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d'un côte les fons fe répandent environ à 180 toiles dans une feconde de temps: de l'autre la lumiere vient du foleil jufqu'à nous dans l'espace de fept ou huit minutes, & cette distance eft environ de 33000000 lieues; & pour que les vibrations ou impulfions de ce milieu puiffent produire les fecouffes alternatives de facile tranfmiffion & de facile réflexion, il faut qu'elles fe falfent plus promptement que celles de la lumiere, & par conféquent environ 700000 fois plus vite que celles du fon; de forte que la vertu élastique de ce milieu, toutes chofes d'ailleurs égales, doit être plus de 700000 X 700000, c'eftà-dire plus de 490000000000 fois plus grande que n'est la vertu élastique de l'air car les viteffes des pulfions des milieux élastiques, toutes chofes d'ailleurs égales, font en raifon fous-doublée de la directe des élafticités de ces milieux. "Comme la vertu magnétique eft plus confidérable dans les petites pierres d'aimant que dans les grandes, à proportion de leur volume, & que l'attraction électrique agit plus vivement fur les petits corps que fur les grands, de même la petiteffe des rayons de lumiere pent contribuer infiniment à la force de l'agent, ou de la puiffance qui leur fait fubir les réfractions. Et fi on fuppofe que l'éther (comme l'air que nous refpirons) contienne des particules qui s'efforcent de s'éloigner les unes des autres, & que ces particules foient infiniment plus petites que celles de l'air, ou même que celles de la lumiere leur petiteffe exceffive peut contribuer à la grandeur dé la force par laquelle elles s'éloignent les unes des autres, rendre le milieu infiniment plus rare & plus élastique que l'air, & par conféquent infiniment moins propre à réfifter aux mouvemens des projectiles, & infiniment plus propre à caufer la pefanteur des corps par l'effort que font fes particules pour s'étendre Optic. p. 325. &c. V. LUMIERE, ELASTICITÉ, &c. Voilà un précis des idées générales que Newton paroît avoir eues fur la caufe de la gravité: cependant fi on examine d'autres endroits de fes ouvrages, on eft tenté de croire que cette explication générale qu'il donne dans fon Optique, étoit deftinée principalement à raffurer quelques perfonnes que l'attraction avoit revoltées. Car ce philofophe, en avouant

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que la pefanteur pourroit être produite par l'impulfion, ajoute qu'elle pourroit auffi être produite par quelqu'autre caufe: il fait mouvoir les planetes dans un grand vide, cu du moins dans un efpace qui contient très-peu de matiere; il remarque que l'impulfion d'un fluide eft proportionnelle à la quantité de furface des corps qu'il frappe, au lieu que la gravité eft comme la quantité de matiere, & vient d'une caufe qui pénetre pour ainfi dire les corps; ainfi il n'étoit pas, ce me femble, fort éloigné de regarder la gravité comme un premier principe, & comme une loi primordiale de la nature. En un mot toute cette explication eft bien foible, pour ne rien dire de plus, bien vague, & bien pen conforme à la maniere ordinaire de philofopher de fon illuftre auteur; & nous ne pouvons croire qu'il l'ait propofée bien férieufement. D'ailleurs Newton parut donner fon approbation à la préface que M. Cotes a mife à la tête de la feconde édition de fes Principes, & dans laquelle cet auteur foutient, comme nous l'avons dit, que la gravité eft effentielle à la matiere. Voyez aux articles ATRACTION & GRAVITATION les réflexions que nous avons faites fur cette derniere opinion.

La partie de la Mécanique qui traite du mouvement des corps en tant qu'il réfulte de la gravité, s'appelle quelquefois ftatique. Voy. STATIQUE.

On diftingue la gravité en abfolue & relative.

La gravité abfolue eft celle par laquelle un corps defcend librement fans éprou ver aucune réfiftance. Voyez RÉSIS

TANCE.

Les loix de la gravité abfolue fe trouvent aux articies ACCELERATION & DESCENTE.

La gravité relative eft celle par laquelle un corps defcend après avoir confumé une partie de fon poids à furmonter quelqu'obstacle ou résistance. Voyez RÉSISTANCE,

Telle eft la gravité par laquelle un corps defcend le long d'un plan incliné, où une partie de fa force eft employée à furmonter la réfiftance ou le frottement du plan. Telle est encore la gravité par laquelle un corps defcend dans un fluide. V. FROTTEMENT, & pour les loix de

la gravité relative, confultez les articles PLAN INCLINE, DESCENTE, FLUIDE, RÉSISTANCE, &c.

