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destinées à mettre l'homme en rapport avec les différents êtres de la nature, telles que la vision, l'olfaction, la gustation, l'audition' et le toucher. C'est par elle aussi que se ressentent la faim, la soif, le plaisir, la douleur, en un mot, tous les genres de sensations dont l'âme est susceptible.

La sensibilité proprement dite, celle qui par sa nature même se sent mieux qu'elle ne se définit, est la première des facultés de l'âme; elle préside indistinctement à toutes nos sensations, tant internes qu'externes; elle en est le principe et la source. C'est une disposition heureuse, qui étend notre existence en nous rendant accessibles par un plus grand nombre de moyens, qui nous fait éprouver des sensations, trouver des idées, par les choses qui semblaient devoir nous être étrangères. C'est par elle que l'âme sent mieux et qu'elle est constituée plus propre à être émue: sous ce rapport, la sensibilité est une vertu, ou plutôt le principe de plusieurs vertus, telles que la tendresse, l'humanité, la générosité.

La sensibilité varie à l'infini: chez certains individus, elle est en quelque sorte obtuse; chez d'autres, elle a un degré d'exaltation extraordinaire : en général, une bonne organisation tient le milieu entre ces deux extrêmes. Dans l'enfance et dans la jeunesse, la sensibilité est vive; elle se conserve à un degré un peu moins marqué jusque passé l'âge adulte; dans la vieillesse, elle éprouve une diminution évi dente; enfin, le vieillard décrépit paraît insensible à toutes les causes ordinaires des sensations.

La sensibilité est généralement plus exquise chez la femme que chez l'homme; ses sens sont plus délicats; les extrémités nerveuses qui aboutissent à la peau, à la langue, à l'œil, etc., étant plus développées, et se terminant en papilles moins rigides, plus palpeuses, plus affectibles, repoussent des impressions un peu fortes..

C'est à l'encéphale qu'aboutissent toutes les sensations, c'est-à-dire toutes les impressions senties que font sur nous, soit les corps extérieurs, soit nos propres organes à l'occasion de leur service. Toute sensation quelconque, bien que reconnaissant pour base une impression sensitive produite par la partie du corps à laquelle elle est rapportée, nécessite l'intervention de l'encéphale; et sous ce rapport, l'encéphale tient sous sa dépendance toutes les parties sensibles du corps. Dès que cet encéphale est usé, ou qu'on a lié ou coupé le nerf par lequel une partie communique avec lui, cette partie cesse d'être sensible, de donner à l'âme la conscience des impressions, tant externes qu'internes, qu'elle était auparavant apte à lui transmettre. En

second lieu, c'est dans ce même encéphale, centre de toutes les sensations, que se produisent toutes les facultés intellectuelles et affectives, ces autres actes sensoriaux auxquels nous devons, d'an côté toutes nos idées qui fondent nos connaissances, et de l'autre les sensations qui sont le mobile de toute notre vie sociale et morale. En troisième lieu, c'est encore de l'encéphale qu'émanent toutes les volontés; et, sous cet autre point de vue, cet organe se subordonne, non-seulement les muscles par lesquels nous exécutons tout mouvement volontaire quelconque, mais encore les sens externes, instruments à l'aide desquels nous nous livrons à notre gré à l'exploration de l'univers. Enfin, les opérations intellectuelles à l'aide desquelles nous idéalisons et systématisons ce qui n'était auparavant que sensation, sont elles-mêmes susceptibles d'être mises en jeu à notre gré, et s'influencent réciproquement; les parties cérébrales qui président à chacune d'elles sont unies entre elles, de manière que celle qui actuellement agit, appelle à son aide celles dont elle peut avoir besoin, et les associe à son action. L'encéphale est donc un véritable centre pour toute la vie de relation; et c'est par le système nerveux que sont établis les rapports fonctionnels qui l'unissent à toutes les parties qui lui sont subordonnées. Suspendue dans le sommeil, comme renouvelée par la veille, la sensibilité partage la loi d'intermittence de toutes les fonctions de la vie de relation.

