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MICROMÈTRE. ASTRONOMIE. Instrument adapté aux lunettes, et dont l'usage est de mesurer des angles très-petits, tels que les diamètres des corps célestes, autres que les étoiles, qui n'ont encore présenté aucun disque apparent.

MICROSCOPE. PHYSIQUE. Instrument de diop trique, servant à amplifier la dimension des objets.

On appelle microscope simple les lentilles convergentes, qui servent à examiner les objets de trèspetite dimension.

Le microscope composé est un appareil formé d'un tube de métal qui renferme trois verres convexes de différents foyers, l'oculaire, l'objectif et le verre lenticulaire qui se place au bas du tube, et au-devant duquel on place l'objet que l'on veut apercevoir. Ce tube est monté à vis dans une lame de cuivre solidement fixée sur une tige; celle-ci glisse sur une autre tige qui porte une vis de rappel. Au-dessous du corps du microscope, on fixe à angle droit une platine à la tige; cette platine, percée à son centre, reçoit une cage dans laquelle on glisse les porte-objets, qui sont éclairés par un miroir de réflexion en-dessous, ou par une loupe qui les éclaire au-dessus, lorsque les objets sont opaques. — On appelle microscope à division, celui qu'on applique sur une plate-forme qu'on veut diviser, ou sur le limbe d'un quart de cercle, pour déterminer exactement les angles que l'on mesure avec cet instrument.

Le microscope solaire est un instrument par le moyen duquel on voit en grand dans une chambre obscure les images de très-petits objets vivement éclairés par le soleil. Cet instrument consiste en un miroir plan, qui réfléchit horizontalement les rayons du soleil et les dirige vers un verre convexe de huit à dix pouces de foyer; celui-ci les rassemble sur le corps que l'on veut observer, de manière à l'éclairer fortement. Une lentille, dont le foyer est en rapport avec le grossissement que l'on veut obtenir, reçoit la lumière qui émane de l'objet, et la réfracte de manière à former une image amplifiée, que l'on fait tomber sur un plan blanchi. Les dimensions respectives du corps et de son image étant toujours proportionnelles à leur éloignement de la lentille, il en résulte, pour le microscope solaire, deux moyens d'amplification: l'un dépend du foyer de la lentille, lorsque la distance est donnée, et l'autre croît proportionnellement à la distance, lorsqu'on se sert d'un même verre lenticulaire. Le microscope solaire est un instrument curieux, et très-propre à étendre les progrès de la physique et de l'histoire naturelle, par la facilité

qu'il donne de voir en grand sans aucune fatigue, et par plusieurs personnes à la fois, des objets prodigieusement petits. Un cheveu y paraît gros comme un manche à balai, une puce grosse comme un mouton, etc. Le mégascope est un instrument qui a la plus grande analogie avec le microscope solaire.

La lanterne magique est fondée sur le même principe que le microscope solaire des objets peints sur une lame de verre fortement éclairée par une lampe, dont la lumière est réfléchie par un miroir et concentrée par une grande lentille à foyer très-court; au-delà de la lame de verre, et à une distance un peu plus grande que sa distance focale, se trouve une lentille convergente qui va former sur un tableau une image amplifiée des objets peints sur la lame de verre. La fantasmago rie n'est qu'une lanterne magique dont on fait varier la distance de l'objet au verre convergent et de l'appareil au tableau. La grosseur de l'image varie entre des limites très-étendues, et par conséquent elle parait s'éloigner ou s'approcher; mais pour que l'illusion fût complète, il faudrait que la lumière de l'image subît les mêmes variations que sa grandeur; il n'en est pas ainsi, et la quantité de lumière varie exactement en sens contraire, puisque la lumière envoyée par la lampe est constante. Voyez Optique.

MIDI. ASTRONOMIE. Milieu du jour, ou point qui partage en deux durées égales les lever et coucher apparents du soleil. Midi est le moment du passage méridien supérieur de cet astre, et minuit, celui du passage méridien inférieur. L'ombre d'un fil à plomb couvre chaque jour, à midi, la ligne méridienne. C'est à midi que commence le jour astronomique, qui finit au moment où le soleil est de retour au même méridien, après une révolution entière.

