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écrivirent ou bien sur les documents eux-mêmes ou sur une petite fiche de papier un numéro d'ordre correspondant à celui du bordereau général, une analyse fort sommaire et une des rubriques rebut, à conserver, à détruire ou à annéantir (sic). Il est bien naturel que pour celui qui s'occupe de l'histoire du prieuré, ces rubriques ne présentent pas le moindre intérêt, à moins que ce ne soit celui de simple curiosité. Tel document qui, comme les belles chartes d'Henri VII ou de Marguerite, son épouse, données en faveur de la prieure Marguerite de Luxembourg et de Marie, fille d'Henri VII, reine de France, sont du plus haut intérêt pour notre histoire nationale, est qualifié d'inutile et de rebut; tel autre document qui ne saurait avoir pour nous qu'une utilité fort restreinte, devait être conservé, parce qu'il fournissait au Gouvernement un titre de propriété.

Aux titres ainsi côtés et énumérés dans le bordereau général appartiennent aussi ceux de Weimar et de Cologne qui, par conséquent, n'ont dû sortir de nos archives qu'à une époque relativement récente, sans que je puisse dire par qui ni quand ils ont été enlevés.

Les documents de Weimar furent, comme je l'ai raconté ailleurs, achetés par le grand-duc de Saxe dans les premiers jours de 1814, de quelques anciens religieux qui les lui offrirent sur les bords du Rhin. Il est facile de reconnaître à première vue qu'ils faisaient jadis partie des archives de l'Etat à Luxembourg; ils portent les mêmes rubriques rebut, à conserver etc., les mêmes fiches que ceux qui se trouvent encore aujourd'hui à Luxembourg. Il en est de même de ceux qui sont actuellement dans les archives de la ville de Cologne, qui ont, eux aussi, les mêmes rubriques. Quant aux documents de Coblence, de Mons et de Turin, ils proviennent de divers fonds, autres que les archives de Marienthal; ceux de Turin sont ou bien des copies contemporaines ou bien les minutes des chartes d'Henri VII et de Marguerite par lesquelles ces princes, sous la date du 15 mai 1311, accordent certaines faveurs au couvent de Marienthal; ces quatre pièces faisaient partie des anciennes archives de l'empire d'Allemagne, restées en Italie après la mort d'Henri VII.

L'examen des originaux nous prouve que de bonne heure déjà les religieuses de Marienthal veillaient avec un soin tout particulier à la conservation de leurs archives. Dans les dernières années du XIIIe siècle, probablement encore sous le

régime de la bienheureuse Yolande, fut fait un cartulaire, qui est perdu aujourd'hui; il l'était peut-être déjà du temps d'Alexandre Wiltheim qui n'en parle pas dans son histoire d'Yolande de Vianden"). C'est le plus petit et en même temps le plus ancien des relevés des biens de Marienthal qui nous le fait connaître: Item de censibus Betkirke, Helvingin, et de redditibus de Wolkeringen, y est-il dit, ad quid ascendunt, scriptum est in quaternis nostris ubi transcripta in fine litterarum nostrarum scripta sunt. C'est à ce cartulaire dont la perte nous a privé sans aucun doute de mainte pièce précieuse, que semblent se rapporter les plus anciennes côtes qui se trouvent sur les chartes de Marienthal; elles consistent en un numéro d'ordre en lettres latines, placées toujours entre deux points; toutes les côtes sont tracées de la même main, d'une encre qui sur tous les documents est devenue presque jaune. Sur beaucoup de pièces ces côtes ont disparu; tantôt un des archivistes postérieurs les a fait disparaître sous les côtes plus récentes, tantôt elles sont grattées à dessein, sans motif apparent. J'ai pu les constater sur 26 pièces; la pièce la plus récente, donnée dans le présent volume sous le n° 141, est du 19 juin 1276; elle porte en même temps la côte la plus élevée CXXIX; or, comme un certain nombre de pièces antérieures à cette date sont perdues, il est probable que ce premier cartulaire qui semble n'avoir renfermé guère plus de 130 documents, ne contenait pas toutes les pièces.