SENSUALITÉ. PHILOSOPHIE, MORALE. Délectation des sens, recherche de ce qui les flatte, faveur de la jouissance des choses qu'ils ont convoitées. Nous ne jouissons pas d'une chose singulièrement analogue à nos goûts, sans être sensuellement affectés cette sensation n'est donc pas vicieuse en elle-même. Le vice se manifeste dès qu'un attachement trop marqué aux objets sensuels prédomine dans notre âme: dès la elle s'énerve. Un homme sensuel, dans la rigueur du terme, ne peut être un homme courageux, parce que le courage affronte les hasards, les saisons et les obstacles physiques. La sensualité, au contraire, se complaît dans la mollesse, répugne à tout ce qui est pénible, et appréhende tout ce qui contrarie la délicatesse des sens. Avec un goût exquis et un organe délicat on goûte bien mieux la beauté et la bonté des choses extérieures. Ce goût et cette finesse sont même une perfection physique. Mais s'il arrive qu'on les consulte avec une prédilection persévérante, que lear attrait soit recherché avec un soin qui devienne l'occupation de l'esprit, on est par là nécessairement vicieux, parce que ce soin l'emporte sur des

soins plus nobles, et que cette occupation absorbe les facultés de l'âme. Or, c'est l'attrait des vertus qui doit dominer, et non l'attrait des sens, dont l'effet est de les affaiblir et de les détruire enfin.

SENTENCE. BELLES-LETTRES. Pensée morale qui est universellement vraie et louable, même hors du sujet auquel on l'applique. Tantôt elle se rapporte à une chose et tantôt à une personne.

SENTIMENT. PHILOSOPHIE, PHYSIOLOGIE. IMpression que les objets font sur l'àme; état d'une âme profondément affectée de telle ou telle manière, par tel ou tel objet.

On donne généralement le nom de sentiment à ce qu'on sent ou à ce que l'on éprouve physique ment et moralement. Dans le premier cas, le sentiment n'est autre que la sensation, qui conserve le nom générique de sensation, lorsqu'elle résulte des impressions du dehors sur les organes sensoriaux, tandis qu'elle prend le plus communément celui de sentiment lorsqu'elle se rapporte aux sensations internes ou aux modifications perceptibles de nos organes intérieurs. Tels sont les sentiments de la faim, de la soif, de la douleur, de tous nos besoins, etc. Sous le rapport moral, les sentiments s'entendent des affections de l'âme, des inclinations ou des divers penchants, bons ou mauvais, qui constituent les qualités du cœur; ou bien ils sont de simples vues de l'esprit propres à nous déterminer dans l'appréciation des choses et dans les jugements en quelque sorte irréfléchis que nous en portons.

Suivant Helvétius, le moment où la passion se réveille le plus fortement en nous, est ce qu'on appelle le sentiment. Aussi n'entend-on par passion qu'une continuité de sentiments de même espèce. La passion d'un homme pour une femme n'est que la durée de ses désirs et de ses sentiments pour cette même femme.

Il n'est point d'hommes sans désirs, ni par conséquent sans sentiments; mais ces sentiments sont en eux ou faibles ou vifs. Lorsqu'on n'en a que de faibles, on est censé n'en point avoir. Ce n'est qu'aux hommes fortement affectés qu'on accorde du sentiment. Est-on saisi d'effroi? si cet effroi ne nous précipite pas dans de plus grands dangers que ceux qu'on veut éviter, si notre peur calcule et raisonne, notre peur est faible, et l'on ne sera jamais cité comme un homme peureux. Ce ́que l'on dit ici du sentiment de la peur, on le dit également de celui de l'amour et de l'ambition.

Ce n'est qu'à des passions bien déterminées que

l'homme doit ces mouvements fougueux et ces accès auxquels on donne le nom de sentiment. On est animé de ces passious, lorsqu'un désir seul règne dans notre âme, y commande impérieusement à des désirs subordonnés. Quiconque cède successivement à des désirs différents, se trompe s'il se croit passionné; il prend en lui des goûts pour des passions.

Les sentiments qui méritent le plus de fixer l'attention sont au nombre de quatre : le sentiment de sociabilité, le sentiment de l'égalité naturelle, celui de l'équité, et celui de la liberté. C'est le premier qui a porté les hommes à se réunir, à vivre ensemble, et qui a donné lieu à l'établissement des différentes sociétés. Les autres, plus ou moins respectés, suivant les lieux, les temps et d'autres circonstances, ont servi de base dans la fixation des rapports entre les membres de ces sociétés, et l'établissement des règles de conduite qui leur ont été prescrites.

