DIXIÈME MÉDITATION. ODE. Delicta majorum immeritus lucs. PEUPLE! des crimes de tes pères De châtimens héréditaires Accablera leurs descendans! Jusqu'à ce qu'une main propice Relève l'auguste édifice Par qui la terre touche aux cieux; Sortez de vos débris antiques, S'immole sous vos chastes mains, Plein d'une superbe folie, Ce peuple au front audacieux S'est dit un jour: «Dieu m'humilie; Soyons à nous-mêmes nos dieux. A sondé le ciel et l'abîme Pour y chercher ce grand esprit ; Mais, ni dans les flancs de la terre, Mais, ni dans les feux de la sphère, Son nom pour nous ne fut écrit. Déjà nous enseignons au monde A briser le sceptre des rois; « Ta pensée a franchi l'espace, Et ta puissance, qu'elle assure, <«< Heureux nos fils! heureux cet âge Qui, fécondé par nos leçons, Des dogmes que nous lui laissons! A de si rapides instans? Que nous a-t-il manqué? le temps. » Hé bien! le temps sur vos poussières Venez partager de cet âge La gloire et la félicité! O race en promesses féconde, Paraissez bienfaiteurs du monde, Que vois-je? ils détournent la vue, Et, se cachant sous leurs lambeaux, Leur foule, de honte éperdue, |