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Gai.

> Sans raison l'homme est gai, sans raison il s'afflige.
(BOILEAU, Salires. VIII. L'Homme, vers 232.)

>Dût ma muse par là choquer tout l'univers,
Riche, gueux, triste ou gai, je veux faire des vers.
(BOILEAU, Salires. VII, Le Genre satirique, vers 67-68.)

> Je n'ai jamais été gai que par emprunt; quiconque fait des tragédies et écrit des histoires est naturellement sérieux, quelque Français qu'il soit.

(VOLTAIRE, Lettre. Richelieu, 19 août 1766.)

Ils devenaient un peu plus gais sur la fin du repas, selon la coutume des philosophes qui dînent.

(VOLTAIRE, Oreilles. 5.)

Gain.

Travaillez pour la gloire et qu'un sordide gain Ne soit jamais l'objet d'un illustre écrivain. (BOILEAU, Ari poétique. Chant IV, vers 125-126.) > Un vil amour du gain, infectant les esprits, De mensonges grossiers souille tous les écrits. (BOILEAU, Art poétique. Chant IV, vers 169-170.)

Génie.

Le génie et les grands talents manquent souvent, quelquefois aussi les seules occasions; tels peuvent être loués de ce qu'ils ont fait ; et tels, de ce qu'ils auraient

fait.

(LA BRUYÈRE, Les Caractères. Chap. II. Du Mérite personnel.)

> Le génie dans la force de l'âge n'est pas de toutes les heures, et surtout il craint les approches de la vieillesse.

(D'OLIVET, Histoire de l'Académie, t. II, p. 384.)

Ce terme de génie semble devoir désigner non pas indistinctement les grands talents, mais ceux dans lesquels il entre de l'invention.

(VOLTAIRE, Dictionnaire philosophique. Génie.)

> C'est le caractère du vrai génie de répandre la fécondité sur un sujet stérile, et de varier ce qui semble uniforme. (VOLTAIRE, Vie de Molière.)

> Le génie inspire le besoin de la gloire.

(Mme DE STAEL, Corinne. XVI, 1.)

Je ne sais quelle force involontaire précipite le génie dans le malheur.

(Mme DE STAEL, Corinne. XIII, 4.)

Le génie ne cherche point à combattre ce qui est dans l'essence des choses; sa supériorité consiste, au contraire, à la deviner.

(Mme DE STAEL, Corinne. VIII, 3.)

> Les hommes de génie tiennent le sceptre des idées, comme les hommes d'État tiennent le sceptre des choses. (LACORDAIRE, Pensées. Génie.)

> La société place autour de chaque homme de génie des instruments; c'est à lui de s'en servir.

(AL DUMAS père, Richard Darlington. Acte III, Sc. 9.)

> Même pour les hommes de génie, le chemin du despotisme est semé d'abîmes politiques.

(AL. DUMAS père, Angèle. Acte II, Sc. 7.).

Gloire.

Voilà l'image de la Gloire :
D'abord, un prisme éblouissant,
Puis un miroir expiatoire,

Où la pourpre paraît du sang!

(V. HUGO, Odes. Livre III, 6. Les Deux Iles.)

Quel est donc le héros solide
Dont la gloire ne soit qu'à lui ?
C'est un roi que l'équité guide,
Et dont les vertus sont l'appui.

(J.-B. ROUSSEAU, Odes. Livre II, 6. A la Fortune.
Strophe 9o.)

>La gloire des méchants est pareille à cette herbe
Qui, sans porter jamais ni javelle ni gerbe,
Croit sur le toit pourri d'une vieille maison.
On la voit sèche et morte aussitôt qu'elle est née,
Et vivre une journée

Est réputé pour elle une longue saison.

(MALHERBE, Paraphrase du Psaume CXXIX, au nom du roi Louis XIII, à l'occasion de la première guerre des princes, 1614.)

La gloire, oiseau divin, phénix né de lui-même,

Qui vient tous les cent ans, nouveau,

Se poser sur la terre et sur un nom qu'il aime,
Et qu'on y voit mourir ainsi que son emblème,
Mais dont nul ne sait le berceau!