BELLES-LETTRES. Le sentiment est l'âme de la poésie, et surtout de la poésie dramatique. Ou ne peint jamais bien les passions et les sentiments, si l'on n'en est soi-même susceptible. Place-t-on un héros dans une situation propre à développer en lui toute l'activité des passions ? pour faire un tableau vrai, il faut être affecté des mêmes sentiments dont on décrit en lui les effets, et trouver en soi son modèle. Si l'on n'est passionné, on ne saisit jamais ce point précis que le sentiment atteint, et qu'il ne franchit jamais: on est toujours en-deçà ou au-delà d'une nature forte. Pour réussir en ce genre, il ne suffirait pas d'être en général susceptible de passions; il faut, de plus, être animé de celle dont on fait le tableau. Une espèce de sentiment ne nous en fait pas deviner un autre. Ou rend toujours mal ce que l'on sent faiblement. Corneille, dont l'âme était plus élevée que tendre, peint mieux les grands politiques et les héros qu'il ne peint les amants. C'est principalement à la vérité des peintures qu'est, en ce genre, attachée la célébrité.

SEREIN. PHYSIQUE. Humidité résultant de la résolution des vapeurs exhalées de la terre, avant, mais plus souvent après le coucher du soleil.

Depuis le moment où le soleil se lève jusque vers deux heures après midi, l'action de ses rayons échauffe les parties du globe qu'ils frappent directement; celui-ci transmet à la couche d'air qui les touche une portion du calorique qu'il a reçue, et lui donne une légèreté spécifique qui le fait se porter vers une région plus élevée; une seconde couche

se substitue à la précédente, et se comporte exactement de la même manière. Ainsi, d'une part, l'atmosphère ne reçoit de chaleur qu'en raison de son contact avec la terre, et, de l'autre, sa température suit de bas en haut une proportion décroissante. A cela il faut ajouter que les couches infé rieures de l'air contiennent plus d'humidité que les autres, non-seulement parce qu'elles sont plus chaudes, mais encore parce qu'elles sont plus rapprochées des amas d'eau qui doivent lui donner naissance. A mesure que le soleil s'approche de l'horizon, ses rayons étant plus obliques à la surface de la terre, ils lui communiquent d'abord moins de chaleur, puis il ne font bientôt plus que lui restituer une partie de ce qu'elle perd par le rayonnement; et enfio, à l'instant du coucher, leur action devenant tout-à-fait nulle, ils n'exercent plus à son égard aucune influence, en sorte que la température, qui s'était progressivement élevée dans la première moitié du jour, diminue graduellement jusqu'au lendemain matin, époque à laquelle recommence une nouvelle période, qui serait tout-à-fait semblable à la précédente, si chaque jour la position respective du soleil et de la terre ne changeait pas, et si une multitude d'influences accidentelles ne modifiaient pas l'action de la cause principale. La quantité d'eau augmentant en même temps que la température, il est évident qu'une portion de la vapeur doit perdre sa fluidité élastique, et se convertir en liquide à mesure que la surface du globe se refroidit : c'est effectivement ce que l'on observe; et le changement d'état, rendu sensible par l'humidité dont se couvrent alors la plupart des corps, constitue ce qu'on nomme le serein. A la rigueur, cet effet devrait se manifester aussitôt que le thermomètre commence à descendre; néanmoins ce n'est qu'au coucher du soleil, ou un peu avant, qu'il devient réellement appréciable, résultat qui dépend de deux causes: premièrement, la température ne baisse d'abord que très-lentement, et ensuite, si ce n'est dans certaines localités, il est rare que l'espace contienne toute la quantité de vapeur qui pourrait s'y développer; il faut donc, avant que la précipitation puisse avoir lieu, que l'atmosphère, en se refroidissant, atteigne ce qu'on a nommé la limite de saturation, et c'est ce qui arrive d'autant plus tard que l'hygromètre, au moment de la plus forte chaleur, indiquera un degré moins élevé : aussi on ne saurait fixer l'heure à laquelle le serein commence à tomber, puisque, pour se former, il exige le concours de plusieurs causes, qui sont elles-mêmes variables: par exemple, lorsque le ciel est couvert, le calorique rayon

nant que les nuages envoient à la terre l'empêche de se refroidir, et par conséquent l'état hygrométrique de l'air ne change pas; c'est pourquoi les nuits les plus claires sont aussi les plus froides, et celles où la quantité d'eau qui, sous forme de rosée, se précipite de l'atmosphère, est plus considérable.

