صور الصفحة
PDF
النشر الإلكتروني
[ocr errors]
[ocr errors]
[ocr errors]
[ocr errors]

qu'il écouta sans doute avec trop de complaisance;mais la raison le rappeloit bientôt à lui-même, et dans le feu même de ses passions, elle savoit se faire entendre, et souvent arrêtoit l'incendie. La postérité ne lui a pas pardonné d'avoir trop aimé le vin, de s'être quelquefois laissé dominer par la colère et par l'orgueil, et surtout d'avoir eu la manie de vouloir passer pour le fils d'un Dieu; mais l'horrenrqu'inspirent ses vices, n'a pas empêché qu'on ne lui ait payé dans tous les siècles le juste tribut d'admiration qu'il mérite.Il avoit la taille moyenne, penchoit un peu le cou; et ses yeux à fleur de tête, son regard fier, annonçoient le maître du monde. I, 2, 36, 62, 102, 113, 144, 147, 244, 250, 251, 252, 255, 284, 287, 305, 320, 336, 465, 481. II, I 6, 87, 89, 90, 103, 110, 130, 158, 169, 170, 198, 207, 234, 248, 252, 275, 329, 352, 354 357, 377, 395, 416, 418, 456. III, 45, 68, 99, ■14, 122, 123, 136, 145, 155 174, 175, 214, 240, 311, 313, 326, 334. ALEXANDRE tua son oncle Poliphron, pour s'emparer de la tyrannie de Phere en Thessalie, 369 ans avant J. C. L'année suivante, il défit les Thébains commandés par Pelopidas,fit prisonnier ce général célèbre, et le jeta dans un affreux cachot. Le reste de l'arméevaincue eût péri sans ressource, si Epaminondas, qui y ser. voit comme volontaire ne se fût mis à la tête des fuyards, et n'eût arrêté le tyran. Cependant Pélopidas recouvra sa liberté, et n'en fit usage que pour attaquer son vainqueur. Alexandre fut battu à son tour, et contraint de se circonscrire dans le territoire de Phère; mais le général thébain périt au milieu de son triomphe, et cette mort releva les espérances du tyran. Il ramassa de nouvelles forces, et gagna une bataille sur mer contre les Athéniens la neuvième année de son règne. Il eût été à souhaiter pour son peuple que ce prince eût toujours fait la guerre. Il aimoit à répandre le sang, etil versoit celui de ses sujets, quand il n'avoit pas d'ennemis à tuer. Une des récréations de ce barbare étoit d'enterrer face à face des hommes vivans, ou de les déguiser en bêtes féroces, pour les faire tuer à coups de flèches par ses chasseurs, ou dé.

chirer par ses chiens.Il fit construire un temple pour y consacrer la pique avec laquelle il avoit tué son oncle, et lui offrit même des sacrifices, comme à une sorte de divinité.Sans cesse livré à la crainte de rencontrer enfin un vengeur de l'humanité outragée,il se défioit de tout le monde; et jamais il ne se rendoit auprès de Thébé sa femme qu'il aimoit beaucoup, sans l'avoir fait fouiller par des satellites, pour s'assurer si elle ne cachoit point quelque poignard. Ce qu'il redoutoit arriva; car cette princesse le soupçonnant infidelle à la foi conjugale, l'assassina, aidée de ses frères Tisiphon et Lycophron, 357 ans avant J. C. I, 252. II, 12, 357.

et

ALEXANDRE (S.), martyr, dans la cinquième persécution générale ordonnée contre les Chrétiens par un édit de l'empereur Sévère, en 202. II, 73. ALEXANDRE-SÉVÈRE (M. Aurelius-Severus-Alexander)fut adepté par l'infame Héliogabale en 221,et lui saccéda l'année suivante.Il vainquit les Allemands et les Perses, réforma les abus, corrigea les mœurs, rendit l'empire heureux et florissant,et fut assassiné par des soldats qu'avoit gagnés un de ses officiers nommé Maximin,qui usurpa le trône desCésars en 235. Il étoit âgé de 29 ans en avoit régné treize. 1, 15, 284, II, 49. III, 205. ALEXANDRE (Jérôme ), l'un des savans, qui, sous le règne de Louis XII,commencèrent en France la restauration des études. Ce bon roi lui donna une pension qu'il méritoit plus encore par son zèle que par ses talens ou ses écrits. I, 442. ALEXANDRE VII, de l'illustre maison de Chigi, naquit à Sienne en 1599. D'abord inquisiteur à Malte, il fut successivement vice-légat à Ferrare, nonce en Allemagne, évêque d'Imola, cardinal, et pape, après la mort d'Innocent X, en 1655. Il embellit Rome, protégea les gens de lettres, approuva la bulle de son prédécesseur contre les cinqpropositions attribuées à Jansénius, évêque d'Ypres, et prescrivit ce fameux formu laire de 1665,qui causa tant de trouble parmi les théologiens français. Il fut obligé de réparer de la manière la plus éclatante l'outrage que sa garde corse avoit fait au duc de Créqui, ambassadeur de Louis XIV,

citoyen de Sparte.

