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en scolastique. La scolastique ou polémique est celle qui emploie la dialectique, les arguments et la forme usitée dans les écoles pour traiter les matières de religion. La théologie positive est celle qui consiste dans la simple connaissance ou exposition des dogmes et des articles de foi, en tant qu'ils sont contenus dans les écritures, ou expliqués par les pères et les conciles, dégagés de toutes disputes et controverses.

THÉOSOPHIE. METAPHYSIQUE. Science des choses divines. Dans son acception primitive, la théosophie était l'état de certains illuminés qui prétendaient se mettre en communication avec la divinité et en recevoir des facultés surnaturelles. Mais on a étendu le sens de ce mot, et sous cette dénomination vague, on a souvent compris les divers genres de superstition dans lesquels l'homme admet l'existence de principes ou d'êtres surnaturels, dont il reçoit et peut diriger ou combattre l'influence. C'est à ce titre qu'on a rangé indifféremment, sous le nom de theosophie, les divers genres de mysticité; la croyance à l'intervention de la divinité, de mauvais génies ou du diable, dans certains phénomènes qui semblent contrevenir aux lois de la nature, et qu'on regarde comme miraculeux; la cabale, la magie, l'astrologie, l'alchimie, etc.

THÉRAPEUTIQUE. MÉDECINE. Partie de la médecine dans laquelle on s'occupe du traitement des maladies. Considérée dans la plus grande acception du mot, elle embrasse tous les moyens connus de guérison, et par conséquent toute la partie manuelle de la chirurgie.

THERMOMÈTRE. PHYSIQUE. Instrument destiné à mesurer la force expansive de la chaleur ou les degrés du froid actuel.

Le calorique en pénétrant les corps, leur permet de revenir à leur première dimension lorsqu'il les abandonne, sans avoir toutefois altéré leur constitution. Ces alternatives de dilatation et de rétraction se répètent autant de fois que la cause qui y donne lieu se renouvelle, et cette propriété fournit un moyen fort simple de mesurer les divers degrés de température.

C'est sur cette propriété qu'ont les corps de se dilater que sont fondés les thermomètres. On en distingue trois sortes : les premiers sont construits avec des corps solides, et sont destinés à mesurer les hautes températures; les seconds, avec des liquides, et servent aux mesures des températures basses et moyenues; les troisièmes, avec de l'air, et ne s'emploient que lorsqu'il s'agit de reconnaître

que la température subit de légères variations.

Le thermomètre peut remplir des objets trèsdifférents : 1o il peut servir à déterminer les températures auxquelles se manifestent les divers phé nomènes dépendants de la chaleur ; 2o il peut servir à évaluer numériquement les températures, à les comparer entre elles comme on compare toutes les grandeurs, et à déduire de ces rapports les lois générales de la cause elle-même qui produit les phénomènes. On l'emploie généralement pour déterminer les variations de chaleur qui arrivent dans

l'atmosphère ou pour fixer la chaleur moyenne qui est propre à chaque climat, objets très-importants, soit pour l'histoire du globe, soit pour la météorologie. La médecine emploie aussi cet instrument pour déterminer le degré de chaleur auquel chaque malade devra prendre les bains; car le bain a des effets plus ou moins actifs et souvent très-différents selon la température à laquelle on le prend. Enfin, Franklin, dont le nom se présente si naturellement lorsqu'il s'agit d'applications utiles et ingénieuses, pensait que le thermomètre devait être d'un emploi précieux pour les marins, en leur faisant connaitre les courants dans lesquels ils se trouvent.

C'est un Hollandais, nommé Drebbel, qui conçut la première idée du thermomètre; mais ce n'était alors qu'une ébauche imparfaite, comme la plupart des découvertes au moment où le génie de l'homme les tire du néant; bientôt Newton et l'académie de Florence lui firent subir quelques perfectionnements, et maintenant on ne se sert plus que des thermomètres construits d'après les principes de Deluc, qui ont rendu plus précis les instruments de Réaumur et de Fareinheit.