Le serein ne se manifeste ordinairement qu'à la suite d'un jour chaud, et lorsque, vers le coucher du soleil, le ciel n'est que peu ou point couvert de nuages. Le serein est, toutes choses égales d'ailleurs, d'autant plus abondant que la différence des températures du jour et de la nuit est ellemême plus considérable : ainsi, sous ce rapport, l'automne et le printemps réunissent dans nos climats les conditions les plus favorables, parce que, durant le jour, le soleil est assez élevé au-dessus de l'horizon pour échauffer beaucoup la surface de la terre, et que, à cette même époque, les nuits sont assez longues pour lui permettre de se refroidir quelquefois de plus de douze ou quinze degrés. L'atmosphère des lieux situés dans le voisinage des étangs, des rivières, de la mer et des endroits marécageux étant habituellement saturée d'humidité, il en résulte que non-seulement le serein doit y être très-fréquent et plus abondant, mais encore qu'il doit s'y manifester aussitôt que la température commence à diminuer. Les mêmes effets doivent aussi avoir lieu dans les pays où, à certaines époques, le sol est abreuvé de pluies plus ou moins fréquentes, plus ou moins abondantes, mais non pas continuelles. Or c'est ce qui arrive chez nous pendant le printemps et l'automne.

Le serein tombe quelquefois sans qu'on aperçoive le moindre nuage au ciel. On l'oberve surtout dans les vallées, les plaines basses, à peu de distance des lacs et des rivières. Dans les lieux élevés il se produit rarement. Il tombe abondamment après un jour chaud. Nulle humidité n'est plus pénétrante; rien n'y résiste, ni les tissus les plus serrés, ni même le cuir.

SÉRÉNITÉ DE L'AME. PHILOSOPHIE, MORALE. Vertu morale, qui a sa source dans l'innocence et le tempérament : vive sans être emportée, sérieuse sans être grave, avec elle habite la paix, avec elle habite l'innocence : heureux celui qui la conserve, et dont toutes les passions sont en harmonie au milieu d'un monde enflammé de vices! La contemplation des beautés de la nature, la gaîté du printemps, le chant des oiseaux, la verdure des prés, la fraîcheur des bois, raniment la sérénité; la lecture et le commerce d'un tendre ami y répandent

de nouveaux charmes; en un mot, c'est le souve rain bien de la vie, que Zénon a cherché sans le

trouver.

SERMENT. PHILOSOPHIE, MORALE. Affirmation solennelle, énoncée en foi de l'honneur ou sur la foi en Dieu, afin de persuader de la vérité d'un fait, ou de garantir la fidélité aux fonctions qu'on est appelé à remplir.

Certains serments se rapportent au passé et an présent; dans cette classe se rangent ceux que l'on prête en présence des juges, pour éclairer leur religion. D'autres se rapportent à l'avenir: tels sont 1o les vœux formés en entrant dans un corps monastique; 2o le serment politique; 3o les serments civils prêtés par les fonctionnaires ou les magistrats à leur entrée en charge; 4° le serment du mariage.

SÉVÉRITÉ. PHILOSOPHIE, MORALE. Exactitude rigide : elle est personnelle ou relative à autrui; elle appartient à l'opinion ou aux actes. La sévérité consiste donc à n'admettre aucun relâchement et à s'en tenir inflexiblement à la lettre de tout ce qui a rapport aux principes. Il est des gens sévères dans leurs mœurs, et qui ne laissent pas d'avoir de l'indulgence pour autrui, c'est-à-dire, qu'ils commencent par excuser, par interpréter favorablement, et qu'ils ne condamnent que sur des preuves irrécusables: tel est le caractère de la vraie piété. Il est d'autres personnes encore plus sévères pour autrui qu'elles ne le sont pour elles-mêmes, et qui n'affectent la sévérité personnelle que pour avoir le droit de déchirer leur prochain: tels sont ces gens qu'on appelle dévots, race hypocrite dont la foi est suspecte, et qui méconnaissent la charité.

