OBSERVATIONS FAITES SUR LA QUANTITÉ DE PLUIE TOMBÉE A CHAMBÉRY Depuis le commencement de 1839 jusqu'au Par M. l'Abbé Chamousset J'ai exposé, sur la fin de l'année 1838, un pluvimètre dans le jardin du grand Séminaire. Depuis cette époque, j'ai noté, tous les jours, avec soin, combien il était tombé de pluie ou de neige pendant les 24 heures. Ce sont les résultats de ces observations qui sont contenus dans les tableaux suivants; seulement, pour abréger, au lieu des quantités de pluie recueillies chaque jour, je ne donne ici que les sommes des quantités recueillies de 10 en 10 jours. J'ai fait les observations à midi; c'est pourquoi, par la quantité de pluie tombée du 1er au 11, du 11 au 21, etc., il faut entendre la quantité de pluie tombée depuis le midi du 1er jusqu'au midi du 11, et ainsi de suite. J'ai toujours mesuré la neige après qu'elle a été ramenée à l'état liquide. Il est tombé 981mm 0 de pluie pendant toute l'an née 1839. Je dois faire observer la longue sécheresse qui a suivi les grandes pluies de la fin de mai et du commencement de juin, et qui s'est fait sentir jusqu'au milieu d'aoùt; depuis le 10 juin, il n'est tombé que 37mm 5 de pluie jusqu'au 16 août, c'est-à-dire pendant plus de deux mois d'été. Septembre ensuite a été remarquable par des pluies abondantes. Le mois de décembre de l'année précédente avait donné des pluies continuelles; il ne cessa de pleuvoir pendant tout le mois de janvier et le commencement de février. A ces longues pluies succéda une sécheresse plus longue encore; car, depuis le 8 février jusqu'au 5 mai, pendant près de trois mois, il ne tomba que 15mm 5 de pluie. Cette sécheresse fut terminée et réparée par les pluies abondantes du mois de mai : c'est un nouvel exemple qui prouve que les époques de grandes pluies sont assez ordinairement suivies par des époques de sécheresse, et vice versa. Aussi le mois de décembre, qui, dans la même année, a été extrêmement sec, a-t-il été précédé de trois mois de pluies extraordinaires, qui ont produit de grands désastres à Lyon et sur les bords de la Saône et du Rhône. Le 29 octobre, M. Poulin, Recteur du Trembley, observa le phénomène singulier d'une pluie trouble et fortement colorée en rouge-brun. Il recevait de l'eau d'un toit; il fut d'autant plus surpris de ne pas la trouver limpide et pure, qu'il pleuvait depuis plusieurs jours, et que les toits devaient être parfaitement lavés. Il disposa donc loin des toits un vase très-propre, qui ne pouvait recueillir que l'eau qui descendait directement du ciel: cette eau fut trouvée encore aussi trouble et aussi colorée que la première fois. M. le chevalier G. De Morand me fit parvenir |