صور الصفحة
PDF
النشر الإلكتروني

L'atome et l'univers sont l'objet de tes soins;
Des dons de ta bonté soutiens mon indigence,
Nourris mon corps de pain, mon ame d'espérance;
Réchauffe d'un regard de tes yeux tout-puissans
Mon esprit éclipsé par l'ombre de mes sens;
Et, comme le soleil aspire la rosée,

Dans ton sein à jamais absorbe ma pensée.

DIX-SEPTIÈME

MÉDITATION.

INVOCATION.

O toi qui m'apparus dans ce désert du monde! Habitante du ciel, passagère en ces lieux,

O toi qui fis briller dans cette nuit profonde d'amour à mes yeux;

Un rayon

A mes yeux étonnés montre-toi tout entière,
Dis-moi quel est ton nom, ton pays, ton destin.
Ton berceau fut-il sur la terre?

Ou n'es-tu qu'un souffle divin?

Vas-tu revoir demain l'éternelle lumière?

Ou dans ce lieu d'exil, de deuil et de misère,
Dois-tu poursuivre encor ton pénible chemin?
Ah! quel que soit ton nom, ton destin, ta patrie,
O fille de la terre, ou du divin séjour,

Ah! laisse-moi toute ma vie

T'offrir mon culte ou mon amour.

Si tu dois comme nous achever ta carrière,
Sois mon appui, mon guide, et souffre qu'en tous lieux
De tes pas adorés je baise la poussière.

Mais si tu prends ton vol, et si, loin de nos yeux,
Sœur des anges, bientôt tu remontes près d'eux,
Après m'avoir aimé quelques jours sur la terre,
Souviens-toi de moi dans les cieux.

DIX-HUITIEME

MÉDITATION.

LA FOI.

O néant! ô seul dieu que je puisse comprendre!
Silencieux abîme où je vais redescendre,
Pourquoi laissas-tu l'homme échapper de ta main?
De quel sommeil profond je dormais dans ton sein!

Dans l'éternel oubli j'y dormirais encore;

Mes yeux n'auraient pas vu ce faux jour que j'abhorre, Et dans ta longue nuit mon paisible sommeil

N'aurait jamais connu ni songes ni réveil.

-Mais puisque je naquis, sans doute il fallait naître.
Si l'on m'eût consulté, j'aurais refusé l'être.
Vains regrets! le destin me condamnait au jour,
Et je viens, ô soleil! te maudire à mon tour.

Cependant, il est vrai, cette première aurore, Ce réveil incertain d'un être qui s'ignore,

Cet

espace infini s'ouvrant devant ses yeux, Ce long regard de l'homme interrogeant les cieux, Ce vague enchantement, ces torrens d'espérance, Éblouissent les yeux au seuil de l'existence. Salut, nouveau séjour où le temps m'a jeté!

Globe, témoin futur de ma félicité!

Salut! sacré flambeau qui nourris la nature!
Soleil, premier amour de toute créature!
Vastes cieux, qui cachez le Dieu qui vous a faits!
Terre, berceau de l'homme, admirable palais!
Homme, semblable à moi, mon compagnon, mon frère!
Toi plus belle à mes yeux, à mon ame plus chère!
Salut, objets, témoins, instrumens du bonheur!

« السابقةمتابعة »