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leur servent d'ornement, mais qui sont faites assez grossièrement pour qu'on les suppose produites par l'impression répétée du pouce lorsque la terre était molle; enfin, le travail entier de ces vases doit, ce me semble, faire penser qu'ils ont été fabriqués, antérieurement à la conquête des Gaules, par César; et en effet, presque tous les vases qui viennent du camp de César et de Bratuspantium annoncent un art plus perfectionné. Dans tous les souterrains dont je viens de parler, la craie a été taillée avec un outil qui a laissé l'empreinte de moulures parallèles trèsrégulières, semblables à celles que produirait l'outil de menuiserie qui sert à pousser des moulures, mais cependant sans la même profondeur que celles-ci, qui ne sont pas non plus placées les unes auprès des autres, comme cela aurait pu être, si le silex n'avait pas interrompu l'action de l'outil. J'ai cru la description de ces souterrains fort importante pour la connaissance de cet ancien peuple qui a habité les Gaules, et tant d'autres pays où la langue existe encore. Aussi j'y ai-je apporté la plus scrupuleuse exactitude à constater l'état où ils se trouvaient. J'ai fait plus : j'ai engagé le propriétaire à les conserver, et il m'a paru décidé à ne toucher que cette chambre que j'ai décrite la première et par où je suis descendu. Ainsi, les savans pourront vérifier par euxmêmes l'exactitude de ma description. Je n'entrerai pas dans de longs commentaires sur l'usage de ces souterrains, et je me bornerai à faire les remarqnes suivantes :

1o. Ces souterrains ont été fréquentés. Les murs, polis dans toutes leurs parties saillantes, l'indiquent d'une manière certaine. 2o. Ces souterrains n'étaient point consacrés à des usages domestiques, car il est difficile d'en imaginer aucuns pour lesquels on eût scellé des vases, de manière que leur orifice ouvert n'eût été susceptible, par sa position, de contenir aucun liquide. Il serait encore plus difficile, en supposant que telle fut leur destination, d'expliquer pourquoi chacun des deux massifs de maçonnerie, d'environ huit cents pieds cubes, construits dans les deux galeries, eussent servi seulement à placer deux vases de moins d'un pied cube chacun. D'après ces observations, et d'après le peu de perfection de l'art qu'on remarque dans la fabrique des vases et dans la construction des souterrains, j'ose conjecturer qu'ils étaient consacrés au culte druidique; que la dernière galerie, où l'on parvient si incommodément par un trou de quinze pouces de diamètre, était celle où les vieux prêtres initiaient les jeunes aux mystères de la religion de nos ancêtres; que les bancs de la dernière galerie étaient destinés aux prêtres rassemblés; qu'enfin les vases étaient probablement employés dans une des cérémonies usitées lors de 'initiation.

MÉMOIRE

Sur quelques médailles, par M. de LAMARTINE aîné, correspondant de la Société royale des sciences, etc., à Mâcon.

DANS une des précédentes séances de la société, j'ai cherché à ranimer l'intérêt en faveur des précieux restes de l'antiquité, que le hasard présente encore de temps en temps à nos yeux. Je ne sais si j'ai fait beaucoup de conversions; mais enfin j'ai la mienne, et c'est un avantage que n'obtiennent pas tous les missionnaires.

En vertu de mon nouveau zèle, je me crois indispensablement tenu à faire part à mes savans, mais indulgens collègues, de tout ce que j'appelle mes découvertes en archéologie; et, comme je crains que les occasions ne soient pas fréquentes, je profite de celles même qui ne sont pas d'un intérêt bien académique.

Il ne sagit dans ce moment que de quelques médailles assez curieuses, que j'ai l'honneur de mettre sous les yeux de l'assemblée.

La première, que je tiens de la munificence de M. Dumalle, notre collègue, est une médaille d'argent, de la grandeur à peu près des quinaires; le côté de la face représente une tête ailée, avec cette légende: ATEVLA. Le revers porte la figure d'un cheval, dont la crinière et la queue paraissent tressées; au-dessous

de l'animal, est une étoile formée de triangles entrelacés; l'inscription est VLATOS. On voit dans l'exergue un croissant dont les pointes sont dans le sens horizontal.

La ressemblance imparfaite du mot ateula avec le mot attila a fait tomber dans l'erreur quelques curieux, et leur a persuadé que cette médaille était celle de ce fléau qui ravagea l'Europe, vers le milieu du cinquième siècle, et qu'elle portait l'effigie d'Attila, roi des Huns; mais la seule inspection de la médaille suffit pour détromper; d'abord la figure ne porte aucun ornement royal, elle est imberbe, et plutôt d'une femme que d'un homme, et d'un guerrier : d'ailleurs, elle ne s'accorde point avec les traits que l'histoire nous a conservés, de la figure d'Attila qui avait les yeux très-petits et le nez très-court.

Les ailes qui sont ajoutées à la tête montrent assez que l'effigie ne peut être que celle d'un personnage symbolique et mythologique; très - vraisemblablement, c'est une tête de la victoire; quant au mot de l'inscription, il appartient à quelques anciens chefs gaulois, mais on ne saurait dire précisément de quelle nation des Gaules; ce même nom d'Ateula se voit dans une inscription trouvée près de Nancy, au rapport de Reinesius cité par M. Millin on y lit Ateula Soli F.

Le style du dessin annonce également que la médaille est gauloise.

Le revers porte un cheval, emblème de la guerre', animal consacré aux dieux des combats, et que les

Gaulois offraient en sacrifice à leurs dieux,'contre l'u sage des autres peuples, qui, en général, prohibaient ces sortes de victimes. VLATOS peut être un mot de consécration, et le croissant ainsi que l'étoile sont évidemment des signes astronomiques qui tenaient à la théogonie de ces peuples barbares qui la tenaient en partie des Celtes.

L'époque à laquelle cette médaille a été frappée ne peut guère se rapporter plus haut qu'à la fin du troisième siècle de notre ère : on voit que les arts de Rome avaient déjà pénétré dans les Gaules; l'art monétaire y était connu : quoique cette médaille ne soit pas, à beaucoup près, d'un bon dessin ni d'une gravure soignée, elle est d'un relief remarquable, ce qui suppose la connaissance des procédés des monétaires pour frapper les médailles. Les caractères romains qui sont employés dans les légendes démontrent bien que la Gaule était alors, depuis long-temps, soumise aux Romains; car il faut un intervalle considérable de temps pour que les peuples vaincus adoptent ainsi les usages, les arts, et l'écriture du peuple vainqueur; il n'y a aucune apparence qu'on ait frappé des médailles gauloises depuis l'irruption des Francs et l'établissement de la monarchie française. On peut donc croire avec vraisemblance, d'après ces données, que la médaille dont il est question a été frappée dans le troisième siècle, en mémoire des avantages militaires remportés par Atheula, chef ou prince d'une partie des Gaules feudataires des Romains, et qu'elle est votive ou mémorative d'un sacrifice d'un

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