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degré de température peu élevée, on séparera par la fusion un alliage de plomb avec un métal moins fusible, comme on volatilisera le mercure d'un amalgame d'or ou d'argent, et l'on aura pour résidu l'un ou l'autre de ces métaux. Les corps entrent en fusion à des températures plus ou moins élevées, et d'autres résistent à toutes les températures ceux-ci sont appelés apyres ou infusibles. On étudie principalement l'influence de la chaleur sur un minéral à l'aide du chalumeau. Dans le principe, on avait recours au chalumeau des orfevres; depuis, cet instrument a été perfectionné par plusieurs savants, et, pour en obtenir des températures plus élevées, on a imaginé d'en construire qui fussent propres à être alimentés par le gaz oxigène ou par le gaz hydrogène et oxigène : au moyen de ce chalumeau, on est parvenu à fondre les substances qui jusqu'alors passaient pour infusibles. Le chalumeau produit souvent deux sortes de flammes : l'une, qui est bleuâtre, et qu'on attribue au gaz hydrogène, annonce l'oxidation de tous les métaux; et l'autre, qui est blanche, accompagne leur.réduction; ces caractères cependant ne sont pas toujours invariables. Pour essayer un minéral par le moyen du calorique, on le traite tantôt seul, tantôt avec addition de réactifs solides : lorsque l'on veut essayer le corps au moyen du calorique seul, pour s'assurer s'il est fusible ou infusible, on le saisit avec une pince de platine, ou on le place sur un charbon dans lequel on a creusé une petite cavité qui fait fonction de creuset, et on l'expose à l'action du chalumeau. Lorsque les réactifs solides doivent agir sur le corps à l'aide de la chaleur, il faut, pour les mettre en usage, employer le chalumeau avec un support convenable, tel qu'une petite capsule.

Analyse par l'eau. L'analyse par l'eau consiste à mettre le corps que l'on veut examiner en solution dans ce liquide. Cette analyse peut être purement mécanique; ainsi, dans les lavages des minerais aurifères, etc., l'eau ne fait qu'entraîner les substances étrangères plus légères que le métal, qui en est débarrassé en grande partie, tandis qu'elle dissout divers oxides, tels que la chaux, la potasse, la soude, etc., et qu'elle sépare les sels solubles de leur mélange avec ceux qui ne le sont pas ; elle sert aussi de moyen pour reconnaître ou établir leurs formes cristallines. Comme il est divers sels qui ont des propriétés physiques analogues, leur degré de solubilité peut être un de leurs caractères distinctifs, etc. Les substances solubles dans l'eau sont en petit nombre; leur solution est incolore ou colorée. Dans ce dernier cas, la couleur suffit pour les faire

reconnaître. Le bleu annonce le sulfate de cuivre; le vert, le sulfate de fer; le vert d'émeraude, le sulfate de nickel; le rose, le sulfate de cobalt, etc.

Analyse par les réactifs. L'analyse par les réactifs exige une connaissance des moyens que nous offre la chimie. C'est en faisant réagir une série de corps les uns sur les autres, et en étudiant soigneusement les nouveaux phénomènes qu'ils présentent, qu'on parvient à en reconnaître la nature, ainsi que les proportions de leurs principes constituants, s'ils ne sont pas simples. Lorsque le corps que l'on veut essayer n'est point soluble dans l'eau, on cherche s'il ne le serait point par un acide, et l'on choisit de préférence l'acide nitrique. On observe si ce corps se dissout avec effervescence, en dégageant un gaz incolore, ou une vapeur qui devient rouge par son contact avec l'air; s'il se dissout lentement, sans aucun dégagement de gaz et sans production de gelée. Les substances qui sont solubles, à chaud ou à froid, dans l'acide nitrique avec dégagement de gaz incolore, sont les carbonates. On examine si leurs solutions précipitent ou non par l'acide sulfurique; dans le premier cas, si la base est simple, elle ne peut être que de l'oxide de plomb, de la strontiane ou de la baryte, et il est facile de le déterminer, d'après les caractères connus de ces trois oxides. Dans le second cas, où il ne se fait pas de précipité par l'acide sulfurique, on essaie d'autres réactifs, tels que l'acide bydrochlorique, l'ammoniaque et l'oxalate d'ammoniaque, et la nature du précipité que l'on obtient détermine de même celle de la base. Les substances qui se dissolvent dans l'acide nitrique en donnant lieu à un dégagement de gaz coloré, c'est-à-dire de gaz nitreux, sont les sulfures, les arséniures, les métaux natifs, etc.; les substances dont les solutions se prennent en gelée, sont des hydrosilicates ou des silicates; les substances qui se dissolvent lentement sans dégagement de gaz et sans production de gelée, sont des phosphates, des sulfates, des arséniates, des chlorures, etc., ou de simples oxides,