On appelle midi vrai, le temps où le soleil est réellement au méridien, et midi moyen, le temps où il serait midi, eu égard seulement au mouvement moyen du soleil, combiné avec le mouvement diurne de la terre; ou, pour parler plus clairement, le temps où il serait midi, si le soleil avait un mouvement uniforme dans l'écliptique, et que l'écliptique et l'équateur coïncidassent. Il y a toujours le même intervalle du midi moyen d'un jour quelconque au midi moyen du jour suivant; mais l'intervalle du midi vrai d'un jour au midi vrai du suivant est continuellement variable. Voy. HEURES, TEMPS.

Midi signifie aussi un des quatre points cardi

naux, qu'on nomme sud; il est l'opposé de celui qu'on nomme nord ou septentrion. Voyez HEURES.

MIGNARDISE. PHILOSOPHIE, MORALE. On entend par ce mot les prétendues grâces affectées, les délicatesses puériles, la sensibilité outrée, que les femmes aiment à faire remarquer en elles, dans le dessein de plaire, mais qui presque toujours ne réussissent qu'à les rendre ridicules.

MILITAIRE. ÉCONOMIE POLITIQUE. Ce qui concerne la guerre, ce qui lui appartient, ce qui la facilite; l'homme qui en fait sa profession.

Si les devoirs de la morale, dictés par une saine raisou, sont aussi rigoureusement obligatoires pour les nations ou collections d'individus, que pour les individus considérés isolément, le droit de destruction ne peut être reconnu que quand la nécessité de se défendre est évidente et palpable. La guerre, limitée à ce simple principe, est encore un mal, et un grand mal, mais elle est un mal inévitable: elle est donc juste quand elle est nécessaire, seulement dans ce cas; mais qui sera juge de la nécessité ? Question déplorable, à laquelle répond l'histoire des hommes, en montrant ses pages toutes souillées de sang et de larmes. L'économie politique, science encore trop peu comprise, et conséquemment dédaignée, injuriée même, en démontrant, non l'injustice, mais l'inutilité des guerres, en offrant le tableau véridique des désastres qu'elles entraînent également du côté des vainqueurs et du côté des vaincus, de telle sorte qu'après, tous sont infiniment plus malheureux qu'avant; l'économie politique rendra les guerres impossibles, ou du moins, en restreindra infiniment la pratique et en limitera la durée. Aujourd'hui, chez les nations éclairées, il n'y a plus de possible que la guerre défensive; elles n'ont à peu près à se mettre en garde que contre les barbares, et l'union que resserre l'intérêt matériel suffirait, à n'en pas douter, pour éloigner d'elles les plus audacieuses agressions. Dieu n'est plus du côté des gros bataillons, comme au temps de Frédéric, roi de Prusse; il est du côté des gens dont les finances sont en meilleur état, qui ont du crédit, des lumières, et de la liberté intérieure.

De ces prolégomènes, nous concluons à la simplification graduelle de l'état militaire des nations, à la diminution progressive des armées permanentes qui écrasent les peuples sous le fardeau d'intolérables dépenses. Ruiné par la guerre, ou ruiné par des légions oisives qui épuisent le pays, n'estce pas tout un? Insigne duperie, cruelle mystifica

tion, que l'on essaie de couvrir du grand et respectable mot patriotisme, avec lequel on peut monter les tètes folles et ignorantes, mais qui perd toute sa magie en présence des raisonnables calculs de la science, et des désastres de la patrie! Oui, pour nous, le patriotisme se classe parmi les plus déplorables préjugés, s'il tend à accabler le pays de malheurs, ou à ruiner les nations que l'on appelle rivales; oui, la gloire des armes est une sorte de barbarie, à moins qu'elle ne soit acquise pour la défense nationale; oui, les arts pacifiques constituent seuls la civilisation; oui, l'agriculture, le commerce, l'industrie, les arts, les lettres, les sciences ont en eux la force propre à défendre les biens qu'ils procurent, et l'ombre des armées n'est qu'accidentellement nécessaire à la prospérité d'un peuple!

