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<< peu de foi; et puisque, malgré mon indignité, il a plu << au Très-Haut de m'établir dispensateur de ses biens, << je ne me lasserai point de les répandre dans le sein du « pauvre quand tout ce qu'il y a d'hommes au monde s'assembleroient à Alexandrie pour y demander l'an<< mône, ils n'épuiseront jamais les trésors infinis de « Dieu, ni ceux de son église. >>

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12. S. Framçois de Sales ayant été placé sur le siége de Genève, retrancha toutes les visites inutiles, disant qu'un évêque n'a point de temps à perdre. Résolu de tout sacrifier, de se sacrifier lui-même pour soulager les malheureux, et pour instruire son troupeau, il se chargea personnellement du soin des pauvres et des malades il alloit les visiter; il pourvoyoit à leurs besoins avec la sollicitude d'un père et le zèle d'un ami. Il établit les catéchismes dans son diocèse pour l'instruction de la jeunesse ; et pour mettre cet exercice en honneur, il en fit lui-même l'ouverture, et les continua toujours depuis, autant que ses autres occupations pouvoient le lui permettre.

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Il entreprit la visite des paroisses de son évêché avec la résolution de ne la jamais discontinuer totalement, persuadé que c'étoit le moyen de rassembler dans sa bergerie tant de brebis égarées et perdues dans les montagnes, qui n'avoient peut-être jamais ouï la voix de leur pasteur. Il les alla chercher avec des peines infinies, marchant à pied dans des déserts affreux,réduit souvent à coucher sur la paille dans de pauvres chaumières obligé de gravir contre des rochers presque inaccessibles, et de franchir d'horribles précipices. Il parloit à ces pauvres gens avec une bonté qui les attendrissoit:il entroit dans leurs besoins et dans leurs peines, les assistoit de tout son pouvoir; et souvent on l'a vu se dépouiller d'une partie de ses habits, pour en revêtir les pauvres, quand il n'avoit plus rien autre chose à leur donner.

Un jour, les députés d'une vallée vinrent le trouver, à trois lieues de là, et lui apprirent que des rochers s'étant détachés des montagnes, avoient écrasé plusieurs villages, avec un grand nombre d'habitans, et quantité de troupeaux, qui faisoient toute la richesse du pays;

qu'étant réduits,par cet accident, à la dernière pauvreté, et hors d'état de payer les tailles, ils n'avoient pu néanmoins obtenir d'enêtre déchargés. Ils le supplièrent d'envover sur les lieux pour vérifier leur récit,afin qu'il pût écrire en leur faveur. François s'offrit de partir à F'heure même, pour aller leur rendre tous les services qui dépendroient de lui. Ils lui représentèrent que le chemin étoit impraticable. Le saint évêque leur demanda s'ils n'en étoient pas venus. Ils répondirent qu'ils étoient de pauvres gens accoutumés à de pareilles fa tigues. « Et moi, mes enfans, répliqua-t-il, je suis votre « père, obligé de pourvoir par moi-même à vos besoins.>> Il partit avec eux à pied; et il lui fallut une journée entière pour faire les trois lieues. Etant arrivé, il trouva des gens dans une misère affreuse, et qui manquoient de tout. Il mêla ses larmes avec les leurs, les consola, leur donna tout l'argent qu'il avoit apporté, et écrivit en leur faveur au duc de Savoie, de qui il obtint tout ce qu'il demanda. Une charité si active, jointe à l'onction admirable de ses discours, produisoit partout des fruits merveilleux pour la conversion des hérétiques et des pécheurs.

Ses officiers gagnèrent un grand procès contre plusieurs gentilshommes de son diocèse. Il avoit consenti à ce procès,parce qu'il s'agissoit des droits de son église, qu'il ne lui étoit pas permis d'abandonner.Son économe lui proposa d'en exiger les dépens à la rigueur. « Dieu << me garde, répondit-il, d'en agir ainsi envers qui que << ce soit,mais particulièrement envers mes diocésains, « qui sont mes enfans. » L'économe insista, en lui représentant que ces dépens montoient à une grosse somme, dont il avoit besoin pour se dédommager de ce que lui avoit coûté cette affaire. « Eh! comptez-vous pour << un petit gain, repartit le saint, de regagner desco uas << que ce procès a peut-être rendus mes ennemis ? Pour « moi, je le compte pour tout. » A l'heure même, il envoya chercher ces gentilshommes, qui ne furent pas peu surpris, lorsque, par une générosité à laquelle ils ne s'attendoient nullement, le charitable prélat leur remit les dépens.

