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Les fonctions principales des feuilles paraissent être 1o d'évaporer l'eau superflue qui se trouve dans la sève; 2° d'exposer la masse restante à l'action de l'air.—L'évaporation, qu'on a comparée à la transpiration des animaux, consiste, à proprement parler, en ce que le feuillage chargé de sève se dessèche jusqu'à un certain point; attendu que dans l'air sec, l'humidité passe à travers les pores des feuilles, et se transforme en vapeurs d'eau. Les liquides du feuillage se concentrent de cette manière; mais ce dernier ne se dessèche pas tant que la plante lui envoie de nouvelle sève. Vers l'automne, l'évaporation diminue sans cesse, les feuilles acquièrent plus de solidité, leur tissu devient plus dur et plus sec, et elles entrent, avant de tomber, dans un état qui n'est pas sans ressemblance avec la vieillesse des animaux. La masse vivante des feuilles exerce sur l'air ambiant une action trèssensible, qui consiste en ce que les feuilles le décomposent pendant le jour autant qu'elles sont frappées par la lumière; l'acide carbonique de l'air, le carbone de l'acide et une certaine quantité de son oxigène se combinent avec la plante, et la majeure partie de l'oxigène reste à l'état gazeux dans l'air; pendant la nuit, au contraire, ou dans l'obscurité, elles transforment en acide carbonique une partie de l'oxigène de l'air, mais en proportion inférieure à celle qui correspond au carbone qu'elles ont absorbé pendant le jour; en même temps elles absorbent une certaine quantité d'oxigène, qu'elles abandonnent le lendemain, dès qu'elles sont frappées par la lumière du soleil.

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Avant de se développer, les feuilles sont toujours renfermées dans des bourgeons, où elles sont diversement arrangées les unes à l'égard des autres, mais toujours de la même manière dans tous les individus d'une même espèce, souvent d'un même genre, quelquefois même dans tous les genres d'une mème famille. Les bourgeons sont les premiers rudiments des feuilles des végétaux : c'est un prolongement de la couche corticale qui vient saillir au dehors. Ils contiennent en infiniment petit tout ce qui constitue les feuilles entières; la nature les pourvoit d'une espèce d'enduit résineux, épais et gluant, dès le moment qu'ils paraissent au dehors de la tige, afin de les protéger contre l'intempérie des saisons et contre les attaques des insectes; à mesure que le bourgeon se développe, on voit que son enduit s'éclaircit, qu'il s'étend, et il disparaît totalement lorsque la feuille est développée.

Dans l'ordre le plus général des produits de la végétation, les feuilles sont les premiers ornements dont la nature se plaît à parer les plantes. S'il est

des plantes dont les fleurs naissent avant les feuilles, telles que les pêchers, les abricotiers, le thussilage, etc., etc., ce sont des exceptions qui ne doivent point arrêter le cours des idées relatives à la végétation.

Presque toutes les feuilles sont composées d'une lame et d'un pétiole. La lame est pour l'ordinaire disposée de manière que l'une de ses faces est supérieure ou tournée vers le ciel, tandis que l'autre est inférieure. Très-souvent on voit sur ce côté inférieur des nervures qui aboutissent au pétiole, et qui, en se divisant, laissent entre elles de petites mailles dans lesquelles la matière colorante verte se dépose en grande quantité. Tantôt ces nervures sont parallèles; tantôt elles sont ramifiées. L'épiderme des feuilles, qu'on nomme aussi cuticules, est percé d'un grand nombre de pores, principalement sur la face inférieure des plantes qui vivent dans l'air ; car dans les plantes aquatiques dont les feuilles sont submergées, les deux faces sont dépourvues d'épiderme.

