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faisant communiquer les deux surfaces ou les deux corps par le moyen de conducteurs.

Les machines les plus usitées pour produire ces décharges violentes sont les suivantes : le carreau fulminant, qui est composé d'une plaque de verre, recouverte sur chaque face d'une feuille d'étain; la bouteille de Leyde, découverte par Musschenbroeck, et qui conduisit à l'invention de tous les autres appareils. Voyez BOUTEILLE DE LEYDE, ÉLECTRICITÉ.

MACHINE PNEUMATIQUE. PHYSIQUE. Machine destinée à faire le vide, ou plus exactement à raréfier considérablement l'air contenu dans un vase. Elle consiste principalement en deux corps de pompe en cuivre ou mème en cristal, placés verticalement l'un à côté de l'autre ; chacun d'eux contient un piston armé d'une crémaillère; ces pistons sont abaissés et relevés alternativement par une roue dentée, qui est placée entre les deux crémaillères et mise en mouvement par une manivelle double. Chaque piston contient une soupape, qui se ferme quand le piston monte et qui s'ouvre quand il descend; le fond de chaque corps de pompe communique à un canal commun par un orifice, qui s'ouvre quand les pistons montent et qui se ferme quand ils descendent; le canal commun passe sous un plateau circulaire ou plate-forme, et vient s'ouvrir dans son milieu ; ce plateau est garni d'une glace dépolie. Les cloches de cristal dont on se sert dans les expériences sont dressées par leur bord, de manière à s'appliquer exactement sur la glace; on rend le contact hermétique au moyen d'un peu de graisse. Entre le corps de pompe et le plateau se trouve une cloche étroite et haute, qui communique avec le canal au moyen d'un robinet; cette cloche contient un baromètre raccourci, que l'on nomme manomètre, et qui sert à mesurer le degré de vide obtenu.

Si l'on place une cloche sur le plateau et que l'on fasse jouer les pistons, chaque fois que l'un d'eux s'élèvera, l'air de la cloche devra passer dans le corps de pompe, et lorsque le piston redescendra, cet air, ne pouvant plus rentrer dans le canal, sortira à travers la soupape du piston. Ainsi, en supposant qu'il ne puisse rentrer d'air par aucune ouverture, chaque coup de piston enlèvera un volume de l'air de la cloche; mais comme l'air se raréfie de plus en plus, l'opération durera un cer-tain temps,'et le vide ne pourra jamais être parfait. Néanmoins on fait des machines qui produisent le vide au point que le ressort de l'air intérieur ne contient plus qu'un demi-millimètre de mercure;

mais communément on se contente de le produire à deux millimètres près.

Dans une telle machine, la pression de l'air extérieur, surtout vers la fin de l'opération, oppose une résistance qu'on ne peut vaincre qu'en employant une très-grande force, puisqu'elle est à soulever pour peu près égale à celle qu'il faudrait une colonne d'eau de 32 pieds, ayant pour base le piston. On emploie aussi, pour prouver la pression de l'air, un cylindre de verre, ouvert par le bas, fermé supérieurement par une vessie de cochon, fortement assujettie par une ficelle; on place ce cylindre sur le plateau de la machine pneumatique; à mesure que l'air se dilate, la membrane qui ferme le cylindre cède sous la pression de l'air extérieur, se courbe de plus en plus, et bientôt sa résistance n'étant plus suffisante, elle se brise avec bruit. Pour démontrer que la pression de l'air a lieu dans tous les sens, on emploie un vase garni de plusieurs orifices, fermés chacun par une mémbrane: le même phénomène a lieu sur chacune d'elles, quelle que soit sa direction.- Si dans une cloche on place une vessie fermée et dégonflée, à mesure que l'on dilate l'air qui l'environne, elle augmente de volume. Lorsqu'on place sous un récipient un volume renfermant de l'air et de l'eau, et dont l'orifice est garni d'un tube ouvert par les deux bouts, effilé par le haut, et qui se prolonge jusqu'au fond du vase, à mesure que l'on dilate l'air du récipient, l'eau, pressée par l'air du flacon, s'élève dans le tube, et jaillit à une hauteur plus ou moins considérable.

