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«< corde aucun dédommagement. Toutefois je dois << aux sentiments qu'elle m'inspire d'être plus aimable << et plus empressé, et d'honorer le sexe entier par << mes hommages.

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RAIMOND DE MIRAVALS, p. 360: Anc a nulh.

« Aimable Béatrix de Montferrat! vous brillez au<< dessus des autres belles; il n'est sorte de mérites et d'agréments que vous ne possédiez. Aussi vos éloges << font la renommée de mes chants, qui s'embellissent « de vos graces et de vos attraits. »

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RAMBAUD DE VAQUEIRAS: p. 257: Na Beatritz.

« La dame à qui je consacre mes chants est le «< modèle de la perfection; sa terre, son château, << son nom même, ses discours, ses actions, ses manières, tout offre en elle la beauté à contempler. « Je dois donc ambitionner que quelques traits de << cette beauté passent dans mes vers. Ah! je l'assure ; « si mes chants étaient dignes de la dame qu'ils cé«<lèbrent, ils surpasseraient les chants des autres << troubadours, comme sa beauté surpasse celle de << toutes les autres dames du monde. »

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GUILLAUME DE SAINT-DIDIER, p. 300: Aissi cum es.

« L'homme qui a le moins d'usage du monde, s'il « voit ma dame, s'il la contemple, profite de ses exemples, et avant même de la quitter, il est déja <«< instruit aux belles manières, aux discours agréables. « Je l'aime avec franchise; je suis digne peut-être de « ses bontés; j'ai le sentiment de tout son mérite; je ne me fais pas illusion à cet égard. Ah! pour être

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toujours loyal et courtois, il suffit de penser toujours à se rendre digne d'elle. »>

RAIMOND DE MIRAVALS, p. 359: Lo plus nescis.

<< Non, il n'est rien dans l'univers entier qui puisse <«< me donner le bonheur, puisque je ne l'obtiens pas << des bontés de celle que j'aime, et que je ne puis le << vouloir de toute autre pourtant je suis redevable <«< à mon amante et de ma valeur et de mon esprit ; je lui dois ma douce gaieté et des manières agréa«<bles; car si je ne l'eusse jamais vue, jamais je n'eusse «< aimé, jamais je n'eusse desiré de plaire.

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Bernard de VENTADOUR, p. 79: El mon non es.

Quelques passages feront connaître de quelle manière ces poëtes peignaient l'amour:

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« Il est si délié, si subtil, qu'il échappe au regard « même qui le suit. Il court d'une telle rapidité, qu'on << ne peut se dérober à sa poursuite. Le dard d'acier << avec lequel il frappe fait une blessure si profonde, qu'il est impossible d'en guérir; et pourtant quel« que plaisir se mêle à la douleur : en vain oppose<< rait-on un bouclier fort et épais, tant le coup est << droit, rapide et violent! Il lance avec son arc re« courbé d'abord des flèches d'or, et enfin un dard << de plomb adroitement affilé. »

«

GIRAUD DE CALANSON, p. 391: Tant es sotils.

<«< Il porte une couronne d'or, marque de sa dignité; ses yeux ne se reposent jamais que sur l'en<«< droit qu'il veut frapper; le temps et l'occasion ne <«<lui manquent point, tant il sait s'accommoder aux

<<< circonstances! La rapidité de ses ailes le rend «< core plus dangereux ; animé par le plaisir, quan « fait du mal il semble que ce soit du bien; il << de bonheur, il se défend, il attaque, et il ne rega jamais ni à la naissance ni au pouvoir. »

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GIRAUD DE CALANSON, p. 391: Corona d'aur.

<«< Comme l'année s'embellit par les fleurs du pri << temps et par les fruits de l'automne, le mon » entier s'embellit par l'amour; et l'amour n'a de p << et de gloire que par vous, ô la plus parfaite d << dames! Vous assurez son empire; car tous les bier << tous les agréments ont en vous leur source in

puisable; vous réunissez le mérite, la beauté, «< raison; mais ce qui rend vos qualités plus pr << cieuses et plus brillantes, c'est l'amour. »

RICHARD DE BARBEZIEUX, p. 453: Qu'aissi cum.

