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agréables et doux, parce que j'en espère la récom<< pense. Si vous daigniez m'accorder quelque faveur, «< ô la plus chérie des dames, sachez que je souffri« rais la mort plutôt que de commettre la moindre «< indiscrétion. Ah! je le demande à Dieu, qu'il con<< damne mes jours à l'instant que j'aurai le tort de << trahir le secret de vos bontés. >>

ARNAUD DE MARUEIL, p. 218: Pero plazen e dous. S'ils mettaient jamais dans leurs poésies une heureuse abondance de sentiments et d'expression, s'ils réussissaient quelquefois à se distinguer par des tournures ingénieuses, par de gracieuses images, c'était sur-tout quand ils avaient à offrir à leurs dames les sincères et faciles tributs des éloges qu'inspiraient à-la-fois et le cœur et l'esprit. Un troubadour était déja heureux quand il adressait à sa belle l'hommage d'une louange digne de la flatter et de lui plaire:

<< Celui qui n'a point vu mon amante ne concevra jamais qu'on puisse trouver une femme aussi par« faite; on ne la voit point sans être ravi d'admira« tion; sa beauté a un tel éclat, qu'autour d'elle la <«< nuit même s'embellit des brillantes couleurs du jour. Heureux qui a des yeux dignes de discerner << et d'apprécier tant d'attraits! >>

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PIERRE ROGIERS, p. 38: Ja non dira hom.

« Je ne parlerai pas davantage du mérite de mon << amante. J'aurais beau rassembler pour elle toutes << les images connues, l'éloge ne serait jamais achevé; <«<et de ce qui resterait à célébrer de sa beauté, de

<< sa grace, de sa politesse, de ses talents, de toutes » ses perfections, on aurait de quoi suffire à l'éloge « de cent autres dames. >>>

BERENGER DE Palasol, p. 232 : E no farai.

<<< Tous les troubadours, et je n'en excepte aucun, « selon qu'ils ont plus ou moins de talent à s'exprimer, prodiguent à leurs dames des éloges exagérés, sans s'inquiéter si elles les méritent. Mais <«< celui qui suppose à sa dame de rares qualités qu'elle n'a pas, ne fait que l'exposer à une juste « raillerie : quant à moi, j'ai choisi une amante si

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parfaite, qu'on ne peut en dire que des vérités, à <«< moins qu'on n'osât en mal parler. ›

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RAIMOND DE MIRAVALS, p. 361: Tug li trobador.

<«< Combien je sais de gré aux autres troubadours « de ce que chacun d'eux affirme dans ses chants << que sa dame est la plus aimable qui soit au monde!

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Quoique ces assertions soient mensongères, je les << leur pardonne, et même je les en remercie. Leurs éloges outrés servent de passe-port à mes vers, qui disent la même chose de ma dame; personne n'y fait une attention particulière, n'y entend ma«< lice; on imagine que, comme les autres, je me fais <«< un jeu d'exagérer le mérite de celle que j'aime.

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ARNAUD DE MARUEIL, p. 213: D'aisso sai grat.

« Je dois vous aimer: et comment ne vous aime<«< rais-je pas? Tout ce qui n'existe pour les autres << dames que dans les louanges de leurs amants, rai<< son et beauté parfaites, discours séduisants, sourire

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<< enchanteur, éducation brillante, science aimable << et talent heureux, enfin tout ce qui constitue le « mérite réel, je le trouve réuni en vous, belle et inappréciable dame! C'est pourquoi je vous suis » à jamais dévoué; et, n'eussiez-vous que la moitié, << que le quart du mérite qui vous distingue, je ne << vous aimerais pas moins; je ne puis résister à ma <<< destinée. >> HUGUES DE LA BACHÉLERIE, p. 340: Ben dey amar.

