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D'après le même auteur, le type physique de l'Altarais, l'idiome du pays, certaines désinences et inflexions qui lui sont propres, ainsi qu'un grand nombre de mots particuliers, et encore les statuts de l'art, les usages traditionnels, les méthodes de travail sont autant de preuves de l'influence française à Altare.

Ainsi, par exemple, tandis que les ouvriers originaires du pays se nommaient et sont encore nommés les paysans (paesani), les descendants des anciennes familles des verriers composant l'université de l'art s'intitulaient d'un mot français inconnu dans les environs Monsu, les monsieurs (1). et pendant plusieurs siècles ils eurent dans le pays la prépondérance exclusive...

Quand la peste ravageait l'Italie, en 1630, Altare fut épargné, et la commune attribua cette singulière faveur du ciel à saint Roch, qu'elle invoqua dès-lors comme patron. Or, il n'est sans doute pas inutile de faire observer, ajoute l'auteur, que saint Roch était appelé prince d'origine française. (Non è forse inutile, il far notare che S. Rocco era tenuto e detto Principe di origine francese.)

Plus tard, quand revenait la fête du saint patron, le 16 août, parmi les curieuses particularités que signale le même auteur, il est à remarquer que le préconiseur criait à trois reprises, avec une voix de stentor: Buâ monsû Roch! c'est-à-dire A nous! formule absolument française, formola anch' essa francese (2).

leurs avaient travaillé avec les Bormioli, les Ponta et les Saroldi en Flandre. Un registre du consulat mentionne, sous la date du 27 septembre 1685, un reçu du sieur Christophe Punta et de Jacques Perrotto, pour entier payement de ce qu'ils ont travaillé en Flandre par le passé : huit crociati, valeur égale à 308 florins.

(1) I membri dell' Universita si intitolavano con voce francese e ignota nei diutorni 1 MONSU. (Page 20 des Stenni Storici di Gaspare Buffa.)

(2) M. Roubet, dans sa Notice sur la verrerie d'Apremont, raconte qu'un jour le directeur de cette verrerie, M. de Rupt (1766-1769), se présenta à l'église si excentriquement encapuchonné que les assis

Après cela on a lieu de s'étonner de la conclusion de l'auteur, attribuant une origine flamande plutôt que française aux verriers altaristes. M. Schuermans, qui a discuté, avec sa haute compétence, cette si intéressante question, dans sa troisième lettre au comité du Bulletin des commissions royales d'art et d'archéologie, conclut à l'origine normande. En Normandie, en effet, les verriers s'appelaient aussi les messieurs, et la forme primitive des noms cités est plutôt normande que flamande, et, au surplus, « ce qui emporte la pièce, Val-Saint-Lambert, est un établissement datant non de l'an 1000, mais de 1826, époque où l'industrie verrière fut installée dans les bâtiments de la vieille abbaye, supprimée à la Révolution française. »

M. Buffa a déclaré depuis, par suite de ces observations, qu'il ne persiste pas à soutenir l'origine flamande des Altaristes.

De son côté, M. le chevalier Bordoni, descendant d'une de ces premières familles de nobles verriers (1), confirme pleinement toutes les allégations relatives à la haute origine des Altaristes, allégations qui reposent non-seulement sur la tradition, mais sur certains documents découverts par le révérend chanoine T. Torterolo, bibliothécaire à Savone. M. Bordoni cite, en outre, cet extrait du Dictionnaire coro

tants ne purent tenir leur sérieux. Et le curé laissa tracer sur son registre de paroisse le portrait, peu flatté, du directeur, avec cette mention textuelle:

« Un monsieur à perruque rousse, dont la figure est ici tirée au naturel, s'est avisé de venir ainsi bâti à la messe. Monstrum horrendum ingens, s'écria saint Roch, qui mit son chien après luy. »

Notre président ajoute : « On ne devait guère s'attendre à voir saint Roch en cette affaire! »

Ne serait-ce pas au contraire un souvenir du patronage de saint Roch?