On distingue les feuilles d'après le lieu de leur insertion ainsi il en est qui viennent de la racine, qu'on nomme radicales; sur la tige, ou caulinaires ; sur les rameaux, ou raméales; avec les fleurs ou floréales, comme dans la frétillaire. On les dit conjuguées, quand elles sont réunies deux à deux; décurrentes, quand elles se prolongent sur le pétiole; digitées, quand leurs lobes représentent les doigts de la main; flabelliformes, ou en éventail; en fer de lance, ou hastées; en violon, ou panduriformes; en bouclier, ou peltées; percées, ou perfoliées; ailées ou en plumes. On nomme alternes les feuilles qui se trouvent sur divers points de la tige à des distances à peu près égales, et opposées, celles placées juste au nombre de deux, vis-à-vis l'une de l'autre, des deux côtés de la tige et des branches. Lorsqu'il y a plus de deux feuilles attachées à la même hauteur autour de la tige, on donne à cette disposition le nom de verticellée. Lorsque les feuilles naissent deux-à-deux l'une à côté de l'autre du même point, on leur donne le nom de géminées; de distiques, lorsqu'elles sont disposées sur deux rangs opposés; unilatérales, lorsqu'elles sont tournées d'un seul et même côté ; imbriquées, lorsqu'elles se recouvrent comme les tuiles d'un toit; roselées, ou en rosette, etc., etc., etc. Si l'on considère leur superficie, les feuilles sont unies, luisantes, glabres ou dépourvues de poils; scabres ou rudes au toucher; glanduleuses ou chargées de petites glandes; glutineuses ou visqueuses; cancellées, quand elles n'ont pas de parenchyme, et que les ramifications des uervures forment une sorte de treillage. Relativement

à la couleur, les feuilles sont vertes, c'est le cas ordinaire; glauques, ou vert de mer; discolores, quand les deux faces sont de couleur différente; tachetées, à taches d'une couleur autre que celle de la feuille, etc.

Les feuilles sont, de tous les organes de la plante, ceux qui offrent le plus grand nombre de modifications, et fournissent le plus de signes caractéristiques pour distinguer les espèces. Considérées anatomiquement, elles sont composées de trois parties élémentaires, savoir: un faisceau de vaisseaux provenant de la tige; le parenchyme vert, prolongement de l'enveloppe herbacée de l'écorce, et enfin, une portion d'épiderme qui les recouvre dans toute leur étendue. C'est dans le parenchyme des feuilles, de même que dans toutes les parties vertes et herbacées du végétal, que s'opère la décomposition de l'acide carbonique absorbé dans l'air. Lorsqu'elles sont exposées à l'action du soleil et de la lumière, elles décomposent ce gaz, retienuent le carbone, et dégagent l'oxigène. Le contraire a lieu quand elles sont soustraites à l'action de la lumière. On sait que les végétaux privés de l'influence de la lumière s'étiolent, c'est-à-dire qu'ils perdent leur couleur verte, deviennent mous, aqueux, et contiennent une plus grande proportion de principes sucrés.

Il arrive chaque année une époque où la plupart des végétaux se dépouillent de leur feuillage. C'est ordinairement à la fin de l'été ou au commencement de l'automne que les arbres perdent leurs feuilles. Cependant ce phénomène n'a pas lieu à la même époque pour toutes les plantes. On remarque en général que les arbres dont les feuilles se développent de bonne heure sont aussi ceux qui les perdent les premiers, comme on l'observe pour le tilleul, le marronnier d'Inde, etc. Le sureau fait exception à cette règle; les feuilles paraissent de bonne heure et tombent fort tard. Le frêne ordinaire présente une autre particularité, ses feuilles se montrent très-tard, et tombent dès la fin de l'été. Mais il est des arbres et des arbrisseaux qui restent en tout temps ornés de leur feuillage, et que, pour cette raison, on désigne sous le nom général d'arbres verts. Ce sont ou des espèces résineuses, telles que les pins, les sapins; ou des végétaux dont les feuilles sont roides, épaisses et coriaces, comme les myrtes, les alaternes, les lauriers-roses, etc. Sous le rapport de leur durée, on distingue les feuilles en caduques, qui tombent avant une nouvelle foliation, comme le marronnier; en marescentes, qui sèchent avant de tomber, comme le chène; en persistantes, qui restent sur le végétal plus d'une

année, comme le buis, les arbres toujours verts. FLEURS. La fleur est cette partie du végétal qui, par la délicatesse, la vivacité et la diversité de ses couleurs, en charmant notre vue, frappe en même temps notre odorat des parfums les plus délicieux, et renferme les organes de la fécondation des plantes, soit que ces organes se trouvent réunis dans une même fleur sur le même individu, ou qu'ils soient dans plusieurs fleurs, et même sur des pieds différents; soit enfin qu'ils paraissent à nu ou qu'ils soient entourés d'une enveloppe simple ou d'une enveloppe double, mais qui néanmoins est toujours indispensablement nécessaire à la reproduction du fruit. Voyez FLEURS.