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Lorsqu'il n'y a pas de manomètre adapté à la machine, il est nécessaire, pour apprécier le degré de raréfaction de l'air contenu dans le récipient et pour savoir si le vide est bien fait, d'y faire communiquer un tube barométrique, plongeant dans à mesure l'air que une cuvette remplie de mercure; se raréfie, le mercure monte dans le tube et indique le degré de dilatation.

Dans toutes les expériences de ce genre, une précaution indispensable est de placer sous le récipour absorber pient des substances dessiccatoires, la vapeur d'eau qui se forme constamment et remplit ce récipient.

MADRIGAL. BELLES-LETTRES. Pièce de vers fort courte, ingénieuse et galante, écrite en vers libres, et qui n'est assujettie ni à la scrupuleuse régularité du sonnet, ni à la subtilité de l'épigramme, mais qui consiste seulement en quelques pensées tendres ou galantes, exprimées avec délicatesse et précision. Le naturel et la facilité, voilà les qualités qui con

viennent au madrigal : enfant du cœur plus encore que de l'esprit, il ne doit pas porter le sceau du travail; l'expression en doit être polie, et la moindre licence doit en être bannie entièrement.

L'épigramme et le madrigal diffèrent entre eux, premièrement par le nombre des vers, qui ne va guère au-dessus de huit vers dans l'épigramme moderne, comme il ne descend guère au-dessous de six dans le madrigal; secondement par la chute de l'épigramme qui doit avoir quelque chose de piquant et de plus étudié, et qui en fasse ce qu'on nomme la pointe; troisièmement, le madrigal paraît être spécialement consacré à l'amour, et l'épigramme est réservée plus particulièrement pour les sujets plaisants et satiriques.

Plusieurs écrivains français, mais surtout Voiture, La Sablière, Montreuil, l'abbé Régnier, Voltaire, mesdames Deshoulières et Scudéry ont laissé de beaux modèles dans cette poésie. Voiture nous a donné, dans la moité de ses ouvrages, un tissu de madrigaux.

Quoique les anciens n'aient point de termes qui répondent à celui de madrigal, cependant les pièces de poésies qui parmi nous portent ce nom ne leur étaient point inconnues. En effet, à ne parler que des poètes latins, ne trouve-t-on pas parmi les épigrammes de Martial, dans les poésies de Catulle, de véritables madrigaux, c'est-à-dire des pièces dont le caractère est noble et enjoué, dont la matière est gracieuse ou galante, dont la pensée est moins sublime, moins piquante, que tendre et délicate.

MAGIE. ERREURS DE L'ESPRIT HUMAIN. Le mot

magie, dans son origine, signifie l'étude de la sagesse; il était par conséquent synonyme de philosophie. Cette étude ayant conduit à celle de l'astrologie, de la physique et à quelques découvertes en chimie et en histoire naturelle, on fit de la magie une science occulte, à l'aide de laquelle l'homme fut censé produire, contre l'ordre de la nature, des effets merveilleux, tels que commander aux éléments, évoquer les âmes, intervertir la marche des

astres, se faire obéir du diable, et autres absurdités de ce genre. On distinguait avec grand soin la magie blanche et la magie noire. On rapportait la magie blanche aux bons anges, parce qu'on la croyait toujours secourable. La magie noire était imputée au pouvoir des démons, parce qu'elle opé

rait le mal.

MAGNANIMITÉ. PHILOSOPHIE, MORALE. Grandeur d'âme qui sacrifie toutes les passions et tous les intérêts à une passion et à un intérêt plus no

ble. L'homme magnanime fait de grandes choses sans effort et sans idée de sacrifice, comme le vulgaire fait les choses simples et communes. La magnanimité nous rend maîtres de nous-mêmes, ne connait point la jalousie, méprise les injures, s'élève au-dessus des passions, et ne s'attache qu'aux grandes choses. C'est la vertu de peu de gens; et l'on est rarement un grand homme quand on ne la possède pas.

MAGNÉSIE. MINERALOGIE. Terre blanche, douce au toucher, légère, infusible, semblable à de l'amidon et d'une saveur fade. Elle verdit quelques couleurs bleues végétales liquides, et forme avec les acides des sels amers on ne l'emploie qu'en médecine. La magnésie semble lier, par ses propriétés, les terres avec les alcalis; on ne la trouve pas pure naturellement; le plus souvent il faut l'extraire des sels qui la tiennent combinée. Voyez PIERRES PRÉCIEUSES.

