صور الصفحة
PDF
النشر الإلكتروني

l'accroissement et la perfection des plantes, des arbres et de tous les autres corps de la nature connus sous le nom de végétaux. La végétation embrasse deux parties: la germination et l'accroissement des plantes. La germination est l'acte par lequel les graines fécondées se développent en donnant naissance à de nouvelles plantes. Pour qu'il y ait germination, il faut la réunion de plusieurs conditions, telles qu'une certaine température, de l'humidité, de l'air. La température la plus favorable paraît être de 10 à 30 degrés cent.; au-dessous de zéro il n'y a pas signe de germination; une température trop élevée dessèche la graine. Les graines ne peuvent germer sans eau : ce liquide pénètre dans l'intérieur de la graine, ramollit les téguments, rend leur extension possible, délaie l'albumen, dissout la matière nutritive, la charrie par des conduits particuliers et en facilite l'assimilation. L'oxigène pur, ou l'air atmosphérique, par l'oxigène qu'il contient, est la troisième condition indispensable à la germination : sans le contact de l'air les graines humides pourrissent peu à peu : l'air, par son oxigène, enlève à la graine une partie du carbone qu'elle contient, et le transforme en gaz acide carbonique: le résultat de cette réaction sur l'albumen est de rendre ce dernier sucré et capable de servir d'aliment à la jeune plaute. La lumière nuit à la germination par l'élévation de température qu'elle détermine. Le sol n'agit qu'en transmettant la chaleur, l'eau et l'air qu'il renferme; aussi les graines lèvent-elles aussi bien sur une éponge humide que sur la terre. Lorsque la graine s'est développée, qu'elle a jeté des racines, poussé une tige, la plante se nourrit au moyen des pouvoirs absorbants de la racine et des feuilles : la première puise dans le sol 1ol'eau qui est nécessaire à la plante, non seulement pour dissoudre et charrier les principes nutritifs, mais encore pour aider à son accroissement en lui cédant son oxigène et son hydrogène; 2o les sels solubles que la terre contient; 3o les sels et matières insolubles, tels que le soufre, la silice, le manganèse, le fer, l'albumine, des phosphates, carbonates qui se retrouvent dans les cendres de la plante brûlée; 4o enfin différents sucs fournis par les engrais.

Les feuilles et la tige, lorsqu'elles sont frappées par les rayons solaires, absorbent l'acide carbonique de l'air, le décomposent, s'emparent de son oxigène, et dégagent le reste : pendant la nuit, au contraire, ou lorsqu'elles souffrent, les plantes exhalent de l'acide carbonique en s'appropriant l'oxigène de l'air et le combinant avec le carbone qu'elles renferment. La quantité d'acide carbonique,

absorbée dans le premier cas, est toutefois bien supérieure à celle de ce gaz qui est dégagée dans le second, et cette absorption est une des causes auxquelles doivent être attribués le renouvellement et la purification de l'air. Une atmosphère composée d'acide carbonique pur ferait promptement périr la plante que l'on y mettrait. L'azote à l'état de gaz n'est jamais absorbé par les plantes; qu'il soit pur, mélangé avec l'oxigène ou au gaz acide carbonique, il est également sans action sur elles. Les feuilles enfin pompent les vapeurs aqueuses que l'air tient toujours en suspension, et suppléent par là à l'impossibilité où sont les racines de puiser l'eau nécessaire dans un sol desséché : lorsqu'au contraire le sol est trop humide, c'est par les parties vertes de la plante que s'exhale l'excès d'humidité.

VÉGÉTAUX. HISTOIRE NATURELLE. Les végétaux, que l'on désigne également sous le nom de plantes, sont des êtres organisés, vivants, privés de la faculté de se mouvoir en totalité, qui se nourrissent et se développent au moyen de substances inorganiques qu'ils absorbent dans le sein de la terre ou au milieu de l'atmosphère.

Tout végétal provient d'un individu semblable à lui-même : il s'accroît en tirant du dehors les éléments qui le composent : il perpétue son espèce par une véritable génération, à la suite de laquelle ses parties isolées se développent de la même manière que l'ètre qui lui a donné naissance enfiu le plus ordinairement il périt ou meurt à une époque fixe et déterminée.

Presque toutes les substances végétales sont formées d'oxigène, d'hydrogène et de carbone : quelques-unes seulement contiennent un quatrième principe, l'azote, qui les rapproche des substances animales; car celles-ci ne different, en général, que par ce principe des substances végétales.