FRUITS. Les fruits sont les derniers produits de de la végétation; ils succèdent à la fleur, et ils sont essentiellement le résultat de la fécondation opéréé par l'insertion du pollen des étamines, qui sont les parties mâles des fleurs, dans les pistils, qui sont les parties femelles. Cette fécondation s'opère par le concours des deux sexes, et par une puissance génératrice absolument égale à celle qui appartient aux animaux. Le développement du germe, la naissance de l'embryon, la protection qu'il reçoit, son accroissement, toutes les phases, tous les degrés qu'il parcourt avant d'être arrivé à son dernier étát de perfection, sont autant de sujets d'observations pour le naturaliste. S'il prolonge son examen et ses remarques, il reconnaît que ce qui mérite de porter justement le nom de fruit, c'est cette partie qui renferme les organes propres à la reproduction de l'espèce. Mais il est des usages que l'on doit respecter; personne n'ignore que les fruits sont le nec plus ultra de la végétation, et que dans une infinité d'espèces on a donné le nom de fruit à ce qui n'était que son péricarpe; nous n'interviendrons pas contre cet usage, et nous continuerons de distinguer les fruits des semences proprement dites.

Lorsqu'un fruit est parvenu à sa parfaite maturité, la plante n'est plus parée que d'un reste d'ornements; la sève ne s'élève plus du collet de la racine dans la tige; les feuilles qui sont les plus près de la terre jaunissent, se flétrissent et tombent les premières; celles qui sont dans les parties supérieures de la plante n'y conservent de leur verdeur qu'autant de temps que ces endroits des tiges retiennent encore un peu des sucs propres qui leur fournissent de l'humidité. Bientôt elles languissent et tombent à leur tour; la plante a rempli le vœu de la nature, elle périra si elle est annuelle, ou elle demeure dans un repos absolu si elle est vivace, jusqu'au réveil de la nature. Celleci, toujours admirable, toujours prévoyante daus

ses opérations, n'amène pas un fruit sans le pourvoir d'une enveloppe, sans lui donner une défense quelconque qui le protége contre l'intempérie des saisons, ou les attaques des insectes rongeurs, qui pourraient altérer et même détruire ses facultés reproductrices.

Tous les fruits sont donc enfermés dans une enveloppe que les botanistes appellent péricarpe. Ce péricarpe est plus ou moins charnu, plus ou moins solide et consistant, selon la disposition que le fruit proprement dit a d'être altéré par la pression, ou de devenir l'objet de la voracité des insectes. Quelle immense variété ! quel trésor de richesses dont la nature est sagement prodigue envers nous! Tout à la fois bienfaisante et sage, libérale et économe, elle nous offre ses dons les uns après les autres pour varier, pour multiplier nos jouissances! Elle produit des fruits printaniers, des fruits dans les premiers temps de l'été, quelquesuns au milieu de cette saison, d'autres qui n'arri vent à leur maturité que dans l'automne, d'autres enfin qui ne sont bons à manger que dans la saison de l'hiver.

Le naturaliste ne compte pas les fruits par la distinction des genres; son œil ébloui, enchanté à l'aspect d'un spectacle aussi magnifique que celui que lui offre l'immense variété des produits de la nature dans chacun de ses règnes, devient observateur et le dispose à la reconnaissance; il remercie le Créateur qui a pourvu à ses besoins avec tant de magnificence, il reconnaît qu'il n'y a qu'un être infini qui ait pu opérer une si grande merveille, et qu'elle ne peut pas être l'ouvrage du hasard.

Les botanistes, pour faciliter l'étude de la botanique, et la connaissance des végétaux en particulier, ont établi buit genres de fruits, auxquels quelques-uns ont ajouté un neuvième, qui est la noix. Les huit genres de fruits sont la capsule, la coque, la gousse, la silique, la drupe ou fruit à noyaux, la pomme, la baie et la cône.