Le thermomètre est un tube de verre terminé par une boule; il est fermé de toutes parts, et contient un liquide qui ne se congèle que difficilement, tel que l'alcool ou le mercure. Lorsque la boule est plongée dans un corps chaud, le mercure se dilate et s'élève conséquemment dans le tube; mais si cette boule est plongée dans un corps froid, le mercure se contracte, et alors il descend dans le tube. L'ascension du mercure dans ce tube indique l'augmentation de température, et son abaissement, sa diminution; et c'est par la quantité dont il monte ou descend qu'on détermine la proportion de l'un ou l'autre effet. Pour faciliter l'observation, le tube est divisé en un certain nombre de parties égales appelées degrés. L'intervalle qui sépare le degré de température où l'eau bout, c'est-à-dire se change en vapeur avec beaucoup de force, et celui où elle passe à l'état de glace ou de liquidité à l'état solide, fournit une mesure constante, appuyée

sur deux bases fondamentales certaines, faciles à retrouver, et par conséquent très-propres à servir de points de comparaison: aussi les physiciens de tous les pays furent-ils bientôt d'accord pour l'adoption de ces deux bases.

On appelle degré de chaleur ou température du corps son degré d'échauffement. Les degrés audessus de zéro sont marqués du signe +, et ceux au-dessous le sont du signe ; de sorte qu'on exprime dix degrés de chaleur par cette formule +10°, et dix de froid par cette autre

--

10o.

En 1772, chaque nation avait son thermomètre, ayant chacun un point de départ différent et une graduation qui lui était particulière. L'Italie avait adopté celui de Florence; l'Angleterre, celui de la Société royale; la France, celui de Réaumur, etc.; et de plus, ces thermomètres avaient beaucoup varié dans leurs divisions; aussi l'Italie avait-elle l'ancien et le nouveau thermomètre de Florence; la France, l'ancien thermomètre de Paris et celui de Réaumur, etc. C'était donc un travail immense et utile aux sciences que de présenter, dans un tableau, les concordances de tous les thermomètres mis jusqu'à présent en usage, et c'est ce que fit Martine, de la Société royale de Londres, dans une dissertation qui fut traduite en français par M. de La Virotte. Le tableau de Martine présente le rapport de quinze thermomètres, auxquels on en ajouta deux autres dans la traduction, ce qui porte le total à dix-sept.

Rapports des dix-sept thermomètres connus en 1772.

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Glace fond. Eau bouill.
0 110,00
46,25 60,50
50,00 73.00
21,00 212,00
15,00 140,00
9,25 75,00
25,00 258,00
32.00 212,00
50,00 0
10,00 100,00
0 100,00
1070,00 1510,00

De la Société royale de Londres. 50,00 42,00

De Hales..

De Powler..

De Newton.
D'Edimbourg.

0 125,00 30,00 290,00 0 34,00 7,33 42,50

Le liquide employé par Newton était l'huile de lin. Réaumur et d'autres physiciens employaient de

l'esprit-de-vin étendu d'eau. Hales, Delisle, Fabrenheit, Mikely, etc., employaient le inercure. Crucquius a employé aussi ce métal, mais plus particulièrement l'air; et il a constaté que 1070 parties se dilataient jusqu'à 1510, depuis le point de la glace fondante jusqu'à celui de l'eau bouillante, ce qui donne le rapport de 1000 à 1411; les physiciens modernes ont trouvé celui de 1000 à 1375, ce qui tient à ce que leurs expériences ont été failes avec de l'air privé de toute humidité.

