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POUR L'INTELLIGENCE

DES AUTEURS CLASSIQUES,

GRECS ET LATINS,

TANT SACRÉS QUE PROFANES,

CONTENANT

LA GÉOGRAPHIE, L'HISTOIRE, LA FABLE

ET LES ANTIQUITÉS.

S

S, lettre de l'alphabet, nommée leil, sermon, supérieur; tantôt

communément esse, mais, d'après un système plus raisonnable, appelée se.

C'est le sigma de la langue grecque. Dans la plupart des mots que nous avons empruntés des langues mortes, et qui commencent par la lettres suivie d'une autre consonne, nous avons mis e devant s; de spiritus, nous avons fait esprit; de spatium, espace; de spes, espérance. Ce n'est pas une règle générale, puisqu'il n'y a point d'e devant spectacle qui vient de spectaculum; devant scène, qui vient de scena.

On prononce cette lettre tantôt avec un sifflement fort, comme dans ces mots : savant, soTome XXXVII.

avec un sifflement foible, qui la fait ressembler au, comme dans parasite, misanthrope, hésiter, rusé, etc.

On prononce cependant parasol comme si la syllabe sol étoit détachée de para.

La lettre S toute seule, dans les livres classiques ou dans les monumens, a différentes significations, dont le choix dépend du sens que présente l'objet dont il est question, ou le reste de la phrase. Elle veut dire sacellum, chapelle, trésor public; sacrum, sacré, consacré, sepulchrum, sé. pulcre; sanctus, saint; sic, ainsi; silentium, silence; stipendium, solde de guerre; sub, sous.

A

S. A. Ces deux abréviations signifient littéralement sous la hache; mais elles ne présentent aucun sens par rapport aux tombeaux anciens sur lesquels on les trouve gravées. On a beaucoup écrit concernant ce point d'antiquité.

M. Sabbathier auroit pu observer que souvent plus on veut éclaircir un point obscur de l'antiquité, plus on l'obscurcit encore. Eh! pourquoi ne pas supposer que les anciens ont voulu représenter sur les tombeaux la mort sous le symbole de la hache qui, s'il est permis de parler ainsi, coupe les hommes comme les arbres? Après les deux mots sub asciâ, n'auroient-ils pas sousentendu cecidit, il est tombé sous les coups de la hache, ou de la mort?

SAC. sacerdos, prêtre; sacrificium, sacrifice; sacrum, cons sacré. SAL. salus, salut, conservation; la déesse Salus. SC. sic, ainsi; sicut, comme; senatus-consultum, sénatus-consulte. SCI. Scipio, Scipion, S. D. sacrum Diis, consacré aux Dieux; ou supradictus, susdit, marqué ci-dessus. SEMP. Sempronius; SEPT. Septimus ; S. EQ. Q. OD. ET P. R. senatus equesterque ordo et populus romanus, le sénat, l'ordre des chevaliers et le peuple romain. SER. Servius, Servilius, Sergius; S. E. T. L. sit ei terra levis, mots que les anciens prononçoient en rendant les derniers honneurs, pour dire, qu'il repose en paix. SEV. Severus, Sévère; S. G. sacrilegium,

sacrilége. S. L. sacer lucus, bois sacré; ou sacer ludus, jeu, spectacle sacré; ou sine lingua, muet. S. L. T. scilicet, savoir. S. M. sacrum manibus, consacré aux mânes; ou sine manibus, sans mains; ou sine malo, sans mal. S. N. senatus, sénat; ou sententia, avis; ou sine, sans. S. P. Spurius, nom propre; ou sine pecuniâ, sans argent; ou sine patre, sans père; ou sine pedibus, sans pieds. S. P. D. salutem plurimum dico ou dic't, je souhaite ou il souhaite une parfaite santé. S P.Q. R. le sénat et le peuple romain. SS. sanctissimus, très-saint. S. T. A. sine ou sub tutoris auctoritate, sans ou sous l'autorité du tuteur, sans ou ȧvec l'agrément du tuteur. SYL. ou SL. Sylla, nom propre.

La lettre S seule, ou doublée et coupée en deux parties égales par une ligne horizontale, est une note qui désigne des sesterces ou différentes parties de l'as.

S, comme note numérale, signifie sept. Chez les Grecs, cette lettre, avec un accent aigu, vaut deux cents, et deux cent mille quand l'accent est au-dessus.