Les botanistes modernes out divisé les fruits en trois classes, savoir : les fruits simples, ou ceux qui proviennent d'un seul ovaire appartenant à une seule fleur; les fruits multiples, qui sont fournis de plusieurs pistils renfermés dans une seule fleur; et enfiu les fruits composés, ou ceux qui résultent de l'ensemble ou de la soudure de plusieurs fleurs femelles d'abord distinctes. Plusieurs auteurs ont créé des mots pour les fruits; mais aucuns n'ont donné à ce point de la science autant de développement que MM. Decandolle, Mirbel et Desvaux,

GRAINES. La graine est cette partie d'un fruit parfait qui se trouve contenue dans la cavité inté

rieure du péricarpe, et qui renferme le corps qui doit reproduire un nouveau végétal. Toute graine provient d'une ovule fécondée; son caractère essentiel est de contenir un corps organisé, qui, placé dans des circonstances favorables, se développe et devient un être parfaitement semblable à celui dont il a tiré son origine : c'est l'embryon. La graine est formée de deux parties: 1o de l'épisperme ou tégument propre; 2° de l'amande contenue dans l'épisperme. Toute graine est constamment attachée à la paroi interne du péricarpe, de manière que lorsqu'elle vient à s'en détacher, elle offre une petite cicatrice qui indique le point au moyen duquel elle était fixée, et auquel on a donné le nom de hile ou ombilic.

Quand les fruits sont parvenus à leur dernier degré de maturité, la nature, pour assurer la propagation des espèces, disperse les graines par une foule de voies différentes. Certains péricarpes s'ouvrent avec élasticité, et lancent les graines à des distances plus ou moins considérables, comme la balsamine. Beaucoup de graines minces et légères sont facilement emportées par les vents; les semences de l'orme et de l'érable, les graines aillées et aigrettées, voyagent dans les airs souvent à des distances prodigieuses. Les fleuves et les eaux de la mer servent aussi à l'émigration lointaine de certains végétaux. Il est des graines qui s'accrochent aux vêtements de l'homme et aux toisons des animaux ; d'autres, entraînées dans les demeures souterraines des animaux qui s'en nourrissent, y sont abandonnées et s'y développent dans des circonstances favorables. Quelques graines conservent leur propriété reproductive après avoir passé par le canal digestif des oiseaux. Enfin quelquefois un événement fortuit fait germer les graines des plantes loin de leur sol natal.

La fécondité des plantes n'est pas une des causes les moins puissantes de leur reproduction. Un seul pied de maïs a donné jusqu'à 2,000 graines; on en a compté 32,000 sur un pied de pavot; 40,000 sur une massette; 360,000 sur un pied de tabac; un orme peut en fournir par an 540,000. Mais plusieurs causes tendent à neutraliser les effets de cette surprenante fécondité, qui nuirait bientôt, par son excès même, à la reproduction des plantes.

GERMINATION. On doune le nom de germination à la série de phénomènes par où passe une graine, qui, parvenue à sa maturité et mise dans des circonstances favorables, tend à développer l'embryon qu'elle renferme. Quand on examiue ce que devient une graine après qu'elle a été semée, on la voit se gonfler, augmenter de volume: sa tuuique propre

se déchire, ses lobes ou cotylédons sortent de leurs berceaux, s'écartent, livrent passage à la plantule, et l'on dit alors que la plante est dans l'état de germination. Le premier degré s'annonce ordinairement par l'apparition d'un petit bec nommé radicule. Ce petit bec se tourne vers la terre, et produit de droite et de gauche des fibrilles latérales destinées à former le chevelu ou les ramifications de la racine, dont la radicule est toujours le pivot. Après le développement de la radicule, on voit paraître la plumule, qui tient aux lobes de la semence jusqu'à ce qu'elle puisse recevoir des sucs par le moyen de ses racines. La plumule s'élève, quitte ses cotylédons, ou ne les conserve que sous la forme de feuilles séminales; et l'on voit toutes les parties de la plante augmenter en hauteur par l'alongement des lames qui les composent, acquérir tous les jours un diamètre plus grand par l'épaississement de ees mêmes lames, et toutes ces parties prendre successivement la forme et la direction qui leur convient. Toutes les graines n'emploient pas un espace de temps égal pour germer. Le cresson alénois germe en deux jours; le navet, le haricot, en trois jours; la laitue, en quatre; le melon, en cinq; la plupart des graminées, en six ou sept jours; l'hysope, en un mois; le pècher, en un an ; le rosier, en deux ans, etc. Voyez BOTANIQUE.