Les grandes armées permanentes, on le sait, sont un moyen de tyrannie; elles veulent de l'occupation, elles soupirent après les combats, c'est tout naturel; et le sabre qu'elles tiennent à la main, n'est pas exclusivement destiné à briser les gens du dehors. Le prince qui, gêné par les lois, médite leur renversement, demande s'il peut compter sur sa fidèle armée, qui, rompue à l'obéissance passive, obéira à des chefs corrompus d'avance, dévorés d'ambition, bercés dans les rêves de la servilité et de la gloire. Et quelle aristocratie, que cette aristocratie du sabre! Quel mépris pour les travailleurs affublés par elle de noms ridicules; vil troupeau qu'on chasse si aisément devant soi pendant la guerre, et qui doit tout céder à la force insolente et brutale! La paix est et doit être un état pénible pour les militaires; ils s'y ennuient à mourir; cette oisiveté les abrutit, les démoralise; le soldat traîne

*Ce qui est ici l'objet d'une affirmation animée, est nié dans un article, remarquablement écrit du reste, de l'Encyclopédie moderne. L'auteur ajoute que «notre jeunesse, imbue de sophismes vains par des rhéteurs, demande à quoi bon une armée ? Pourquoi des guerres? Les hommes ne sontils pas tous frères? N'y a-t-il pas assez de place sous le so. leil? » L'auteur répond à ces audacieuses questions, et dit ensuite « qu'une nation ne se sauve pas quand on lui inculque des affections cosmopolites, quand on affaiblit en elle cette passion jalouse et exclusive du sol natal, que l'on n'a pas appelée pour rien amour de la patrie; quand elle se laisse persuader par des sophistes, que des hommes parlant le meme langage, ayant mêmes goûts, mêmes habitudes et mêmes lois, ne forment pas une famille naturelle à part, un genre isolé, comme ceux dont nos savants composent leurs catégories, etc.» Tome XVI, page 245.

On lit dans Pascal : « Mon ami! pourquoi me tuez-vous ? Parce que vous demeurez au-delà de la rivière, et que

« j'habite en-deçà.» Quel dangereux sophiste que ce

Pascal !

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par les rues et les chemins sa pesante inutilité; le vin, la débauche, les querelles, les duels sont les passe-temps au milieu desquels il se consume. Le brillant officier fume et ne sait que devenir ; en attendant mieux, il porte la séduction dans les familles, car il a tout le loisir possible pour être vicieux.

Si encore on tirait parti de ces immenses troupeaux d'hommes, si on les utilisait pour le profit de la société et pour eux-mêmes! Mais n'est-ce pas avilir le noble métier des armes, que de faire travailler le militaire? Il y a dix ans, les plus dures paroles, les provocations les plus violentes nous furent adressées par un très-brave militaire, pour avoir osé émettre bien timidement cette pensée de travail, dans un salon. Mais le temps marche, et la raison publique se mûrit. On s'est demandé si la construction des indestructibles voies romaines avait déshonoré les légions; on a cherché si les régiments anglais rougissent de voir leur numéro et le nom de leurs officiers inscrits sur le poteau des routes admirables qu'ils ont construites au travers de l'Écosse; et au moment où ceci se publie, des soldats français travaillent aux routes tracées au nord de l'Afrique. C'est qu'en effet, lorsque le malheur des temps nécessite le coûteux entretien de grandes armées, et l'élargissement des grands cadres de toutes les armes, surtout des armes non savantes, il y aurait folie à négliger de tirer parti de ces forces disponibles, quand on n'a point de chemins. Mais si le soldat travaille à la prospérité de son pays, il faut que le pays soit prévoyant pour le soldat; il faut que partie de l'augmentation de solde soit placée et capitalisée, pour que le soldat, à son retour dans son village, lorsque le temps de service est expiré, s'y retrouve avec un pécule qui lui permettra d'entreprendre quelque travail, quelque industrie, au lieu de revenir dans ses foyers, abâtardi par la paresse et les vices de l'oisiveté, étranger depuis long-temps aux rudes travaux de la campagne. Car nous n'entendons point abaisser le militaire, ni le décourager, lui qui sacrifie une partie de sa jeunesse, sa santé, sa vie, pour nous qu'il défend contre d'injustes agressions, nous dont il assure la sécurité et dont il protége la vie paisible. Nous voulons au contraire l'environner d'une gloire plus pure, et le couvrir de lauriers que l'histoire ne flétrira pas.

