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Les lymphatiques ont, en général, les cheveux blonds, les yeux bleus, la peau blanche et fine, les lèvres épaisses, les articulations grosses, les chairs molles, pâteuses, chargées de graisse ou plutôt gorgées de liquides blancs: ils sont sujets, surtout dans leur jeune âge, aux engorgements glandulaires, à toutes les affections qu'on désigne sous les noms de scrofules, d'écrouelles, de rachitisme, et qu'on rapporte au système lymphatique: mais à mesure qu'ils prennent l'âge, ces caractères physiques deviennent moins apparents, disparaissent, et les sujets lymphatiques ne se distinguent plus que par leur peu de sensibilité.

TEMPERAMENT SANGUIN. L'individu qui présente le tempérament sanguin sent plus que le sujet lymphatique, et moins que le sujet nerveux ; il présente surtout une plus grande force d'action, une énergie physique plus considérable que l'un et l'autre ses passions sont violentes, mais passagères. L'amour, la colère, la fureur sont souvent poussées chez lui à l'excès; mais ils se dissipent avec autant de facilité qu'ils en mettent à naître. Les personnes sanguines sont communément vives, légères, inconstantes, bonnes, généreuses; elles ont plutôt des défauts que des vices; sujettes aux passions les plus extrêmes, elles commettent quelquefois des crimes, mais comme ces passions n'ont pas, en général, une longue durée, on voit rarement les sujets sanguins présenter le spectacle hideux d'une profonde dépravation.

Ce qui les distingue surtout, c'est l'activité de la circulation sanguine et de toutes les fonctions qui en dépendent, c'est l'abondance et la richesse du sang. Leur pouls est plein, fort, développé, quelquefois rare; leurs lèvres, leur face sont colorées d'une teinte vermeille; leur peau n'a pas la blancheur de celle des lymphatiques, la couleur brune des individus bilieux, elle est légèrement rosée, on s'aperçoit que le sang y circule: toutes les causes susceptibles de déterminer des congestions sanguines, des inflammations, des hémorragies, ont une influence considérable sur la santé des sujets sanguins. Des leur jeune âge ils sont sujets aux épistaxis; la menstruation est précoce et abondante chez les femmes de ce tempérament; il est considéré enfin comme la prédisposition la plus puissante aux phlegmasies, et il leur donne une acuité telle, qu'elles exigent promptement les secours les plus actifs de l'art.

Aux attributs extérieurs que présentent les sujets sanguins, et que nous venons de signaler, il faut ajouter que le plus souvent leurs cheveux sont châtains; qu'ils ne sont ni trop gras ni trop maigres; qu'ils ont les yeux bleus ou bruns, la physionomie ani

mée, la taille avantageuse, les formes douces, quoique bien exprimées ; que leurs jointures sont petites, et leur force musculaire assez grande. Le tempérament qu'on nomme athlétique ou musculaire, à cause du développement et de la force des muscles chez ceux qui le présentent, a les plus grands rapports avec le tempérament sanguin. Parmi les individus qu'on cite comme ayant été doués de ce dernier au plus haut degré, on trouve Marc-Antoine, le maréchal duc de Richelieu, Henri IV, Louis XIV, Regnard et Mirabeau.

Tempérament biLIEUX. Les impressions ressenties par les sujets bilieux sont moins vives, du moins en apparence, que celles qui sont éprouvées par les individus nerveux ou sanguins; mais elles sont plus durables. Non-seulement les personnes bilieuses sont capables des déterminations les plus fortes, les plus grandes, mais encore elles les suivent avec persévérance. En général, elles sont ambitieuses, fermes, inflexibles; souvent on les a vues remuer le monde ; et c'est parmi ces personnes surtout qu'on trouve le plus de grands hommes et de grands scélérats: Alexandre de Macédoine, JulesCésar, Brutus, Mahomet, Charles XII, le czar Pierre, Cromwell, Sixte-Quint, Napoléon, sont présentés comme des types de ce tempérament.