Centre de GRAVITÉ, v. CENTRE.

La formule

tres,

4 A2

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7AB

que nous

point pour oppofer à ce mot de substantif propre aux fons aigus: celui d'acuité que quelques uns ont voulu introduire, n'a pu paffer.

La gravité des fons dépend de la groffeur, longueur, tenfion des cordes, de la longueur des tuyaux, & en général avons donnée au mot FORCE CENTRIFUGE, peut fervir à trouver le rapport du volume & du poids des corps fonores plus ils ont de tout cela, & plus de la force centrifuge des corps terref à la gravité; car on peut connoi-leur gravité eft grande; car il n'y a point tre par les loix des pendules (V. PEN- de gravité abfolue, & aucun fon n'ek DULE) le temps d'une vibration d'un grave ou aigu que par comparaison. V. pendule, dont la longueur feroit égale CORDE & FONDAMENTAL. (S) au rayon de la terre ; & on peut connoî tre de plus l'efpace A, ou la partie de la circonférence de l'équateur qu'un point quelconque de la furface de la terre dé crit dans ce même temps; & comme π eft le rapport de la demi circonférence au rayon, & A Ble diametre de la terre, on aura donc en nombre très-approchés Je rapport de 2 A à A B ou de A à A B

2

c'est-à-dire de l'arc A à la de

GRAVITER, v. n. Phyfiq., on dit dans la philofophie newtonienne, qu'un corps gravite vers un autre, pour dire qu'il tend vers cet autre corps par la force de la gravité, ou, pour parler fuivant le lyftême de Newton, qu'il eft attiré par cet autre corps. Voyez GRAVI&c. TATION,

GRAVOIR, f. m. outil de Charron, c'est une espece de marteau dont un pan eft rond & plat, & l'autre pan eft plat & tranchant. Il fert aux Charrons pour coumi-circonférence de la terre. Or, ache-per & fendre des cercles de fer & d'auvant le calcul, on trouve que ce rapport eft d'environ 1 à 17. Voyez le difcours de M. Haygheus fur la caufe de la pesanteur: Donc le rapport de la force centrifuge à Ja gravité fous l'équateur, eft égal au quarré de, c'est-à dire .

Les loix de la gravité des corps qui pefent dans les fluides, font l'objet de l'Hy droftatique. . HYDROSTATIQUE.

Dans cette fcience on divife la gravité en abfolue & Spécifique.

La gravité abfoluc eft la force avec laquelle les corps tendent en bas. Voy. le commencement de cet article.

La gravité Specifique eft le rapport de

la gravité d'un corps à celle d'un autre de ême volume. V SPÉCIFIQUE.

Pour les loix de la gravité ipecifique avec les manieres de la trouver, ou de la déterminer dans les folides & dans les uides, confultez Particle BALANCE HYDROSTATIQUE, (0)

GRAVITE, voy. ci dev. l'article GEAVE, (Gram. & Morale.)

GRAVITE', en Mufique, eft cette modification du fon, par laquelle on le confidere comme grave ou bas, par rapport à d'autres fons qu'on appelle bauts ou aigus. V. SON GRAVE. C'est une des bifarreries de notre langue, qu'il n'y ait

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tres pieces.

* GRAVOIR, Lunetier, c'est un inf. trument avec lequel le lunetier trace dans la châffe de la lunette, la rainure où fe place le verre, & qui le retient. Il confifte en une plaque ronde, d'un diametre un peu plus petit que le verre & la châffe. Cette plaque eft tranchante & dentelée. Il y a une platine appliquée à cette plaque, & qui la déborde: l'un & l'autre font montés fur un petit arbre qui les traverfe, qui a fes poupées comme les arbres des tours à tourner en l'air, & qui porte au milieu une boîte ronde, comme il y en a aux forêts. On monte la corde de l'arçon fur cette boite; on fait tourner l'arbre & la plaque tranchante; l'ouvrier place fa châffe contre la platine qui le dirige; il fait mordre la plaque tranchante dans l'épaiffeur de la châffe, & la rainure fe fait. Il faut ob ferver que la platine peut être montée avec la plaque tranchante fur un mème arbre, pourvu que ces deux parties laiffent entre elles l'intervalle convenable, ou qu'elles peuvent être féparées, en forte que la plaque tranchante foit feule fixée fur l'arbre, & qu'on en puiffe approcher parallelement, & fixer folidement & à la distance convenable, la platine

qui fert de directrice à l'ouvrier, & fans laquelle il ne feroit pas sûr de pratiquer fa rainure dans un plan bien vertical. GRAVOIS, f. m. pl. Architect., fe dit des décombres des bâtimens, des pieces d'eaux & bassins lorsqu'ils font ache vés; ou bien de ce qui refte des allées quand elles viennent d'être dreffées & épierrées.