L'instruction du militaire doit entrer également dans les prévoyances de l'économiste; non l'instruction qui consiste à le rompre aux mouvements stratégiques et au maniement des armes, ce qui rentre dans la science, dans l'art militaire, art qu'il est bon

d'encourager, et de récompenser habilement ; mais cette instruction qui doit étendre son esprit et lui préparer un avenir plus doux et plus heureux. En dehors des armes savantes, l'officier est, en général, d'une ignorance qui lui ferme une multitude de carrières, si un accident le force à déposer son épée. Quand il écrirait mieux sa langue, quand il en étudierait d'autres que la sienne, quand il saurait un peu de dessin, de mathématiques, de géographie, en ferait-il moins bien son service? En temps de guerre et en pays ennemi, serait-il moins bon officier? Les longues journées de garnison seraient-elles plus fastidieuses? A la vérité, on apprend à lire aux soldats dans les casernes, mais on pourrait mieux faire encore, et leurs officiers devraient être leurs professeurs, travailler sans cesse à le devenir et mériter par là des améliorations de condition que nul législateur éclairé ne refuserait de voter. Parmi les militaires, comme ailleurs, les salaires sont fort mal repartis; les grades inférieurs sont trèsmalheureux, et le mobile de la gloire, n'est pas le seul qui fasse ambitionner de l'avancement. Le temps viendra, nous l'espérons, où des bibliothèques spéciales seront ouvertes aux militaires dans les places de garnison et jusque dans les casernes: l'effet moral de ces établissements serait incalculable; et il est surprenant que quelque association de militaires éclairés et de philantropes, ne se soit pas encore formée pour provoquer la réalisation d'une idée aussi simple, aussi féconde en résultats utiles dans plus d'un genre, même dans des vues d'art et de métier.

On a beaucoup parlé des colonies militaires en Russie, et l'imagination de quelques tacticiens de l'ouest de l'Europe voyait déjà sortir à millions, des steppes du nord, des soldats armés, équipés, aguerris, se précipitant sur nos plaines fertiles pour en faire la facile conquête. Les choses n'en sont pas là, Dieu merci ; et d'ailleurs, ne sont conquis que les peuples qui consentent à l'être. Les colonies russes n'étaient que des colonies de défrichement dont tout homme éclairé pouvait souhaiter le succès, et qui n'avaient de danger que pour le système de servage, fort effrayé de leur établissement. Aussi ont-elles été abandonnées à petit bruit, dans une contrée que l'aristocratie nobiliaire gouverne, plus réellement qu'on ne le supposerait à la lecture des oukases impériaux. Voyez GUERRE.

MILLÉSIME. BEAUX-ARTS. On appelle ainsi le chiffre qui marque l'année dans laquelle chaque pièce de monnaie a été fabriquée. On ne la désignait autrefois que par le nom du prince régnant

ou des magistrats monétaires. Mais depuis l'ordonnance rendue par Henri III, en 1549, le millésime se met en chiffres arabes, du côté de l'écusson. Anne de Bretagne, reine de France, et femme de Louis XII, fut la première qui, en 1478, fit mettre un millésime sur les monnaies qu'elle fit fabriquer.

MINARET. BEAUX-ARTS. Espèce de tourelle ronde qui s'élève par étage, avec balcons en saillie, et qui est située près des mosquées chez les mahometans c'est de là qu'on les appelle à la prière et qu'on annonce les heures, ce peuple ne faisant pas usage de cloches.

MINAUDERIE. PHILOSOPHIE, MORALE. On appelle minauderie toutes les petites manières qu'on emploie pour se rendre agréable, mais qui, aux yeux des personnes de bon sens, produisent un effet tout contraire. Les femmes font beaucoup plus d'usage des minauderies que les hommes, parce que leur principale passion est celle de chercher tous les moyens de plaire : elles y réussissent mal en employant les minauderies; car rien ne plaît que le vrai, et rien n'est vrai que le naturel.

MINÉRALOGIE. HISTOIRE NATURELLE. Science des minéraux, c'est-à-dire des corps inorganiques, formés naturellement, et que l'on rencontre à la surface ou dans l'intérieur de la terre. Elle a pour objet spécial de faire connaître les différentes espèces de corps bruts; leurs propriétés générales; les caractères physiques et chimiques qui distinguent les différentes espèces les unes des autres, et variétés de chaque espèce entre elles; leur manière d'être dans la nature; leur emploi dans les arts et les usages de la vie; enfin, leur classification, ou leur disposition dans un ordre propre à en faciliter l'étude et à faire mieux ressortir leurs analogies et leurs dissemblances.

les

Dans un sens moins étendu, par minéralogie on entend la suite des travaux que l'on fait pour l'exploitation des mines, et alors on comprend aussi sous ce nom la métallurgie. Cela est fondé sur la liaison intime de ces deux sciences, qui se prêtent des secours mutuels, et qui tendent toutes deux au même but.