Les végétaux, quels qu'ils soient, depuis le nos toc jusqu'à la plante la plus élevée, sont tous pourvus d'une organisation particulière, plus ou moins perfectionnée, qui leur donne un premier caractère général, à la faveur duquel on peut les distinguer des autres productions de la nature. Ce sont des êtres vivaces qui croissent, qui se multiplient, soit par les organes de la génération, soit par les racines ou drageons enracinés, etc.

Les végétaux se reproduisent de deux manières différentes par propagation ou par la séparation de quelques-unes de leurs parties déjà toutes formées, soit au moyen de leurs racines ou de leurs branches, soit par le développement de leurs bourgeons; mais la manière la plus ordinairc est celle

qui a lieu par les semences, et qu'on nomme la génération des plantes.

On nomme plantes indigènes celles qui crois sent naturellement dans le pays où on les trouve, et plantes exotiques celles qui sont étrangères au climat dans lequel on les cultive actuellement, soit qu'elles soient tirées de pays plus chauds ou de régions beaucoup plus froides. Les plantes marines sont celles qui, comme les fucus, naissent dans les eaux de la mer, qui les recouvre en entier et constamment. Les plantes maritimes sont celles qui croissent sur le bord de la mer. On donne le nom de plantes officinales à celles que l'on emploie à des usages particuliers, soit en médecine, soit dans les arts et métiers.

Tous les végétaux ne sont pas pourvus d'un nombre égal de parties. Aussi distingue-t-on les végétaux en plantes complètes et plantes incomplè tes. Les premières sont composées de cinq parties distinctes, savoir: de racines, de tiges, de feuilles, de fleurs et de fruits qui contiennent les semences. On nomme plantes incomplètes celles à qui il manque quelques-unes de ces cinq parties. Voyez BOTANIQue.

Dans l'examen d'une plante la première chose qui frappe les yeux est cette partie tantôt droite, tantôt couchée ou oblique qu'on nomme tige; souvent elle se divise en branches et en rameaux, et elle est fixée au sol par un autre corps appelé racine, ordinairement enfoncée dans la terre. Les tiges et leurs divisions sont à certaines époques gar. nies de feuilles, produites par les bourgeons, qui naissent dans l'aiselle des feuilles ou des rameaux. Toutes ces parties, qu'on nomme organes de la végétation, sont alimentées par des fluides particuliers, comme la sève, les sucs propres, etc. Les organes de la reproduction sont la fleur, le fruit, et les différentes parties qui les composent.

SÈVE. Ou nomme sève un liquide diaphane, sans saveur marquée, que les racines puisent dans le sein de la terre et les feuilles dans l'atmosphère. Elle contient en dissolution les principes nutritifs du végétal, et les dépose dans son intérieur à mesure qu'elle en traverse le tissu. L'ascension de la sève a lieu à travers les couches ligneuses des plantes; dans sa marche ascendante, elle communique avec les parties latérales de la tige et des branches, soit directement par les vaisseaux qui aboutissent les uns dans les autres, soit en filtrant de proche en proche par les pores dont ces canaux sont percés. Parvenue vers l'extrémité des branches, la sève se répand dans les feuilles, où elle se débarrasse des principes aqueux ou gazeux devenus inu

tiles à la nutrition, puis elle redescend des feuilles vers les racines, en traversant le liber et la partie végétante de l'écorce.

On a remarqué que la sève était abondante dans les jeunes plantes, et qu'elle disparaissait dans les vieilles. On a vu aussi que le fluide était plus abondant dans le tissu des bois en certains temps de l'année, comme au mois d'août, époque à laquelle, dans notre climat, les bourgeons des feuilles de l'année suivante commencent à poindre sur les arbres, et surtout au printemps où ces mêmes feuilles se développent.

RACINES. La racine est la partie du végétal située à son extrémité inférieure, ordinairement cachée en terre, qui croît en sens inverse de la tige, c'est-à-dire tend toujours à descendre perpendiculairement cet organe, recouvert ou seulement terminé par des fibres chevelues, ne se colore jamais en vert par l'action de l'air et de la lumière.