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«

<< O dame gentille! qui possédez si bien l'art de plaire, je n'ose vous louer, je n'ose retracer tous « les agréments de votre beauté et de vos manières << aimables, douces et séduisantes, ni enfin tous les << mérites qui ne permettent à aucune autre dame « de s'égaler à vous. Car, si en louant et vos attraits << et vos brillantes qualités, je disais tout ce que la « vérité permettrait d'en dire, chacun reconnaîtrait << aussitôt celle que j'aime. Aussi je ne vous chante, je ne vous célèbre qu'avec crainte et réserve. »

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BLACASSET, p. 459: Gentils dompna. << Ma dame est si aimable, si gracieuse; elle a des << manières si nobles et si délicates, que depuis long<< temps elle est l'objet des pensées de mon esprit et «< celui des affections de mon cœur. Oui, elle est << tellement parfaite, que celui qui en ferait l'éloge « le plus exagéré ne saurait mentir, et que celui qui << oserait se permettre le plus léger blâme, ne pour«<< rait dire vrai. »

GUILLAUME ADHÉMAR, p. 195: Tant es cortez' e benestans. << Belle dame, on regarde comme une folie de

<< ma part les soins que je me donne de retracer « vos louanges dans mes chants, et de célébrer votre <«< beauté à laquelle nulle autre ne peut être comparée. Peut-être ferais-je mieux de renoncer à vous, «< car plus je me dévoue à faire applaudir vos attraits <«<et admirer vos mérites, qui sont tant au-dessus des <«<miens, plus votre indulgence diminue, et vos ri«gueurs augmentent. Que dois-je faire? Rétracter « mes éloges, blâmer ce que j'ai loué en vous? Non, << non; ce serait mentir trop grossièrement. >>

AIMERI DE SARLAT, p. 386: Bella dompna.

Les tournures ingénieuses, les idées spirituelles, tout ce qui constituait l'amabilité du chevalier et la grace du poëte, se retrouvent dans les compositions du troubadour, lorsqu'il n'a qu'à revêtir des couleurs de la poésie ses sentiments purs et sincères :

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«< Ah! quel regard tendre elle m'adressa, si toute« fois il ne fut pas mensonger! O regard que ses <«< yeux arrêtent avec tant de grace sur ceux qui lui plaisent! Mais ses paroles semblent démentir ses << yeux. N'importe; ce sont ses yeux que j'en croirai ; «< car par-fois on parle en contraignant son cœur, <«< mais nul pouvoir ne peut animer les regards du «< charme de l'amour, si ce n'est l'amour même. » SORDEL, p. 443: Ai! cum mi saup.

« Je te bénis, amour, de m'avoir fait choisir la <«< dame qui m'accable sans cesse de ses rigueurs. Si << mon affection l'avait trouvée reconnaissante, je

«

«< n'eusse pas eu l'occasion de lui prouver par mes hommages et par ma constance à quel point je « lui suis dévoué; prières et merci, espoir et crainte, <<< chansons et courtoisie, soupirs, deuil et pleurs, je << n'eusse rien employé, si l'usage faisait qu'un amour << tendre et sincère fût de suite payé de retour. » DEUDES DE PRADES, p. 414: Ben ay' amors.

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«< Heureux si celle dont je suis l'esclave n'était que princesse, que reine, qu'impératrice! Plût à Dieu qu'elle eût seulement la puissance que donnerait l'empire de l'univers, et une puissance même plus grande! alors il me serait possible de ne pas me <«< laisser subjuguer. Mais, que peuvent tous mes «< efforts contre sa beauté et ses graces, contre un << seul de ses regards, quand elle daigne permettre qu'on en jouisse! >> PEYROLS, App. : M'entencio ai tot' en.

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<«< Tous ceux qui ont le bonheur de vous appro<< cher sont bientôt convaincus de la perfection de << vos brillantes qualités; on trouve en vous beauté <«< et raison, grace et mérite, et tout ce qui acquiert << l'estime des mortels. Mais, au jugement d'amour, << vous serez coupable de mes maux et de mes mal<< heurs. Oui, l'attachement que j'ai pour vous me coûtera la vie; et je ne mourrais pas, si votre « vertu était moins sévère, moins parfaite.

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ARNAUD DE MARUEIL, p. 215: Chascun que us ve.

« Si vous exigez que je porte ailleurs mes hom<< mages, écartez de vous la beauté, les graces, le << sourire enchanteur, les propos aimables qui trou

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