La minéralogie emprunte ses principaux secours de la physique et de la chimie; car, dit M. Beudant, si les découvertes successives de la cristallographie ont fait sortir la minéralogic de l'empi risme auquel elle était livrée, les progrès de la chimie l'ont réellement élevée au rang des sciences exactes; elle se trouve maintenant dans une telle

liaison avec ces deux sciences, qu'il est impossible d'y faire aucun progrès positif, sans y appliquer les moyens puissants qu'elles nous fournissent.

Les minéraux different des corps organisés, en ce que, dans ceux-ci, chaque partie est différente de l'ensemble, tandis que, dans les premiers, une petite portion offre la même composition, les mêmes propriétés que la masse totale. Les minéraux sont composés d'un grand nombre de particules ou molécules unies entre elles, les unes par cohésion, et les autres par affinité chimique ou de composition. Ces molécules, ou petites parties qui constituent les corps, ont reçu les noms d'intégrantes et d'élémentaires. Les molécules intégrantes sont celles qui offrent les mêmes éléments constitutifs que le minéral lui-même considéré dans son entier; ainsi, chaque particule de carbonate de chaux est une molécule intégrante de ce sel. Les molécules élémentaires ou constituantes sont toujours d'une nature différente; ainsi, les molécules de l'acide carbonique et de la chaux sont des molécules

constituantes du carbonate de chaux. Il est donc

bien évident que les corps simples, comme les métaux, le carbone, le soufre, le phosphore, etc., n'ont que des molécules intégrantes, et que les corps composés, tels que les sels, ont des molécules intégrantes et constituantes. Les molécules des corps sont régies par deux forces, dont l'une tend à les séparer et l'autre à les réunir. La première a reçu le nom de répulsion; elle doit ses effets au calorique, et, suivant plusieurs physiciens, au fluide électrique; la seconde porte celui d'attraction moléculaire, qui est divisée en cohésion et affinité. La cohésion ou affinité d'agrégation est la force qui unit les molécules intégrantes des corps et tend à conserver cette union; l'affinité de composition est cette force qui tend à combiner les molécules de nature différente, et à s'opposer à leur séparation. Voyez CoнÉSION, AFFINITÉ.

Les chimistes, en examinant tous les minéraux connus, en ont retiré par l'analyse cinquante-trois substances différentes, que dans l'état actuel de la science ils considèrent comme autant de corps simples, et qui sont pour le naturaliste les éléments du règue inorganique. Ces éléments sont presque toujours combinés entre eux dans la nature; mais ce qu'il importe de remarquer, c'est qu'ils ne le sont pas indifféremment les uns avec les autres. Il en est beaucoup qu'on ne trouve presque jamais unis ensemble; il en est un petit nombre au contraire qu'on rencontre dans presque toutes les combinaisons connues, comme si les premiers avaient peu de tendance à former des composés, et les seconds