Presque tous les végétaux sont pourvus de racines, qui servent à les fixer au sol, et à pomper ou puiser, dans le sein de la terre ou des végétaux, une partie des substances nécessaires à leur nutrition et à leur accroissement. On distingue trois parties dans la racine : le collet, qui est la partie supérieure ; le corps, qui en est la partie moyenne, et la radicule ou chevelu, qui est la partie la plus inférieure. Toutes les plantes n'ont pas leurs raci nes enfoncées dans la terre : le gui, le lierre, les mousses, etc., implantent les leurs sur le liber ou sur les racines des autres végétaux aux dépens desquels ils vivent: les plantes de ce genre sont appelées parasites. Beaucoup de mousses de lichens végétent sur les pierres et sur l'écorce; la lentille d'eau nage à la surface du liquide, sans adhérer à la terre; le nénuphar, le trèfle d'eau et la plupart des plantes aquatiques, outre les racines qui les attachent au sol, en produisent d'autres qui sont libres et flottantes. Dans un petit nombre d'espèces aquatiques, comme certaines tremelles et conferves, qui absorbent leur nourriture par tous les points de leur surface, la racine manque totalement ; à elle seule, au contraire, elle constitue la truffe. Dans les plantes grasses, comme les cierges, elle n'a d'autre fonction que de fixer au sol le végétal, qui se nourrit uniquement par la succion des tiges

et des feuilles.

Les racines se portent naturellement vers les lieux où la terre est plus meuble et plus substantielle; souvent elles s'allongent considérablement pour y arriver. Une racine d'acacia, après avoir traversé une cave à la profondeur de soixante-six pieds, pénétra dans un puits, où elle s'étendit en

core. Une rangée d'orines, dont les racines épuisaient un champ voisin, en avait été séparée par une tranchée profonde: les nouvelles racines, arrivées sur le bord du fossé, en suivirent la pente jusqu'au fond, le traversèrent, puis, remontant le long du bord opposé, envahirent de nouveau le terrain dont on avait voulu les tenir éloignées. Il n'est point d'obstacles que les racines ne surmontent pour se procurer leur nourriture plient, s'enfoncent, se recourbent dans toutes les directions pour trouver un passage; elles percent, minent et renversent des murailles; elles s'insinuent dans les fentes des rochers et quelquefois parviennent à les faire éclater. Rencontrent-elles un cours d'eau, elles s'y plongent en s'y ramifiant, et les remplissent de leurs jets.

elles se

La durée des racines les a fait distinguer en annuelles, bisannuelles, vivaces et ligneuses. Les racines annuelles sont celles des plantes qui dans l'espace d'un an se développent, fructifient et meurent; par exemple, le blé, le coquelicot. Les bisannuelles sont celles des plantes qui demandent deux ans pour leur complet développement. Les racines vivaces appartiennent aux végétaux ligneux, et à ceux qui produisent des tiges herbacées qui meurent tous les ans, tandis que la racine vit un grand nombre d'années.

Le plus généralement, les racines sont fixées en terre; mais il en est quelques-uues qui sont fixées sur d'autres plantes, telles que le gui, dont la racine adhère à la tige du chêne, du pommier, et l'hypociste, qui adhère surtout aux racines du ciste. Les plantes de ce genre sont appelées parasites, parce qu'elles s'alimentent aux dépens des autres.

Pour favoriser l'étude des plantes, on est dans l'usage de distinguer les racines en pivotantes, traçantes, fibreuses, tubéreuses et bulbeuses. Les racines pivotantes pénètrent verticalement en terre; par exemple, la carotte. Les traçantes sont celles qui s'allongent horizontalement; tels sont la réglisse, le chiendent, etc. Les fibreuses sont formées de fibres attachées à un centre commun plus ou moins solide; comme le fraisier. Les tubéreuses sont charnues, et reçoivent leur étymologie du mot latin tuber, en français truffe; elles sont plus ou moins volumineuses; la pomme de terre est de ce genre. Les racines bulbeuses se divisent en écailleuses, le lis; en solides, composées d'une substance charnue, la tulipe; en tuniquées, formées de couches ou tuniques qui s'enveloppent les unes dans les autres, l'oignon; enfin, en articulées, qui sont composées de lamelles attachées les unes aux autres, le fruit cornu.