Ce zèle sans bornes, qui remettoit à tout le monde, et qui donnoit tout, jusqu'à ses habits, mettoit l'économe de mauvaise humeur,parce qu'il étoit quelquefois embarrassé de fournir à la dépense de sa maison. Il le querelloit alors, et le menaçoit de le quitter. Mais François lui disoit avec sa douceur ordinaire: «vous avez << raison; je suis un incorrigible: et, qui pis est, j'ai << l'air de l'être long-temps. » Quelquefois il lui montroit son crucifix, et lui disoit; « Peut-on rien refuser « à un Dieu qui s'est mis en cet état pour l'amour « de nous ? » L'économe le quittoit tout confus; et quand il rencontroit les autres domestiques, il leur disoit : « Notre maître est un saint, mais il nous mè<< nera tous à l'hôpital; il ira lui-même le premier, << s'il continue comme il a commencé. »

Ce prélat, si rempli de douceur et de charité, ne vouloit pas cependant qu'on laissât le crime impuni, ou qu'on donnât oceasion de le commettre témérairement. Un jour qu'il prêchoit, il apercut un jeune folâtre qui chuchotoit à l'oreille d'une fille pendant le sermon. Cette impiété scandaleuse toucha vivement le zélé pontife. << Comment! s'écria-t-il en interrompant << son discours, fera-t-on de la maison de Dieu une << caverne de voleurs et de brutalité? Si vous ne cessez << ces indécentes manières, je vous montrerai au doigt, <<< et je vous nommerai devant tout le monde. Insul«tez-moi, outragez-moi, je n'en murmurerai point. <«< Mais si vous bravez en ma présence le Tout-Puis<< sant, croyez que je ne le souffrirai pas impunément, « et qu'il n'est rien que je ne fasse pour que chacun «se range à son devoir. Voyez CHARITÉ, PIÉTÉ.

FIN.

HISTORIQUE ET ALPHABÉTIQUE

DES PERSONNAGES

DONT IL EST PARLÉ DANS CE DICTIONNAIRE.

{ Le Chiffre Romain renvoie au Tome, et le Chiffre Arabe indique la page. )

de

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AARON ARON, frère aîné de Moyse, et et Chef de la tribu de Lévi, naquit 1574 ans avant J. C. Il seconda son frère dans la délivrance du peuple de Dieu, et après le passage la mer Rouge, il fut sacré grandprêtre, et fut le premier pontife et le premier sacrificateur des Juifs. Il fut privé, comme Moyse, de la consolation d'entrer dans la terre promise, pour avoir hésité en frappant un rocher, d'où Dieu fit sortir une source d'eau vive, dans le désert de Cadès; et il mourut à l'âge de 123 ans, laissant sa dignité à son fils. Elle se conserva dans sa maison jusqu'à l'eutiere destruction du temple de Jérusalem; et depuis Aaron jusqu'à cette époque, famille donna 86 grands-prêtres au peuple de Dieu.1, 233. ABAZA ou Abassa, commença sa révolte en 1622, sous Mustapha 1, ne voulant, disoit-il, que venger la mort du sultan Osman, qu'il imputoit aux janissaires. Les grands profitèrent de sa rebellion pour déposer Mustapha, et placer Amurat IV sur le trône ottoman. Le nouveau monarque vainquit le rebelle; et, non content de lui pardonner, le mit à la tête de 60,000 hommes qu'il envoya en Pologne en 1634. Abaza eut triomphé sans la lâcheté des Valaques et des Moldaves. Revenu à Constantinople il fut étranglé par ordre du sultan. III, 23. ABDALAZIZ, célèbre docteur musulman, révéré comme un saint parini les Perses et les Turcs. II, 433. ABDALCADE R, Scrupuleux observateur de la loi musulmane qu'il connoissoit à fond. Il naquit dans

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la province de Ghilan en Perse, ce qui le fait surnommer Ghili parmi ceux de sa secte. I, 16. ABDALLA, fils d' Yezid, jurisconsulte musulman, eut un grand nombre de disciples; et ses maximes sont encore en honneur dans les écoles des Mabométans parce qu'elles sont fondées sur le bon seus et la raison. II, 435. ABDOLONY ME, ou Abdalonyme, prince qu'Alexandre-le-Grandˇdonna pour roi aux Sidoniens. Quelques auteurs, qui le nomment Abarthomius, disent qu'il étoit simplement jardinier d'Alexandre; et que ce conquérant n'eut la fantaisie de le placer sur le trône, que pour laisser à la postérité une vaine preuve de sa grandeur. III, 334. ABOU HANIFAH chef de la secte qui, de son nom, fut appelée Hanifite, est le Socrate des Musulmans. Il naquit à Coufa, et mourut en prison à Bagdad vers l'an 757 de J. C. II, 443. ABOU-HATFM docteur musulman se fit un nom célèbre par sa piété, et par la confiance avec laquelle il comptoit sur les bienfaits de la Providence. Il ne voulut rien posséder; et la modération de ses désirs lui rendoit en effet les richesses inutiles. II, 29.

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AB O U-JOSEPH mérita, par son savoir, les faveurs du calife Haroun-al-Raschild, qui le fit grandjusticier de Bagdad. 11 étoit sectateur zélé de la doctrine d'AbouHanifah, et il contribua beaucoup aux progrès de cette nouvelle secte. I, 343.

