Œuvres de J. J. Rousseau: avec des notes historiques, ÇáãÌáÏ 3

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Lefèvre, 1819
 

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ÇáÕÝÍÉ 301 - Quand le soir approchait, je descendais des cimes de l'île, et j'allais volontiers m'asseoir au bord du lac, sur la grève, dans quelque asile caché ; là, le bruit des vagues et l'agitation de l'eau, fixant mes sens et chassant de mon âme toute autre agitation, la plongeaient dans une rêverie délicieuse, où la nuit me surprenait souvent sans que je m'en fusse aperçu.þ
ÇáÕÝÍÉ 332 - Je ne médite, je ne rêve jamais plus délicieusement que quand je m'oublie moi-même. Je sens des extases, des ravissements inexprimables à me fondre pour ainsi dire dans le système des êtres, à m'identifier avec la nature entière.þ
ÇáÕÝÍÉ 205 - L'or des genêts et la pourpre des bruyères frappaient mes yeux d'un luxe qui touchait mon cœur; la majesté des arbres qui me couvraient de leur ombre, la délicatesse des arbustes qui...þ
ÇáÕÝÍÉ 299 - ... aller et dériver lentement au gré de l'eau, quelquefois pendant plusieurs heures, plongé dans mille rêveries confuses mais délicieuses, et qui sans avoir aucun objet bien déterminé ni constant ne laissaient pas d'être à mon gré cent fois préférables à tout ce que j'avais trouvé de plus doux dans ce qu'on appelle les plaisirs de la vie.þ
ÇáÕÝÍÉ 303 - ... choses extérieures passent et changent nécessairement comme elles. Toujours en avant ou en arrière de nous , elles rappellent le passé, qui n'est plus, ou préviennent l'avenir, qui souvent ne doit point être : il n'ya rien là de solide à quoi le cœur se puisse attacher. Aussi...þ
ÇáÕÝÍÉ 221 - Me voici donc seul sur la terre, n'ayant plus de frère, de prochain, d'ami, de société que moimême. Le plus sociable et le plus aimant des, humains en a été proscrit par un accord unanime.þ
ÇáÕÝÍÉ 268 - Dans le petit nombre de livres que je lis quelquefois encore, Plutarque est celui qui m'attache et me profite le plus. Ce fut la première lecture de mon enfance, ce sera la dernière de ma vieillesse; c'est presque le seul auteur que je n'ai jamais lu sans en tirer quelque fruit.þ
ÇáÕÝÍÉ 198 - Tout ce que j'ai pu retenir de ces foules de grandes vérités, qui, dans un quart d'heure, m'illuminèrent sous cet arbre...þ
ÇáÕÝÍÉ 203 - Ce ne sont point les plaisirs de ma jeunesse; ils furent trop rares , trop mêlés d'amertume , et sont déjà trop loin de moi. Ce sont ceux de ma retraite , ce sont mes promenades solitaires , ce sont ces jours rapides , mais délicieux, que j'ai passés tout entiers avec moi seul, avec ma bonne et simple gouvernante, avec mon chien bien-aimé, ma vieille chatte , avec les oiseaux de la campagne et les biches de la forêt, avec la Nature entière et son inconcevable Auteur.þ
ÇáÕÝÍÉ 207 - ... j'aurais voulu m'élancer dans l'infini. Je crois que, si j'eusse dévoilé tous les mystères de la nature, je me serais senti dans une situation moins délicieuse que cette étourdissante extase, à laquelle mon esprit se livrait sans retenue, et qui, dans l'agitation de mes transports, me faisait écrier quelquefois : O grand Être ! ô grand Être ! sans pouvoir dire ni penser rien de plus.þ

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