TIGES. La tige est un organe de végétaux qui croît en sens inverse de la racine, c'est-à-dire qui s'élève dans l'atmosphère, et qui après s'être divisé en branches, porte les feuilles et les organes de la fructification. On appelle branches les premières ramifications de la tige; les divisions des branches portent le nom de rameaux. Les branches offrent en général la même disposition sur les tiges que les feuilles. Ainsi, tantôt elles sont opposées, comme dans le lilas, l'hypocastane, le frêne; tantôt elies sont alternes, comme dans le chêne, le tilleul, etc.; enfin elles peuvent être verticillées, comme on l'observe dans le laurier rose et plusieurs autres végétaux.

Il n'existe point de végétaux, à proprement parler, qui ne soient pourvus d'une tige ou d'un avant-corps qui en fasse les fonctions; mais quelquefois cet organe est si court, tellement peu développé, qu'il paraît ne pas exister. Dans ce cas, on dit que les plantes sont acaules ou sans tige, comme dans la primevère.

On doit considérer les tiges sous plusieurs états bien distincts; savoir, en tiges tendres ou molles, qui contiennent beaucoup d'eau de végétation, et on les divise en cinq espèces principales : le tronc, le stipe, le chaume, la souche, et la tige proprement dite. Le tronc appartient aux arbres dicotylédonés; sa direction est verticale, sa forme allongée et conique, c'est-à-dire plus large à la base. Il est nu inférieurement, et divisé, à une certaine hauteur, en branches et rameaux, qui portent ordinairement les feuilles et les fleurs. Le stipe est particulier aux arbres monocotylédonés; il est formé par une sorte de colonne cylindrique aussi grosse au sommet qu'à la base, quelquefois même plus renflée au milieu qu'aux deux extrémités, rarement ramifiée, et terminée par un bouquet de feuilles, d'où partent les pédoncules des fleurs. Le chaume est une tige simple, souvent fistuleuse, ou creuse dans son intérieur, rarement pleine ou ramifiée, séparée de distance en distance par des nœuds ou cloisons, d'où partent des feuilles alternes et roulées en gaîne autour de la tige de leur partie inférieure. La souche est la tige souterraine et horizontale des plantes vivaces; elle se distingue des véritables racines en ce qu'elle s'accroît par la base, et qu'on trouve toujours sur quelques points de son étendue les traces des feuilles qui ont paru les années précédentes.— Les tiges proprement dites sont celles qui ne peuvent être rapportées à aucune des quatre espèces que nous venons de mentionner.

On distingue les tiges sous le rapport de leur

consistance: on dit qu'elles sont herbacées, quand elles sont tendres, molles, vertes, et qu'elles meurent tous les ans. Telles sont celles des plantes annuelles, bisannuelles et vivaces, comme le mouron, la bourrache, la consoude; c'est ce qu'on appelle en général herbes. Elles sont sous-ligneuses, quand la base est dure et persiste hors de terre un grand nombre d'années, tandis que les rameaux et les extrémités périssent et se renouvellent tous les ans, comme la rue, le thym, etc.; ces végétaux prennent le nom de sous-arbrisseaux. Elles sont ligneuses, lorsqu'elles se convertissent en bois, et on les divise alors en arbustes quand elles se ramifient dès leur base et ne portent pas de bourgeons; telles sont les bruyères; en arbrisseaux, lorsqu'elles se ramifient dès leur base et portent des bourgeons; tels sont le noisetier, le lilas, etc; en arbres, quand le tronc est nu et simple inférieurement, ramifié seulement vers la partie supérieure; tels sont le chêne, le pin, etc. On nomme sarmenteuse la tige qui s'élève, au moyen d'appendices qu'on appelle vrilles, sur les corps voisins, ou se roulent autour d'eux, comme la vigne; grimpoulet, celle qui monte en s'attachant au moyen de racines particulières, comme le lierre; volubile, celle qui s'entortille en spirale autour des corps environnants; les spirales sont toujours dirigées du même côté dans la même espèce, de droite à gauche dans le haricot et le liseron, de gauche à droite daus le houblon et le chèvrefeuille. On dit de la tige qu'elle est couchée, lorsqu'elle s'étend sur la terre sans s'y enraciner, comme la mauve; qu'elle est rampante, lorsqu'étant couchée sur la terre, elle s'y enracine par tous les points de son étendue, comme la nummulaire; qu'elle est traçante, lorsqu'elle pousse du pied principal de petites tiges latérales grêles, qui s'enracinent et produisent de nouveaux pieds, comme le fraisier.