GRAVURE, f. f. Beaux Arts. On a déjà dit au mot ESTAMPE quelque partie des chofes qui ont rapport à l'art de gra. ver; mais cet art n'a été regardé alors que du côté de fes productions. Nous entrerons ici dans le détail des opérations néceffaires pour produire par les moyens qui font propres à cet art, les ouvrages auxquels il eft deftiné. V. GRAVEUR.

bois, autrefois fi eftimée, n'eft plus guere d'ufage que pour les petits ouvrages de peu de conféquence, ou pour de très grands, eomme font les tapilferies de papier & autres.

Le cuivre dont on fe fert pour la gravure des eftampes, doit être rouge. Ce choix eft fondé fur ce que le cuivre jaune eft communément aigre, que fa fubftance n'est pas égale, qu'il s'y trouve des pailles, & que ces défauts font des obftacles qui s'oppofent à la beauté des ouvrages auxquels on le deftineroit. Le cuivre rouge, qui a les qualités les plus propres à la gravure, doit être plein, ferme, & liant.

Lorsqu'on a fait choix d'un cuivre propre à graver, on doit lui faire donner la Il y a plufieurs fortes de gravures, en préparation qui lui eft néceffaire pour l'ucreux ou en relief, fur les pierres, fur fage auquel on le deftine. Les chaudronle bois, fur l'or & l'argent, fur le cui- niers l'applaniffent, le coupent, le povre, le laiton, l'étain, le fer ou l'acier.liffent; mais il eft effentiel que les gra.. Nous parlerons fucceffivement de ces dif- veurs connoiffent eux-mêmes ces prépa férentes fortes de gravures. rations.

Gravure à l'eau-forte.

On n'a connu dans l'antiquité, que la gravure en relief & en creux des criftaux & des pierres. Nous devons trouver bien étonnant que les anciens ayant trouvé le fecret de graver fur le marbre & fur le bronze leurs loix & leurs infcriptions, n'aient point tenté de graver fur le cuivre les plus excellentes peintures. Mais cette découverte étoit réservée aux | modernes & au temps du renouvelle. ment des arts.

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ce,

Malo Finiguerra, orfevre de Florenfut le premier qui trouva la gravure des planches. Des artistes Italiens la firent connoître en France fous le regne de François I: elle étoit encore informe, & peu propre à donner du goût pour ce genre de travail. Ce ne fut que fous les regnes fuivans qu'elle parut avec quel que éclat depuis elle a été portée à fa perfection par nos célebres artistes.

Une planche de cuivre de la grandeur d'environ un pié fur neuf pouces, doit avoir environ une ligne d'épaiffeur, & cette proportion peut régler pour d'au tres dimenfions. La planche doit être bien forgée & bien planée à froid; par ce moyen, le grain du cuivre devient plus ferré & moins poreux.

Il s'agit, après ce premier foin de la polir: on choifit celui des deux côtés de la planche qui paroît être plus uni & moins rempli de gerçures & de pailles. On attache la planche par le côté contraire fur un ais, de maniere qu'elle y foit retenue par quelques pointes ou clous; alors on commence à frotter le côté apparent avec un morceau de grès, en arrofant la planche avec de l'eau commune: on la polit ainfi le plus également qu'il eft poffible en paffant le grès fortement dans tous les fens, & continuant de mouiller le cuivre & le grès jufqu'à Les graveurs font du nombre des ar- ce que cette premire opération ait fait. tiftes que leurs talens font admettre dans difparoître les marques des coups de mar. l'académie royale de peinture & fculptu-teaux qu'on a imprimées fur la planche re, ou qui fe font recevoir maîtres dans celle de S. Luc. Voy. PEINTRE.

La gravure fur le cuivre, foit au bu rin, foit à l'eau - forte, eft prefque la feule dont on fe ferve préfentement pour les eftampes ou pour les planches gravées, dont on orne les livres; celle en

en la forgeant.

Ces marques étant difparues ainfi que les pailles ; les gerçures & les autres inégalités qui pouvoient s'y rencontrer, on fubftitue au grès une pierre ponce bien choifie: on s'en fert en frottant le cuivre en teus fens, & en l'arrofant d'eau com

mune: l'on efface ainfi les raies que le grain trop inégal du grès a laiffées fur la planche; après quoi. pour donner un poli plus fin, on fe fert d'une pierre à aiguifer, qui eft ordinairement de conleur d'ardoife. Enfin, le charbon & le bruniffoir achevent de faire difparoître de deffus la planche les plus petites inégalités.