(LAMARTINE, Nouvelles Harmonies poétiques. Le Génie dans
l'Obscurité. A M. Reboul, à Nîmes.)

Que te sert de chercher les tempêtes de Mars,
Pour mourir tout en vie au milieu des hasards
Où la gloire te mène?...

Que sert à ces héros ce pompeux appareil,
Dont ils vont, dans la lice, éblouir le soleil
Des trésors du Pactole ?

La gloire qui les suit après tant de travaux
Se passe en moins de temps que la poudre qui vole
Du pied de leurs chevaux.

(RACAN.)

> J'aime peu les héros, qui font trop de fracas;
Je hais ces conquérants, fiers ennemis d'eux-mêmes,
Qui dans les horreurs des combats
Ont placé tous les biens suprêmes,
Cherchant partout la mort, et la faisant souffrir
A cent mille hommes leurs semblables.
Plus leur gloire a d'éclat, plus ils sont haïssables.

(VOLTAIRE, Lettre au Roi de Prusse. Paris, 26 mai 1742.) La gloire est un poison subtil qui pénètre l'airain des cœurs les mieux trempés.

(LACORDAIRE, Pensées. Gloire.)

> La gloire, c'est douze mille francs d'articles (àpayer aux journaux), et mille écus de dîners.

(H. DE BALZAC, Illusions perdues.)

> La douceur de la gloire est si grande, qu'à quelque objet qu'on l'attache, même à la mort, on l'aime.

(PASCAL, Pensées. Section II, 158.)

Gourmandise.

Rien ne fait les amis comme la bonne chère. (REGNARD.)

Le gourmand trouve des bornes dans son appétit, quelque déréglé qu'il soit.

(BOSSUET, Concupiscence.)

Quand les gourmands sont devenus sobres, ils vivent

cent ans.

(VOLTAIRE, Lettre à Mme du Deffand, 7 août 1769.)

Les gourmands perdent la moitié de leur temps à être en peine de ce qu'ils mangeront.

(MARIVAUX, Paysan parvenu. 1re Parlie.)

Goût (Sens du).

Le goût parait encore plus dégradé que l'odorat dans un grand nombre d'oiseaux, surtout chez les granivores; leur langue, presque cartilagineuse, ne semble pas devoir

être bien sensible.

(BONNET, Contempl. nat. III, 28.)

L'organe du goût a tant de rapport avec celui du toucher que décrire l'un, c'est presque décrire l'autre.

(BONNET, Essais psychologiques. Chap. 23.)

> Le goût, ce sens, ce don de discerner nos aliments, a produit, dans toutes les langues connues, la métaphore qui exprime, par le mot goût, le sentiment des beautés et des défauts dans tous les arts; c'est un discernement prompt, comme celui de la langue et du palais, et qui prévient comme lui la réflexion.

(VOLTAIRE, Dictionnaire philosophique. Goût, § 1.)

Goût (Discernement).

> Il y a dans l'art un point de perfection, comme de bonté ou de maturité dans la nature: celui qui le sent, et qui l'aime, a le goût parfait ; celui qui ne le sent pas, et qui aime en deçà et au delà, a le goût défectueux. Il y a donc un bon et un mauvais goût, et l'on dispute des goûts avec fondement.

(LA BRUYÈRE, Les Caractères. Chap. I. Des Ouvrages de l'Esprit.)

Le véritable esprit sait se plier à tout ;

On ne vit qu'à demi quand on n'a qu'un seul goût.

(VOLTAIRE, Mélanges. Épître sur l'Encouragement des Arts.)

> Il est bien plus difficile de donner du goût à ceux qui n'en ont pas, que de former le goût de ceux qui ne l'ont pas encore tel qu'il doit être.

(FENELON, Éducation des filles.)

> La société des femmes gâte les mœurs et forme le goût; l'envie de plaire, plus que les autres, établit les parures, et l'envie de plaire, plus que soi-même, établit les modes. (MONTESQUIEU, L'Esprit des Lois, XIX, 8.)

> Une méprise très commune, c'est de confondre le luxe avec le goût.

(DUCLOS, Considérations. Goût. Œuvres, t. X, p. 118.)

LES BELLES CITATIONS.

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