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SABA. Plusieurs Arabes ont porté ce nom; l'un fut l'aîné des fils de Chus, deux autres naquirent de Jectan, et habitèrent, l'un l'Arabie heureuse, et l'autre l'Arabie déserte.

par

SABA [ la reine de ], célèbre la visite qu'elle fit au roi Salomon. Le nom vague de reine du Midi, que lui donne l'Evangile, a fait naître pour les savans un problème dont ils n'ont pu trouver la solution. Les uns ont cru que cette princesse avoit son trône dans l'Arabie, les autres en Ethiopie.

Josephe prétend que Saba étoit l'ancien nom de l'île ou de la ville de Meroë, avant que Cambyse lui eût donné celui de sa sœur, et que c'est de là que vient la reine dont nous parlons. Mais les Ethiopiens soutiennent encore aujourd'hui que cette princesse étoit de leur

pays, et que ses descendans y ont régné long-temps. SABADIUS, un des dieux des Thraces.

SABAISME, nom de la pre mière idolâtrie, qui consistoit à adorer les étoiles et les autres corps célestes.

Il existe encore dans l'Orient une religion de ce nom, qui paroît être un composé du judaïsme, du christianisme et du mahométisme.

SABAMA, ville de Palestine, dans la tribu de Ruben. Isaïe parle des vignes de Sabama, qui furent coupées par les ennemis des Moabites. Ces derniers avoient pris cette ville et les autres pays de Ruben, depuis que

cette tribu avoit été menée en captivité par Téglathphalasar. SABAN, même ville que la précédente, du moins suivant les Septante.

SABARIA, ville et colonie romaine dans la Pannonie. Une médaille rapportée par Goltzius et par le P. Hardouin, la nomme Col. Sabaria Claudiana Augusta. Il existe aussi une pierre avec cette inscription insérée au Recueil de Gruter:

L. Val. L. Fil. Cl. Censorinus D. C. C. S.

Les quatre lettres de la seconde ligne, signifient decurio Coloniæ Ciaudiana Sabariæ.

On croit que l'ancienne Sabarie est maintenant Sarwar, place forte de Hongrie, au confluent de la rivière de Guntz et du Rab, au comté de Sarwar.

Quelques auteurs prétendent qu'Ovide, ayant obtenu la permission de revenir de son exil, mourut en chemin à Sabarie. Gaspar Bruschius dit qu'en 1508, on trouva dans cette ville une voûte, avec l'inscription suivante, qui désignoit le tombeau de ce poëte:

Fatum necessitatis lex.

Hic situs est vates, quem divi

Cæsaris ira

Augusti patria cedere jussit

humo.

Sæpe, miser, voluit patriis occumbere terris ;

Sed frustrà; hunc illi futa dedere locum. Ces vers, dont la foiblesse de

cèle le temps gothique où ils furent composés, ont au moins le mérite de faire connoître l'endroit où le misérable Ovide fut enseveli.

Lazius croit que Sabarie est présentement Stain am Anger, bourgade située sur la rivière de Guntz, qu'il appelle Sabaria, ou Sabarius Fluvius.

SABARIM, lieu de la Pales tine, situé aux environs de Haï et de Bethel.

Il y avoit aussi une ville de ce nom, qui servoit de limite à la Terre promise, du côté du septentrion.

SABASIA, fêtes nocturnes qu'on célébroit en l'honneur de Bacchus ou de Jupiter Sabasius. Voyez Sabasius.

Jupiter métamorphosé en dragon, dit saint Clément d'Alexandrie, eut affaire avec Proserpine sa fille; de là vint que, dans les mystères nommés Sabasiens, on faisoit entrer un serpent qui se glissoit sur le sein de ceux qu'on initioit..

SABASIUS, ou SABAZIUS, surnom donné à Bacchus et à Jupiter.

Ce nom fut également donné à l'un des fils de Jupiter ou de Bacchus.

Orphée, dans un hymne en l'honneur de Sabasius, ou Sabazius, fils de Jupiter, dit que ce fut le même Sabasius qui cousit Bacchus dans la cuisse de Jupiter.

SABATH, nom du onzième mois de l'année chez les Hébreux.

SABATHA et SABATHAGA, troisième et cinquième fils de Chus, qui peuplèrent chacun une partie de l'Arabie.