ABRADA TE, roi de Suze, moins

célèbre par ses vertus ou ses exploits, que par la tendresse qu'eut pour lui Panthée son épouse. Cyrus-le-Grand se l'attacha par ses bienfaits. Il fut tué dans une bataille où il combattit vaillamment, vers 548 ans avant J. C. Panthée inconsolable se poignarda sur son corps, et voulut le suivre au tombeau. I, 115, 131. ABRAHAM, père de la nation juive, patriarche célèbre, que sa foi vive a fait appeler le Père des Croyans. Il naquit à Ur en Chaldée, 1996 ans avant J. C. Il épousa Sara, qui fut mère d'Isaac à l'âge de 90 ans. Ce fils, l'héritier des promesses de Dieu, avoit environ 25 ans lorsque le Seigneur ordonna à Abraham de le lui offrir en holocauste. On montre à Rome, dans l'église de S. Jacques, la pierre sur laquelle, dit-on, Isaac étoit placé lorque son père étoit près de le frapper. Abraham mourut âgé de 175 ans, laissant plusieurs enfans de plusieurs femmes qu'il avoit épousées après la mort de Sara. II, 249, 497. III, 556. ABRAHAM évêque de Carrhes, ou Carres en Mésopotamie, sous l'empire de Théodose II, passa sa jeunesse dans la solitude; et ne la quitta que pour prêcher l'Evangile et extirper les restes de l'idolâtrie. Son zèle fut heureux, et il mourut à la cour de Théodose, qu'il avoit édifiée, ainsi que son troupeau, par ses discours et par ses exemples. III, 61, 354.

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ABUBECRE-COBBATH I, docteur musulman, qui joignoit à beaucoup de savoir une modestie surtout chez ceux peu commune qui, comme lui, font profession d'instruire les autres. I, 345. ACHÉUS, capitaine achéen, con temporain d'Aratus, rendit de grands services à sa patrie, et mérita sa reconnoissance. On lui éleva des statues à Corinthe et ailleurs, et elles furent respectées par les Romains. II, 127. ACHILLE, fils de Pélée et de Thétis, fut le plus grand des héros qui formèrent le siége de Troie. Cette ville fameuse ne pouvoit être prise sans lui, mais il devoit y périr. Il préféra une vie courte mais glorieuse, à un grand nombre d'années passées dans l'obscurité. Pour ven-. ger la mort de Patrocle son ami, il combattit et tua Hector, fils du roi Priam; mais, percé d'un coup de èche au talon, il mourut de sa

blessure, et fut enterré au promon. toire de Sigée. Homère s'immortalisa en chantant ses exploits, et Alexandre-le-Grand houora son tombeau d'une couronne. « Heureux Achille! » s'écria ce conquérant, d'avoir » trouvé pendant sa vie un ami >> comme Patrocle, et après sa mort » un poète comme Homère ! » On a publié un ouvrage intitulé: Homericus Achilles, par Drelincourt, où cet auteur a rassemblé tout ce que l'antiquité nous a laissé de plus curieux sur Achille. I, 245. ACTIUS ou ACCIUS (Lucius), poète tragique très-estimé des anciens, qui admiroient dans ses pièces la noblesse des sentimens, la vérité des caractères, l'énergie des expressions; mais son style n'a pas toujours eu des approbateurs; et Perse, ainsi que Martial, tournent en ridicule ceux qui le prenoient pour modèle. Il florissoit environ 171 ans avant J. C. On trouve quelques fragmens de ses vers dans le Corpus poëtarum, ou Recueil des anciens poëtes. I, 306.

AC YN DINU S(Flavius-Septimius) fut revêtu du consulat d'Orient l'an 340 de J. C. sous le règne de l'empereur Constantin le jeune et de ses fils. Il eut ensuite le gouvernement d'Antiocbe, l'un des plus importans de l'empire. II, 369. ADAM, père du genre-bumain, fut formé le sixième jour de la création. Placé dans un jardin délicieux, il désobéit à Dieu, en mangeant du fruit de l'arbre de la science du bien et du mal, à la sollicitation d'Eve sa femme, fnt chassé de cet agréable séjour, condamné à manger son pain à la sueur de son front, et à terminer par la mort une vie douloureuse et pénible, ne laissant pour héritage à sa triste postérité que les maux et la foiblesse attachés à sa nature, mais dont la grace et la bonté divine les auroieut exemptés, s'il eût été fidelle à l'ordre du Seigneur. Ondit qu'outre Cain, Abel et Seth, il ent encore trente enfans. Il etoit âgé de 930 ans lorsqu'il cessadevivre. 1,680. AD HAD-ED DOULAT, sultan

de Perse, de la race des Bovides ou Dilémites. I, 29. ADMETE, manvais poète grec, qui avoit la manie des épitahes. Il en fatiguoit les auditeurs, et leur faisoit désirer de les voir bientôt sur sa tombe. II, 68. ADNAN, famille célèbredansl'histo

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