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ginal, ou s'il n'a vu que des copies. Dans ce dernier cas, il arrive très-fréquemment que les plus grossières erreurs se transmettent et se propagent à l'infini (1).

Montfaucon (2) se trompe en faisant dire à Brower que, « dans le diocèse de Trèves, auprès de la forêt des Ardennes et du lieu nommé Epternac, on voit sur une roche une inscription fort gâtée, où l'on lit pourtant encore: Deœ Q. Posthumus potens V. S. >> D'abord ce n'est point ainsi que Brower a publié l'inscription; ensuite Brower ne dit pas et ne pouvait pas dire que cette inscription était fort gâtée; mais il ne parle que des figures mutilées du sommet du monument, comme on le verra par ses propres expressions: « Tum infra nemus quod ab inferiore Burgo (vulgo Niderburg) nomen gerit, via quæ ducit in Bollendorffiam arcem, visitur in rupe solidá vario apparatu Dianæ monumentum, sed extritis propemodum lineamentis inscriptione adjunctá. »

Nous ne pouvons rien affirmer avec certitude sur l'opinion de ce monument. Si, d'un côté, l'on considère la forme des lettres écrites en caractères romains très-purs; si l'on réfléchit, en outre, que les

(1) C'est ce que je prouverai clairement dans un opuscule auquel je travaille sur les Antiquités du canton d'Echternach. Je démontrerai que la copie de la célèbre inscription du tombeau de Bollendorff publiée par Wiltheim, Browerus, Bertels, Bertholet, Hontheim, etc., offre de nombreuses

erreurs.

(2) Supplément au livre : l'Antiquité expliquée et représentée en figures, tom. 1, liv. 3, chap. 1x, n°. 2, pag. 1,

Romains ont fait un long séjour dans ce pays, qu'ils ont eu même un camp sur une montagne éloignée d'environ mille pas du monument (1), monument (1), on rapportera celui-ci au temps des Romains. Mais, d'un autre côté, on ajoutera moins de confiance à cette opinion, en se rappelant que, plusieurs siècles après l'expulsion des Romains de ce pays, et même depuis l'introduction du christianisme, on a continué d'y adorer les dieux du paganisme, et de leur ériger des monu. mens. Nous trouvons des preuves incontestables de cette vérité dans l'histoire ancienne et dans celle du

moyen âge. Nous y voyons que le passage du paganisme au christianisme a été si peu tranché qu'on a souvent remarqué un mélange étonnant des deux religions, mélange dont il est facile d'observer les traces jusque dans les temps les plus modernes. Il faudrait, pour en douter, n'avoir pas la plus légère notion de l'histoire ecclésiastique et civile (2).

Ce culte de Diane, dit Montfaucon (3), qui paraît avoir été en usage dans plusieurs endroits des Gaules, y a duré plus long-temps qu'on ne pense ordinairement, même depuis que le christianisme eut été

(1) Je parlerai de ce camp dans ma notice sur les Antiquités d'Echternach.

(2) Consultez sur cette matière : l'Histoire des Allemands, par M. Ign. Schmidt, liv. 5, chap. VI - L'abbé Regino, de vi ecclesiast. disciplinis, lib. 11, no. 44, 45, 51, 52, 53, 95, etc. Jean à Chockier-Surlet, Fax histor., centur. 11, cap. 3.

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(3) Ouvrage cité, tom. 1, liv. 3, chap. ix, no. 3.

répandu partout. Il se trouvait des chrétiens qui mêlaient Diane avec la vraie religion, et qui, faisant profession du christianisme, retenaient encore bien des choses qui regardaient les superstitions payeunes et le culte des faux dieux, et, entre autres, de Diane. On en trouve des exemples jusqu'à la fin du treizième siecle. >>

Je ne veux donc rien assurer de positif sur l'origine et l'ancienneté de ce monument. Je dirai seulement qu'il me paraît un travail des Romains, et dater du premier, du second, ou au plus tard du troisième siècle. Je suis, en général, très-disposé à croire que toutes les antiquités trouvées dans ce pays sont romaines, comme je tâcherai de le faire voir dans une autre occasion.

Lettre sur des monumens antiques, nommés dans le pays de Munster Hunen-Steine, par J. REGNOUL, officier des postes à Lingen, 1812.

DANS l'ancienne Westphalie, sur la rive droite de l'Ems, à partir des environs de Munster jusqu'à Cloppenbourg, dans une distance de trente à trentesix lieues du sud-ouest au nord-est, on remarque des monumens antiques.

Désirant m'assurer si ces monumens avaient que!que rapport avec des tombeaux celtiques que j'ai examinés, l'année dernière, dans les environs de Nogent-sur-Seine, département de l'Aube, je me suis transporté, le 18 juillet dernier, au village de Backum, près de Lingen, où l'on trouve de ces

monumens, qui m'ont paru absolument semblables, et n'en différer que par le nombre de leurs supports, et par le double rang de pierres dans lequel ils sont renfermés. Ces monumens sont situés sur un monticule peu étendu, à un quart de lieue au sud de Backum; ils occupent la partie supérieure du monticule; on en remarque trois, l'un près de l'autre, et sur une même ligne de l'est à l'ouest; les deux rangs de pierre qui les renferment forment chacun une ellipse alongée.

Ces pierres sont brutes et placées sans ordre, et de la même nature que celles dont sont construits les

monumens.

Description des Hunen-Steine ou pierres des Hunes.

UNE pierre, d'une grosseur prodigieuse, informe et telle que la nature l'a produit, de dix à onze pieds de longueur, sur six à sept de largeur et quatre d'épaisseur, dans sa moindre partie, se trouve posée sur trois autres grosses pierres de la même nature, et également brates, placées à ses deux extrémités; deux sur le devant qui fait face au sud-ouest, une seule à sa partie opposée qui regarde le nord-est. Trois semblables monumens sont placés sur la même ligne, à deux ou trois pas l'un de l'autre, de l'est à l'ouest, et sur un même tertre un peu plus élevé que le sommet du monticule. Ce tertre paraît être l'ouvrage des hommes.

Un double rang de grosses pierres, pareilles aux monumens et à leurs supports, les renferme. Le pre

mier rang est à une distance des monumens de cinq à six pas; le second, un peu plus bas, est à peu près à la même distance du premier, ce qui établit une double enceinte de forme elliptique.

Ces monumens, ainsi que ceux qu'on remarque dans les environs de Nogent-sur-Seine, ne portent aucune inscription: une mousse très-courte et épaisse qui les couvre en annonce la vétusté.

Fouille.

LE 27 juillet, je me transportai de nouveau sur les lieux; ct, en présence de M. Topp, contrôleur ‹ des postes, et du sieur Auvrai, gendarme à la résidence de Lingen, j'ai fait procéder à la fouille d'un de ces monumens par deux habitans de Backum.

par

Parvenu à trois pieds de profondeur, on a découvert des cendres et quelques parcelles d'os calcinés à blanc, ainsi que les fragmens d'un vase, qui probablement venait d'être brisé l'effet de l'instrument dont se servaient les ouvriers, et que j'ai fait ramasser avec soin. J'ai fait continuer la fouille, c'est-à-dire débarrasser les terres, qui ont laissé apercevoir une pierre plate, de forme carrée, que j'ai fait enlever. Cette pierre, de même nature que toutes celles qui constituent les monumens, paraissait avoir été travaillée, et portait un pied carré. Son épaisseur était d'environ quatre à cinq pouces ; la place qu'elle oecupait sous le monument était rapprochée de sa partie de devant. On n'y remarquait aucune inscription. Cette pierre était, il n'y a aucun doute, placée

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