Thermomètre de Fahrenheit. Fahrenheit est le premier qui employa le mercure pour la construction du thermomètre. Cette innovation, qui fait le principal mérite de ce nouvel instrument, n'est cependant point la seule chose qu'il offre de particulier. Sous prétexte que la température de la glace fondante est beaucoup moins basse que celle qui bien souvent se développe spontanément, pendant l'hiver, des régions même tempérées, Fahreinheit pensa que, pour fixer l'origine de la division, il serait avantageux d'employer le refroidissement artificiel, que l'on produit en mêlant parties égales de sel ammoniac et de glace pilés. Ce froid, que l'on croyait alors très-rigoureux, paraissait une limite qu'on ne pouvait outre-passer, et par conséquent le véritable zéro de l'échelle thermométrique. Cette idée non-seulement est fausse, mais encore, à raison de l'influence qu'exercent les conditions variables sous lesquelles on opère, l'abaissement de température que produisent les mélanges frigorifiques n'est pas toujours le même: de là il résulte qu'on commettrait de graves erreurs si, pour fixer la limite de la graduation de Fahrenheit, on avait recours au moyen qu'il recommande. Aussi emploie-t-on à cet usage la température de la glace fondante, susceptible de fournir une indication beaucoup plus certaine; seulement, au lieu de placer le zéro de l'échelle à l'endroit où s'arrête le liquide du thermomètre, on y met le nombre 32, et celui de 212 au point où se fixe le liquide dans l'eau bouillante; en sorte que la division de Fahreinheit contient 180 degrés depuis la température de la glace fondante jusqu'à celle de l'eau bouillante: prenant ensuite au-dessous de la limite inférieure un espace égal à 32 degrés, on obtient le zéro de Fahrenheit, point équivalent à 14 degrés de Réaumur.

Le thermomètre de Fahrenheit est généralement employé en Angleterre, en Allemagne, en Hollande et dans l'Amérique du Nord. Neuf de ces degrés comprennent six degrés centigrades.

Le thermomètre de Delisle, usité en Russie, marque o° à l'eau bouillante, et 150° à la glace

foudante, son échelle étant descendante à partir du premier terme : 7o 1/2 de ce thermomètre corespoudent à 5o du thermomètre centigrade.

Les thermomètres à air sont composés d'un tube capillaire très-long, ouvert par une de ses extrémités et terminé par une boule. On remplit la boule et le tube d'air sec, on introduit une bulle de mercure dans le tube, pour séparer l'air extérieur de l'air intérieur, et on gradue comme à l'ordinaire. Pour que les indications soient comparables entre elles, l'instrument doit rester dans les mêmes positious, afin que le poids de l'index de mercure agisse toujours de la même manière sur l'air extérieur; car la pression qu'il exerce est égale à son poids, décomposé suivant la direction de l'axe du tube.

Les belles découvertes de MM. Dulong et Petit ne laissent aucune incertitude sur l'espèce de substance que l'on doit choisir préférablement à toute autre; elles démontrent que le thermomètre à air ou à gaz conduit à des lois générales très-remarquables, et qu'il serait impossible d'arriver à ces lois, ou même de les exprimer en mesurant les températures avec des thermomètres d'une autre espèce.

Thermomètre à mercure. On peut employer en toute sûreté le thermomètre à mercure depuis -36° jusqu'à 100°, parce que, dans ces limites, ils sont parfaitement d'accord avec le thermomètre à air; mais, lorsque les températures sont plus hautes que 100° ou plus basses que - 36°, il faut faire un calcul pour ramener les indications du thermomètre à mercure au nombre que donnerait le thermomètre à air, auquel il faut toujours revenir comme type fondamental.

Thermomètre à esprit-de-vin. Les thermomètres à esprit-de-vin, dont on fait un grand usage dans les observations météorologiques, ont l'avantage de descendre à des températures plus basses que le thermomètre à mercure, car il n'y a point de froid assez vif pour y geler l'alcool rectifié; et en outre, ils ont l'avantage, dans un degré inférieur, de s'accorder assez bien avec le thermomètre à air. Cependant au-dessus de o, le thermomètre à esprit-devin est sensiblement en défaut; aussi, toutes les fois que l'on donne des températures déterminées par ce thermomètre, il est nécessaire d'en prévenir.

