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ment nommées « les Autorités sociales (§5) »; et, en fait, chez les peuples prospères, elles dirigent partout la vie privée (§ 67) et le gouvernement local (§ 68).

Les familles qui ont occupé cette situation, en France, aux grandes époques de prospérité (§§ 14 et 16), ont été détruites ou amoindries par l'absolutisme des souverains et la corruption des cours, puis par les persécutions exercées au nom du peuple. Mais de nouvelles familles se reconstituent sans cesse par le travail, le talent, la vertu; et nulle race, en Europe, ne donne à cet égard de plus beaux exemples (§ 18). Ces familles rempliraient le rôle qui leur appartient chez tous les peuples prospères, et elles rétabliraient promptement le bien-être et l'harmonie, si elles n'étaient pas désorganisées sans relâche par deux lois de la révolution (SS 42 à 49), et dominées partout par les fonctionnaires (§ 54). La restauration de ces autorités naturelles amènera enfin l'ère nouvelle qui ne put s'ouvrir en 1789; car elle rétablira sans secousse les bons rapports sociaux qui furent successivement détruits par la cor- . ruption de l'ancien régime et les violences de la révolution. Comme au XVIIe siècle (§ 16),

le bienfait de la paix sociale se liera naturellement, dans la pensée des populations, au souvenir de la dynastie qui aura provoqué la réforme (§ 72).

Je me reporte souvent à cette vérité, en constatant la stérilité des changements qu'on apporte, depuis 1789, aux formes de la souveraineté (§ 8, n. 11 à 13), avec une mobilité de vue et une persistance de méthode qui rappellent la périodicité des saisons. Le but, que nous cherchons si haut, est près de chacun de nous. Il faut revenir aux institutions qui donnèrent à nos aïeux la prospérité, et qui la conservent encore chez les peuples classés au premier rang dans l'opinion des Européens (62 à 66). Tout en adoptant les formes de notre temps, il faut replacer la société sur ses bases éternelles : la vie privée, sur le foyer, l'atelier, la paroisse et la corporation (§ 67); le gouvernement local, sur le département rural et la commune urbaine (§ 68); le gouvernement central, sur la province et l'État (§ 69). Il faut, en un mot, réformer les seules institutions qui n'aient pas varié depuis le régime de la Terreur (§ 37).

Dans ce livre, comme dans les précé

dents, je n'enseigne aucune vérité qui me soit propre, et je me renferme dans un rôle plus modeste. Pénétré d'abord, comme les hommes de mon temps, des erreurs qui règnent en France, je me suis efforcé de revenir au vrai. A cet effet, j'ai recherché, pendant de longs voyages, les Autorités sociales qui résident sur leurs établissements; et ma mission se réduit à exposer les vérités qu'elles m'ont enseignées. J'aurais atteint le but indiqué par l'Empereur, si j'avais résumé clairement leurs pratiques et leurs opinions.

Mon enquête reste plus que jamais ouverte; car le présent ouvrage, en coordonnant les faits déjà recueillis, offre le meilleur moyen de les compléter. Je continue donc à faire appel aux Autorités sociales de la France et de l'étranger. Je les prie de me signaler les résultats d'expérience que je n'aurais pas assez mis en lumière. Je réclame surtout ces informations pour les pratiques de la vie privée et du gouvernement local qui assurent la paix publique, sous les régimes de contrainte comme sous les régimes de liberté (§ 8). J'examinerai, avec la déférence due à leurs auteurs, les do

cuments nouveaux qui me seront communiqués, et j'en tiendrai compte dans une autre édition.

L'honorable imprimeur qui entreprend l'édition de cet ouvrage pratique lui-même la Coutume des ateliers, et il en démontre les bienfaits par son exemple (Q). Il n'a vu, dans cette publication, qu'un nouveau moyen de repousser des erreurs dangereuses et de propager les vrais principes de l'organisation du travail. Adoptant la règle que j'ai toujours suivie, il m'a spontanément offert de consacrer les profits éventuels de l'entreprise à une œuvre permanente tendant au même but. Les hommes qui voient les dangers actuels de l'Europe et l'urgence de la réforme comprendront l'opportunité de nos efforts. J'ose espérer qu'ils nous donneront leur concours, soit pour répandre la vérité contenue dans ce livre, soit pour mettre en lumière une vérité plus complète, soit enfin pour organiser une propagande plus méthodique et plus efficace.

DU TRAVAIL

CHAPITRE Ier

LA DISTINCTION DU BIEN ET DU MAL

$ 1er

NÉCESSITÉ DE LA DISTINCTION PRÉALABLE DU BIEN ET DU MAL.

Les règles essentielles à l'organisation des ateliers de travail se confondent, à beaucoup d'égards, avec les principes généraux de la constitution des sociétés. Je me trouve donc souvent conduit, dans le cours du présent ouvrage, à rappeler ceux de ces principes qui sont contestés de notre temps. Cette obligation m'est particulièrement imposée dans ce premier chapitre mais ici, comme dans les chapitres suivants, je n'étends jamais ces aperçus au delà des questions usuelles ou des notions générales de géographie et d'histoire, qui sont strictement indispensables à l'exposé de mon sujet.

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