MAGNÉTISME. PHYSIQUE. On désigne sous ce nom une série de phénomènes produits par un fluide qui paraît n'être qu'une modification de l'électricité, ainsi que tendent à le prouver les travaux de MM. Ampère, Biot, OErsted, Boisgiraud, etc. Parmi les minerais de fer, il en est un qui a la propriété d'attirer et de retenir le fer avec plus ou moins de force: on le désigne sous le nom d'aimant naturel ou pierre d'aimant; c'est cette vertu attractive, qui ne s'exerce qu'à une faible distance, à laquelle on a donné le nom de magnétisme.

Lorsqu'on plonge un aimant dans la limaille de fer, elle s'y attache; lorsqu'on la présente à une certaine distance, elle s'élance sur lui. L'attraction se manifeste également malgré l'interposition d'un corps quelconque non magnétique, dans le vide quand il communique avec un autre corps. comme dans l'air, lorsque l'aimant est isolé, comme

La plus saillante des propriétés de l'aimant n'avait pas échappé aux anciens, mais ils s'étaient contenté d'admirer la singulière attraction de cette pierre pour le fer. Cependant, ils ne paraissent pas avoir ignoré que cette attraction pouvait être transmise au fer lui-même, puisqu'ils font mention d'une chaîne d'anneaux de fer retenus l'un par l'autre, quoique le premier fût le seul qui touchât l'aimant. Mais ce ne fut qu'à une époque assez récente que ce phénomène a été bien observé. On a reconnu que les extrémités des aiguilles d'acier auxquelles on avait communiqué la propriété magnétique, et suspendues par leur milieu, de manière à pouvoir tourner librement, ou placées sur des

morceaux de liége pour les faire flotter sur l'eau, étaient attirées ou repoussées par l'aimant, suivant qu'on présentait successivement à l'une d'elles le même côté de celui-ci. Les forces magnétiques s'ac'cumulent donc dans les aiguilles aimantées vers deux points opposés que l'on a désignés sous le nom de pôles. Lorsque les aiguilles ne sont influencées par l'action d'aucun aimant, elles affectent une constante direction, c'est-à-dire que l'une des extrémités se dirige vers le nord et l'autre vers le sud, Gelle qui regarde le nord était autrefois nommée pôle boréal, et l'extrémité opposée, pôle austral; mais les physiciens modernes ont donné un sens contraire à ces deux désignations, afin d'assimiler les circonstances de ce phénomène à celle de l'action réciproque des aimants qui s'attirent par les pôles de dénomination contraire, et se repoussent par ceux de même dénomination. Ainsi le pôle de l'aiguille aimantée qui regarde le pôle nord du globe terrestre est actuellement appelé pôle austral, et l'on nomme boréal celui qui est dirigé vers le sud. L'observation de cette constante direction a été la source d'où est dérivée l'invention de la boussole, instrument si précieux pour la navigation, qui est devenu pour les modernes le puissant levier avec dequel le génie et l'audace ont changé l'empire du monde. Guidés par cette indication, les navigateurs n'ont plus connu de barrière sur l'Océan; et lorsque le ciel semble vouloir interdire la vue des astres, un faible barreau aimanté, consulté à chaque instant, permet d'attendre le retour du calme et les secours de l'astronomie.

Lorsqu'on brise un aimant naturel en deux parties, de manière que dans chacune d'elles se trouve un des pôles de l'aimant entier, chacune d'elles acquiert un nouveau pôle opposé au premier; et en général, quand on brise un aimant naturel en un nombre quelconque de parties, chaque fragment devient un aimant complet, possédant deux pôles.

Le fer n'est pas le seul métal qui soit attirable par l'aimant; le nickel, le cobalt, le manganèse et le chrome jouissent également de cette propriété, mais ils la perdent par leur alliage avec l'arsenic.