On lui donne, pour caractères physiques, la couleur noire des cheveux, la teinte jaunâtre on basanée de la peau, la forme du pouls, une grande vigueur et un embonpoint médiocre. Ceux qui le présentent sont sujets aux affections du foie, de l'estomac et du duodénum, et c'est à cette prédisposition que ce tempérament doit son nom. Ils sont fréquemment atteints d'hémorrhoïdes; et, chez quelques-uns on observe une tendance à la mélancolie, qui a fait admettre une variété du tempérament bilieux, qui a été nommé mélancolique. On cite, comme types de ce dernier tempérament, Louis XI, Tibere, J.-J. Rousseau, le Tasse, Pascal, Guilbert, Zimmermann, etc.

M. Rostan, à qui l'on doit une histoire physiologique des tempéraments, veut qu'on substitue au mot tempérament celui de constitution, dont il admet six principales, fondées sur le degré de prédominance ou d'infériorité des divers appareils organiques qui remplissent, dans notre économie, les fonctions les plus importantes.

1° Tempérament dans lequel domine l'appareil digestif. L'homme dans lequel cet appareil prédomine est remarquable par la vivacité de son appétit, la forme de son estomac, la rapidité des digestions; une partie de la bile, dont la sécrétion est fort abondante, rentre dans la circulation, sti

mule les organes intérieurs, et donne une teinte particulière à toute la surface. L'homme ainsi constitué n'est pas moins remarquable par le developpement de son intelligence et la vivacité de son imagination; il ne connaît pas la modération; il exécute, par la violence et l'opiniâtreté, ce qu'il entreprend avec audace; ses passions sont impétueuses. C'est dans ce tempéraineut qu'on rencontre les tyrans, les génies, les bienfaiteurs, les conquérants, etc.

2° Tempérament où dominent les appareils respiratoires et circulatoires. Il est caractérisé par le développement de la poitrine et des organes thoraciques, la force et l'activité de leurs fonctions, la largeur et la vivacité du pouls; les fonctions organiques s'exécutent avec aisance, les mouvements sont prompts et faciles; l'imagination est moins profonde, mais elle est riante et animée; l'esprit est très-mobile, partant peu apte à la méditation; les passions sont moins impétueuses, les impressions se succèdent avec rapidité, et ne laissent que des traces fugitives.

3° Tempérament où domine l'encéphale et ses dépendances. Dans cette constitution, la vie semble avoir abandonné les fonctions végétatives pour se réfugier dans l'appareil nerveux; le corps est élancé et maigre, la peau sèche et froide, la physionomie triste, les digestions lentes et pénibles, le pouls faible et tardif; les mouvements sont circonspects; les sensations au contraire sont vives; les passions, éternelles. L'homme ainsi organisé a une imagination soucieuse et égarée, mais toujours active, et une pénétration très-grande. Lorsque cette constitution s'associe à la première, il en naît des hommes qui étonnent l'univers; Pascal, Rousseau, etc.

4° Tempérament où domine l'appareil locomoteur. Dans celui-ci, au contraire, toutes les fonctions organiques sont pleines d'énergie, les os sont fort développés, les saillies musculaires sont très-considérables, la poitrine est évasée, les épaules sont larges; les fibres musculaires, denses et serrées, sont capables des plus violents efforts; mais, en revanche, les sensations sont obtuses; l'esprit, lourd ou très-médiocre, les passions assez froides, etc.

5° Tempérament où domine l'appareil génital. Il est caractérisé par un grand développement de l'appareil sexuel et l'activité de ses fonctions, par des désirs amoureux sans cesse renaissants, une imagination libidineuse, des érections fréquentes, une barbe forte et serrée, un embonpoint au-dessous du médiocre, une voix grave et sonore. Cette exaltation érotique se rencontre plus fréquemment

chez la femme que chez l'homme; elle coexiste ordinairement avec une grande activité de l'appareil digestif: sans cette condition, elle conduit inévitablement à un épuisement prématuré.

les

6° Tempérament caractérisé par l'atonie de tous appareus. Le corps est lourd, pâle et chargé d'embonpoint, la physionomie est sans expression, les mouvements sont tardifs et pénibles, la digestion est longue et laborieuse; la circulation, lente;

le pouls, mou, facilement dépressible. Le moral n'offre pas une plus grande activité: les sensations sont obscures; l'esprit est juste, mais il manque de vivacité et de pénétration. L'homme qui est doué de ce tempérament est indolent, impassible, sans passions et peu apte aux plaisirs vénériens.