elle doit sa couleur. L'enveloppe herbacée est une lame de tissu cellulaire qui unit l'épiderme aux couches corticales. Les couches corticales n'existent pas dans tous les végétaux, ou du moins elles y sont si peu apparentes qu'on ne les distingue pas du liber. Entre les couches corticales et le corps ligneux, se trouve le liber ou livret, composé de lames séparées les unes des autres par une couche très-mince de tissu cellulaire. Il doit son nom à la facilité avec laquelle on peut toujours, par la miacération, le diviser en feuillets, comme ceux d'un livre. L'écorce ne sert pas seulement d'enveloppe aux végétaux pour les protéger contre les influences de l'air, ou contre les attaques des insectes; mais elle a des propriétés physiques bien importantes qui contribuent essentiellement à la perfection de la végétation et à l'accroissement des végétaux.

Dans tous les végétaux dycotylédons, la tige est composée de deux systèmes : un système central formé du canal médullaire et des couches ligneuses, et qui s'accroit à l'extérieur, et un système extérieur, s'accroissant par sa face interne et constituant l'écorce. L'écorce est formée de plusieurs parties superposées qui ont reçu des noms particuliers: en procédant de l'extérieur vers l'intérieur, l'écorce se compose: 1o de l'épiderme; 2o de l'enveloppe herbacée; 3° des couches corticales; 4° du liber. L'épiderme est une membrane mince, composée de cellules offraut au microscope une multitude de pores ou petites ouvertures, qu'on a considérées comme autant de bouches aspirantes: elle est distincte du tissu cellulaire qu'elle recouvre, et auquel

La moelle est une substance spongieuse logée au centre des couches ligneuses dans un canal qui se prolonge de la racine au sommet de la tige. Dans les jeunes arbres, elle est verte, succulente, friable; mais, à mesure qu'elle est privée du contact de la lumière par l'addition des couches ligneuses qui se forment chaque année, elle change de couleur, et devient le plus souvent blanche. Le corps ligneux se compose de bois et d'aubier; il est for mé de couches concentriques, qui se recouvrent les unes les autres annuellement, et peuvent ainsi annoncer l'âge du végétal. Les couches les plus extérieures, celles qui touchent à l'écorce, constituent l'aubier, qui ne diffère pas essentiellement du bois proprement dit; seulement il est plus jeune, et n'a pas encore toute la dureté et la ténacité qu'il doit acquérir plus tard. Le bois est formé des couches les plus intérieures de l'aubier, qui acquièrent successivement plus de dureté, et se convertissent à la fin en véritable bois.

La tige des végétaux monocotylédonés est d'une structure beaucoup plus simple que celle des dycotylédoués. En général elle est plus élancée, et toutes ses parties ont une direction longitudinale et perpendiculaire qui suffit pour les faire reconnaître au premier coup d'oeil; il est rare qu'elle soit divisée en branches ou rameaux.

Le sol, le climat, l'exposition, influant beaucoup sur le développement des végétaux, l'arbre qui dans un terrain où il trouve la chaleur et l'humidité convenables, croît avec force et s'élève à une grande hauteur, transporté dans un sol stérile, sec et froid, ne prend qu'un accroissement très-faible, reste maigre et rabougri. Certains arbres n'acquièrent que par une longue suite d'années une hauteur et un diamètre considérables; tel est, par exemple,

le chêne; d'autres, au contraire, prennent leur accroissement dans un temps bien plus court, comme le peuplier. Les plantes sarmenteuses, la vigne, le houblon, etc., se développent rapidement, mais aucune ne s'allonge avec autant de vitesse que l'agave, dite d'Amérique, qui, dans l'espace de quarante jours, pousse une hampe de 30 pieds et plus de hauteur. En général, les arbres les plus hauts de nos forêts ne s'élèvent que de 120 à 130 pieds dans l'Amérique, les palmiers et d'autres arbres dépassent souvent 150 pieds. Cette élévation des tiges est encore surpassée par l'allongement de certaines plantes sarmenteuses, dont les circonvolutions ont de 4 à 500 pieds : les fragments du fucus gigantesque, qu'on retire de la mer, ont quelquefois jusqu'à 800 pieds de long.

La grosseur des arbres n'est pas moins variée que leur hauteur. Il en est qui acquièrent des dimensions prodigieuses. Les boababs des îles du cap Vert et du Sénégal ont go pieds de circonférence, et il n'est pas rare de voir dans nos climats des chènes, des ormes, etc., qui ont jusqu'à 25 et 30 pieds de tour.