SEXES. PHYSIOLOGIE. En physiologie, on entend par sexes les différences physiques et constitutives de l'homme et de la femme, différences qui existent principalement dans les organes de la génération, dans la conformation générale, dans les forces vitales, les facultés morales, intellectuelles, etc.

On a dit généralement que, jusqu'à l'âge de puberté, les deux sexes avaient assez de traits communs pour qu'il fût permis de les confondre. Cette erreur est journellement démentie par les faits; car, dès la plus tendre enfance, le squelette d'un sexe est bien différent de celui de l'autre, et cette différence, existant également dans la plupart des organes, ne saurait par conséquent ne pas se retrouver dans le caractère moral, qui est toujours

influencé par la conformation physique. Dans l'enfance, tous les organes poursuivant leur accroisse ment avec une très-grande activité, leur tissu, peu résistant et très-pénétrable, présente, il est vrai, chez l'un et l'autre sexe, de la facilité et de la douceur; ce tissu cellulaire, qui fournit à toutes les parties leur trame première, est en plus grande abondance; il comble tous les intervalles; de là ces formes arrondies, ce moelleux et cette coloration de la peau, seuls caractères qui soient communs aux enfants des deux sexes. Mais l'époque de la puberté fait disparaître cette confusion éphémère. Les organes, en acquérant de la fermeté et de la consistance, rendent beaucoup plus apparents les caractères particuliers qu'ils revêtent, selon le sexe. Chez l'homme, les saillies musculaires se dessinent, le menton se couvre de barbe; tandis que, chez la femme, les formes s'arrondissent, la gorge s'élève, la figure couserve la douceur de la jeunesse. L'homme a généralement une stature plus élevée : la femme, plus petite d'un douzième à peu près, offre de plus d'autres différences dans les proportions des parties principales de son corps; la tête chez elle est plus petite, plus ronde, la face plus ouverte. Si le cou chez elle a plus de longueur et plus de grâce, son thorax au contraire a moins de hauteur; l'abdomen est plus saillant; les hanches sont plus élevées, le bassin a plus de capacité, afin d'être apte aux fonctions de la maternité. Le corps de la femme est généralement plus mince, les os sont plus petits, les muscles moins forts, moins prononcés; les bras sont plus gros, la main plus petite, les doigts plus grèles et d'une élégance séduisante; les membres sont plus courts, les genoux plus gros et portés en dedans, les pieds plus petits: enfin l'ensemble est plus léger, plus gracieux; les tissus cellulaires et adipeux sont plus abondants; la peau, plus blanche et plus douce, n'est recouverte que d'un léger duvet, tandis que les cheveux, plus longs, plus fins et plus doux, offrent un charme des plus séduisants. A cette époque de la vie, tout ce que les grâces légères ont de plus piquant, tout ce que la jeunesse a de fraîcheur, brille dans la personne de la femme; et de ce nouvel état résulte en elle une surabondance de vie, qui cherche à se répandre et à se communiquer.

Les femmes ont le cerveau un peu moins développé que l'homme, mais leurs nerfs sont plus gros et un peu plus mous; elles excellent manifestement par la délicatesse de leurs sensations et la finesse de leurs sens: la peau chez elles est plus nerveuse, recouverte d'un épiderme plus mince, d'où un tact

