La fille, ayant atteint l'âge de la raison, O sexe malheureux et chétif que le nôtre, Ce sexe est plus que l'air et léger et mouvant. Finesse. > La finesse n'est ni une trop bonne ni une trop mauvaise qualité : elle flotte entre le vice et la vertu : il n'y a point de rencontre où elle ne puisse, et peut-être où elle ne doive être suppléée par la prudence. (LA BRUYÈRE, Les Caractères. Chap. VIII. De la Cour.) > La finesse est l'occasion prochaine de la fourberie; de l'une à l'autre le pas est glissant le mensonge seul en fait la différence; si on l'ajoute à la finesse, c'est fourberie. (LA BRUYÈRE, Les Caractères. Chap. VIII. De la Cour.) Flatter. છે Amusez les rois par des songes, Flattez-les, payez-les d'agréables mensonges; (LA FONTAINE, Livre VIII, Fable 14. Les Obsèques de la Les plus prompts moyens de gagner leur faveur C'est de flatter toujours le faible de leur cœur ; (MOLIÈRE, Don Garcie de Navarre. Acte II, Sc. 1.) Je n'ai guère loué d'homme vivant, parce qu'il me semble bien difficile de ne pas flatter ceux qui vivent. On n'est à l'aise qu'avec les morts, qui ne peuvent plus vous sourire, et qui aussi ne peuvent plus démentir les belles pages de leur vie. (LACORDAIRE, Pensées. De Lui.) Flatterie. La flatterie est une fausse monnaie qui n'a de cours que par notre vanité. (LA ROCHEFOUCAULD, Maximes, 246.) On croit quelquefois haïr la flatterie, mais on ne hait que la manière de flatter. (LA ROCHEFOUCAULD, Maximes, 336.) La flatterie est un commerce honteux qui n'est utile qu'au flatteur. (LA BRUYÈRE, Théophraste. II.) La flatterie n'est autre chose qu'un commerce de mensonge fondé d'un côté sur l'intérêt, et de l'autre sur la vanité. (ROLLIN, Histoire ancienne. Œuvres, t. II, p. 120.) Flatteur. Les princes deviennent si délicats que tout ce qui n'est point flatteur les blesse et les irrite. (FÉNELON, Télémaque. XIV.) Tout flatteur, quel qu'il soit, est toujours un animal, traître et odieux. (BOSSUET, Var. 5o Avertissement, § 31.) Le flatteur ne dit rien et ne fait rien au hasard; mais il rapporte toutes ses paroles et toutes ses actions au dessein qu'il a de plaire à quelqu'un et d'acquérir ses bonnes grâces. (LA BRUYÈRE, Théophraste. II.) Les flatteurs, les fourbes, les calomniateurs ne délient leur langue que pour le mensonge et l'intérêt. (LA BRUYÈRE, Les Caractères. Chap. XII. Des Jugements.) ... Aux flatteurs on doit partout se prendre Des vices où l'on voit les humains se répandre. (MOLIÈRE, Le Misanthrope. Acle II, Sc. 5.) Foi. > La foi n'est pas seulement une vertu, elle est le portique sacré par où passent toutes les vertus. (LACORDAIRE, Pensées. Foi.) > Pour être assuré d'avoir cette foi vive qui opère la véritable conversion du cœur, il faudrait être assuré que le péché ne règne plus en nous. (BOSSUET, Var. I, § 16.) > Il est essentiel à la foi de ne pas voir et de croire ce qu'on ne voit pas. (BOURDALOUE, Pensées, t. I, p. 156.) Je dis que la foi est absolument nécessaire à l'homme dans les voies ténébreuses de cette vie. (MASSILLON, Carêmes. Vérité de la religion.) Le mérite de la foi est de nous faire espérer contre l'espérance même. (Bourdaloue, Carême. Sur la Providence.) Folie. > C'est une chose admirable que tous les grands hommes ont toujours quelque grain de folie mêlé à leur science. (MOLIÈRE, Le Médecin malgré lui. Acle I, Sc. 5.) > Qu'est-ce que la folie ? C'est d'avoir des pensées incohérentes et la conduite de même. (VOLTAIRE, Dictionnaire philosophique. Folie.) >La folie nous suit dans tous les temps de la vie ; si quelqu'un paraît sage, c'est seulement parce que ses folies sont proportionnées à son âge et à sa fortune. (LA ROCHEFOUCAULD, Réflexions morales. No 207.) > Chacun veut en sagesse ériger sa folie, Et, se laissant régler à son esprit tortu, De ses propres défauts se fait une vertu. (BOILEAU, Satire IV. La Folie des Hommes, vers 42-44.) On aime, voilà tout ; on ne sait pas pourquoi ; On aime sans raison, sans espoir! On oublie La fortune, le rang! L'amour, c'est la folie! (AL. DUMAS père, L'Alchimiste. Acte I, Sc. 1.) > J'appelle folie toute tentative de conspiration qui ne réussit pas. Réussis ! et ce que j'appelle folie, je l'appellerai sagesse. (AL. DUMAS père, Lorenzino. Acte I, Sc. 13.) Les fous trouvent parfois certaine répartie Que l'esprit le plus sain n'inventa pas toujours. (AL. DUMAS père, Hamlet. Acte II, 3o Partie, Sc. 4.) Les hommes sont si nécessairement fous, que ce serait ètre fou par un autre tour de folie, de n'être pas fou. (PASCAL, Pensées. Section VI, 414.) N'en déplaise à ces fous nommés sages de Grèce, Tous les hommes sont fous, et, malgré tous leurs soins, (BOILEAU, Satire IV. La Folie des Hommes, vers 29 à 32.) Force. Le foible en ces bas lieux use de son adresse, La force la plus forte, C'est un cœur innocent. (V. HUGO, Les Feuilles d'Automne. XXXVII. La Prière pour tous, 9.) > Les grands hommes font la force d'un empire. (BossUET, Histoire universelle. III, 6.) > A quoi la force doit-elle servir qu'à défendre la raison? (BOSSUET, Oraisons funèbres. La Reine d'Angleterre.) > La force fonde, étend et maintient un empire. (SAURIN, Spartacus, Acte III, Sc. 4.) > La justice sans force, et la force sans justice: malheurs affreux ! (J. JOUBERT, Pensées.) > La force, c'est la vertu qui fait les héros. (LACORDAIRE, Pensées. Caractère.) Rien ne manque autant à l'homme que la force, et rien n'attire davantage son respect. (LACORDAIRE, Pensées. Caractère.) Le mépris de la mort, voilà le principe de la force morale. (LACORDAIRE, Pensées. Mort.) Fortune. > Lorsque de quelque échec notre faute est suivie, Nous disons injures au sort, Chose n'est ici plus commune; Le bien, nous le faisons; le mal, c'est la Fortune. (LA FONTAINE, Livre VII, Fable 14. L'Ingratitude et l'Injus- Fortune volage, Vous ne donnez jamais Qu'un pompeux esclavage. Tous vos biens n'ont que de faux attraits. (QUINAULT, Prologue de Persée, tragédie en musique.) |