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D

tion » disait qu'elle avait été démolie « dans le trouble
des guerres. Est-ce pendant cette funeste guerre de
1358 où les Navarrais qui, nous l'avons vu dans la
première partie, ayant fait de Vailly « leur souveraine
garnison », pillaient tous les villages situés le long de
la rivière d'Aisne et détruisaient la ferme de Saint-
Audebert? Est-ce pendant ces longues luttes entre
Armagnacs et Bourguignons, où les villages, les
hameaux et les fermes étaient la proie tantôt d'un
parti tantôt d'un autre? S'est-elle effondrée d'elle-
même par le seul effet de la poussée des voûtes ou
est-elle tombée sous l'influence d'une tempête comme
celle qui souffla sur le Soissonnais en 1458 « où le
vent fut si grand et si terrible que plus grand ne fut onc vu
et qu'il abattit plusieurs lieux comme bonnes villes et
villages, maisons et édifices? (1) Nul ne le sait; les
monuments d'ordre supérieur ont eu leurs historiens
pour nous raconter leur gloire et leur décadence; ceux
de rang modeste, comme l'église de Presles, n'ont que
leurs ruines pour nous parler de leurs malheurs.

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La sacristie. Jusqu'en 1755 l'église de Presles n'eut pas de sacristie, ou du moins le bâtiment qui en tenait lieu avait été démoli ». En cette année, M. d'Ennet de Mesbrecourt s'engagea à en faire construire une moyennant la cession de la première travée à droite du chœur, pour y placer son banc et celui de ses descendants à perpétuité (2).

Les chapellenies. Jusqu'à ce jour on a cru voir, dans la fondation de 1312 par Raoul et Jeanne, l'érection de chapelles bâties. M. l'abbé Pécheur dit même qu'ils firent construire une chapelle à l'extrémité de la nef et transversalement avec un portail dans le goût

(1) H. Martin et P. Lacroix, Histoire de Soissons, t. II, p. 588. (2) Archives de la fabrique.

T. IV -- 3a série (2o partie) — 8

du XIV siècle (1). Le portail existe, nous l'avons vu, mais il n'y a aucune trace de chapelle.

C'est qu'il s'agissait tout simplement de l'établissement de revenus pour l'acquit des messes qui devaient être dites pour Raoul et sa femme: deux messes hautes les jours de la Conception et de la Nativité de la Vierge et deux messes hautes également à chacune des fêtes de saint Nicolas (2).

Il est à supposer que les autels où s'acquittaient cette fondation se trouvaient dans les transepts. On lit en effet dans un acte de 1708 que messire Jean des Grest a été inhumé dans la chapelle de Saint-Nicolas; et encore dans un acte de 1763 qu'une personne a été inhumée vis-à-vis l'autel de Saint-Nicolas (3).

La rente susdite de 60 livres due aux chapelains était à la charge des trois villages de Presles, Cys et Saint-Mard, composant alors la commune. Au cas où celle-ci vînt à tomber, Raoul et Jeanne l'avaient assignée sur la prévôté d'Oulchy (4). Par diverses sentences rendues au bailliage de Fismes les 22 août 1640, 23 août 1641 et 18 septembre 1671, confirmées par arrêt du Parlement de Paris en date du 9 mai 1682, les habitants furent condamnés à payer aux chapelains alors en titre la rente de 60 livres, les arrérages et les dépens.

(1) Annales du diocèse de Soissons. t. iv, p. 230.

(2) Comptes de la fabrique de Presles et Houllier, Etat du Diocèse, p. p. 508 et 518.

(3) Un pouillé manuscrit de la Bibliothèque de Soissons, de 1755, nous apprend que les deux chapelles dont il est question étaient à la collation de l'évêque de Soissons, et, en outre, qu'il y avait encore dans l'église de Presles, les chapelles de Saint-Maur, à la présentation du chapitre, et de Saint-Sulpice, cette dernière valant 30 livres, à la collation de l'évêque. Houllier ajoute celle de Sainte-Madeleine, aussi dans l'église. Il nous apprend de plus qu'il y avait autrefois dans le château de Broyon (paroisse de Bucy) une chapelle de Notre-Dame où se disait chaque semaine une messe pour le roi, et que le revenu en était pris sur les villages de Celles, Condé et Presles. (4) Archives nationales, JJ, 41, no 21.