une grande énergie de combinaison. Ceux-là sont des êtres en quelque sorte passifs, qui ont besoin, pour se réunir entre eux, de l'action médiate des autres corps. On peut leur donner le nom de bases ou de corps minéralisables, et désigner, avec M. Beudant, par celui de minéralisateur, ces principes actifs, sans lesquels la plupart des combinaisons naturelles ne pourraient exister. Ces derniers sont en petit nombre: on distingue parmi eux l'oxigène, le soufre, le fluor, le chlore, le carbone, l'arsenic, le selenium, etc. Les combinaisons binaires formées par l'oxigène avec les corps minéralisables, et qu'on nomme oxides, sont les plus nombreuses; les combinaisons du soufre, ou les sulfures, sont aussi assez abondantes. Les chlorures, les arséniures, les séléniures, le sont beaucoup moins. Après les combinaisons binaires, celles que l'on rencontre le plus fréquemment dans la nature sont les combinaisons auxquelles on peut donner le nom de ternaires; elles résultent en général de l'union de deux composés binaires qui ont un principe commun, comme de deux oxides, de deux sulfures, de deux arséniures, etc. Celles qui sont formées de deux oxides sont les plus abondantes de toutes. Outre ces caractères généraux, il en est encore d'autres qui sont propres à un grand nombre ,de minéraux, et d'autres à quelques espèces en particulier; ces caractères se divisent en trois classes: 1o celles qui tiennent à l'essence de l'individu minéralogique, qui le constituent ce qu'il est; ce sont les caractères chimiques. 2o Les propriétés qui résultent essentiellement de la nature du minéral, c'est-à-dire de sa composition chimique, mais qui se manifestent uniquement par son action sur certains corps, sans altération de l'individu minéralogique ni de ses agrégations; ce sont les propriétés que l'on appelle physiques. Ces propriétés peuvent appartenir à l'individu minéralogique supposé isolé, comme à ses masses, sans qu'on puisse encore le déterminer avec certitude: telles sont la forme, la dureté, la densité, l'action sur la lumière, l'électricité, etc. 3o Les propriétés du même ordre, ou propriétés physiques, qui appartiennent aux masses, telles que la tenacité, la structure, etc.

CARACTÈRES CHIMIQUES DES MINÉRAUX,

Il y a trois sortes de caractères chimiques : 1o l'action sur les sens; 2o l'action par le calorique; 3o l'altération par les réactifs. Par action sur les sens, on entend le toucher, la saveur et l'odeur.--Le calorique agit sur les minéraux de trois manières différentes : dans le premier cas il se borne à désunir les individus minéralogiques, à les écarter plus ou moins,

sans les altérer; c'est ce qu'on appelle la fusion ou volatilisation simple. Le second cas est celui où le calorique agit sur la molécule intégrante, l'altère, la détruit, et séparant, en partie au moins, ses principes constituants, donne les moyens de les reconnaître à l'aide des caractères qui leur sont propres et qu'il leur fait manifester. Dans le troisième cas, le calorique détruit les individus minéralogiques; mais comme tous leurs principes sont fixes, ils restent en présence, et souvent ils se combinent d'une autre manière pour former une autre espèce. Par réactifs, on entend, en chimie, des corps qui servent à faire manifester à ceux que l'on veut connaître, les propriétés caractéristiques qui leur sont propres. On en distingue deux espèces : ceux que l'on fait agir à l'aide de la chaleur, et ceux qui agissent à l'état naturel; les premiers sont toujours à l'état solide, et les seconds à l'état liquide. Les réactifs solides sont : la soude, le borax et le sel de phosphore. Les principaux réactifs liquides sont l'eau, l'acide nitrique, l'acide muriatique, l'acide sulfurique, et l'acide acétique.

L'analyse chimique est l'ensemble des moyens propres à opérer la séparation des principes constituants des corps, et à en reconnaître la nature et les proportions. C'est en étudiant les phénomènes que les corps présentent en se combinant, qu'on est parvenu à en déterminer les principes constituants. Ainsi, c'est par l'analyse chimique, faite avec toute la rigueur nécessaire, que l'on arrive à la connaissance la plus profonde de la composition des minéraux. Mais il ne faut pas confondre l'analyse des minéraux avec la recherche de leurs caractères chimiques : celle-ci consiste à connaître la nature d'un minéral au moyen d'opérations simples, qui puissent cependant donner des notions précises et certaines de cette nature. On connaît diverses sortes d'analyses: l'analyse par l'électricité ; l'analyse par l'eau; l'analyse par les réactifs.

Analyse par l'électricité. On parvient à decomposer certains corps en les soumettant à l'action de la pile voltaïque; on est même parvenu à opérer cet effet sur quelques-uns dont on n'avait pu encore opérer la décomposition. C'est à ce moyen que nous devons la découverte de plusieurs métaux, regardés auparavant comme des terres et des alcalis, ainsi que la connaissance du chlore; l'analyse la plus exacte de l'air et de l'eau; celle de plusieurs sels, etc.

Analyse par le calorique. On fait usage de l'analyse par le calorique pour séparer les corps qui se fondent à divers degrés de chaleur, ou qui s'évaporent à des températures différentes. Ainsi, à un

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