Voici comme on doit s'y prendre pour préparer le charbon qu'on doit employer. On choifit des charbons de bois de faule qui foient affez gros & pleins, qui n'aient point de fentes ni de gerçures. On ratiffe P'écorce de ces charbons, on les range enfemble dans le feu, on les couvre enfuite d'autres charbons allumés, & de quantité de cendres rouges, de forte qu'ils puiffent demeurer (ans communication avec l'air, pendant une heure & demie, que le feu les ayant entiérement pénétrés, il n'y refte aucune vapeur. Lorfqu'on juge qu'ils font en cet état, on les plonge dans l'eau & on les laiffe refroidir.

On frotte la planche qui a déjà été unie par le grès, la pierre ponce, la pierre à aiguifer, avec un charbon préparé comme on vient de le dire, en arrofant d'eau commune le cuivre & le charbon jufqu'à ce que les marques que peuvent avoir laiffé les pierres différentes dont on a'indiqué l'usage, foient difparues.

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vernis dont il y a deux efpeces: favoir le vernis dur & le vernis mou. Les Graveurs en taille-douce ont différentes recettes pour la compofition de ces vernis.

Avant que d'appliquer le vernis fur la planche: il faut encore prendre foin d'ôter de fa furface la moindre impreffion graffe qui pourroit s'y rencontrer; pour cela on la frotte avec une mie de pain, un linge fec au bien avec un peu de blanc d'Espagne mis en poudre, & un morceau de peau: on doit avoir foin fur-tout de ne pas paffer les doigts & la main fur le poli de cuivre lorsqu'on eft fur le point d'appliquer le vernis. Pour l'appliquer fur la planche, on l'expose sur un réchaud dans lequel on fait un feu médiocre; lorfque le cuivre eft un peu échauffé, on le retire & on y applique le vernis avec une petite plume, un petit bâton ou une paille; on pofe ce vernis fur la planche en affez d'endroits, pour qu'on puiffe enfuite l'étendre partout, & l'en couvrir par le moyen de quelques tampons faits avec quelques petits morceaux de taffetas neuf, dans lefquels on renferme du coton qui doit être neuf aufh.

Cette opération étant faite, il faut noircir les vernis, pour qu'il foit plus facile d'appercevoir les traits qu'on y formera enfuite avec les inftrumens qui fervent à graver.

La derniere préparation qu'il doit re- Pour noircir le vernis, on se sert de cevoir, ou de la main de l'ouvrier en cui- plufieurs bouts de bougie jaune que l'on vre, ou de celle de l'artifte, c'eft d'être raffemble, afin qu'étant allumés il en bruni. On se sert pour cela d'un inftru- réfulte une fumée graffe & épaiffe. Cela ment qu'on nomme bruniffoir. Cet in fait on attache au bord de la planche trument eft d'acier: l'endroit par où l'on un, deux, trois, quatre étaux, fuis'en fert pour donner le luftre à une plan- | vant la grandeur de la planche. Ces che eft extrémement poli, il a à.peu- étaux qui, pour la plus grande commoprès la forme d'un cœur. L'ufage qu'on dité, peuvent avoir des manches de fer en fait après avoir répandu quelques propres à les tenir, donnent la facilité gouttes d'huile fur le cuivre, eft de le d'expofer tel côté de la planche que l'on paffer diagonalement fur toute la plan- veut à la fumée des bougies. che en appuyant un peu fortement la main. Par cette derniere opération, on parvient à donner à la planche de cuivre un poli pareil à celui d'une glace de miroir.

Les deux manieres les plus ufitées de graver les eftampes fur cuivre, font la gravure à l'eau - forte & la gravure au burin.

Pour parvenir à faire ufage de l'eauforte, il faut couvrir la planche d'un

Pour donner au vernis ainfi noirci, le degré de confiftance convenable, on allume une quantité de charbon propertionnée à la grandeur de la planche; on forme aves ces charbons, dans un en--· droit à l'abri de la pouffiere, un brafier plus large & plus long que la planches on expofe la planche fur ce brafier à l'aide de deux petits chenets faits exprès, ou de deux étaux, avec lefquels on la tient fufpendue à quelques pouces du

feu, par le côté qui n'est pas verniffé. Lorfqu'après l'efpace de quelques minutes, on voit la planche jetter de la fumée, on le prépare à la retirer; & pour ne pas rifquer de le faire trop tard, ce qui arriveroit, fi l'on attendoit qu'elle ne rendit plus de fumée, on éprouve, en touchant le vernis avec un petit bâton, s'il réfifte ou s'il cede au petit frottement qu'on lui fait éprouver ; s'il s'attache au bâton, & s'il quitte le cuivre, il n'eft pas encore durci; s'il fait réfiftance, & s'il ne s'attache point au bâton, il faut le retirer; alors le vernis dur eft dans fon | degré de perfection.