Un décret du 10 mars 1745, de Mgr de Fitz-James, évêque de Soissons, réunit les revenus des deux chapellenies à la fabrique, qui fut chargée de l'acquit des huit messes dues à Raoul et à sa femme.

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C'est alors à la fabrique que la rente de 60 livres, échue le 26 février de chaque année, fut payée par les trois villages, comme le témoignent les comptes des marguilliers et une réobligation passée par les municipalités de Presles, Cys et Saint Mard devant Rolin et Menot, notaires à Vailly, le 15 mai 1791. Peu après la Nation s'empara de cette rente, comme des autres biens de l'église,et, en vertu de l'arrêté des consuls du 15 brumaire an IX, elle fut transférée aux hospices de Soissons (1). Patron. L'église de Presles est dédiée à saint Pierre et saint Paul, dont la fête se célèbre le 29 juin. Par son décret du 10 mars 1745, qui supprima, en même temps que les chapellenies, une église existant alors au hameau des Boves, gr de Fitz-James, sans doute pour en conserver le souvenir, plaça celle de Presles sous l'invocation de la Sainte Vierge, patronne de l'église des Boves. En conséquence l'église de Presles demeura pendaut plusieurs années sous le vocable de Notre-Dame, mais l'us ge a prévalu de la laisser sous celui de saint Pierre et de saint Paul.

Mobilier ancien - De chaque côté du maître-autel sont deux anges adorateurs,en bois doré,d'un très beau travail L'église est encore ornée de trois tableaux remarquables: l'un, daté de 1770, signé de Berthélemy. représente la décollation de saint Jean Bap'iste; le second, daté de 1769, est de Ménageot, et a pour sujet le martyre de saint Quirin; tous deux, avec leurs rétables, proviennent de l'abbaye de Saint-Jean, de Laon, pour laquelle ils ont été peints (2), et ont été acquis dans

(1) Archives municipales de Presles.

(2) Duchange, Bulletin de la Société académique de Laon, t. m.

les premières années de la Révolution. Le troisième tableau représente saint Pierre et saint Paul et a été donné en 1720, comme l'indique une inscription, par damoiselle Catherine des Grest, fille de messire Jean des Grest, sieur des Filieux, et de dame Anne de Brodart. Nous devons signaler aussi un chandelier en cuivre rouge qui paraît être du XIV siècle. Il se compose d'un pied hexagonal et d'une broche mesurant ensemble 205 millimètres. Sur trois faces du pied est gravé ce nom en relief: RICH PONS; au-dessus un animal, peut-être un oiseau, et au-dessous une fleur. Les parties creuses étaient remplies avec de l'émail, blanc autour des lettres, noir autour de l'animal et de la fleur. Les trois autres faces, qui alternent avec les précédentes, représentent chacune un écusson: au centre est une sorte de flèche portant, vers son milieu, un cercle dans lequel est une croix; de chaque côté de cette flèche, un glaive recourbé, la pointe en bas; dans les angles inférieurs, des fleurons.

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Biens de l'église. A différentes époques des bienfaiteurs dont les noms sont, pour la plupart, aujourd'hui ignorés, ont fait à l'église de Presles des donations qui lui procurèrent quelques revenus; presque toutes étaient chargées de services religieux.

Le plus ancien document que nous connaissions sur ce sujet, est de l'année 1273; c'est un testament par lequel Aubry de Bucy, curé des Fonts, dans la cathédrale de Soissons, et originaire de la paroisse de Presles, lui lègue son bréviaire d'été (1).

Nous avons vu qu'en 1312 Raoul de Presles et Jeanne de Chastel donnent à l'église une rente de quinze livres.

Sébastien Canis, natif de la paroisse de Magé, diocèse de Troyes, décédé le 1er mai 1693, et inhumé dans

(1) Bibliothèque nationale, Latin, 9985, fol. 176, reproduit dans le Bulletin de la Société archéologique de Soissons, t. XVII, 2o série.

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