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BACO DE VERULAMIO'

INSTAURATIO MAGNA. PRÆFATIO

De nobis ipsis silemus: de re autem, quæ agitur, petimus: ut homines eam non opinionem, sed opus esse cogitent; ac pro certo habeant, non sectæ nos alicujus, aut placiti, sed utilitatis et amplitudinis humanæ fundamenta moliri. Deinde ut suis commodis æqui in commune consulant et ipsi in partem veniant. Præterea ut bene sperent, neque instaurationem nostram ut quiddam infinitum et ultra mortale fingant, et animo concipiant; quum revera sit infiniti erroris finis et terminus legi

timus.

4. Cette épigraphe ne se trouve que dans la 2. édition.

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A SON EXCELLENCE

Le ministre d'État du Roi (de Prusse),

BARON DE ZEDLITZ

MONSEIGNEUR,

Apporter sa contribution à l'accroissement des sciences, c'est réellement travailler dans l'intérêt de Votre Excellence, car ces deux choses sont étroitement liées non seulement par les éminentes fonctions du protecteur, mais encore par les sympathies auxquelles on peut mieux se fier, — de l'amateur et du connaisseur éclairé. C'est pourquoi j'ai recours au seul moyen qui soit en quelque sorte en mon pouvoir de témoigner à Votre Excellence ma gratitude pour la confiance bienveillante dont Elle m'honore, en m'estimant capable de contribuer en quelque chose à ces vues.

< Celui qui se plaît à la vie spéculative trouve, au milieu de ses désirs modestes, dans l'approbation d'un juge éclairé et capable, un puissant encouragement à des efforts dont l'utilité est grande, bien qu'éloignée et, pour cette raison, entièrement méconnue du vulgaire 1. >

C'est à un tel juge et à sa bienveillante attention que je dédie le présent ouvrage; c'est a sa protection que je confie tous les autres intérêts de ma carrière littéraire et je suis, avec le plus profond respect,

De Votre Excellence

le très humble et très obéissant serviteur

Königsberg, le 29 mars 1781.

IMMANUEL Kant.

1. Cet alinéa fut supprimé dans la seconde édition.

2. Dans la seconde édition cette phrase a été modifiée ainsi : C'est à l'attention bienveillante dont Votre Excellence a bien voulu honorer la première édition de cette œuvre que je dédie aussi cette seconde, ainsi que tous les autres int... Königsberg, le 23 avril 1787.

PRÉFACE

DE LA PREMIÈRE ÉDITION (1781)*

La raison humaine a cette destinée singulière, dans un genre de ses connaissances, d'être accablée de questions qu'elle ne saurait éviter, car elles lui sont imposées par sa nature même, mais auxquelles elle ne peut répondre, parce qu'elles dépassent totalement le pouvoir de la raison. humaine.

Ce n'est pas sa faute si elle tombe dans cet embarras. Elle part de principes dont l'usage est inévitable dans le cours de l'expérience et en même temps suffisamment garanti par cette expérience. Aidée par eux, elle monte toujours plus haut (comme du reste le comporte sa nature), vers des conditions plus éloignées. Mais, s'apercevant que, de cette manière, son œuvre doit toujours rester inachevée, puisque les questions n'ont jamais de fin, elle se voit dans la nécessité d'avoir recours (ihre Zuflucht zu nehmen) à des principes qui dépassent tout usage possible dans l'expérience et paraissent néanmoins si dignes de confiance qu'ils sont même d'accord avec le sens commun. De ce fait, elle se précipite dans une telle obscurité et dans de telles contradictions qu'elle peut en conclure qu'elle doit quelque part s'être appuyée sur des erreurs cachées, sans toutefois pouvoir les découvrir, parce que les principes dont elle se sert, dépassant les limites de toute expérience, ne reconnaissent plus aucune pierre de touche de l'expérience. Le terrain (Kampfplatz) où se livrent ces combats sans fin se nomme la Métaphysique.

Il fut un temps où cette dernière était appelée la reine de toutes les sciences, et, si on prend l'intention pour le fait, elle méritait parfaitement ce titre d'honneur, à cause de

1. Omise dans la seconde (1787).

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