صور الصفحة
PDF
النشر الإلكتروني

signe symbolique qui exprime la force de la justice; pourquoi l'ascia, la hache, ne la représenterait-elle pas aussi bien? La hache consulaire, portée par les licteurs, est un bel exemple de l'adoption de ce symbole de force et d'autorité.

Mais, me dïra-t-on, on ne connaît pas la loi qui condamne les violateurs des sépultures à des peines corporelles. Je n'ai pas fait assez de recherches pour prononcer affirmativement quelles peines étaient infligées pour ce crime; mais, certes, il y en avait à Rome, où la sainteté des tombeaux était en si grande vénération, que rien ne pouvait la détruire. Fori Bustive æterna autoritas esto, dit la loi des douze tables; et Cicéron : sepulcrorum autem sanctitas in ipso solo est, quòd nullá vi moveri, nec deleri potest. D'ailleurs, dans les épitaphes, c'était le mort lui-même qui faisait la loi, et elle était sacrée: uti quisquis legassit suæ rei ita jus esto, dit encore la loi des douze tables: il la faisait peut-être bien souvent comme comminatoire; mais enfin il la faisait, suivant son caractère, son caprice ou son humeur. Tantôt il priait, il exhortait à respecter son repos. Voici une femme sen‐ sible et douce qui parle : ossa hìcsita sunt Apustiæ Rufæ quæ fuit, rogo per superos qui estis mea ossa tueatis.

Un autre, terrenum sacrum fodere noli, ne sacrilegium commitas; c'est ainsi que s'exprimaient les défunts doués de modération et de mansuétude; mais il y en avait de plus exigeans et de plus impérieux, qui mettaient à l'amende de vingt sesterces les vivans qui les offensaient.

Si quis hoc monimentum vendere, aut emere, aut exuscitare volet, tunc poenæ nomine HSXX reipublica dare debebis.

Voilà bien, je pense, une peine infligée. D'autres, tant il y a de variété dans les caractères, en venaient aux injures et aux imprécations. C. Julius, C. Libertus Barnæus olla ejus si quis violaverit ad Iferos non recipiatur; mais voici ce qui est plus extraordinaire : qui hìc minxerit aut cacaverit, habeat deos superos et inferos iratos. Vouer à la colère des dieux du ciel et

des enfers, pour de simples manques de respect que des circonstances pressantes peuvent quelquefois rendre excusables, c'est assurément parler en mort de mauvaise humeur.

Le chevalier de Jaucourt rapporte quelques-unes de ces terribles formules contre les violations des tombeaux : qu'il meure le dernier de sa race, qu'il s'attire l'indignation des Dieux, qu'il soit privé de la sépulture, qu'il soit précipité dans le tartare, qu'il voie les ossemens des siens déterrés et dispersés. Voyez Encyclopédie, au mot Imprécation.

La formule sub ascia est, suivant moi, aussi une espèce d'imprécation; elle menace de la hache, c'està-dire de la rigueur des lois; elle offre la figure emblématique de cette rigueur comme un hiéroglyphe propre à inspirer une crainte salutaire, et tracée peutêtre pour ceux qui ne savaient pas lire, comme les gibets et les poteaux de justice étaient placés sur les grands chemins pour épouvanter les malfaiteurs.

Mon explication a, j'en conviens, le défaut d'une

[ocr errors]

trop grande simplicité; je ne la tire ni du grec ni du celtique, cela serait bien plus érudit, mais n'en serait pas plus vrai.

Je la livre à la critique de mes savans collègues, en réclamant l'indulgence dont ils m'ont si souvent donné des témoignages.

NOTE DE M. MILLIN.

L'auteur pourrait citer l'ouvrage que Mazochi a publié,

[ocr errors]

L'ascia est

de Ascia; un fort volume in-8°. de 350 pages. ordinairement entre DM, quelquefois au-dessus. — Je ne me rappelle pas de l'avoir vue au-dessous comme elle est ici. Observons encore que sa figure est inverse.