A côté de ces côtes on en trouve presque partout une seconde, d'une main du commencement du XVIe siècle. Ces côtes correspondent à un classement des documents originaux, fait en 1511 par Conrad, confesseur de Marienthal. Les documents, classés par localités, portent chacun le nom de la localité principale dont il est fait mention, une des lettres a, b, c, d...., sous lesquelles elles figurent dans le cartulaire, dont je vais parler, et enfin une analyse très-courte, mais suffisante. Les pièces ainsi arrangées furent copiées dans un grand cartulaire in 4o, relié en veau, conservé aux archives du Gouvernement à Luxembourg; je le désigne par Cartulaire 8, suivant en cela l'exemple de M. Wurth-Paquet qui lui a donné ce nom, parce que dans le bordereau général dont j'ai parlé plus haut, il figure sous ce numéro.

*) Vita ven. Yolan lae priorissa ad Mariae Vallem ...... authore Al. Wilthemio luc liburg, Soc. Iesu presbytero. Autverpiae, typis Marcelli Parys, 1674, (in 16°; 10 feuillets non paginés et 248 pages).

Le cartulaire renferme 3 feuillets non numérotés, 227 et, dans une deuxième partie réservée aux priviléges des papes, des évêques et des souverains du pays, 15 autres feuillets numérotés en chiffres latins. Cependant près d'un tiers des feuillets sont laissés en blanc, parce que, selon l'intention du copiste, ses successeurs devaient continuer son travail et ajouter à la suite de ses copies celles des documents qu'ils trouveraient encore. Sur le premier feuillet le copiste nous a donné son nom: Anno Domini XVe et XI, sub veneranda et religiosa domina Guida de Barbason vulgariter nunccupata, priorissa monasterii Vallis beate Marie ordinis predicatorum treverensis diocesis, ego frater Conradus Rychardi eiusdem ordinis de conventu Rotwilensi, lector et confessor dicti monasterii, cum diligencia et possibilitate qua potui et melius scivi, omnes sequentes copias litterarum originalium ex conmissione, laude et assensu predicte priorisse ac tocius conventus prescripti monasterii in hunc librum transscripsi, et per venerabilem virum magistrum Nicolaum de Monteackaris presbyterum et pastorem ecclesie in Schoenberck treverensis diocesis, sacra imperiali auctoritate notarium collationari et auscultari suoque signo manuali signare procuravi, ut presentes et posteri sciant se de donationibus, concessionibus multarum eclesiarum quas prefatum monasterium habet per se vel cum aliis conferre, cum portionibus sacerdotum earumdem necnon de redditibus, censibus, proventibus, decimis et quibuscunque aliis bonis et rebus eo melius dirigere nunc et in futurum. Et si plures littere invente fuerint aut supervenire poterunt, omnes huic libello suis titulis, locis et spaciis apponantur.«

Le verso du même feuillet et les deux suivants renferment une liste alphabétique des localités auxquelles se rapportent les documents copiés. On y remarque entre autres: »Erpelldingen, folio LXX, LXXI, LXXII, LXXIII, abgelost worden; malheureusement, lors du rachat des biens d'Erpeldange, on a enlevé du cartulaire les feuillets indiqués, fait d'autant plus regrettable que les originaux ou bien n'existent plus ou ne sont pas accessibles.

Les copies faites par le frère Conrad se distinguent par une grande exactitude; il n'y a que les noms de lieux et de personnes, chose bien importante, il est vrai, pour lesquels il a un peu défiguré ou plutôt modernisé les formes données par les originaux, mais les textes eux-mêmes sont fort bien rendus

et ne laissent presque rien à désirer. Et cependant nous remarquons dans le cartulaire une lacune fatale; c'est l'absence de tout document écrit en langue française. Il faut bien que le copiste n'ait pas connu cette langue, car il serait bien difficile de s'expliquer autrement le manque complet de ces pièces.

A côté de ce cartulaire proprement dit, nous avons encore quatre autres manuscrits du plus haut intérêt pour l'histoire de Marienthal. Le premier appartient à la Société historique de Luxembourg; c'est un grand in-folio contenant sur les premiers feuillets un calendrier destiné à servir d'obituaire; ces feuillets ont été ajoutés plus tard et, chose bien regrettable, ne portent que deux obits du XVIII siècle. Vient ensuite le martyrologe d'Usuard, à la suite duquel se trouve un relevé non daté d'une partie des biens et des revenus du couvent. Ce relevé paraît appartenir aux dernières années du treizième siècle; il est fort petit et ne contient qu'une partie très-restreinte des possessions du couvent. Nous y remarquons cependant plusieurs localités pour lesquelles les chartes de donation ou d'acquisition nous font défaut.