On construit aussi des thermomètres en accolant ensemble plusieurs métaux d'une dilatabilité différente; on en forme des spirales, de manière à ce que le métal le plus dilatable se trouve en dehors. Le calorique, en dilatant plus ou moins la lame

extérieure, force le ressort à s'ouvrir ou à se fermer; alors une aiguille, fixée à l'extrémité de a métal, marque les degrés de température sur use échelle semblable à la précédente. Ces thermomitres sont dus à Bréguet, et sont très-sensibles; mais ils ont l'inconvénient d'être compliqués, et par conséquent sujets à se déranger.

Les thermomètres différentiels consistent en us tube capillaire dont les deux extrémités, recourbées verticalement, sont terminées par deux boules de verre, formées à peu près d'égales dimensions et pleines d'air; dans la partie horizontale du tube se trouve une colonne d'acide sulfurique colorer par le carmin. Ces instruments ne servent qu'à indiquer les différences de température auxquelles les boules sont soumises, de sorte que l'instrument étant placé dans un milieu, à une température conrante, l'indication de l'instrument reste constante. Mais si on les place de manière qu'une des deux boules soit vis-à-vis d'un miroir sphérique, as milieu duquel on place un fer chaud, et l'autre soumise seulement à l'action de l'air, l'instrument indiquera les plus légères différences entre la temperature de l'air et celle du foyer.

Le thermomètre à maxima et à minima est m instrument composé d'une planche, sur laquelle se trouvent fixés deux thermomètres à tiges horizontales, placées en sens contraire. Le supérieur est à l'alcool blanc, et est destiné à indiquer le maximum de température; il renferme pour cela un petit cylindre d'émail, d'un diamètre un peu plus petit que celui du tube: cet index, amené par l'inclinaison de l'instrument en dedans du liquide, jusqu'à ce qu'il touche l'extrémité de la coloane liquide, reste dans sa position si ce liquide se dilate, et, s'il éprouve un retrait, il l'entraîne avec lui; de sorte que l'extrémité de ce cylindre le plus éloigné de la boule indique le minimum de tempé rature auquel l'instrument est parvenu. Le thermomètre inférieur est à mercure; il renferme un petit cylindre d'acier, d'un diamètre un peu plus petit que celui du tube. Comme l'acier n'est point mouillé par le mercure, la colonne, en se dilatant, le pousse devant elle, et l'abandonne lorsqu'elle est parvenue à son plus grand allongement; l'extrémité de cet index la plus voisine de la boule indique donc le maximum de température auquel cet instrument s'est élevé. On remet les deux index à leur place, en inclinant l'instrument de ganche à droite.

Tous les instruments dont nous venous de parler ne peuvent être employés que pour déterminer des températures peu élevées. Ceux qui sont en

usage pour exprimer les hautes températures portent le nom de pyromètres. (Voyez ce mot.)

Les observatious comparatives faites par Hutchius sur plusieurs thermomètres construits par les meilleurs artistes, décèlent de très-grandes différences dans leur marche. Quelques observateurs ont trouvé que même les points fixes changeaient leur position avec le temps, et l'on attribua ces changements au verre, qui ne reprenait point exactement le volume qu'il avait avant d'avoir été contracté par le froid. Fahrenheit avouait qu'il n'avait pu construire deux thermomètres qui s'accordassent dans tous les points de l'échelle. On ne doit donc point accorder une confiance trop grande dans les indications du thermomètre, et il faut surtout se prémunir contre celle que chaque homme est porté à donner précisément et uniquement à l'iustrument qu'il possède.