Amour! amour! je crois qu'on peut échapper

<«< tout autre ennemi qu'à toi : on le combat avec

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glaive, on s'en garantit du moins en opposant bouclier; on s'écarte de son passage; on se cach <«< dans un lieu ignoré; enfin on emploie utilemen «< ou la force ou l'adresse par la franche attaque ou << la ruse; on a recours à un château, à une forte «<resse; on appelle des amis, des auxiliaires; mais «< celui que tu poursuis, plus il essaie de t'opposer « d'obstacles, moins il réussit à te résister. »>

CADENET, p. 247 De tot autre.

On sait combien ces amants tendres étaient ordi

nairement timides, ou affectaient quelquefois de

le paraître, quand il s'agissait ou d'exprimer leurs sentiments, ou de présenter leurs vœux. Cette sorte d'embarras, cette absence de prétention, qui était l'un des caractères de la chevalerie, ont souvent inspiré d'heureuses idées, des expressions ingénieuses à ces chantres de l'amour :

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« Ma dame a le mérite le plus distingué; tout ce

qu'elle dit, tout ce qu'elle fait, inspire également «< l'amour : aussi je remercie toujours mes yeux qui « déterminèrent mon choix; mais je n'ose lui parler <<< de ma vive tendresse, ni lui découvrir les secrets <<< sentiments de mon cœur; car, pour augmenter son <«< bonheur, on perd souvent le bonheur même. Et << si je perdais l'enchantement que me procurent ses << entretiens gracieux, ses plaisanteries spirituelles, << son doux sourire, son accueil obligeant, je ne sur<< vivrais pas un jour à ce malheur. »

((

ELIAS CAIREL, p. 431: Ma dona a pretz. << Bonne et franche dame, sans vous je n'ai aucun espoir de bonheur. Je vous aime avec tant de ten«< dresse, avec un tel dévouement, que, loin de vous, « mon cœur ne fait que languir et gémir; et dans <«< ces instants heureux où je goûte le charme de vous <«< voir, je suis si ému, si embarrassé, que je n'ose << vous exprimer à vous-même les sentiments que << vous seule m'inspirez.

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HUGUES DE LA BACHÉLERIE, p. 340: Bona dompna.

Exprimer des prières qui sont rejetées, c'est un désagrément trop pénible; j'offrirai donc mes vœux

« à mon amante, sans lui adresser des paroles. Et « comment? par mon air, par mes manières, par mes << regards; et peut-être daignera-t-elle me comprendre. Oh! quel bonheur, quelle reconnaissance, quand le cœur seul entend le cœur, lui répond, «< et lui accorde un retour et des bienfaits qui n'ont « pas été sollicités! » PEYROLS, p. 272: Preguar las !

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<«< Votre esprit si pénétrant et si habile n'ignore << pas que le chevalier qui prie sa dame avec timi« dité, aime bien plus tendrement que celui qui se « déclare avec audace. O belle dame! ne vous fiez jamais à celui qui emploie l'art; il mérite d'être trompé. Pour moi, je meurs à-la-fois d'amour et << de crainte, et je n'ose vous adresser des prières << qu'en les mêlant aux chants que je vous consacre. » ARNAUD DE MARUEIL, p. 214: Vos valetz.

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« A l'instant où j'aperçois mon amante, une subite << frayeur me saisit; mon œil se trouble, mon visage « se décolore; je tremble comme la feuille que le « vent agite; je n'ai pas la raison d'un enfant, tant << l'amour m'inquiète! Ah! celui qui est si tendre<«<ment soumis mérite que sa dame ait pour lui de « la générosité. »

Bern. de VentADOUR, p. 45: Quant ieu la vey.

Quelquefois ils se reconnaissent ou se disent indignes de plaire :

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Depuis qu'Adam cueillit, sur l'arbre fatal, la << pomme qui causa les malheurs du genre humain,

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