Le contact d'un aimant naturel communique à l'acier trempé un magnétisme durable, c'est-à-dire qu'il le rend propre à attirer le fer; mais cette propriété est en général peu intense: on peut l'augmenter en se servant du procédé de la simple touche, ou mieux encore de celui de la double touche. Le premier consiste à frotter la tige d'acier que l'on veut aimanter avec un barreau aimanté dont on fait glisser un des pôles dans toute sa longueur; opération que l'on répète en agissant toujours dans le

même sens. Ces frictions successives décomposent le fluide naturel de la tige d'acier et produisent vers l'une de ses extrémités l'accumulation du fluide boréal, tandis que le fluide austral est entraîné vers l'autre. D'après cela, on conçoit que dans la barre d'acier la disposition du magnétisme est telle, que l'extrémité sur laquelle on a d'abord appliqué le pôle de l'aimant est dans le même état que lui, tandis que l'autre extrémité possède le maguétisme contraire; de là résulte encore la nécessité de continuer les frictions toujours dans le même sens, car en rétrogradant on détruirait infailliblement l'effet déjà produit. L'aimantation par la double touche est beaucoup plus avantageuse que la précédente. Pour la mettre en pratique, on se sert de deux barreaux aimantés que l'on dresse verticalement à une petite distance l'un de l'autre, de manière que leurs pôles opposés soient en contact avec la partie moyenne de la barre d'acier que l'on veut aimanter. Tirant alors en sens contraire les deux aimants, l'un entraîne le fluide boréal, tandis que l'autre exerce une semblable influence sur le fluide austral. En répétant ces frictions un certain nombre de fois, on communique à l'acier une propriété magnétique d'autant plus considérable, que les deux aimants agissent simultanément pour décomposer son fluide naturel. Il est encore d'autres moyens d'aimantation fournis par quelque cause naturelle ou par l'action de certains phénomènes accidentels. Ainsi, l'exposition prolongée des verges ou barreaux de fer dans une situation verticale, ou mieux, dans une direction inclinée semblable à celle que prendrait un barreau aimanté suspendu par son centre de gravité, leur fait acquérir un magnétisme sensible. Il se développe encore dans les outils d'acier qui servent à couper ou percer le fer, surtout lorsqu'ils s'échauffent; dans les instruments avec lesquels on attise le feu; par la percussion réitérée; par la rotation, et enfin par la simple torsion des fils minces. Coulomb a reconnu que l'écrouissement donné au fer par la torsion, le rend susceptible de retenir la force magnétique presque aussi bien que l'acier. En ces derniers temps, M. Arago a aimanté des aiguilles d'acier en les plaçant dans un fil métallique roulé en spirale, par lequel il faisait passer un courant d'étincelles électriques. On appelle aimants artificiels les barreaux d'acier trempé, auxquels on a communiqué la vertu magnétique par des aimants naturels ou par d'autres aimants artificiels.

Le fer, l'acier et les autres métaux magnétiques n'éprouvent aucune augmentation ni diminution de poids par l'aimantation; il s'ensuit que la vertu

magnétique n'est pas due à un corps pondérable. On remarque encore que dans l'aimantation, la cause quelle qu'elle soit, qui produit la vertu magnétique, ne passe pas de l'aimant au fer, car l'aimant après son action n'a rien perdu de sa forçe. Le caractère essentiel du magnétisme est donc d'être impondérable et de n'être pas transmissible.

Parmi les substances magnétiques, il faut bien distinguer celles qui sont simplement magnétiques et celles qui sont aimantées; les premières sont toujours attirées par un même pôle d'un aimant, les autres ont toujours deux pôles qui sont attirés par ceux de nom différent et repoussés par ceux de nom contraire des aimants auxquels on les soumet.

La mesure des forces magnétiques d'un aimant, soit naturel, soit artificiel, s'obtient par l'évaluation du poids dont il peut rester chargé, sans que son adhérence aux corps qu'il attire soit rompue. La méthode qui paraît la plus simple et la plus directe pour comparer la force des aimants naturels et artificiels, est de les mettre en contact avec une même pièce de fer, supportant une coupe de balance que l'on charge successivement jusqu'à ce qu'elle se détache de l'aimant; mais cette méthode ne peut donner qu'une mesure approximative. Coulomb y a substitué d'autres méthodes susceptibles d'une grande précision, mais qui ne sont applicables qu'à la détermination du magnétisme d'une même aiguille ou d'aiguilles égales.