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VEINES. PHYSIOLOGIE. Les veines sont des vaisseaux de retour, qui, naissant dans les systèmes capillaires par des radicules très-déliés, y recueillent le sang, et le rapportent, par des rameaux de plus en plus gros et de moins en moins nombreux, au corps. Il y en a de deux espèces : les veines du corps, qui recueillent le sang veineux dans le système capillaire général, et l'apportent au cœur du poumon; et les veines pulmonaires, qui recueillent le sang artériel dans le système capillaire du poumon, et l'apportent au cœur.

Les veines du corps commencent par des ramuscules très-déliés dans le système capillaire général, dont, sous cette forme, elles constituent un élément. On ne peut rien voir de son origine. De là elles cheminent du côté du coeur, en formant successivement des rameaux, des branches, des troncs, qui sont de plus en plus gros et de moins en moins nombreux à mesure qu'ils approchent de ce viscère. Enfin, toutes aboutissent à trois gros troncs, qui s'abouchent eux-mêmes dans l'oreillette du cœur pulmonaire, et qui sont la veine cave supérieure, la veine cave inférieure, et les veines cardiaques ou coronaires. Dans ce trajet, les veines offrent une succession, non de cònes, mais de cy lindres progressivement croissants. Les réunions se fout sous des angles très-divers. Les troncs centraux sont placés profondément, à l'abri de toute atteinte extérieure ; les branches, moins grosses, sont plus ou moins également protégées en raison de leur importance. Dans leur trajet, ces veines suivent une direction tantôt droite, tantôt flexueuse; en général, elles offrent moins de flexuosités que les artères. Il existe entre elles beaucoup d'anastomoses, même plus qu'aux artères ; et les anastomoses sont d'autant plus fréquentes, que les veines sont plus petites et plus éloignées du cœur. Ces veines ont, dans leur ensemble, la forme d'un arbre, dont le tronc est au cœur, et les ramifications, dans la généralité des parties, dans le système ca pillaire; et, comme deux rameaux veineux ont ensemble plus de capacité que le tronc qu'ils forment par leur réunion, il en résulte que la capacité du système veineux va en diminuant des parties au cœur. Les vaisseaux ont, dans leur intérieur, des valvules, et affectent généralement deux plans: un profond, qui ordinairement est accolé partout aux artères, et en suit la distribution; et un superficiel : celui-ci existe dans le système veineux en plus que dans le système artériel. En outre, il y a toujours au plan profond deux veines pour une artère; enfin, les veines sont partout plus grosses que les artères qui leur correspondent; d'où il résulte que le système veineux a beaucoup plus de capacité que le système artériel.

Les veines pulmonaires commencent aussi par des ramuscules très-déliés, et qui sont inapercevables, par nos sens, dans le tissu capillaire du poumon; elles forment ensuite une succession de rameaux, de branches, de troncs de plus en plus gros et de moins en moins nombreux, à mesure qu'elles approchent du cœur. Toutes aboutissent enfin à quatre troncs, qui s'abouchent dans l'oreillette du cœur : il en résulte, de même que pour

les veines du corps, un système, non de cônes, mais de cylindres successivement croissants; ce système a aussi la forme d'un arbre qui a son tronc au cœur, et ses ramifications dans le parenchyme du poumon, dans le système capillaire pulmonaire: sa capacité va de même du poumon au

cœur.

Comme les parois des artères, celles des veines sont composées de trois membranes: l'interne, l'externe et la moyenne; mais elles sont beaucoup moins épaisses et moins résistantes que les premières. Pour forcer le sang à remonter dans les veines par son propre poids, la membrane interne présente, de distance en distance, des replis membraneux, dont la concavité répond en haut, lesquels replis se portent contre les parois des veines, pour laisser monter le sang, et s'abaissent, comme des soupapes, pour l'empêcher de rétrograder.