7o Enfin, du développement convenable des divers appareils organiques, coïncidant avec une énergie proportionnée de système nerveux, M. Rostan déduit ce qu'il appelle une forte constitution. Bien entendu qu'il n'entend pas par là la force musculaire qui caractérise le tempérament athlétique, mais bien cette force qui entretient la stabilité de la santé, en s'opposant aux causes morbifiques qui tendent sans cesse à altérer ou à ruiner notre édifice. Des circonstances inverses on tire nécessairement une constitution opposée. C'est en interrogeant successivement les diverses fonctions, qu'on peut juger de l'énergie et de la proportion de leurs appareils, et par conséquent du degré de force ou de faiblesse de la constitution; car chaque individu a la sienne propre, et c'est encore entre eux une grande source d'individualités particulières.

TEMPÉRANCE. PHILOSOPHIE, MORALE. Sage modération qui retient dans de justes bornes nos désirs, nos sentiments et nos passions; c'est un usage réglé de nos facultés, qui fait que nous n'excédons jamais, dans nos sensations, le but de la nature à nous conserver; c'est, en un mot, la modération des passions.

TEMPÊTES. GÉOGRAPHIE, PHYSIQUE. Les tempêtes sont des vapeurs trop abondantes, amassées par des vents opposés. Aussi, dans les vents d'orient, les vapeurs suivant un cours réglé, et n'étant jamais opposées ni réunies par des vents divers, les tempêtes n'ont point lieu, parce qu'il n'y a pas d'amas de vapeurs. Voyez VENTs, Ouragan.

TEMPÉRATURE. PHYSIQUE. Constitution de l'air, selon qu'il est froid ou chaud, sec ou humide; état relatif des corps par rapport à la chaleur.

Il est assez difficile de définir exactement ce qu'on entend par température. On sait que les corps produisent différents effets sur nos organes, suivant qu'ils ont été réchauffés ou refroidis; mais nos sensations sont trompeuses: elles sont modifiées par celles qui ont précédé, ou par l'état mème de nos organes. Ainsi un corps médiocrement froid nous parait chand, après avoir touché de la glace, et la main d'une personne qui a la fièvre trouve froids les corps qu'une main fraiche trouverait chauds; on a donc du chercher des moyens plus exacts de reconnaitre les degrés de chaud ou de froid des corps. L'expérience ayant démontré que la dilatation était un des effets les plus sensibles de la chaleur sur les corps, on a imaginé de s'en servir pour mesurer le degré de chaleur de ces corps, au moyen d'instruments qui ont reçu le nom de thermomètres, que l'on a gradués d'une manière conventionnelle : ainsi, par exemple, on a nommé zéro le point où un liquide arrive quand l'instrument est plongé dans de la glace fondante, et 100° celui où le liquide arrive quand l'instrument se plonge dans l'eau bouillante. Après avoir tracé cette échelle arbitraire, on est convenu de nommer température l'effet produit sur le thermomètre, et de nommer degrés de chaleur tous ceux qui se trouvent au-dessus de oo, et degrés de froid ceux qui se trouvent au-dessous; en sorte qu'on peut définir la température, l'effet que produit un corps sur le thermomètre.

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Les variations de la température d'une région quelconque de la terre ne dépendent pas de la distance du soleil, qui est plus petite en hiver qu'en été; mais la cause principale provient de l'obliquité des rayons solaires et du temps que le soleil reste sur l'horizon. Pendant l'hiver, ce temps est plus court que pendant l'été, et les rayons, tombant plus obliquement, se réfléchissent en plus grande partie; d'où il s'opère un abaissement dans la température, qui dépend de la quantité des rayons caloriques. Parmi plusieurs autres causes qui influent sensiblement sur la température d'un pays, nous citerons les principales, savoir la hauteur du sol au-dessus du niveau de la mer, sa pente générale, la position de ses montagnes.

