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baume, c'est de ne pas laisser corrompre les choses qui en ont été enduites; ce qui exprime admirablement la vertu du sacrement de confirmation, dont la grâce préserve aisément de la corruption du péché les coeurs qui le reçoivent (1). » L'évêque, en faisant l'onction sur le front en forme de croix, prononce ces paroles adoptées dans l'Eglise d'Occident : « Je vous marque du signe de la croix, et je vous confirme par le chrême du salut, au nom du Père, et du Fils, et du Saint-Esprit. » Chez les Grecs, on emploie des paroles différentes, dont le sens a la même signification : « Voici, disent-ils, le sceau du don du Saint-Esprit ; recevez le sceau et le signe du saint chrême. »>

Les textes nombreux des saints Pères, que nous venons de citer, nous font connaître que le sacrement de confirmation est administré par les prélats, les préposés dans l'Eglise, c'est-à-dire, par les évêques. D'autres anciens docteurs et plusieurs conciles emploient le mot même d'évêque, de manière à ôter tout doute sur la qualité du ministre de ce sacrement. Suivant le décret pour les Arméniens, c'est l'évêque; et le concile de Trente frappe d'anathème celui qui dira que l'évêque seul n'est pas le ministre ordinaire de la sainte confirmation (S. 7). Cependant les simples prêtres peuvent l'administrer par une délégation du souverain pontife; et dans l'Eglise grecque,

(1) Catech. Corc. Trid. de Conf.

il est presque toujours donné par eux, sans que nous ayons aucun doute sur sa validité. Cette pratique se voit encore fréquemment dans les missions étrangères, où les vicaires apostoliques sont autorisés par le souverain pontife à faire administrer la confirmation par des prêtres missionnaires ou indigènes, à cause de l'étendue des chrétientés, et des obstacles qui empêchent les évêques de les visiter.

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Nous n'avons aucune difficulté concernant les personnes qui peuvent recevoir ce sacrement; tout baptisé en est capable. Dans les premiers siècles de l'Eglise, on donnait la confirmation aussitôt après le baptême, usage que les Grecs ont toujours observé. En Occident il paraît s'être maintenu jusqu'au commencement du XIIIe siècle, où les évêques conféraient encore le baptême solennel (1). Après cette époque, on trouve differentes ordonnances, qui prescrivent, en Angleterre de ne pas différer la confirmation des enfants, les unes jusqu'après la troisième, les autres jusqu'après la cinquième année. En France, on voulait qu'ils fussent âgés de sept, ans, à moins qu'il y eût des raisons appréciées par les évêques pour leur administrer le sacrement avant cet âge. Nous voyons dans ces paroles suivantes du catéchisme du concile, ce qui se fait encore aujourd'hui dans le droit commun: «Tous ceux qui ont été baptisés, peuvent être confir

(1) Gennad. Lib. de Dogm. Eccl. c. 52.

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més. Cependant il ne convient pas d'administrer ce sacrement à ceux qui n'ont pas atteint l'usage de raison; et si l'on ne croit pas nécessaire d'attendre l'âge de douze ans, au moins est-il convenable de ne pas les admettre avant sept ans. La confirmation n'a pas été instituée comme une chose nécessaire au salut, mais pour nous donner la force et le courage dans les combats que nous avons à soutenir pour la foi de Jésus-Christ. Or, les enfants qui n'ont pas encore atteint l'usage de raison, n'ont à soutenir ni épreuves ni combats. » On est dans l'usage aujourd'hui, dans plusieurs diocèses, de n'admettre les enfants à ce sacrement qu'après leur première communion. Mais n'allez pas croire que cette modification soit une censure des anciennes pratiques de l'Eglise ; car il serait à souhaiter que les évêques eussent la possibilité d'administrer ce sacrement aux enfants qui meurent avant l'âge de raison, puisque, selon saint Thomas et les autres théologiens, ils y reçoivent une augmentation de gràces, qui leur est au ciel l'occasion d'un accroissement de gloire et de bonheur (1).

(4) 111. P. Q. 7. 3. et Bened. xiv, Synod. D. L. 7.

SOIXANTE-SEPTIÈME ENTRETIEN.

LES EFFETS DE LA CONFIRMATION.

LE. D. En quoi consistent les dispositions nécessaires pour le sacrement de confirmation?

LE TH. Il faut d'abord avoir reçu le baptême, qui est comme la porte des autres sacrements. Nous avons parlé dans les entretiens précédents de la distinction que les théologiens établissent entre sacrements des morts et des vivants. Au nombre des premiers, on place le baptême; aussi n'est-il pas nécessaire de se trouver en état de grâce, pour en recevoir les effets spirituels. Les enfants souillés de la taché originelle, et les adultes, quelques crimes qu'ils aient commis, y sont purifiés de leurs péchés. La confirmation au contraire, qui est un sacrement des vivants, exige, pour conférer la grâce sanctifiante et sacramentelle, qu'on possède devant Dieu la vie de la sainteté, c'est-à dire, qu'on soit en état de grâce. Ainsi, en se présentant à ce sacrement avec une conscience coupable de péché mortel, on recevra le caractère, il est vrai, mais non la grâce qui

sanctifie, puisqu'à ses autres fautes, on ajoute une profanation sacrilége. Quant à la grâce sacramentelle, suivant l'opinion commune des théologiens, elle reste, pour ainsi dire, suspendue, et ne s'établit dans l'âme qu'après sa réconciliation avec Dieu.

LE D. Comme vous avez parlé de ces effets dans les sacrements, d'une manière fort abrégée, je vous prie de les exposer ici avec étendue, et une grande clarté qui me les rende faciles à comprendre.

LE TH. Je vais tâcher de répondre à vos désirs. La confirmation a cela de commun avec les autres sacrements, qu'elle produit la grâce sanctifiante, si elle ne trouve aucun empêchement dans celui qui la reçoit; mais, en outre, elle perfeçtionne la grâce du baptême. Ceux qui sont devenus chrétiens par la régénération, sont encore comme des enfants nouvellement nés, conservant toute la faiblesse de cet âge. Dans la confirmation, ils reçoivent le caractère de parfaits chrétiens; et le saint chrême leur communique les forces nécessaires pour résister aux attaques du démon, de la chair, aux séductions du monde, comme à ses persécutions. Il fortifie la foi dans leur cœur, les rend capables de la confesser avec courage, en glorifiant le nom de notre Seigneur Jésus-Christ, au milieu des plus violentes épreuves, par leur constance dans les tourments, et le généreux sacrifice de leur vie.

Nous trouvons ces effets, tels qu'on les expli

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