En général, la dilatation de l'air est uniforme depuis o jusqu'à 100°; depuis o jusqu'à — 36o, elle est encore uniforme et la même qu'entre o et 100o. Depuis 100° jusqu'à 360°, qui est la température de l'ébullition du mercure, la dilatation de l'air devient décroissante, quand on la transporte au thermomètre à mercure, c'est-à-dire que, pour chaque degré, l'air prend des accroissements de volume qui deviennent de plus en plus petits. Réciproquement, au-dessus de 100°, les dilatations du mercure sont croissantes par rapport aux dilatations de l'air. Ainsi le thermomètre à air et le thermomètre à mercure sont parfaitement d'accord depuis - 369 jusqu'à +100°; mais au-dessus de 100, le thermomètre à mercure prend l'avance; il marque 200° quand le thermomètre à air ne marque que 197o,05: ce qui fait une différence d'environ 3°; cette différence est plus que double, en passant de 200 à 300°; et enfin elle est de 10° en passant de 100 à 360°, puisque le thermomètre à air ne marque alors que 350.

Le nombre qui exprime sur l'échelle de graduation une température, dépend donc de la substance dont se compose le thermomètre. Comme il est démontré que toutes les substances, solides ou liquides, se dilatent irrégulièrement par rapport au thermomètre à air, et irrégulièrement entre elles, il en résulte que là où le thermomètre à air marquerait, par exemple, 300°, chaque substance marquerait un nombre différent. Le tableau suivant renferme des comparaisons, qui ont été faites par Deluc, sur des thermomètres construits avec des liquides différents.

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Pour construire un bon thermomètre, on se procure un tube capillaire, dont le diamètre soit partout sensiblement égal; on reconnaît l'égalité de calibre du tube, lorsqu'en y introduisant une bulle de mercure elle conserve la même longueur, en le promenant dans toute son étendue. Ensuite, à l'aide d'une lampe à émailleur, on souffle une boule à son extrémité, ou bien on y soude un tube fermé, d'un plus grand diamètre. Il faut alors remplir la boule et le tube de mercure distillé; pour cela on soude, à l'extrémité supérieure du tube, un petit entonnoir, dans lequel on met une certaine quantité de mercure. Le tube étant capillaire, l'air qu'il renferme s'oppose à cette introduction; mais si on fait chauffer la boule, une partie de l'air se dégagera à travers le mercure, et par le refroidissement une partie du métal descendra dans la boule pour occuper la place de l'air qui s'est dégagé : lorsque la boule est en partie pleine, il faut soumettre de nouveau la boule et le tube à l'action d'une forte chaleur, jusqu'à ce que tout l'air et la vapeur d'eau qui étaient renfermés dans l'appareil et dans le mercure, et qui adhéraient aux parois du verre, aient été chassés par la vapeur mercurielle; une ébullition de quelques minutes est presque toujours suffisante. Après le refroidissement, la boule et une partie du tube se trouvent remplis de mercure, sans interposition d'aucune bulle d'air ni de vapeur. On s'assure alors si la quantité de mercure que l'on a introduite n'est pas trop grande ou trop petite pour les limites de chaleur que l'instrument doit indiquer. Après, ou ferme le tube à la

lampe, mais il faut avant en chasser tout l'air; on y parvient facilement en effilant le tube, chauffant jusqu'à ce que le mercure en occupe toute la longueur, et le fermaut brusquement à la flamme d'un chalumeau. On reconnaît que le tube est entièrement purgé d'air, lorsqu'en le renversant, le mercure descend rapidement de la boule au sommet, et produit un bruit particulier, que l'on peut comparer à un petit coup de marteau. L'instrument ainsi disposé, il faut marquer sur le tube les points qui correspondent aux températures de la glace fondante et de l'eau bouillante. La détermination de la première limite n'exige qu'une seule précaution, celle de plonger l'instrument dans la glace ou la neige en fusion; mais celle de l'eau bouillante exige plusieurs précautions indispensables, qui sont: 1o d'employer de l'eau distillée; 2o de la mettre en ébullition dans un vase de métal de la hauteur du thermomètre, dont la boule seule doit plonger dans l'eau, mais dont toute la longueur du tube sera échauffée uniformément par la vapeur; 3o d'opérer sous une pression de om,76. Après ces opérations, il ne reste plus qu'à diviser la longueur du tube entre les deux limites de la glace fondante et de l'eau bouillante en un certain nombre de parties égales. Le nombre des divisions comprises entre ces deux limites est de 100 pour le thermomètre centigrade, de 80 pour le thermomètre de Réaumur, de 180 pour celui de Fahrenheit, de 150 pour celui de Delisle, de 33,86 pour celui de Newton, et de 102,8 pour celui de Brisson.