Près de l'équateur, de 1,150 à 1,500 toises, on éprouve une température semblable à celle de la France ou de l'Angleterre; de 2,300 à 2,540 toises, le climat ressemble à celui près du pôle, et tous les sommets au-delà de 2,400 toises restent couverts de neiges éternelles : ainsi, au-dessus des plaines brûlantes du Pérou, on voit de vastes régions toujours glacées. Le long des grandes chaines qui

traversent les régions de l'Asie ou de l'Amérique, placées sous le tropique, le voyageur, en quelques jours, éprouve tous les climats successifs de notre globe: de l'hiver le plus rigoureux, il passe à des régions tempérées, et descend ensuite au miben de l'abondance variée de la végétation du tropique. Non-seulement ces chaines immenses entretiennent une fraicheur agréable et salutaire sur les pays qui les environnent, mais encore, par les grands fleuves qui y prennent leurs sources, elles répandeut la fertilité sur des régions éloignées. On trouve aussĮ cette variété de température dans les Alpes.

La mer influe beaucoup sur la température du globe par son évaporation, et parce qu'une grande masse d'eau conserve la température qu'elle a une fois acquise, et ne suit pas, aussi promptement que l'air, les variations thermométriques. Sous les tropiques, une grande étendue de mers, par les vapeurs qu'elle produit, répand la fraicheur sur les terres qui l'environnent. Sa surface communique à son sein une partie des rayons du soleil, et ne s'échauffe pas comme la surface des continents: elle fournit des vents qui tempèrent la rigueur de l'action du soleil. Au contraire, les contrées entourées de terres de tous côtés n'éprouvent aucun adoucissement, et sont souvent con-umées par la chaleur et la sécheresse. Dans les climats tempérés, les îles et les terres qui avoisinent les mers n'éprouvent pas des étés aussi chauds et des hivers aussi rigoureux que l'intérieur des continents. Ainsi un pays situé dans ces climats est plus chaud lorsqu'il se trouve une grande étendue de terre entre lui et l'équateur, et plus froid quand il en est séparé par la mer. On sait qu'à égale température, l'hémisphère boréal est plus chaud que l'hémisphère austral.

La nature du terrain influe considérablement sur la température d'un pays. Un sol aride absorbe et retient les rayons du soleil avec beaucoup de force. L'immense désert de Sahara, en Afrique, est comme une espèce de fournaise, qui échauffe nonseulement les régions contigues, mais encore des contrées très-éloignées. Au contraire, un pays coavert de forêts, qui empèchent que les rayons du soleil ne soient absorbés par la terre, est beaucoup plus froid qu'il ne serait s'il était défriché et cultivé.

Pour évaluer la température moyenne d'un lien, il ne faut pas se contenter, comme on le faisait autrefois, de prendre le milieu entre le maximum et le minimum de la hauteur du thermometre pendant le cours de l'année, mais il faut encore avoir égard à la durée de chaque température. Dans no

tre hémisphère boréal, la température moyenne de l'année est assez exactement représentée par celle du mois d'octobre; mais comme la quantité de chaleur, distribuée à la surface de la terre dans chaque contrée, varie beaucoup d'une année à l'autre, il convient d'embrasser un assez grand nombre d'années, afin d'opérer des compensations entre les années les plus froides et les plus chaudes; c'est le seul moyen d'obtenir une valeur moyenue digne de quelque confiance.

La température moyenne d'un lieu, pendant un jour, est la moyenne des températures correspondantes à tous les instants dont ce jour se compose. M. de Humboldt, par une discussion approfondie de nombreuses températures prises à Paris et à l'équateur, a reconnu que la demi-somme des températures maximum et minimum de chaque jour (celles de 2 heures après midi et du lever du soleil ) ne diffère que peu de la moyenne rigoureuse, et peut la remplacer. Toutefois la moyenne, calculée de cette manière, s'écarte d'autant plus de la vérité, que le lieu est plus septentrional. Ainsi, à Pétersbourg, la moyenne, ainsi calculée, serait au-dessous de zéro, tandis que la moyenne véritable est de 3o, 8.

La température maximum de la terre est à 2 heures pour les jours les plus longs, et à 3 heures pour les plus courts; tandis que la température maximum du soleil est toujours à midi. L'instant qui précède le lever du soleil fournit la température minimum. De plus, la température (du moins entre les parallèles 46° et 48°) du coucher du soleil est à peu près la température moyenne du jour. Enfin la température d'octobre et d'avril fournis sent sensiblement la température de l'année.

