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Qu

INDIG N E.

UI ne mérite pas une chose. C'est la honte de l'église d'être gouvernée par des hommes indignes du rang où ils sont élevés.

Il se dit aussi des actions; il y a des hommes vains qui croient qu'il est indigne d'eux de parler honnêtement à leurs domestiques.

Il est indigne de la grace qu'il me demande; il s'est rendu indigne de mon amitié ; il a fait une action indigne d'un galant homme.

Ce qui n'est pas indigne d'un père qui a une femme et des enfans; d'un amant qui est sensible à la misère de celle qu'il aime; d'un ami qui parle pour son ami, seroit quelquefois indigne d'un homme libre.

(ANONYME.)

L'HOMME HOMME qui sait penser, parler et prévoir les suites de ses paroles, n'est pas indiscret. Par un excès de confiance, on ouvre son cœur à des indifférens; on répand son ame devant eux : c'est une foiblesse à laquelle on est entraîné par l'inexpérience et par la peine. La peine cherche à se soulager; l'inexpérience nous dérobe le danger de notre franchise. Les malheureux et les enfans sont presque tous indiscrets. L'indiscrétion peut devenir un crime. Un geste, un regard, un mot, le silence même, est indiscret. Fuyez les indiscrets: Vetato qui cæteris sacra, etc. La vanité rend indiscret; mais l'indiscrétion n'est pas seulement relative à la confiance, elle s'étend. à d'autres objets. On dit d'un zèle qu'il est indiscret; d'une action, qu'elle est indiscrète. Cette indiscrétion a lieu dans toutes les circonstances où nous manquons par étourderie ou par faux jugement. Une femme tendre compte sur la discrétion de l'homme qu'elle favorise; c'est une condition tacite qu'il ne faut jamais oublier, pas même avec son ami. Pourquoi lui confieriez-vous un secret qui n'appartient point à vous seul? Il y a beaucoup d'amans indiscrets, parce qu'il y a peu d'hommes honnêtes. Après l'indiscrétion des amans heureux, la plus commune est celle des bienfaiteurs. Il n'y en a guère qui sentent combien il est doux de savoir seul l'action généreuse qu'on a faite. Que celui même que vous avez secouru l'ignore, s'il se peut. Pourquoi appeler en confidence un tiers entre le ciel et vous ? J'aime à me persuader, pour l'honneur du genre humain, qu'il y a eu des ames généreuses qui ont gardé en elles-mêmes des actions héroïques pendant toute la vie, et qui sont descendues sous la tombe avec leur secret.

(M. DIDEROT.)

INDOCILE.

Il se dit de l'animal qui se refuse à l'instruction, ou qui plus généralement suit la liberté que la nature lui a donnée, et répugne à s'en départir.

Les peuples sauvages sont d'un naturel indocile. Si nous ne brisions de très-bonne heure la volonté des enfans, nous les trouverions tous indociles, lorsqu'il s'agiroit de les appliquer à quelqu'occupation. L'indocilité naît ou de l'opiniâtreté, ou de l'orgueil, ou de la sotise; c'est ou un vice de l'esprit qui n'aperçoit pas l'avantage de l'instruction, ou une brutalité de caractère qui la rejette; elle peut être aussi la suite de la stupidité. La sotise des maîtres fait souvent l'indocilité des enfans. J'ai de la peine à concevoir qu'une jeune fille qui peut se soumettre à des exercices très-frivoles et très-pénibles; qu'un jeune homme qui peut se livrer à des occupations très difficiles et très - superflues, n'eussent pas tourné leur patience et leurs talens à de meilleurs choses si on avoit su les leur faire aimer.

(ANONYME.)

INDOLENCE.

C'EST une privation de sensibilité morale; l'homme

indolent n'est touché ni de la gloire, ni de la réputation, ni de la fortune, ni des nœuds du sang, ni de l'amitié, ni de l'amour, ni des arts, ni du spectacle de la nature; il jouit de son repos qu'il aime; et c'est ce qui le distingue de l'indifférent, qui peut avoir de l'inquiétude, de l'ennui; c'est à ce calme destructeur des talens, des plaisirs et des vertus, que nous amènent ces prétendus sages qui attaquent sans cesse les passions. Cet état d'indolence est assez l'état naturel de l'homme sauvage, et peut-être celui d'un esprit étendu qui a tout vu et tout comparé.

(ANONYME.)

C'EST une disposition à supporter les défauts des hommes, à pardonner leurs fautes; c'est le caractère de la vertu éclairée. Dans la jeunesse, dans les premiers momens de l'enthousiasme pour l'ordre et le beau moral, on jette un regard dédaigneux sur les hommes qui semblent fermer les yeux à la vérité, et s'écartent quelquefois des routes de l'honnête; mais les connoissances augmentent avec l'âge : l'esprit plus étendu voit un ordre plus général; il voit, dans la nature des êtres, leur excellence et la nécessité de leurs fautes. Alors on aspire à réformer ses semblables comme soi-même, avec la douce chaleur d'un intérêt tendre qui corrige ou console, soutient et pardonne.

L'envie, plus contrariée par le mérite qu'offensée des défauts, voit le mal à côté du bien, et le censure dans l'homme qu'on estime.

L'orgueil, pour avoir le droit de condamner tous les hommes, les juge d'après les idées d'une perfection à laquelle aucun ne peut atteindre.

La vertu, toujours juste, plaint le méchant qui se dévore lui-même, et jusque dans ses sévérités on la trouve consolante.

L'indulgence, cette vertu si rare chez les hommes, est représentée dans une médaille de l'empereur Gordien, par une femme assise entre deux animaux indomptés, sans doute pour marquer que la douceur et l'indulgence peuvent adoucir les esprits les plus farouches.

(ANONYME.)

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