu'à nous d'arriver tout d'un coup au but!... maintenant il nous faudra peut-être de grands efforts et de longues années pour y parvenir.

RÉVOLUTION. ASTRONOMIE. Période de temps qu'emploie un corps céleste à tourner autour d'un

autre.

RHÉTORIQUE. BELLES-LETTRES. Art de bien dire; art de parler sur quelque sujet que ce soit avec éloquence et avec force.

Bacon définit la rhétorique l'art d'appliquer et d'adresser les préceptes de la raison à l'imagination, et de les rendre si frappants pour elle, que la volonté et les désirs en soient affectés. Aristote définit la rhétorique, un art ou une faculté qui considère en chaque sujet ce qui est capable de persuader; et Vossius la définit l'art de découvrir dans chaque sujet ce qu'il peut fournir pour la persuasion. Or, chaque auteur doit chercher et trouver des arguments qui fassent valoir le plus qu'il est possible la matière qu'il traite; il doit ensuite disposer ces ar

guments entre eux dans la place qui convient à chacun, les embellir de tous les ornements du langage dont ils sont susceptibles, et enfin, si le discours doit être débité en public, le prononcer avec toute la décence et la force la plus capable de frapper l'auditeur. De là on a divisé la rhétorique en quatre parties, savoir: l'invention, la disposition, l'élocution et la prononciation.

La rhétorique est à l'éloquence ce que la théorie est à la pratique, ou comme la poétique est à la poésie. Le rhéteur prescrit les règles d'éloquence, l'orateur ou l'homme éloquent fait usage de ces règles pour bien parler; aussi la rhétorique est appelée l'art de parler, et ses règles, règles d'éloquence.

On appelle figure de rhétorique, toute façon de parler que l'orateur emploie pour donner ou de la force, ou de la grâce au discours.

RICHESSE. PHILOSOPHIE, MORALE. Abondance de biens, possession d'une infinité de choses superflues sur un petit nombre de nécessaires. La richesse ne peut être regardée comme une vertu, mais elle est encore moins un vice; c'est son usage que l'on peut appeler vertueux ou vicieux, selon qu'il est utile ou nuisible à l'homme et à la société.

La richesse est un instrument dont l'usage seul et l'emploi déterminent la vertu et le vice.

RICHESSE. ÉCONOMIE POLITIQUE. Tout ce qui est susceptible de satisfaire nos besoins et nos goûts matériels et intellectuels; que ces goûts et ces besoins soient réputés naturels, ou qu'ils soient l'effet de la civilisation. Dans notre pensée, les richesses ont un sens matériel; elles résident dans les choses qui ont un prix, qui sont, jusqu'à un certain point, susceptibles d'évaluation. Quelques économistes, préoccupés de la crainte, trèsnoble au reste, d'exciter trop la cupidité, et d'avilir l'homme en l'attachant à des études d'intérêt exclusivement matériel, ont trop étendu le domaine de l'économie politique, et ont contribué à accroître la confusion qui règne encore dans cette belle science, en la mêlant à une science plus haute, la science de la morale. Sans doute, les vertus sont les premières et les plus importantes richesses, mais elles appartiennent à la partie morale de l'homme, et ce n'est que par pauvreté de langage, par figure, qu'on les désigne ainsi. L'économie politique ne deviendra une science applicable et réelle, que quand on l'enfermera dans les limites que lui assigne la raison ; on l'a vu à l'article que nous lui avons consacré : l'homme est composé d'une intelligence et d'un corps; la science qui nous occupe répond aux besoins de cette seconde

partie de l'homme, et c'est déjà une assez belle mission. La morale précède et domine donc l'économie politique; la morale l'éclaire et la guide; mais elle ne doit pas être confondue avec l'économie politique, si l'on veut mettre quelque ordre dans les idées et dans les études. A la vérité, nous venons de définir la richesse: ce qui peut satisfaire nos gouts, nos besoins matériels et intellectuels; mais il est visible que ce dernier mot ne s'écarte en rien de notre doctrine, si nous faisons dans les jouissances intellectuelles une classe à part pour celles qui résultent de certains biens matériels ou plutôt industriels. Ainsi, les livres, comme produits d'une industrie, multiplient nos jouissances intellectuelles, une bibliothèque est donc une richesse. Il suffit donc, pour que ce mot puisse être appliqué dans le sens propre ou direct, que l'objet soit évaluable.