SABATHAI, l'un des intendans des ouvrages qui se firent à Jérusalem pour la construction du temple, du temps de Zorobabel.

SABATINA, nom d'une tribu romaine. Voyez Tribu.

SABATINI, les Sabatins, peuple d'Italie, dans la Campanie. Tite-Live met ce peuple au nombre de ceux que le sénat déclara libres, l'an 210 avant l'ère chrétienne.

SABAZIENNES [lois], Sabazia instituta, lois dont on attribue l'établissement à Bacchus, fils de Caprius. Ce Bacchus fut sans doute celui qui portoit le surnom de Sabazius.

SABBA, prince indien, le même que Sambus. F oyez Sam

bus.

SABBA, nom d'une devineresse mise au nombre des Sybilles. Quelques historiens pensent que c'étoit la Sybille de Cumes.

SABBAT, Sabbathum, nom du dernier jour de la semaine, chez les Hébreux; ce mot signifie

repos,

SABBATIQUE [le fleuve ], Sabbaticus fluvius, fleuve dont Josephe parle à l'occasion de Tite: « Ce prince, dit-il, reu~ >> contra dans son chemin une >> rivière qui mérite d'être remar» quée; elle passe entre les villes » d'Arcé et de Raphanée, qui » sont du royaume d'Agrippa,

» et elle a quelque chose de mer
>> veilleux; car, après avoir
» coulé durant six jours, en
» grande abondance et rapide-
»ment, elle se sèche tout d'un
>> coup
et recommence le leu-
>> demain à couler durant six
>> autres jours comme aupara-
>> vant, et à se sécher le septième,
> sans jamais changer cet ordre:
>> ce qui lui a fait donner le nom
» de Sabbatique, parce qu'il
» semble qu'elle fête le septième
» jour, comme les Juifs fêtent
>> celui du sabbat. »

SABÉ, ville d'Arabie selon Ptolemée. Ce géographe connoît i deux villes de ce nom, l'une Sabé simplement, et l'autre Sabe Regia; mais cette dernière est nommée Save dans le grec. La différence que Ptolemée établit entre ces deux villes, est assez considérable pour qu'on ne doive pas les confondre.

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SABEE, ville de Palestine dans la quinzième tribu de Si

méon.

SABÉE, Sabæa, contrée de l'Arabie qu'habitoient les Sabéens. Suivant Claudien, les femmes y portoient le sceptre :

Medis, levibusque Sabais imperat hic sexus.

SABÉENS, peuple d'Arabie, descendant de Saba, fils de Chus. On met aussi des Sabéens en Afrique, dans l'île de Méroé.

SABELLI, terme employé par Horace, par Virgile, et par quelques autres anciens. Les commentateurs ne s'accordent pas sur le sens de ce mot; selon

quelques-uns, c'est un diminutif de Sabini, et signifie le même peuple; ce qui est vrai, dit naïvement M. Sabbathier.

SABINE [ la Légion], Sabina legio, légion dont il est parlé dans Tite-Live..

SABINS, Sabini, peuple d'Italie, célèbre par la guerre qu'il

eut à soutenir contre Rome naissante, au sujet de l'enlèvement de ses filles, par le combat des Horaces et des Curiaces, et par la paix qu'il fit avec son ennemie.

Strabon place les Sabins entre les Ombriens et les Latins; et il ajoute que leur pays s'étendoit jusqu'aux montagnes, mais qu'il s'avançoit beaucoup plus vers la partie de l'Apennin, voisine des Marses; il dit en outre que ce pays est étroit, mais fort long; il lui donne mille stades de longueur, depuis le Tibre et Nomente jusqu'aux Vestins. Ils n'avoient qu'un petit nombre de villes, et ces villes mêmes avoient été ruinées par des guerres continuelles ; c'étoient Amiterna, Reate, Interocrea, Forules, Curio, Trebula, Eretum, quelques autres qu'on devoit plutôt prendre pour des villages.

et

SABINUS AGER, le territoire des Sabins.

SABIS, nom d'une des divinités auxquelles les Arabes rendoient leurs hommages; ils lui payoient la dime.

SABIS, fleuve de la Gaule Belgique, qui avoit sa source sur les frontières des Véromanduens et des Nerviens; c'est aujourd'hui la Sambre.

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