Ce relevé des possessions fut remplacé, en 1317, par un autre fort étendu, dû aux soins de frère Thilmann ou Théoderic, administrateur et pourvoyeur du couvent de Marienthal, comme le nomment les documents français, ou procurator, comme le désignent les documents latins.

Frère Thilmann paraît pour la première fois en 1276; depuis ce temps il ne cessa d'administrer durant près d'un demi-siècle les biens du couvent avec la plus grande sollicitude; il acquit même de ses propres deniers un grand nombre de biens-fonds, comme le prouvent entre autres la côté dorsale du no 314, ainsi que le n° 326, par lequel le couvent de Marienthal déclare n'avoir aucun droit sur les biens acquis par lui de son propre argent, bien que les documents y relatifs soient rédigés, comme si c'était le couvent de Marienthal qui les aurait acquis. En 1298, le 7 novembre, il fut investi de la cure de Schifflange qu'il résigna cependant déjà le 16 décembre 1305, parce que les soins incessants qu'il devait apporter à l'administration des biens du couvent, ne lui laissaient pas le temps de s'occuper de la gestion de sa paroisse. En 1317, vers la S. Martin, après qu'il eut rempli les fonctions d'administrateur durant plus de 40 ans, comme il le dit lui-même dans l'introduction de son

cartulaire, il commença à réunir en un volume tout ce qu'il avait pu apprendre sur les biens et revenus du couvent de Marienthal.

Ce cartulaire est conservé aux archives de Luxembourg; relié en cuir rouge, il est du format in 4o, en parchemin, de 35 feuillets, couverts d'une écriture très-belle et très-régulière. Le dernier feuillet seul présente quelques petits passages, écrits par plusieurs mains différentes du commencement du XIVme siècle à la fin du XVme. En 1515 Conrad Richardi de Rottweil, le compilateur du cartulaire 8, ajouta sur le dernier feuillet une table des localités, arrangées en ordre alphabétique; elles sont au nombre de 127. Frère Conrad y ajouta ces mots: >>Hec tabula scripta est per me fratrem Conradum Richardi de Rotwila, lectorem et confessorem monasterii Vallis Marie, anno XVe et XIIII, more treverensi, in vigilia conversionis Pauli apostoli.< 23 du cartulaire 8, nous donne le nom sous lequel le cartulaire de Thilmann était désigné à Marienthal: Item von diesem zeend, y est-il dit, zu Cruichten such im haerettichen buch "am 27. blatt, wie er gedeilt sol werden mit den herren grafen zu Vyenda. Je ne sais ce que veut désigner cette expression; serait-ce peut-être une corruption du latin: liber hereditatum? En tout cas, c'est notre cartulaire qui est désigné par cette expression, car nous y trouvons effectivement, au feuillet 27, la mention ci-dessus indiquée relative aux dîmes de Kruchten.

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Une petite note qui se trouve au feuillet

Le cartulaire, tel qu'il nous est parvenu, n'est évidemment que la copie des notes prises par frère Thilmann sur les lieux mêmes, copie faite par quelque autre prêtre résidant à Marienthal, mais qui n'était pas trop au courant de la langue latine; témoin les fautes de langue assez nombreuses qu'il a faites. Il ne saurait en effet être douteux que frère Thilmann, à l'époque où il rassembla ses notes, avait parcouru les différentes localités où le couvent de Marienthal avait des biens. Il commença par les environs de Thionville et Oeutrange, prenant une à une les localités différentes; se dirigeant ensuite vers la contrée que nous nommons aujourd'hui le bassin minier et les environs, il visita tour à tour Nortzange, Livange, Bergem et Huncherange, Schifflange et Esch; quittant alors la vallée de l'Alzette, il se rendit par Wickerange, Reckange sur la Mess, Dahlem et Garnich, vers la frontière moderne du Grand-Duché, à Sterpenich, Autel, Dell, S. Croix et Wolcrange, Habergy,

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