Placés dans un terrain et à une exposition qui leur conviennent, les arbres peuvent vivre des siè cles. Le chêne peut vivre pendant 600 ans ; l'olivier pendant 300. Les cèdres du Liban paraissent indestructibles. Les boababs, dont nous venons de parler, n'ont pas moins de 6000 ans. Sur la place publique de Cos existe un énorme platane déjà célèbre du temps de Pline, qui en parle comme d'un monument admirable de végétation, dont le tronc a 35 pieds de circonférence à dix pieds de terre, et dont l'origine paraît remonter à l'ère brillante des Hippocratides, et l'on sait que vingt-deux siècles pésent sur les cendres d'Hippocrate.

Sur la tige de certains végétaux sont quelques organes qui ne paraissent concourir en rien aux différents phénomenes de la végétation : tels sont les épines et les aiguillons, qui ne sont qu'une excroissance de l'écorce et ne tiennent nullement à la partie ligneuse; les vrilles ou cirrhes, organes filamenteux et tordus dont sont pourvus quelques végétaux trop faibles pour pouvoir se soutenir seuls, et qui s'accrochent aux corps environnants au moyen de ces vrilles.

FEUILLES. Les feuilles sont des productions végétales, ordinairement vertes, qui garnissent le collet de la racine, les branches et les rameaux des tiges des plantes, dont elles forment un des plus beaux ornements. Elles sout composées essentiellement d'un disque, ou partie étalée, verte, et souvent d'une partie nommée vulgairement queue de la

[ocr errors]

feuille ou pétiole. On remarque dans les feuilles deux surfaces, l'une supérieure et l'autre inférieure. La surface supérieure (celle qui regarde le ciel) est presque toujours lisse, lustrée; et quelquefois au point qu'on serait tenté de croire qu'on y a appliqué un vernis transparent. La surface inférieure (celle qui est tournée vers la terre), au contraire, est ordinairement inégale et quelquefois rugueuse, velue, âpre au toucher, et relevée par des nervures saillantes, qui divergent, à partir du point d'attache de la feuille, vers l'extrémité de son contour ou de ses bords, qui tantôt sont unis et d'autres fois dentés plus ou moins profondément.

Les feuilles sont les organes principaux de la nutrition dans les plantes. En effet, par les pores nombreux qu'elles présentent à leur surface, elles servent à l'absorption où à l'exhalaison des fluides nécessaires ou devenus inutiles à la nutrition de la plante. Elles suppléent encore dans les végétaux au mouvement progressif et spontané des animaux, en donnant prise au vent pour agiter les plantes et les rendre plus robustes. Les plantes alpines, sans cesse battues du vent et des ouragans, sont toutes fortes et vigoureuses; au contraire, celles qu'on élève dans un jardin ont un air trop calme, y prospèrent moins, et souvent languissent et dégénèrent.

Les feuilles remplissent dans l'asmosphère les mêmes fonctions que les racines dans la terre; on les a donc nommées avec raison des racines aériennes. Ce sont aussi des espèces de poumons, car les fluides contenus dans le végétal se portent dans les nervures des feuilles, et y subissent, par le contact de l'air ambiant, les élaborations qui les rendent propres à la nutrition. Mais il est à propos de faire observer que la respiration des plantes ne produisant pas de combustion comme la respiration des animaux, n'élève point leur température, qui reste à peu près la même que celle du sol dans lequel leurs racines sont enfoncées. Les poils, et ce qu'on nomme les glandes miliaires, paraissent être autant de suçoirs au moyen desquels les gaz et les fluides sont introduits dans le tissu des feuilles. Les feuilles des arbres reçoivent et aspirent par leur face inférieure les vapeurs aqueuses qui s'élèvent de la terre. Les feuilles des herbes, plus voisines du sol, et tout entières plongées dans une atmosphère humide, pompent indifféremment leur nourriture par l'une et l'autre surface. Si l'on pose des feuilles d'arbre sur l'eau, par leur face inférieure, elles se conservent saines pendant plusieurs mois; mais si on les pose par leur face supérieure, elles se fanent en peu de jours. Les feuilles des herbes se conservent long-temps saines dans les deux positions.

« السابقةمتابعة »