etc., etc.

c'est

Les réactifs humides sont les moyens que l'ou emploie le plus ordinairement pour reconnaitre la nature des métaux. - Si le métal, à la température atmosphérique, décompose l'eau avec laquelle on le met en contact, et produit une effervescence plus ou moins vive, on peut être certain que du potassium, du sodium, du barium, du strontium, du calcium, ou du lithium.- Si à la tempé rature atmosphérique, le métal est sans action sur l'eau, mais qu'il se dissolve dans l'acide sulfurique étendu d'eau, en laissant dégager du gaz hydro

gène, c'est du cadmium, du fer, du manganèse ou du zinc. — Si l'eau, ou l'acide sulfurique étendu de ce liquide, n'exercent aucune action sur le métal à la température atmosphérique, mais qu'il soit attaqué par l'acide nitrique, à froid ou à chaud, ce sera l'un ou plusieurs des métaux suivants : de l'argent, de l'antimoine, de l'arsenic, du bismuth, du cobalt, du cuivre, de l'étain, du mercure, du mo. lybdène, du nickel, du palladium, du plomb, du tellure, ou de l'urane: il sera facile de distinguer le cobalt, le cuivre, le nickel, le palladium et l'urane des autres métaux, parce que leurs solutions dans l'acide nitrique sont seules colorées. - Si l'acide nitrique concentré et bouillant n'exerce point d'action bien sensible sur le métal, mais qu'il soit attaqué par l'acide bydrochlorique, c'est du cerium, de l'or, de l'osmium, du platine, ou du tungstène. -Si le métal est inattaquable par tous les agents précités, c'est du colombium, du chrôme, de l'iridium, du rhodium ou du titane.

CARACTÈRES PHYSIQUES DES MINÉRAUX.

Ces caractères sont ceux qui se manifestent sans altération ou du moins sans aucun changement de l'état notable du corps qui les présente.

Propriétés qui peuvent appartenir à l'individu.

1o La forme est un caractère d'une haute importance; elle est indéterminée, régulière ou irrégulière. Quand un minéral n'a aucune forme déterminée, on dit qu'il est amorphe. Nous verrons ci-après, en parlant de la structure, en quoi consistent les formes régulières et irrégulières.

2o Dureté. La dureté est la résistance plus ou moins grande qu'un corps oppose à la séparation de ses parties; elle résulte de la force d'adhérence des parties entre elles, et non du mode de leur agrégation. On dit qu'un minéral est plus ou moins dur qu'un autre, suivant qu'il le raie ou qu'il en est rayé. Ainsi le diamant est le plus dur de tous les minéraux parce qu'il les entame tous et qu'il n'est rayé par aucun.

Sous le rapport de la dureté, on a divisé les minéraux en six classes: la première comprend ceux qui ne sont rayés que par le diamant; la deuxième, ceux qui le sont par le quartz; la troisième, par l'acier; la quatrième a pour terme de comparaison le verre; la cinquième, le marbre; la sixième, les minéraux rayés par l'ongle. Mohs a proposé de former une échelle comparative des duretés de certains corps, qui comprendrait dix termes de comparaison: savoir 1° le diamant, 2o le corindon, 3o la topaze, 4 le quartz hyalin, 5° le feld-spath

adulaire, 6o l'apatite, 7o le spath-fluor, 8° le calcaire rhomboïdal, 9o le gypse, 10o le talc laminaire.