L'expérience a démontré que les aimants conservent plus long-temps leurs propriétés, et que même ils acquièrent plus de force lorsqu'ils sont enveloppés de limaille de fer. Cette observation a fait naître l'idée des armatures. On nomme ainsi des lames de fer doux que l'on applique sur les pôles d'un aimant, et que l'on contourne de manière que deux de leurs extrémités se terminent sur un même plan, de sorte que l'aimant ainsi armé semble avoir deux pieds; le tout est couvert d'une enveloppe de cuivre et suspendu au moyen d'un anneau. Chacune des extrémités des bandes de fer doux, qui sert comme de pied à l'aimant, a les propriétés du pôle de l'aimant qui est en contact avec la bande dont elle fait partie; une pièce de fer, qu'on appelle ancre, s'applique sur les nouveaux pôles de l'appareil, et c'est à l'ancre que l'on suspend les matières dont on charge l'aimant. Quand l'aimant est artificiel, on le contourne en fer à cheval, afin que ses pôles puissent s'appliquer à la fois sur un même barreau; de cette manière, l'aimant peut supporter un poids double. La force des aimants n'est point proportionnelle à leur volume: il se rencontre de gros aimants qui ont peu de

force; en général, les petits aimants artificiels ont proportionnellement plus de force que les grands, soit naturels, soit artificiels; on en a fait qui soutenaient cent fois leur propre poids.

L'intensité des forces magnétiques n'est pas la même dans tous les lieux de la terre: d'après les expériences de M. de Humboldt, elle est moindre au Pérou qu'à Paris. L'action directrice de la terre sur les aiguilles aimantées se manifeste non-seulement à sa surface, mais encore à de très-grandes hauteurs dans l'atmosphère, comme MM. GayLussac et Arago l'ont reconnu, et à toutes les profondeurs où on est parvenu.

La déclinaison de l'aimant est le mouvement par lequel l'aiguille aimantée fait un angle en s'écartant de quelques degrés de la vraie ligne méridionale. Lorsqu'on suspend une aiguille aimantée sur une pointe ou sur un fil, ou qu'on la place sur un corps flottant à la surface d'un liquide, on remarque, comme nous l'avons déjà dit, qu'une de ses extrémités se dirige sensiblement vers le nord. Mais la direction ne coïncide pas exactement avec le méridien géographique; l'angle formé par la direction de l'aiguille avec celle du méridien porte le nom de déclinaison. Cet angle varie en grandeur et en direction suivant les lieux, et dans le même lieu, et avec le temps. Par exemple, à Paris, en 1570, la déclinaison était de 11° 30′ à l'est; depuis, cette déclinaison a continuellement diminué, et en 1663 elle était nulle, c'est-à-dire que l'aiguille aimantée était dans le plan du méridien. Depuis cette époque, la déclinaison a toujours été occidentale, et de plus en plus considérable; en telle sorte qu'en 1819 elle était de 22° 29′ à l'ouest, et depuis lors elle semble diminuer annuellement, en sorte qu'en 1828 elle n'était plus que de 22o, en 1832 de 22° 3'. Ce mouvement annuel de l'aiguille vers l'est ou vers l'ouest ne se fait pas par un mouvement continu, mais il est le résultat de plusieurs oscillations. On s'est assuré que la déclinaison augmente depuis le solstice d'hiver jusqu'à l'équinoxe du printemps; à partir de cette époque, elle diminue jusqu'au solstice d'été, augmente ensuite de nouveau jusqu'à l'équinoxe d'automne, pour diminuer encore, mais légèrement, pendant les trois derniers mois de l'année. Indépendamment de ces oscillations annuelles, l'aiguille en éprouve encore une qui est diurne et telle que, depuis le lever du soleil jusqu'à une heure après midi, elle marche vers l'occident, pour rétrograder ensuite vers l'est.

L'inclinaison de l'aimant est le mouvement par lequel l'aiguille aimantée baisse vers la terre sa pointe latérale, comme si cette pointe était devenue

plus lourde. L'axe magnétique de l'aiguille suspendue par son centre de gravité, forme avec l'horizon un angle qui, ainsi que celui de la déclinaison, est susceptible de changer, non-seulement suivant les lieux, mais encore à raison de l'époque où l'on fait l'observation. Cependant il parait que l'inclinaison va toujours en diminuant; d'après une observation de M. de Humboldt, elle était à Paris, en 1670, de 75o, en 1798 de 69° 51′, tandis qu'en 1828 elle était seulement de 68o, et en 1832 de 67° 40. Quand on change de latitude, l'inclinaison varie très-rapidement, en sorte que, dans le voisinage de l'équateur, l'aiguille est sensiblement horizontale; mais à mesure que l'on se rapproche du pôle austral, c'est l'extrémité tournée de son côté qui s'incline vers la surface de la terre, tandis que, dans notre hémisphère, c'est la partie opposée qui éprouve cette inclinaison. Voyez AIMANT, BOUSINCLINAISON.