Les richesses sont bonnes en elles-mêmes; c'est l'abus qu'on en fait, c'est l'attachement exclusif et passionné qu'on leur porte, qui les rendent dangereuses et mauvaises, et qui les font préférer à la vertu! Si c'est en ce sens qu'on les attaque, à la bonne heure; nous unirons notre voix à celle des plus sévères moralistes. Mais que peuvent produire les déclamations? Et pourquoi ne pas établir de distinction entre le bon et le mauvais usage des richesses? Peut-on nier raisonnablement que la misère n'avilisse, n'abrutisse les hommes, n'enfante des vices, n'excite au crime? La science qui cherche les moyens d'adoucir les souffrances et d'éloigner l'oisiveté; la science qui indique comment se multiplient les richesses, est donc, nous le répétons, non pas une ennemie de la morale, mais un puissant anxiliaire pour la morale. C'est ensuite à la morale à régler l'emploi des richesses, à les peindre comme périssables, et iucapables, seules, de nous procurer le bonheur qui ne se trouve que dans l'accomplissement des devoirs.

est une richesse, puisqu'il nous est utile et puisqu'il facilite le travail, mais n'est pas la richesse, puisque, à la rigueur, sans argent, sans numéraire, on pourrait encore échanger directement, quoique difficilement, les fruits du travail, et qu'avec du numéraire seul, on mourrait de faim. Nos vieux économistes, que l'on traite avec mépris et ingratitude, parce qu'on ne les connaît que par leurs ennemis, sont les premiers qui aient démontré ces grands principes; ils ont vu que la société, après avoir vécu une année, pouvait posséder encore la même quantité d'or et d'argent, et qu'en conséquence, elle avait subsisté sur des biens susceptibles de consommation. Ils ont vu que la richesse est dans l'objet qui a un prix, et non dans les avantages qu'on en tire et qui n'en sont que la suite nécessaire.

Les biens naturels, l'eau, l'air, nos organes, etc., sont aussi des richesses dont nous sommes tous appelés à jouir. L'économie politique peut bien s'occuper de leur action sur la production des autres biens, mais leur répartition étant égale pour tous, et leur création étant indépendante du travail humain, ils n'entrent pas absolument dans ses études.

La question des richesses réduites à ce point de simplicité, nous les montre dans les fruits du travail de l'homme, source noble et pure à laquelle l'homme, si la société est bien réglée, doit puiser librement, et sans autre limite que celle de ses forces physiques et de son intelligence. Le développement de ces forces tend donc à multiplier la puissance créatrice du travail, et à augmenter les richesses; l'éducation qui développe la force intellectuelle tend donc à accroître les richesses d'un état; les machines qui centuplent les forces physiques, tendent donc à l'accroissement des richesses sociales; à quels magnifiques résultats ne pourrait-on pas atteindre en facilitant à toutes les classes de la société les moyens de s'instruire! C'est là l'aumône la plus Un homme est riche quand il peut satisfaire ses belle et en même temps la plus sûre; toutes les aubesoins et ceux de sa famille, et quand il peut ré- tres ne sont que mesquines, transitoires, insuffisangler ces besoins de manière à trouver encore dans tes, nous dirions presque immorales; elles ne sauun excédant de revenu annuel, de quoi pourvoir raient donner la richesse à qui ne l'a pas ; le travail à des besoins imprévus, et à ceux de l'époque de seul crée les richesses. Comment comprendre, après la vie où le travail devient impossible. Un homme cela, que des hommes aient pu entraver le travail, est pauvre, lorsque son revenu, résultat de patri- et croire qu'ils favorisaient ainsi la richesse d'une moine ou du travail, est insuffisant pour la satis- nation? Si nous avons démontré que l'agriculture, faction de besoins imposés par sa situation sociale l'industrie manufacturière et le commerce créaient et réglés par la modération; ou bien, lorsque', tout des richesses, nous avons démontré que le système compte fait, il ne lui reste rien pour ses calculs de mercantile qui pèse sur le globe, et que la législaprévoyance; car les préoccupations de l'avenir sont tion restrictive qui pèse sur la France, en gênant aussi un besoin, un impérieux besoin pour tout l'action de ces grandes sources de travail, s'oppohomme qui sait ce qu'il fait, où il va. saient à l'accroissement des richesses; en d'autres Nous avons vu à l'article monnaie, que l'argent termes, causaient une grande partie de nos souf

frances, et, de leur main de fer, plongeaient perpétuellement une grande partie des hommes dans la misère. C'est là, nous l'avouons, le but de nos études et le résultat de nos recherches; c'est contre ces systèmes que nous voudrions établir une lutte infatigable, et liguer tout ce qu'il y a d'hommes de lumières, de moralité, de cœur, d'action, trop occupés ailleurs de formes à peu près indifférentes, et de métaphysique sans issue.