(1) M. E. Bordoni, ancien secrétaire de l'Association artistique des verriers d'Altare, en est aujourd'hui le directeur, depuis la mort de M. Ferdinando Bormioli,

graphique de l'Italie, par le professeur Amato Amati : « Altare était, aux temps anciens, muni d'un château-fort et entouré de murailles. Vers le neuvième siècle, ce pays appartenait aux seigneurs de Monferrat, lesquels concédèrent à des émigrants français de Bretagne et de Normandie le privilége d'y exercer l'art de la verrerie et accordèrent à leurs familles le titre de noblesse et de magistrature consulaire. »

Dans une note manuscrite, M. Bordoni voulait bien ajouter que les armoiries des familles des verriers indiquent davantage encore leur origine française. Et comme nous lui demandions s'il serait possible de connaître d'une manière précise les écussons de ces familles établies à Altare depuis le onzième siècle, M. Bordoni nous adressait un charmant croquis des blasons, copiés sur les originaux qui existent dans l'église d'Altare, fondée par ces familles. En même temps M. Chevalier-Lagénissière s'offrait généreusement à faire lithographier cette planche de blasons à Turin et nous en envoyait la description, avec les belles épreuves qui vont illustrer ce dernier chapitre de l'histoire de nos verriers.

Chacun des écussons ci-après décrits est représenté dans un cartouche, et tous sont uniformément timbrés d'une couronne d'or à l'antique. Les lecteurs rigoureux au sujet des règles du blason remarqueront plusieurs exceptions à ces règles, notamment en ce qui concerne la non-superposition des couleurs ou métaux.

BORMIOLI.

D'azur, au boeuf contourné d'or passant sur une champagne losangée de gueules et d'argent; accompagné en chef de trois étoiles d'or à huit pointes, mal ordonnées.

(Nous devons faire observer que, sur les peintures murales de l'église paroissiale d'Altare, peintures plusieurs fois restaurées, les losanges de la champagne sont indiqués aujourd'hui comme étant de gueules et d'une couleur indécise entre l'azur et le violet. Il y a eu là assurément erreur de la part du peintre, erreur qui provient sans doute de ce

que, sur les anciens monuments où était représenté l'écusson des Bormioli, les losanges d'argent, en s'oxydant, avaient pris peu à peu cette teinte incertaine que l'artiste a reproduite.)

Ajoutons que la branche de cette même famille à qui, par la suite, a été octroyé le comté del Pino, a quelque peu modifié son blason. Les Bormioli, comtes del Pino, portent : Coupé, au premier d'azur à trois étoiles d'or mal ordonnées, au second de gueules au boeuf d'or (1).

BORDONI. D'azur, à deux bâtons au naturel passés en sautoir, surmontant une champagne barrée d'or et de gueules de dix pièces; accostés de deux fleurs de lis d'or, soutenus par une autre fleur de lis de même, celle-ci brochant sur la champagne et sur le champ; et accompagnés en chef de trois étoiles d'or à huit pointes, mal ordonnées.

SAROLDI. Coupé d'azur et de gueules, à la demi-roue d'or brochant sur le tout, accompagnée en chef de trois étoiles d'or à huit pointes, mal ordonnées, et en pointe de trois grumeaux de sel au naturel rangés en fasce.

Brondi.

D'azur, au lion d'or rampant contre une tour de même, sur une champagne à pré fleuri; le lion, sénestré d'une fleur de lis d'or, et accompagné en chef de trois étoiles d'or à huit pointes, mal ordonnées.

(1) Le Nobiliaire du Dauphiné ou discours historique des familles nobles qui sont en cette province, avec les blasons de leurs armoiries, par M. Guy-Allard, Grenoble, 1679, p. 32, décrit ainsi les armes des Barniol, famille venue d'Avignon, il y a cent ans, pour travailler à faire des verres en Dauphiné: De gueules, au lyon d'or, tenant une épée nue d'argent, à la garde et poignée d'or, et trois étoiles de même, posées en chef.

On a vu précédemment qu'on prononçait et écrivait souvent Barniol et Barniolles pour Borniol.

M. Henri de Borniol, de Paris, nous écrit que le sceau de sa famille porte: D'azur, au chevron d'or, accompagné en chef de deux roses jou de deux étoiles) de même, et en pointe d'un bœuf d'argent sur une terrasse de sinople.

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ARMOIRIES DES ANCIENNES FAMILLES DE GENTILSHOMMES VERRIERS

D'ORIGINE FRANÇAISE ÉTABLIES À ALTARE DEPUIS LE XIÈME SIÈCLE (D'après un croquis dû à l'obligeance de M. BORDONI, Régent de la Direction de l'Association artistique des Verreries d'Altare)

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