SOLE,

MAGNÉTISME ANIMAL. PHYSIQUE, PHYSIOLOGIE. Vers la fin du siècle dernier on s'est beaucoup occupé, et l'on s'occupe encore aujourd'hui de recherches sur un agent que l'on croit exister entre les corps vivants, et particulièrement entre les individus du genre humain, agent que l'on désigne sous le nom de magnétisme animal. Les faits que l'on a rassemblés en faveur de l'existence de ce fluide sont empreints de ce merveilleux qui pourrait autoriser à en suspecter la vérité, s'ils n'étaient attestés par des personnes recommandables. Voici ce que M. le docteur Rostan, littérateur distingué aussi bien que profond philosophe, a écrit sur cet agent, dans le Nouveau Dictionnaire de Médecine.

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Les principaux phénomènes que produit le magnétisme animal sont : la somnolence, le sommeil, le somnambulisme, un état convulsif. Le sommeil est caractérisé par la suspension complète de l'exercice des sens; le somnambulisme, par la faculté de parler dans ce sommeil, de reconnaître les objets extérieurs par des voies insolites et inconnues; de n'entendre que les personnes qui touchent la personue magnétisée, etc. On fait naître ces phénomènes par la ferme volonté, par le vif désir de les obtenir, et par des gestes. Ces gestes consistent à promener les mains du haut en bas sur le trajet des nerfs des

membres, et à exercer certaines pressions sur diverses parties du corps.

On a décrit de plusieurs manières les procédés de magnétisation. Chaque magnétiseur a la sienne propre. Il suffit aux uns d'imposer la main sur le front de la personne qu'on magnétise, immédiatement ou à une légère distance; d'autres posent cette main sur l'épigastre; quelques-uns sur les épaules. Ordinairement, après quelques séances, il n'est plus nécessaire d'imposer les mains. Il suffit de dire à la personne magnétisée : Endormez-vous, je veux que vous dormiez; et aussitôt elle s'endort sans pouvoir se soustraire à cet ordre. Souvent même il suffit d'en avoir la volonté sans la manifester. Mais on n'arrive que graduellement à une influence aussi grande. Dans les premières séances, voici comment on doit procéder :

<< On fait asseoir la personne qu'on veut magné tiser; on se place vis-à-vis d'elle, de manière à la toucher par les genoux et par le bout des pieds; alors avec les mains on lui prend les pouces que l'on tient jusqu'à ce qu'ils se soient mis en équilibre avec notre température. On place ensuite les mains sur les épaules, et au bout de quelques minutes on descend les mains le long des bras, en ayant soin de diriger l'extrémité des doigts sur le trajet des nerfs qui s'y répandent. On recommence ainsi à plusieurs reprises, après quoi on applique pendant quelques instants les mains sur l'épigastre, et on les descend ensuite vers les genoux et mème jusqu'aux pieds. On reporte ensuite les mains sur la tète de la personne que l'on magnétise, en ayant soin en remontant de les écarter d'elle, et on les descend encore le long des bras et même jusqu'aux pieds. Après avoir recommencé ces pratiques plusieurs fois, on aperçoit déjà quelques phénomènes magnétiques. Le patient éprouve des tiraillements dans les membres, de l'embarras dans la tète, de la pesanteur sur les paupières; il est rare qu'il devienne somnambule dès la première fois, mais, au bout de quelques séances, il s'endort complétement. « Dans l'état de somnambulisme la vie extérieure cesse; le somnambule vit en lui, isolé complétement du monde extérieur. Cet isolement est surtout complet pour deux sens, l'ouïe et la vue. Les assistants font vainement le bruit le plus violent, les somnambules n'entendent ordinairement rien; pour se faire entendre de lui, il faut le toucher par quelque point, ordinairement par la main, et aussitôt il vous entend. Les yeux sont tellement insensibles à la lumière chez la plupart des somnambules, qu'il est arrivé de brûler leurs cils sans qu'ils témoignassent la moindre impression. Lorsqu'on a obtenu le som

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