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tout le monde avoit profité de son absence pour gloire, quand Poisson prit la parole, et dit:

Ce grand ministre de la paix,
Colbert que la France révère,
Dont le nom ne mourra jamais,

Eh bien, messieurs, c'est mon compère.

élever sa

L'impromptu suivant est de mademoiselle Scudéri, sur que M. le Prince cultivoit:

des fleurs

En voyant ces oeillets qu'un illustre guerrier
Arrose d'une main qui gagne des batailles,
Souviens-toi qu'Apollon élevoit des murailles,
Et ne t'étonne pas que Mars soit jardinier.

Mais entre plusieurs jolis impromptu de nos poètes, qu'on ne peut oublier, je ne dois pas taire celui que M. de Saint-Aulaire fit à l'âge de plus de quatre-vingt-dix ans, chez madame la duchesse du Maine, qui l'appeloit son Apollon. Cette princesse ayant proposé un jeu où l'on devoit dire un secret à quelqu'un de la compagnie, elle s'adressa à M. de Saint-Aulaire et lui demanda le sien; il lui répondit :

La divinité qui s'amuse

A me demander mon secret,

Si j'étois Apollon, ne seroit pas ma muse;
Elle seroit Thétis, et le jour finiroit.

C'est une chose très-singulière, dit M. de Voltaire, que les plus jolis vers qu'on ait de M. de Saint-Aulaire aient été faits lorsqu'il étoit plus que nonagénaire.

A

M. le marquis de la Fare, héritier des graces et des talens d'un grand oncle si cher aux muses, fit sur Voltaire l'impromptu suivant:

Rien ne change sur la terre

Que de forme et de nom :

Les païens nommoient Apollon

Le dieu que nous nommons Voltaire.

Madame la duchesse de Luynes écrivoit un jour au président Hénault, lorsque la feue reine entra chez elle. Cette

princesse qui honoroit le président d'une bienveillance particulière, écrivit au bas du billet: Devinez quelle est la main qui vous souhaite ce petit bonjour.

Le président répondit sur-le-champ à madame la duchesse de Luynes, et ajouta à son billet ces quatre vers d'une tournure aussi spirituelle que mesurée :

Ces mots, tracés par une main divine,
Ne m'ont causé que trouble et qu'embarras;
C'est trop oser, si mon cœur le devine,
C'est être ingrat que ne deviner pas.

(M. de JAU COURT.)

MANQUE

IMPRUDENCE.

ANQUE de précaution, de réflexion, de délibération, de prévoyance, soit dans le discours, soit dans la conduite; car la prudence consiste à régler ses paroles et ses actions.

L'imprudence, apanage ordinaire de l'humanité, est si souvent la cause de nos malheurs, que le cardinal de Richelieu avoit coutume de dire qu'imprudent et malheureux étoient deux termes synonymes. Il est du moins certain que les imprudences souvent répétées sont très à craindre, sur-tout de la part de ceux qui sont employés aux affaires de l'état ; elles ne peuvent avoir que des suites funestes pour le gouvernement, et y produire des maux auxquels il est difficile de remédier.

(M. de JAUCOURT.)

IM PUDENCE.

MANQUE de pudeur pour soi-même et de respect pour

les autres. Je la définis une hardiesse insolente à commettre de gaieté de cœur des actions dont les lois, soit naturelles, soit morales, soit civiles, ordonnent qu'on rougisse; car on n'est point blâmable de n'avoir pas honte d'une chose qu'aucune loi ne défend, mais il est honteux d'être insensible à celles qui sont déshonnêtes en ellesmêmes.

Ce vice a différens degrés et des nuances différentes, selon le caractère des peuples. Il semble que l'impudence d'un Français brave tout, avec des traits qui font rire en même temps que la réflexion porte à en être indigné : l'impudence d'un Italien est affectueuse et grimacière; celle d'un Anglais est fière et chagrine; celle d'un Ecossais est avide; celle d'un Irlandais est flatteuse, légère et grotesque. J'ai connu, dit Adisson dans le Spectateur, un de ces impudens Irlandais, qui, trois mois après avoir quitté le manche de la charrue, prit librement la main d'une demoiselle de la première qualité, qu'un de nos Anglais n'auroit pas osé regarder entre les deux yeux, après avoir étudié quatre années à Oxford et deux au Temple.

Mais, sous quelque aspect que l'impudence se manifeste, c'est toujours un vice qui part d'une mauvaise éducation, et plus encore d'un caractère sans pudeur, en sorte que tout impudent est une espèce que les lois de la bienséance et de l'honnêteté doivent naturellement proscrire de la société.

(ANONYME.)

Les fautes demeurent impunies, ou parce que la loi n'a point décerné de châtiment contre elles, ou parce que le coupable réussit à se soustraire à la loi. Ce qui arrive ou par les précautions qu'il a prises pour n'être point convaincu, ou par les malheureuses prérogatives de son état, de son rang, de son crédit, de sa fortune, de ses protections, de sa naissance, ou par la prévarication du juge; et le juge prévarique lorsqu'il néglige la poursuite du coupable ou par indolence ou par corruption. Quelle que la cause de l'impunité, elle encourage au crime.

soit

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IMPURETÉ.

LE E mot d'impureté est un terme génériqué qui comprend tous les déréglemens dans lesquels l'on peut tomber, relativement à la jonction charnelle des corps, ou aux parties naturelles qui l'opèrent. Ainsi la fornication, l'adultère, l'incéste, les péchés contre nature, les regards lascifs, les attouchemens déshonnêtes sur soi ou sur les autres, les pensées sales, les discours obscènes, sont autant de différentes espèces d'impureté.

Il ne suffit pas d'être marié pour ne point commettre d'actions impures avec la personne que l'hymen semble avoir livrée entièrement à nos desirs. Si la chasteté doit régner dans le lit nuptial, l'impureté peut aussi le souiller; on ne doit point, comme Onan, tromper les fins de la nature. Les plaisirs qu'elle nous offre sont assez grands sans qu'un rafinement de volupté nous fasse chercher à les augmenter: il est même des temps où elle nous les défend par les obstacles qu'elle y apporte et que nous devons respecter. L'ancienne loi ordonnoit la peine de mort contre le mari qui, dans ces momens-là, ne mettoit pas de frein à ses sales desirs, et contre la femme qui se prêtoit à ses honteuses caresses.

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Au reste, nous ne prétendons pas suivre l'impureté dans toutes ses routes, ni entrer dans des détails que la décence ordonne de supprimer. Nous ne discuterons pas jusqu'à quel point peuvent aller les attouchemens voluptueux sans devenir criminels; nous ne chercherons pas les circonstances où ils peuvent être permis ou même nécessaires; nous nous garderons bien de décider, comme l'a fait un honnête jesuite, que le mari a a moin à se plaindre lorsque sa femme s'abandonne à un étranger d'une maniere contraire à la nature, que quand elle commet simplement avec lui un adultère, parce que, dit-il, de la première façon on ne touche pas au vase légitime sur lequel seul l'époux a reçu des droits exclusifs. Il faut laisser toutes ces horreurs ensevelies sous les cendres des Fillutius, des Escobar, et des autres casuistes leurs con

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