A l'égard du vernis mou, on en forme de petites boules que l'on enveloppe dans du taffetas pour fervir comme nous allons le dire.

On tient, au moyen d'un étau, la planche de cuivre fur un réchaud dans lequel il y a un feu médiocre ; on lui donne une chaleur modérée, & paffant alors le morceau de taffetas, dans lequel eft | enfermée la boule de vernis, fur la planche, en divers fens, la chaleur fait fondre doucement le vernis qui fe fait jour à travers le taffetas, & fe répand fur la furface du cuivre. Lorfqu'on croit qu'il y en a fuffifamment, on se fert d'un tampon fait avec du coton enfermé dans du taffetas, & frappant doucement dans toute l'étendue de la planche, on porte par ce moyen le vernis dans les endroits où il n'y en a pas & l'on âte ce qu'il y a de trop dans les endroits où il eft trop abondant.

Quand cette opération eft faite, on remet un inftant la planche fur le réchaud, & lorfque le vernis a pris une chaleur égale qui le rend luifant par-tout, on le noircit de la même maniere que nous avons expliquée en parlant du vernis dur.

La planche en cet état, ne préfente plus d'un côté qu'une furface noire & unie, for laquelle il s'agit de tracer le deffin qu'on veut graver.

La façon la plus ufitée de tranfmettre fur le vernis les traits du deffin qu'on doit graver, eft de frotter ce deffin parderriere avec de la fanguine, mife en poudre très fine, ou de la mine de plomb. Lorfqu'on a ainfi rougi ou noirci l'envers du deffin, de maniere, cepen. dant qu'il n'y ait pas trop de cette pou

dre dont on s'eft fervi, on l'applique for le vernis par le côté qui eft rouge on noir: on l'y maintient avec un peu de cire qu'on met aux quatre coins du defin; enfuite on paffe avec une pointe d'argent ou d'acier qui ne foit pas coupante quoique fine, fur tous les traits qu'on veut tranfmettre, & ils fe deffinent ainfi fur le vernis, c'eft ce qu'on appelle calquer le deffin; après quoi on ôte le deffin, & pour empêcher que ces traits lé gers qu'on a tracés en calquant ne s'effacent lorsque l'on appuie la main fur le vernis, en gravant, on expofe la planche un inftant fur un fen prefque éteint, ou fur du papier enflammé, & on la retire dès qu'on s'apperçoit que le vernis rendu un peu humide, a pu imbiber le trait du calquage.

Cette façon de calquer la plus commune & la plus facile, n'eft pas fans inconvénient. Les objets deffinés ainfi fur la planche & gravés, fe trouveront dans les estampes qu'on imprimera, placés d'une façon contraire à celle dont ils étoient disposés dans le deffin; il paroitra conféquemment dans les eftampes, que les figures feront de la main gauche les actions qu'elles fembloient faire de la main droite dans le deffin qu'on a calqué.

Voici les différents moyens qu'on a pour éviter cet inconvénient. Si le deffin original eft fait avec la fanguine ou la mine de plomb, il faut au moyen de la preffe à imprimer les eftampes, en tirer une contre-épreuve, c'est-à-dire tranfmettre une empreinte de l'original fur un papier blánc, en faisant paffer le deffin & le papier qu'on a pofé deffus fous la preffe; alors on a une repréfentation ou deffin original dans un fens contraire. En faifant enfuite à l'égard de cette contre- épreuve ce qu'on vient de preferire pour le deffin même, c'est-àdire, en calquant la contre épreuve fur là planche, les épreuves qu'on tirera de cette planche, lorfqu'elle fera gravée, offriront les objets placés du même fens qu'ils le font fur l'original.

Si le deffin n'eft pas fait à la fanguine ou à la mine de plomb, & qu'il foit lavé, deffiné à l'encre ou peint, il faut le fervir d'un autre moyen que voici. On prend du papier fin verniffé avec l'efprit de térébenthine, ou le vernis de Venife,

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