3o La densité est une propriété qui caractérise principalement les minéraux, qui, étant tous d'une nature différente, présentent en général des différences de poids appréciables lorsqu'on les compare entre eux sous un mème volume. On donne le nom de pesanteur spécifique à la densité de la matière dont les corps sont composés, en la comparant, sous le même volume et à la même température, à celle d'un autre corps que l'on est convenu de prendre pour terme de comparaison, et qui est l'eau distillée à la température de 15o R. La manière de reconnaître le poids spécifique des minéraux et autres corps solides consiste à les peser dans l'air, à les attacher ensuite, au moyen d'un cheveu, au plateau d'une balance, et à les peser de nouveau en les plongeant dans un vase exactement rempli d'eau distillée. Voyez Densité, ARéomètre.

4° Propriétés dépendantes de l'action de la lumière. Les diverses manières dont la lumière est modifiée par les minéraux offrent un grand nombre de phénomènes curieux et plusieurs caractères importants, dont les principaux sont la transparence, l'opacité, les diverses sortes de réfraction, l'éclat, les couleurs, le chatoiement, etc.

La transparence est le passage plus ou moins libre de la lumière à travers les corps. Il est peu de substances minérales qui ne soient transparentes, lorsqu'elles sont cristallisées et sans mélange; mais cette propriété est souvent altérée par diverses causes. Un minéral est transparent, quand il laisse passer assez complétement la lumière qui tombe sur sa surface, pour qu'on puisse distinguer nettement un objet à travers son épaisseur. Quand le corps ne laisse pas passer assez de lumière et ne laisse voir les objets que d'une manière confuse, on dit qu'il est demi-transparent, et translucide lorsqu'on ne peut rien distinguer même confusément. Enfin, on dit qu'un corps est opaque lorsqu'il ne laisse passer aucun rayon de lumière.

Tous les minéraux transparents jouissent de la propriété de réfracter les rayons lumineux qui les pénètrent, mais avec des différences remarquables qui dépendent de la nature et du mode d'arrangement de leurs particules. La réfraction est simple lorsqu'on ne voit qu'une fois l'image de l'objet à travers le corps, et double quand on l'aperçoit deux fois. La double image se voit tantôt à travers des faces naturelles et parallèles du minéral transparent, tantôt à travers des faces préparées. Toutes les fois que les faces du minéral ne sont ni pa

rallèles ni perpendiculaires à l'axe de réfraction, la double image s'aperçoit en regardant à travers deux faces naturelles et parallèles sans qu'on ait besoin d'en faire naitre de nouvelles. Dans le cas contraire, c'est-à-dire si les faces naturelles du minéral sont parallèles ou perpendiculaires à l'axe de réfraction, il est nécessaire, pour faire naître la double image, de produire de nouvelles facettes obliques. Presque tous les minéraux transparents jouissent de cette propriété, à l'exception de ceux qui ont pour forme primitive le cube ou l'octaèdre régulier.

L'éclat est la propriété qu'ont les minéraux trèsdenses de réfléchir une plus ou moins grande quantité de lumière dans une même direction. On distingue plusieurs variétés d'éclat : l'éclat vitreux est analogue à celui du verre; l'éclat diamantin se rapproche plus ou moins de celui du diamant; l'éclat gras a l'aspect particulier et onctueux de celui de l'huile; il y a encore l'éclat nacré, l'éclat résineux, l'éclat métallique, etc.

Les couleurs des minéraux tiennent aux qualités particulières de leurs teintes et au plus ou moins de poli des surfaces. On les distingue en couleurs propres et accidentelles. Les premières tiennent à la nature mème des molécules; les secondes sont dues à la présence de molécules étrangères, mélangées soit chimiquement, soit d'une manière purement mécanique.

Le chatoiement est la propriété qu'ont les minéraux de présenter différentes couleurs, selon le côté où la lumière les frappe.

5° Propriétés dépendantes de l'action électrique. Tous les minéraux sont susceptibles de devenir électriques, soit par le frottement, soit par la pression, soit par le contact, ou bien par la chaleur. Il est des substances chez lesquelles on peut provoquer l'électricité par tous ces moyens. Les corps vitreux, résineux, ou pierreux, sont susceptibles d'être immédiatement électrisés par l'un de ces moyens; et d'autres, tels que les métaux, ont besoin d'être isolés pour que l'électricité puisse s'y

développer, effet que l'on opère en les plaçant sur des corps qui, de même que le verre, la résine, etc., ne livrent point passage au fluide électrique. De ces deux propriétés résultent deux grandes divisions : les minéraux isolants et les minéraux conducteurs.