Le bas prix des produits industriels est-il une preuve de richesse chez une nation ? Nous n'hésitons pas à résoudre cette question par l'affirmative, quand ce bas prix n'est pas le résultat de la fraude ou de la violence, et il est toujours facile de le savoir. Plus un produit est commun, moins il coûte, par cela même qu'il est commun: bas prix est donc synonyme d'abondance ou de richesse. « Toute baisse dans les prix, a dit M. Say, est un pas qui rapproche les produits de ces biens naturels dont nous jouissons avec la plus abondante profusion sans que nous soyons jamais obligés de les payer.... Dans l'état présent de la société, les individus qui la composent deviennent plus riches, chaque fois qu'ils peuvent acquérir à moins de frais, tantôt l'une, tantôt l'autre des choses qu'ils veulent consommer..... Il est consolant de penser que, chez la plupart des peuples, malgré les temps de station et de rétrogradation, la richesse, au total, a 'constamment fait des progrès. Relativement aux produits matériels, si les ravages de la guerre ont détruit beaucoup de capitaux, ont laissé beaucoup de terrains incultes, les connaissances industrielles ayant peu décliné, du moment que les temps sont devenus un peu plus favorables, des capitaux ont été amassés de nouveau, et l'on s'est peu à peu perfectionné dans l'art de les faire valoir.... Tout atteste que les richesses publiques, qui n'ont d'autres fondements que les richesses particulières, ont pris un grand essor. L'accroissement de presque toutes les villes et de la population des campagnes, malgré la grossièreté qui s'y manifeste encore dans certaines parties; les grands établissements publics et particuliers, les routes, les ports, serviraient à le prouver. Elles ont concouru à l'amélioration du sort des familles. On est mieux logé, mieux nourri, mieux vêtu, qu'on ne l'a été dans aucun temps; on a plus de meubles, et ils sont d'un service plus agréable; on voyage plus souvent, plus vite, plus commodément; on jouit d'une infinité de produits amenés des extrémités de la terre.

<< Représentez-vous un ancien habitant de Lutèce, ou des environs, un de ceux qui, antérieurement à la conquête de César, foulaient le terrain où nous

sommes, et qui se trouverait transporté tout-à-coup dans l'appartement d'un de nos artisans, chez un bottier, un serrurier, un tailleur de nos jours. En voyant des vitres à ses croisées, en apercevant sur sa cheminée une pendule, et derrière la pendule une glace répétant la chambre entière; en observant que les murs de son appartement sont couverts de peintures élégantes qui ne sont autres que des papiers, et parmi ces oruements des gravures en taille-douce encadrées dans des bordures d'or, et beaucoup d'autres superfluités, ne pensez-vous pas qu'il dirait dans son cœur: on m'a introduit sans doute chez un des princes du pays! Et lorsqu'il verrait sur la femme et sur les enfants de cet artisan, des vêtements d'une fine étoffe de coton et des rubans de soie; lorsqu'il apercevrait des meubles construits en bois d'acajou apporté d'un monde dont il ne soupçonnait pas même l'existence; lorsqu'il verrait consommer du sucre, du café, du poivre et d'autres produits venus de plusieurs milliers de lieues; lorsqu'il serait ébloui par une lampe qui répand autant de clarté à elle seule que plusieurs flambeaux, il jugerait pour le coup que notre arásan, notre marchand en boutique, est incompara blement plus riche que n'a jamais été le chef de ses Druides. Il ne se tromperait pas, puisque cet artisan, avec ses profits tels quels, peut jouir de tout ce qui aurait excédé la portée des premiers magistrats des Gaules. Voilà ce que j'appelle des richesses *. »

RIDICULE. PHILOSOPHIE, MORALE. Digne de risée, de moquerie; ce qui, à tort ou à raison, excite le rire du dédain, du mépris, de l'ironie, de l'observateur caustique et malin.

Le ridicule consiste à choquer la mode ou l'opinion, et communément on les confond assez avec la raison cependant ce qui est contre la raisou, est folie ou sottise; si c'est contre l'équité, c'est crime. Le ridicule ne devrait donc avoir lieu que dans les choses indifférentes par elles-mêmes ou consacrées par la mode; mais il s'étend en outre jusque sur la vertu; et c'est le moyen que l'euvie emploie le plus sûrement pour en ternir l'éclat. Le ridicule est supérieur à la calomnie, qui peut se détruire, en retombant sur son auteur.

Le ridicule est une arme terrible: c'est le fléau des gens du monde; et il est juste qu'ils aient pour tyran un être fantastique. On sacrifie sa vie à son honneur, souvent son honneur à sa fortune, et

*Ce charmant morceau est extrait du Ceurs complet d'économie politique, tome II, page 348.

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