Le maximum de la chaleur, observé à l'ombre et assez loin de toute réverbération, n'a pas dépassé 48 degrés centigrades. A Pondichéry et à Bassora, on a vu le thermométre atteindre 44° et même 45o. Au Sénégal, qui est le pays le plus chaud de la terre, il est monté jusqu'à 47° 1/2. On a épouvé une chaleur de 37o 1/2 à Paris, et mème en Sibérie, au solstice d'été; ce qui prouve que la longueur du séjour du soleil au-dessus de l'horizon peut occasioner une chaleur diurne extrêmement forte, quoique à des latitudes très-élevées. Sous la zone torride, la chaleur est continuelle, et ne baisse guère, année commune, au milieu du jour, que de 5 à 6o.

Il n'en est pas du froid comme de la chaleur. Le maximum de celui-ci présente des différences considérables. Nous avons dit qu'entre les tropiques la chaleur ne baisse guère, année commune,

que de 5 à 6o. Ceci ne doit s'entendre que du milieu du jour; car dans ces contrées, entre l'aurore, qui a lieu vers cinq à six heures du matin, moment le plus froid de la journée, et celui où le soleil est au zénith, il peut y avoir une différence thermométrique de 12 à 15°. Toujours est-il que la plus basse température des pays équatoriaux peut encore être considérée comme chaleur assez forte dans tous les pays. A Paris, le thermomètre n'a jamais descendu, dans les hivers les plus rudes, de plus de 22° 1/2 cent. au-dessous de o. Le froid mémorable de 1709 n'a pas passé ce terme, et celui de 1765 ne l'a pas même atteint. Mais déjà quelle différence entre l'hiver de nos contrées et celui de la zone torride! et cependant qu'est cet hiver en comparaison de ceux des régions polaires? Les voyages des capitaines Parry et Franklin, dans l'océan Glacial, ont fourni des observations d'un froid très-considérable. En janvier 1819, le thermomètre de Parry est descendu jusqu'à 47° 1/2, et Franklin a observé 50° au fort de l'Entreprise, en 1820. A Krasnoiarst, en Sibérie, le froid ordinaire des hivers est, selon Pallas, de 37 à 40o. Il le vit descendre jusqu'à 50 au mois de décembre. Tomsk éprouva jusqu'à 53o 1/2 de froid en 1785, d'après les observations de Gmelin. Le même voyageur vit le thermomètre descendre jusqu'à 67° 8/9os, à Kirenga, en 1738; enfin, à Jenisseit, en 1735, on observa le froid épouvantable de 70°; de sorte que, dans ces climats, il peut y avoir jusqu'à 100o de l'échelle thermométrique entre le maximum du chaud et celui du froid; tandis que, dans le climat de Paris, l'intervalle le plus long entre ces deux extrêmes ne dépasse jamais 60o, et qu'on n'en trouve ordinairement que de 12 à 16 entre la chaleur la plus forte et le froid le plus considérable des pays situés sous l'équateur.

Dans aucun lieu de la terre et dans aucune saison, un thermomètre, élevé de deux ou trois mètres au-dessous du sol et à l'abri de toute réverbération, n'atteindra le 38° 1/2 de Réaumur, ou le 48° centigrade.

En pleine mer, la température de l'air, quels que soient le lieu et la saison, ne dépasse jamais le 24o de Réaumur, ou 30° centigrades.

Le plus grand degré de froid qu'on ait observé sur notre globe, avec un thermomètre suspendu en l'air, est de 56° de Réaumur, ou 70o centigrades au-dessous de zéro.

La température de la mer, sous aucune latitude et dans aucune saison, ne s'élève au-dessus de 24° de Réaumur, ou 30° centigrades.

PHYSIOLOGIE. La température d'un corps s'en

tend de la sensation de chaud ou de froid que son contact développe en nos organes, ou du nombre de degrés auxquels ce contact fait monter l'instrument de physique appelé thermomètre.