Les minéraux conservent et prennent plus ou moins facilement l'état électrique. Il en est, tels que le spath d'Islande, qui n'ont besoin que d'être pressés entre les doigts; la topaze s'électrise aussi très-facilement, et, ainsi que le spath d'Islande,

conserve très-long-temps l'électricité, quoique étant en contact avec des corps conducteurs; tandis que le diamant, le cristal de roche, ne la conservent pas plus d'un quart-d'heure. Les corps qui peuvent s'électriser par la chaleur sont du nombre des corps isolants; les plus remarquables sont la topaze et la tourmaline. Les minéraux ne s'électrisent pas tous au mème degré de température; il en est qui sont constamment électrisés à la température atmosphérique, et d'autres qui deviennent électriques à une chaleur plus ou moins forte, et qui perdent leur électricité à un degré de calorique supérieur.

Il est un moyen bien simple de reconnaître la nature de l'électricité des minéraux; il est dû à M. Hauy, et consiste à adapter à une des extrémités d'une aiguille métallique un petit barreau de spath d'Islande; on le place sur un pivot isolé, sur lequel il doit être en équilibre au moyen d'une longueur suffisante de l'autre extrémité de l'aiguille. Ces dispositions prises, on électrise vitreusement le spath d'Islande, en le pressant entre les doigts; on électrise ensuite le minéral, et on le présente au barreau de spath; s'il l'attire, il est électrisé résineusement; s'il le repousse, c'est vitreusement.

60 Propriétés dépendantes de l'action magnétique. Ces propriétés sont restreintes à un petit nombre de substances, parmi lesquelles il n'y a que le fer qui se trouve dans la nature à l'état où il est susceptible d'agir sur l'aiguille aimantée.

Le fer existe sous deux états magnétiques : dans le premier, ainsi que le nickel et le cobalt, il attire à lui l'un et l'autre pôle de l'aiguille aimantée; dans l'autre, et cette propriété lui est particulière, il a lui-même des pôles comme un aimant. Lors done qu'on veut reconnaître dans quel état magnétique se trouve le fer, on n'a qu'à en approcher une extrémité d'un barreau aimanté; s'il l'attire également, on doit en conclure que ce fer ne possède aucun magnétisme plein. Par un effet contraire, si le barreau aimanté est attiré par une extrémité et re

poussé par l'autre, c'est alors une preuve convaincante que le minéral possède le magnétisme plein, et que c'est un aimant naturel.

7° Phosphorescence. Un grand nombre de minéraux ont la propriété d'être lumineux par eux-mêmes, sans que l'on puisse attribuer cette lumière à la combustion. On développe la phosphorescence, dans les milieux susceptibles de cette propriété, par quatre moyens : le choc ou la collision, la chaleur, l'insolation et l'électricité. En frappant l'un contre l'autre certains minéraux qui ne sont point combustibles, on produit une lumière plus ou moins vive

que l'on ne voit que dans l'obscurité : le sulfure de ✔ zinc artificiel, frotté avec un cure-dent, répand de la lumière; il en est de même de deux fils frottés l'un contre l'autre. En jetant la poussière de certains minéraux sur un corps incandescent, il y a dégagement de lumière. Plusieurs minéraux exposés quelque temps aux rayons solaires deviennent plus ou moins lumineux dans l'obscurité, et cette lumière se manifeste pendant un temps souvent assez long. Enfin, en exposant certains corps inorganiques à l'action des étincelles électriques, on leur communique la propriété de luire dans l'obscurité.

8° Propriétés dépendantes de l'action des sens. Ces propriétés sont le tact, l'odeur et la saveur.

