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le commandent, et qui récompensent eux-mêmes les bienfaits. C'est pourquoi Virgilè place les ames bienfaisantes dans les champs élysées.

On sait le mot de ce bon religieux, rapporté par Philippe de Commines, au sujet de Jean Galéas, duc de Milan : « Nous nommons saints tous ceux qui nous » font du bien ». Je tiens pour Dieu tout ce qui me nourrit, disoit un ancien proverbe grec.

(M. de JAU COURT.)

ON

INITIA L.

N appelle lettre initiale la première lettre de chaque mot, comme on appelle finale la dernière. L'exactitude de l'orthographe exige que quelques lettres initiales soient majuscules: ce sont,

1o Dans la poésie, la lettre initiale de chaque vers, grand ou petit, soit qu'il commence un sens, soit qu'il ne fasse que partie d'un sens commencé.

Renonçons au stérile appui

Des grands qu'on implore aujourd'hui ;
Ne fondons point sur eux une espérance folle:
Leur pompe, indigne de nos vœux,

N'est qu'un simulacre frivole,

Et les solides biens ne dépendent pas d'eux.

ROUSSEAU.

2o La lettre initiale de toute phrase qui commence après un point ou un alinéa.

de

3o Les lettres initiales du nom de Dieu et des noms propres d'hommes, d'animaux, de villes, de provinces, de royaumes ou empires, de fleuves ou rivières, sciences, d'arts, etc., comme Cicéron, Eléphant, Paris, Bourgogne, France, Allemagne, Rhône, Loire, Loire, Géométrie, Peinture, etc.

4° Les lettres initiales des noms appellatifs qui se déterminent par l'idée d'une dignité, soit ecclésiastique, soit civile, lorsque ces noms sont employés, au lieu des noms propres, pour désigner les individus qui sont revêtus de ces dignités : ainsi on écrit avec une majuscule: le Roi reçut alors les preuves les plus éclatantes de l'amour de ses peuples, parce qu'il est question d'un individu ; mais on écrit avec une minuscule: un roi doit faire son capital de mériter l'affection de ses sujets, parce que le nom roi demeure sans application individuelle. Il en est de même de tout autre nom appellatif.

5o Les lettres initiales des noms des tribunaux, des juridictions, des compagnies et corps, comme le Parle

ment, le Bailliage, la Connétablie, l'Université, l'Académie, l'Eglise, etc., lorsque ces noms sont pris dans un sens individuel.

6 On met quelquefois une lettre majuscule à la tête de certains mots susceptibles de divers sens dans l'usage ordinaire; alors la majuscule initiale indique le sens le plus considérable : par exemple, les Grands ( les premiers de la nation), pour distinguer ce mot de l'adjectif grand; les devoirs de votre état, les lois de l'Etat, etc.

Eviter de faire majuscules les lettres initiales dans tous ou dans plusieurs de ces cas, c'est une entreprise qui a droit de révolter la raison autant qu'elle choque les yeux. Outre que cette pratique est contraire à l'usage général de la nation, elle tend à nous priver de l'avantage réel qu'on a trouvé jusqu'à présent à se conformer là-dessus aux règles qu'on vient de prescrire, et ne peut être bonne qu'à banuir de notre écriture la netteté de l'expression, qui dépend toujours de la distinction des objets. Conformez-vous à l'usage reçu ; l'usage universel est moins capricieux et plus sage qu'on n'a coutume de le croire; et, à s'en écarter, on risque au moins de choquer le grand nombre.

(MM. DOUCHET et BEAUZÉE.)

VIOLATION des droits d'autrui: il n'importe qu'on les

viole par avarice, par sensualité, par un mouvement de colère, ou par ambition, qui sont autant de sources intarissables des plus grandes injustices; c'est le propre au contraire de la justice de résister à toutes les tentations, par le seul motif de ne point enfreindre les lois de la société humaine.

On conçoit néanmoins qu'il y a plusieurs degrés d'injustice, et l'on peut les évaluer par le plus ou le moins de dommages qu'on cause à autrui : ainsi les actions où il entre le plus d'injustice sont celles qui, troublant l'ordre public, nuisent à un plus grand nombre de personnes.

Hobbes prétend que toute injustice envers les hommes suppose des lois humaines, et ce principe est très-faux; car, quoique les maximes de la droite raison, ou les lois naturelles, soient des lois qui viennent de Dieu seul, elles sont très-suffisantes pour faire connoître à l'homme qu'il n'a le droit de faire que ce que sa raison lui dicte, comme permis de Dieu. Une personne innocente, par exemple, a droit à la conservation de sa vie, à l'intégrité de ses membres, aux alimens nécessaires à sa subsistance, et, sans toutes ces choses, elle ne pourroit contribuer en rien au bien commun: ainsi on lui feroit certainement une criante injustice de lui ôter la vie, оц de lui retrancher quelque membre, parce que toute atteinte portée aux droits d'autrui est une injustice, quelle que soit la loi humaine en vertu de laquelle on a acquis ces droits.

Themistocle déclara en pleine assemblée qu'il avoit conçu un projet important, mais qu'il ne pouvoit le communiquer au peuple, parce que, pour le faire réussir, il avoit besoin d'un profond secret, et il demanda qu'on lui nommât quelqu'un avec qui il pût s'en expliquer. Le choix tomba sur Aristide, et tous les citoyens s'en rapportèrent entièrement à son avis, tant ils comptoient sur sa probité, sur sa prudence. Thémistocle, l'ayant

tiré à part, lui dit qu'il songeoit à brûler la flotte des Grecs qui étoit dans un port voisin, et que par là Athènes deviendroit certainement maîtresse de toute la Grèce. Aristide sans proférer un seul mot, revint à l'assemblée, et déclara simplement que rien ne pouvoit être plus utile que le projet de Thémistocle; mais qu'en même temps rien n'étoit plus injuste. Alors tout le peuple, d'une commune voix, défendit à Thémistocle de rien entreprendre.

(M. de JAU COURT.)

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