VÉNALITÉ. PHILOSOPHIE, MORALE. Caractère d'une chose dont on acquiert la possession à prix d'argent. Les biens-meubles et immeubles sont, par leur nature, sujets à la vénalité. La vénalité de tout autre objet, ou le dégrade, ou du moins rend moins flatteur le droit de l'obtenir. On dit figurément qu'un homme à l'âme vénale, pour dire qu'il a l'âme basse, et qu'il ne fait rien que par un sordide intérêt, que pour de l'argent.

VÉNÉRATION. PHILOSOPHIE, MORALE. Profond respect pour les personnes. La vénération est due au mérite éminent, à la vertu exemplaire, qui se présente à nous avec un certain appareil de majesté, digne également et de notre imitation et de tous nos hommages.

VENGEANCE. PHILOSOPHIE, MORALE. La vengeance est le désir ou l'acte même de châtiment ou de punition qu'on fait souffrir à son ennemi, soit par raison, soit par ressentiment d'une offense que l'on a reçue, ou d'un dommage éprouvé.

La vengeance est un sentiment naturel; un affront, une insulte, une injustice, irritent l'homme sensible, au point de se méconnaître. De ce moment i conçoit le noble dessein de se venger. Il le veut, il en cherche l'occasion; et il n'y a que la raison, ou la force de la civilisation qui puisse arrêter les projets de vengeance conçus par l'homme blessé dans son honneur ou dans ses affections.

La vengeance paraît être de droit naturel, et semble remettre les choses dans l'ordre : c'est, en grande partie, ce qui fait l'héroïsme du pardon

des injures. Pour étouffer son ressentiment, il faut sacrifier en quelque sorte la raison à la vertu. Cependant, à le bien prendre, la raison elle-même veut qu'on pardonne à ses ennemis.

VENT. PHYSIQUE. Agitation sensible dans l'air, par laquelle une quantité considérable d'air est poussée d'un lieu à un autre. Ce mouvement de l'air peut avoir lieu dans tous les sens. Comme l'air est susceptible d'une plus grande élasticité, il suffit d'une dilatation, d'une secousse, d'une compression quelconque, pour occasioner un mouvement. C'est ce mouvement qu'on nomme vent; il se fait sentir suivant une direction et une vitesse sensibles.

L'extrême élasticité de l'air, sa légèreté, le rendent susceptible d'éprouver de grands changements par des causes en apparence très-légères. Raréfié par la chaleur, ou condensé par le froid, il tend toujours, par sa nature, à conserver un état égal de légèreté ou de densité, c'est-à-dire d'équilibre; par conséquent le plus lourd acquiert vers le plus délié un mouvement qui occasionne un courant d'air. Or, le mouvement de rotation de la terre ayant déjà décidé le mouvement de l'atmosphère d'orient en occident, par rapport à l'axe du globe, ce mouvement est non-seulement secondé, mais encore accéléré par la chaleur que produit le soleil; car tous les méridiens de la terre passant sous le soleil dans le sens de l'est à l'ouest, cet astre échauffe l'air qui se trouve immédiatement sous l'action de ses rayons, le dilate en le raréfiant, le rend plus léger que celui qui est moins échauffé. Alors celui qui est à l'est du soleil, déjà mů par la rotation de la terre, et cessant d'être raréfié par le soleil, qui, dans son mouvement apparent, poursuit son cours vers l'ouest, se condense de nouveau, et, par l'effet de sa gravité, se presse, se précipite vers l'ouest, où l'air, plus raréfié, est plus léger, afin d'y rétablir l'équilibre détruit par la raréfaction résultante de la chaleur du soleil. Et comme cet effet a perpétuellement lieu, chaque endroit étant successivement raréfié, et l'air plus condensé se précipitant continuellement de l'est vers le plus raréfié à l'ouest, il en résulte le vent d'orient perpétuel, qui souffle dans toute la zone torride, et, un peu en dehors de cette zone, daus l'horizon où le soleil se trouve. Telle est l'explicacation que l'on donne des vents d'orient, qui, dans la géographie maritime, prennent les noms de vents généraux et vents alizés.

En général, toutes les causes qui peuvent occasioner une rupture d'équilibre dans l'atmosphère produisent ces vents. Outre celles que nous venons

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