Mazochi rapporte trente-quatre opinions différentes. Son livre a paru en 1759.

DISSERTATION

Sur l'inscription MARTI AVG. LACAVO SACRVM ADGENTII EX AERE COLLATO trouvée dans le déblaiement des arènes de Nîmes en 1811, par M. de Saint-Amans fils.

EXTRAIT.

Les découvertes récemment faites de deux canaux souterrains, au sol primitif des arènes de Nîmes, sont la preuve irrécusable que cet édifice avait été employé aux naumachies, et nous ont engagés à donner une seconde dissertation (1) du mot La

(1) Dans sa première dissertation, l'auteur cherche à prou

cavo, que nous avions d'abord fait dériver de Lycos. Cette origine nous présentait le plus de probabilité, et était fondée sur des exemples, sur les usages et les coutumes des Romains, qui donnaient souvent à leurs dieux des surnoms pris des symboles ou figures d'animaux qui les accompagnaient dans leurs statues, ou leur étaient consacrés, tels que Apollon Pythien, Sauroctone (qui tue un lézard), Lycoctone (qui tue les loups), etc., etc.

Avant d'entamer une seconde discussion sur ce mot, nous ferons donc observer, 1o. que les surnoms donnés aux diverses divinités des Grecs ou des Romains sont dérivés ou de leurs attributs, ou du nom des lieux où elles étaient adorées, ou des bienfaits et faveurs qu'elles ont accordés aux peuples et aux villes, ou des costumes sous lesquels on les a représentées, ou enfin des symboles ou figures d'animaux qui les accompagnent, ou qu'on leur a

consacrés.

2°. Que le mot de Lacavo est évidemment un surnom donné à Mars, puisqu'il est placé dans la première partie de l'inscription, qui est la dédicace,

ver que le mot lacavus, qui fait la difficulté de l'inscription, est le même que λuxatos (lycaios), dérivé de xuxos, loup. Il propose aussi, mais comme moins probable, 1°. lacumore, mot étrusque qui, selon Servius, signifie roi; 2°. lucar, mot par lequel on désignait à Rome le salaire de ceux qui représentaient les jeux et les spectacles ; 3°. λeuxos, blanc, par allusion au mot Galli; 4°. enfin, lars, qui, dans la langue étrusque, signifierait chef ou conducteur. (Note des éditeurs.).

et qu'ainsi il faut en chercher l'explication dans l'une des cinq sources que nous venons d'indiquer.

3o. Enfin que cette expression doit tirer son origine d'un mot simple, grec ou latin, qui soit applicable au pays, et plus particulièrement au lieu où ce monument a été découvert.

La suite des fouilles qui nous ont fait connaître l'existence de deux canaux considérables formant une croix grecque, outre l'euripe ou fossé qui régnait au pourtour des murs intérieurs de cet édifice, fut pour nous un coup de lumière. Nous vîmes alors que ce n'était plus dans le mot Lycos que nous devions chercher la racine de Lacavo, mais dans Lakkos qui signifie un lac, un canal, un fossé un bassin, un réservoir d'eau, un puits; ou plutôt dans le mot latin Lacus qui conserve la même signification.

,

Le surnom Lacavo, donné à Mars, tirant son origine de Lacus, qui signifie le lac ou le souterrain qu'on avait pratiqué dans l'amphithéâtre, et qui faisait partie de sa construction, doit s'expliquer de cette manière :

Consacré à Mars Auguste Lacavéen ou naumachique, par les habitans d'Adgence (1) qui en ont fait les frais en commun.

Ou plus laconiquement par ces mots :

Consacré à Mars Auguste de l'amphithéâtre, etc.

(1) II paraît que le pays d'Adgence était situé entre Nimes et Beaucaire; dans la suite il porta le nom d'Argence, que nous trouvons dans les vieilles chartes. Il commençait au-des

« السابقةمتابعة »