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MÉMOIRES

V.LS

MÉMOIRES

DE

LITTÉRATURE,

Tirés des Registres de l'Académie des Inscriptions et Belles - Lettres.

MÉMOIRE

Sur la Version Arabe des Livres de Moïse, à l'usage des Samaritains, et sur les Manuscrits de cette Version (a); Par A. I. SILVESTRE DE SACY.

LA version Arabe des livres de Moïse, qui est l'objet de ce mémoire, a été faite par un Samaritain, pour l'usage de ceux de sa nation. Personne n'ignore que les Samaritains possèdent le texte

(a) Ce mémoire, rédigé peu de temps | fut ensuite traduit en latin par l'auteur, avant la suppression de l'Académie, et publié dans le X. tome de l'Allgemeine Tome XLIX.

A

des livres de Moïse dans la langue originale, mais écrit avec un caractère différent de celui qui est employé par les Juifs, et dont les savans s'accordent assez généralement à reconnoître l'antiquité. Outre ce texte Hébreu, qui diffère en beaucoup d'endroits de celui des Juifs, et qui a été publié, pour la première fois, dans la Polyglotte de Paris, et ensuite dans celle de Londres, les Samaritains ont encore une version des mêmes livres, écrite dans un dialecte particulier, qui tient beaucoup du chaldéen et du syriaque, mais qui se distingue de ces deux langues, tant par certaines formes grammaticales, que par un grand nombre de mots que l'on ne trouve point ailleurs que dans le samaritain, ou qui reçoivent, dans ce dialecte, une signification différente de celle qu'ils ont dans les deux autres langues. Sans doute cette version, qui a aussi été publiée dans les deux éditions de la Bible polyglotte dont nous venons de parler, a été faite pour l'usage des Samaritains, dans un temps où le dialecte dans lequel elle est écrite étoit la langue vulgaire des contrées où ils avoient leurs principaux établissemens; et on ne peut guère douter qu'elle ne soit de beaucoup antérieure à l'établissement de la religion Musulmane. Les conquêtes des premiers successeurs de Mahomet, ayant porté la langue des Arabes, avec leur nouvelle religion, dans la Syrie, la Palestine et l'Égypte, cette langue ne tarda pas à prendre la place de celles que l'on parloit dans ces différentes contrées avant cette révolution. Les Samaritains, ainsi que les Juifs et les différentes sectes Chrétiennes qui se conservèrent sous la domination ́des Arabes, adoptèrent, aussi bien que ceux qui embrassèrent le mahométisme, la langue des conquérans; et les versions des livres saints qui avoient été faites précédemment en grec, en chaldéen, en syriaque, en copte et en samaritain, ne remplissant plus l'objet auquel elles étoient destinées, de nouvelles versions furent faites des mêmes livres en langue Arabe, devenue celle du vulgaire. Nous connoissons un grand nombre de ces versions, qui ont pour original soit le texte Hébreu, soit les anciennes versions Grecque, Copte ou Syriaque; celles qui furent composées par des Juifs pour l'usage de leurs compatriotes, Bibliotheck der Biblischen Litteratur de beaucoup plus complet, et en même M. Eichhorn, p. 1 à 176. Il reparoît ici temps plus exact.

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