Le tact est l'impression que font les minéraux sur les doigts lorsqu'on les touche, ou sur la langue, en y appuyant, lorsqu'on les met en contact avec elle. Le toucher est doux, lorsque les parties sont fixes et qu'elles glissent sous les doigts; il est onctueux, lorsque ces parties produisent un effet analogue à celui du savon; il est rude, lorsque les grains sont durs et fortement agrégés. Quelques minéraux ont la propriété d'être happants à la langue, c'est-à-dire qu'ils en absorbent l'humidité et y adhèrent fortement.

Les corps sont odorants naturellement, comme le succin; par le calorique ou par le frottement, tels que l'étain, le cuivre ; et d'autres par l'exhalation, comme l'argile, etc.

Un grand nombre de minéraux sont insipides, particulièrement ceux qui sont insolubles, et tout porte à croire que leur insipidité se rattache à leur insolubilité. D'autres, au contraire, ont des saveurs diverses; de ce nombre sont une grande quantité de sels et d'oxides, les acides, etc. On distingue plusieurs sortes de saveur, que l'on désigne, suivant leur nature, par les noms de métallique, styptique, astringente, salée, fraiche, amère, etc.

Propriétés physiques qui appartiennent aux masses.

Ces propriétés sont la structure, la texture, la cassure et la solidité.

1° Structure. On entend par structure le mode d'agrégation, la disposition des joints de séparation des parties d'un minéral, d'où résulte nécessairement la forme de ces parties. La structure est régulière ou irrégulière.

Les molécules intégrantes des corps liquéfiés par le calorique, ou par un liquide convenable, prennent, par le refroidissement ou par l'évaporation d'une partie de ce liquide, un arrangement symé

trique plus ou moins régulier, mais toujours fixe et constant pour chaque espèce de minéral. Cet arrangement symétrique constitue la structure régulière, ou la cristallisation qui a pour caractères une structure lamellaire à l'intérieur, et à l'extérieur une configuration polyédrique, qui est toujours en rapport avec la structure interne. Ces molécules intégrantes des minéraux ont pour chacun d'eux une forme invariable, à laquelle doivent être rapportées toutes celles que prennent leurs cristaux. En effet, un cristal n'est qu'une réunion de molécules qui, quoique ayant toutes la même forme, peuvent cependant, par un arrangement particulier, donner naissance à une infinité de formes secondaires qui participent toutes de la forme primitive. On peut donc regarder comme une loi, en cristallographie, que toutes les formes secondaires que les cristaux nous offrent, ne sont produites que par la superposition ou par l'arrangement différent que prennent les molécules intégrantes. La forme primitive se trouve comme enveloppée par des lames, dont l'arrangement représente quelquefois celui de la forme primitive; mais le plus souvent il donne lieu à diverses formes, dites secondaires, qui s'en écartent. De nos jours, on est parvenu à démontrer, par le clivage, ou la dissection des cristaux, l'heureuse application de la pratique de cette théorie. Les formes primitives connues, sont la forme cubique, ou l'octaèdre régulier; celle du prisme droit à base carrée, ou l'octaèdre à base carrée; celle du prisme droit à base rectangle, ou l'octaèdre rhomboïdal; celle du prisme droit à base obliquangle, ou prisme oblique à base de rectangle; celle rhomboïdale; celle du prisme quadrangulaire irrégulier ou octaèdre irrégulier.

Dans la structure irrégulière ou confuse, les joints naturels sont peu étendus; ils tombent les uns sur les autres, sous des incidences si nombreuses, si peu nettes, qu'il est difficile de les déterminer. Cette structure est simple ou composée. Les minéraux à structure simple ne présentent qu'une masse homogène, dans laquelle l'œil ne discerne aucune partie, aucune surface de séparation. La structure composée présente les modifications suivantes.