plus exquis. Les femmes sont en général plus sensibles au froid, recherchent les vêtements plus doux; le goût chez elles répugne à des saveurs trop fortes, comme le prouve leur gourmandise, qui est en général plus raffinée que celle de l'homme. Il en est de même des autres sens : le goût pour les parfums et les fleurs est universel chez les femmes, et le sens de l'odorat est plus pour elles que pour l'homme une source de jouissance et de souffrance; leur vue enfin est plus promptement blessée d'une lumière trop vive, et leur oreille d'un son trop fort. Voyez la vivacité, l'éclat et l'expression de leurs regards, les autres sens ne sont pas moins pénétrants; de là une infinité de sensations ou d'impressions qui échappent à l'homme, et qui leur donnent un caractère de bienveillance, de tendresse, de compassion et de dévouement; de là aussi une foule d'idées qui se succèdent avec trop de rapidité pour être mûries par la réflexion, et, par suite, cette mobilité qu'on leur reproche à si juste titre. La flexibilité de leurs organes donne lieu à cette versatilité de goûts dont nos habitudes sociales s'accoutument si mal; mais la nature, qui ne devait pas prévoir nos arrangements civils, s'était contentée de faire les femmes aimables et légères, parce que cela suffisait à ses vues. C'est en vain qu'elles veulent se piquer de constance, leur organisation implique contradiction; leur grande impressionnabilité doit nécessairement les faire changer sans cesse de détermination, et leur engendrer une multitude de caprices dont souvent elles ne peuvent se rendre cempte à elles-mêmes. De cette activité continuelle et rapidement variée du système nerveux chez les femmes, il en résulte encore qu'elles sont moins propres que les hommes aux études sérieuses, une méditation prolongée leur étant sinon impossible, au moins très-difficile; mais leur esprit est gracieux, et leur conversation vive et remplie d'agrément, en sorte qu'elles doivent exceller dans la musique et dans l'art de peindre les mouvements du cœur humain. Quant à l'instinct de la coquetterie, au besoin de plaire, ne doivent-ils pas être innés à des êtres qui ne sentent la vie que par les affections qu'elles éprouvent et qu'elles inspirent? et la dissimulation, la finesse qu'on reproche à leur caractère, n'étaientelles pas nécessaires à des êtres faibles, que la nature et les lois sociales ont également faits dépendants?

La sensibilité étant bien supérieure chez la femme, son langage affectif doit être très-varié et fort expressif; sa voix aussi doit être différente de celle de l'homme, par cela que l'appareil de la phona

tion est plus petit; elle est en général plus douce, plus harmonieuse et plus touchante.

SEXTANT. ASTRONOMIE. Sixième partie d'un cercle; c'est aussi le nom d'un instrument d'astronomie, dont l'usage est le même que celui du quadrant ou quart de cercle.

SIGNE. ASTRONOMIE. Douzième partie du zodiaque ou de l'écliptique; chaque sigue est divisé en 30 degrés. On donne aussi le nom de signe à certaines marques dont on se sert en astronomie pour désigner les objets dont on parle.

SILENCE. PHYSIOLOGIE. Le silence est l'absence prolongée des sons; c'est l'opposé du bruit, du tumulte. Le silence exerce sur l'ouïe et sur l'économie animale tout entière une action puissante. Ses effets sur le physique et le moral de l'homme ont la plus grande analogie avec ceux de l'obscurité ; ils résultent de la privation, pour l'économie, d'un de ses excitants naturels. De mème que l'obscurité, le silence dispose l'homme au sommeil et au repos : il l'invite à la méditation et au recueillement, en l'isolant en quelque sorte de tout ce qui l'entoure; il est le confident naturel des malheureux ; il est indispensable à l'étude et plonge l'âme dans une douce rêverie: le silence des bois, des lieux sauvages et déserts, nous plonge surtout dans une mélancolie quelquefois pénible, mais qui n'est pas sans douceur. Par le silence, la sensibilité de l'oreille est exaltée comme l'obscurité exalte celle des yeux, et enfin, de même que cette dernière, est le supplice des cachots, il est celui du secret,

SILICE. MINÉRALOGIE. La matière minérale qu'on nomme silice est une substance sèche, aride, insipide, très-dure, usant les métaux, et indissoluble dans l'eau. Elle est la base de presque toutes les pierres qui font feu avec le briquet. On la trouve presque pure dans le sable, le cristal, le quartz, les cailloux; unie aux alcalis, elle se fond en verre. Elle n'est soluble que dans l'acide fluorique.

SILICIUM. CHIMIE. Corps simple métallique qui produit le silice par sa combinaison avec l'oxigène. Il est d'un brun de noisette sombre et dépourvu de l'éclat métallique; on ne le rencontre dans la nature qu'à l'état de corps brûlé.

Le silicium est, après l'oxigène, le plus abondant de tous les principes constituants de la croûte da globe. On le rencontre aussi, mais seulement en petite quantité, dans le règue organique. Cepen

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