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NEW-YOR

CHEZ BILLOIS, LIBRAIRE,

Quai des Augustins, n.o 31.

DES

ADOLESCENTES.

E

XVII. DIALOGUE.

MADEM. BONNE.

Je vais commencer, mesdames, par l'histoire que je vous ai promise: elle est tirée de l'Aventurier; mais je vous avertis qu'elle n'est pas traduite très-exactement. J'ai laissé la liberté à lady Sensée d'augmenter ou de diminuer, selon son goût, et j'ai été contente de ce qu'elle a fait. C'est l'héroïne de l'histoire qui va parler elle-même.

Histoire de Fidélia.

Je suis fille d'un gentilhomme, cadet de sa maison, et qui avait une fortune médiocre; dans sa jeunesse, le goût qu'il avait pour les plaisirs l'empêcha de penser à augmenter son bien, en s'appliquant à

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quelque profession honnête. Dans un åge plus avancé, il dépensa ce qui lui restait de sa légitime, à acheter un emploi qui lui procura les moyens d'exister avec aisance. Il se maria en même tems, et je suis l'unique fruit de ce mariage. Je perdis ma mère à l'âge de douze ans : mon père, qui m'aimait beaucoup, ne voulut confier qu'à lui-même le soin de mon éducation; son affection pour moi, qui l'aveuglait sans doute, lui persuada que mon génie surpassait celui que l'on découvre ordinairement dans les personnes du sexe; et pour répondre aux vues de la nature, comme il s'exprimait, il crut devoir me donner une éducation différente de celle que reçoivent ordinairement les filles. Il avait fait d'assez bonnes études, et ne manquait pas d'esprit ; ainsi il eût été bien capable de remplir l'emploi de mon gouverneur; mais malheureusement pour moi, il n'avait aucune religion, et croyait que l'ame était mortelle comme le corps : c'était cette idée pernicieuse qui avait gâté ses mœurs, et l'avait rendu fort libertin. Il n'eût pas voulu pour tout au monde prendre un schelling dans la poche

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