Structure lamellaire, provenant d'une accumu lation confuse d'un très grand nombre de petits cristaux, ou de lames tombant les unes sur les autres sous toutes sortes d'angles. — Structure fissile, offrant des joints parallèles dans un sens. — Structure schisteuse ou feuilletée, présentant un grand nombre de feuillets très-rapprochés et séparables, comme l'ardoise. Structure stratiforme, offrant

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2. Texture. La texture est la forme non géométrique de la grosseur et de l'aspect des parties qui composent une masse minérale. Elle differe essentiellement de la structure, en ce qu'elle se manifeste toujours dans les parties qui résultent de la division opérée par celle-ci, et qui peuvent avoir la même texture que la masse, ou bien une texture particulière. La texture est homogène, lorsque toutes les parties d'un minéral sont de même nature et de même aspect; elle est hétérogène, lorsque ces parties sont de nature et d'aspects différents. On distingue encore la texture grenue, ou à grains distincts, arrondis, ou à angles émoussés (le grès); la texture saccaroïde, à grains distincts, arrondis ou à angles cristallins (la dolomie); la texture terreuse, d'un aspect terne, à grains non discernables, faciles à séparer, grossiers ou fins (l'argile); la texture compacte, à grains indiscernables, fortement agrégés, d'un aspect terne, opaque (certains calcaires); la texture vitreuse, sans structure, à surface luisante (le verre), etc., etc. 3. Cassure. La cassure est la surface intérieure que présente un minéral quand il a été cassé dans un sens inverse à ses joints naturels. Relativement à la forme, la cassure est conique lorsque le fragment obtenu par le choc est un cône un peu surbaissé, souvent assez irrégulier; cette cassure se manifeste très-aisément dans le grès luisant, dans les silex, les agates, etc. La cassure conchoïde

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n'est qu'une modification de la cassure précédente; elle consiste dans des zones ondoyantes, qui partent d'un point et imitent assez bien l'empreinte de l'extérieur d'une coquille bivalve. - La cassure raboteuse est celle qui offre des ondes et des inégalités irrégulières, comme l'argile. - La cassure esquilleuse est celle qui offre à la surface de la cassure de petits éclats en forme d'écailles. La cassure

résineuse présente des convexités et concavités lisses et brillantes que montrent les corps résineux, comme le quartz résinite. La cassure vitreuse offre les convexités et les concavités de la cassure conchoïde, avec le luisant et les stries qu'offrent les

masses vitreuses, comme le quartz hyalin, etc., etc. 4. Solidité. La solidité présente quatre modifications principales, savoir: la tenacité, la fragilité, la friabilité et la flexibilité.

La tenacité est la résistance qu'un corps oppose à la force mécanique qui tend à le rompre : elle a une multitude de degrés, depuis la faible résistance qu'opposent certaines pierres à la cassure, jusqu'à la résistance très-puissante que présentent certains métaux à la rupture par traction. La tenacité métallique est caractérisée par la ductilité, ou propriété que présentent plusieurs corps, et particulièrement les métaux, de s'étendre sous la pression sans se briser ni se déchirer. La tenacité pierreuse est la résistance qu'oppose à la cassure un corps solide non ductile.

La fragilité est la facilité avec laquelle on peut casser certains minéraux.

La friabilité est un état d'agrégation tellement imparfait dans certaines masses, qu'on peut les diviser en une multitude de grains, les réduire presque en poudre, les désagréger par la simple pression du doigt.

La flexibilité est la faculté que possèdent certains minéraux de pouvoir être courbés sans se briser.

On distingue encore dans les minéraux quelques autres propriétés, telles que l'élasticité, qui ramène les substances à leur première forme, lorsque la force qui les a fléchies n'agit plus sur elles; la ductilité, qui permet à certains corps de se laisser étendre par la pression ou par le choc, en conservant sensiblement la forme qu'on leur a donnée, etc.

CLASSIFICATION DES MINÉRAUX,

Différents systèmes de classification ont été proposés ou adoptés pour les minéraux. Les plus importauts sont, ceux de Haüy, de Werner, de Jameson, de Mohs, de Kirwan, de Brochant, de Brongniart et de Beudant. Nous nous bornerons à faire condant, dont les principes sont le plus généralement naître les systèmes de M. Brongniart et de M. Beuadoptés.

CLASSIFICATION DE M. BRONGNIART.

M. Brongniart divise en deux séries les corps inorganiques qui entrent dans la composition de la croûte extérieure de la terre. La première série renferme tous les corps inorganiques naturels, homogènes ou d'apparence homogène : ce sont les minéraux simples et les roches homogènes. La deuxième série renferme les masses minérales résultant de l'association en proportions à peu près

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