En France, la division dite de Réaumur est encore celle dont on se sert le plus habituellement dans les usages de la société. Elle comprend 80 degrés entre la glace fondante et l'eau bouillante; par conséquent 4/5 de degré de Réaumur correspondent à 1 degré centigrade, et 5/4 de degré centigrade correspondent à 1 degré de Réaumur; mais, au lieu de faire des multiplications pour couvertir les degrés d'une échelle dans l'autre, on y parvient plus simplement par une addition ou par une soustraction. En ajoutant aux degrés de Réaumur le quart du nombre qui les représente, on aura les degrés centigrades correspondants: si donc vous voulez savoir à combien correspondent 8 degrés de Réaumur, vous prenez le quart de 8, qui est 2, et ces deux nombres réunis vous donnent 10 pour les degrés de l'échelle centigrade. Si, au contraire, vous voulez convertir les degrés centigrades en degrés de Réaumur, vous retranchez le cinquième du nombre donné, et le reste représente les degrés de Réaumur. Soit 25 degrés centigrades à convertir en degrés de Réaumur. Le cinquième de 25 est 5;

et 5 retranché de 25, reste 20, qui représentent les degrés de Réaumur correspondants. Voyez LE TABLEAU COMPARATIR DES DIFFÉRENTS THERMOMÈTRES.

TIÉDEUR. PHILOSOPHIE, MORALE. Nonchalance, manque d'activité et de ferveur dans les choses où il est besoin d'en avoir. On ne doit pas faire de cas des gens qui prennent avec tiédeur la défense de nos droits ou de nos intérêts.

TIMBRE. ÉCONOMIE POLITIQUE. Signe officiel que le fisc appose en tête de certaius papiers destinés aux actes, et sur certaines productions de l'esprit.

Pour donner aux donations, testaments, ventes d'immeubles, etc., une date certaine et une valeur authentique, on les transcrit, en France, depuis le commencement du XVI siècle, sur des registres publics; opération qui se nommait autrefois insinuation, et qui a pris successivement les noms de contrôle et d'enregistrement.

Pour éviter des falsifications d'actes, déjà, du temps des Romains, les originaux de ces actes s'écrivaient sur du papier, en tête duquel on marquait le nom de l'intendant des finances et l'époque de la fabrication du papier. Les juges n'avaient égard qu'aux pièces revêtues de ces signes. En 1723, on voit les papiers et parchemins des notaires de Paris marqués de deux timbres: on avait déja déclaré, en 1655, qu'une marque serait établie sur le papier et parchemin, pour la validité des actes; mais l'édit resta long-temps sans exécution: le motif évident de cette institution était d'augmenter les revenus de l'état. En 1787, la taxe fut augmentée; on sait que ce fut le prétexte d'une longue querelle de la royauté avec les parlements, querelles qui précédèrent et accélérèrent la révolution française. La loi du 18 février 1791 étendit la formalité du timbre aux registres des négociants, aux lettres de change, billets à ordre, etc. On a vu depuis des ministres exiger que toutes les pétitions qui leur seraient adressées fussent timbrées, mème celles qui ne devaient pas être suivies de succès, même celles qui ne devaient pas être lues: pauvres solliciteurs !

En l'an VI, on timbra les lettres de voiture, les chartes parties, les polices d'assurance, les cartes à jouer (pour ceci, on eut bien raison), les jourles feuilles périodiques, les affiches, et jusqu'à l'innocent papier de musique.

naux,

En 1816 et 1817, on changea, on augmenta les tarifs; il y avait là bonne fortune pour le fisc, et gêne pour la presse; c'était une double béatitude. Sans doute, les trente millions que le timbre verse dans le trésor public ne sont pas le plus onéreux

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