C'est une loi constante, pour tous les corps organiques, que le calorique qui les pénètre, et qui, se dégageant en une quantité déterminée de chacun d'eux, fixe leur température, tend à se mettre en équilibre en tous, de manière que tous à la fin agissent de même sur le thermomètre. Si deux corps sont voisins et n'ont pas la même température, celui qui est le plus chaud se refroidira un peu, en fournissant de son calorique à celui qui est le plus froid: celui-ci, par suite, s'échauffera un peu, et tous deux finiront par avoir la même température, car ils agiront de même sur le thermomètre. Les corps vivants seuls sont affranchis de cette loi générale, dite d'équilibre du calorique; non que le calorique, dégagé par les corps extérieurs environnants, ne leur soutire sans cesse du calorique, quand ils sont plus froids qu'eux, de manière à tendre à les amener, dans ces deux cas, à leur niveau; mais parce qu'ils dégagent euxmêmes le calorique qui fixe leur température, et qu'ayant, jusqu'à un certain point, la puissance, et de consommer aussitôt le calorique surabondant qui les pénètre, et de renouveler celui qui leur est soutiré, ils restent toujours à une même température, qui n'est plus celle du milieu ambiant, mais la leur propre.

La température du corps humain est de 32 degrés de R., et le milieu ambiant, comme les corps extérieurs qui le touchent, ne peuvent être à cet égard que dans l'une ou l'autre de ces trois conditions: ou ils auront une température supérieure à celle du corps humain, ou ils en auront une égale ou ils en auront une moindre.

:

Le corps extérieur, ou l'air atmosphérique luimème, a-t-il une température supérieure à celle de 32 degrés, le calorique extérieur, que dégagent tous les corps, pénétrera mécaniquement, et d'après les lois physiques de la propagation de ce fluide, la peau et le corps humain; et, s'ajoutant ainsi à celui que l'économie produit elle-même, il y sera complet, et fera développer dans les nerfs une sensation de chaud.

Les corps extérieurs, ou l'atmosphère, ont-ils une température de 32 degrés, c'est-à-dire égale à celle de l'homme, en ce cas ils ne soutirent ni ne fournissent de calorique à notre corps. Mais, comme notre état habituel est d'être plongé dans un milieu plus froid que nous, et qui nous soutire toujours du calorique; comme les ressorts de notre

économie sont montés à ce qu'une portion de calorique nous soit sans cesse soustraite; cette portion ne l'étant plus, il en résulte que le calorique est encore en plus dans nos organes, et dès lors nous éprouvons encore une surabondance de chaud. Dans ce cas, comme dans le précédent, l'économie a, jusqu'à un certain point, des moyens de dissiper le calorique surabondant, de manière à rester dans sa température propre.

Eufin les corps extérieurs, ou l'atmosphère, ont-ils une température inférieure à celle de 32 degrés, ces corps, par suite de la tendance qu'ils ont à se mettre au niveau de la température des objets qui sont dans leur sphère, soutireut, attirent à eux une partie du calorique du corps humain; et, selon que cette quantité de calorique soustraite est plus ou moins considérable que celle qui nous est enlevée dans le milieu dans lequel nous avons habitude de vivre, comme alors le calorique se trouve en moins ou en plus dans nos organes, nous éprouvons une sensation de froid ou de chaud. L'homme ayant une température de 32 degrés, et l'atmosphère dans laquelle il est plongé en ayant, au contraire, une constamment moindre, qui, dans nos climats, est de 15 à 16 degrés dans les saisons tempérées, bien au-dessous dans les hivers, et de 25 degrés au plus dans les étés, à ce titre, il doit toujours lui être soutiré du calorique, et il semble qu'il devrait toujours sentir du froid. C'est ce qui est en effet, et de là pour cet être le besoin de recourir à l'artifice du feu, de se défendre des intempéries de l'air à l'aide de vêtements et en s'abritant dans des habitations. Cependant, comme cette condition est constante pour lui, qu'au milieu des variations de la température extérieure, il y a un état moyen qui est le plus ordinaire, l'habitude a fait que, dans cet état moyen, on parait n'éprouver aucune sensation de température, ni chaud, ni froid, bien qu'alors il nous soit soutiré toujours du calorique, notre économie étant montée à fournir à cette soustraction; et ce n'est plus que selon que la température extérieure diffère de cet état moyen, qu'on éprouve du chaud ou du froid ̧

L'homme résiste au froid au milieu d'une température inférieure à la sienne, et conserve sa température propre. Plusieurs causes concourent à ce résultat. D'abord, l'action de la calorification est montée primitivement au point convenable pour subvenir à cette dépense continuelle de calorique, et renouveler ce fluide à mesure qu'il est dissipé. Ensuite, la nature a fait mauvais conducteur du calorique les parties constituantes du corps humain, et surtout ses enveloppes, la peau et ses dépendan

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