et mourut en 1667, avec la réputation d'un homme rusé, mais qui n'avoit pas assez de dextérité pour cacher ses ruses. III, 239. ALEXANDRIDAS III, 384. ALEXIS COMNENE, fils d'Isaac Comnène, empereur de Constantinople, se distingua par des exploits dignes des plus grands généraux, avant de monter sur le trône, qu'il usurpa sur Nicéphore Botoniate. Il battit les Turcs,et les contraignit à demander la paix ensuite il vainquit les Scythes, et promit aux croisés de les secourir, lorsqu'ils se présenteroient dans ses états. Mais, soit qu'il craignît d'être entraîné dans leur ruine, ou soit, comme les Latins le lui reprochent, qu'il fut charmé de voir cette multitude innombrable se fondre et disparoître peu à peu, il les abandouna à leur propre fortune, et fut peu fidelle à ses engagemens. Ils voulurent punir cette espèce de trahison lorsqu'ils repassèrent à Constantinople: il sut les calmer par ses protestations, ses manières affables, ses largesses et même ses services; et après avoir évité cette guerre et pacifié son empire, il mourut en 1118, après un règne de 38 ans. 1, 484. ALEXIS, surnommé Michacolvvitz c'est-à-dire, Fils de Michel, succéda à ce prince sur le trône de Russie en 1645, et l'occupa 31 ans. Il fit la guerre aux Polonais, fut sur le point d'être leur roi, protégea le commerce, maintint la discipline dans ses armées, veilla à l'exécution des lois, augmenta ses états par plusieurs conquêtes, et prépara la fameuse réformation nationale que Pierre-le-Grand son fils exécuta lorsqu'il eut succédé à ce bon prince. 1, 298. AL-FARABI, fameux philosophe musulman, vivoit au dixième siècle, et laissa plusieurs ouvrages, dont on trouve, dit-on, quelques parties dans la bibliothèque de Leyde. III, 238. ALFONSE OU (Alphonse) I, succéda à Henri, comte de Portugal, son père, en 1112.Ayant défait cinq rois maures en 1139, ses troupes le proclamèrent roi, et il fut le premier prince portugais décoré de ce titre,qui n'ajouta rien à sa puissance, mais qui la rendit plus vénérable. Il régna

[ocr errors]

46 ans et laissa le trône à son fils Sanche I, en 1158. I, 149.

rem

ALFONSE (ou Alphonse ) VI, roi de Léon, succéda à son père Ferdinand II, dans le douzième siècle, porta plusieurs victoires sur les Maures, et mourut comblé de gloire et regretté de son peuple. I, 149. ALFONSE (ou Alphonse) V, surnommé le sage et le magnanime, succéda à son père Ferdinand-le-Juste sur le trône d'Aragon et de Castille en1416 Jeanne II, reine de Naples, l'appela à son secours, et l'adopta pour son héritier cinq ans après. Cette adoption l'engagea dans une guerre assez longue contre Louis d'Anjou, que cette princesse fit roi en 1431; et après sa mort elle lui substitua René d'Anjou son frère. Alfonse fit de nouveaux efforts pour défendreses droits; mais il fut vaincuet prispar Philippe, duc de Milan,qui le remit en liberté. Cependant Jeanne mourut, René fut reconnu roi;mais Alfonse continuant de lui disputer cette couronne, la lui enleva enfin,et fit le bonheur de Naples, comme il faisoit celui de ses autres états. Ce bon prince mourut dans cette ville, en 1458, laissant le troue d'Aragon à Jean II, son frère, et celui des deux Siciles à Ferdinand Ison fils. 1, 2, 3, 14, 148, 235, 243, 284, 323. III, 8, 320, 365, 384 " 390. III, 23, 27, 33,74, 144, 158 3 163, 172, 192, 210.

ALI IV, calife ou souverain des Sa

rasins, et l'un des successeurs de Mahomet. III, 237.

ALIPE, disciple et ami de saint Au

[ocr errors]

gustin, embrassa la religion catholique, devint évêque de Tagaste, et soutint la cause de l'église contre les Donatistes, dans une célèbre conférence qui se tint à Carthage en 411,en présence du tribun Marcellin. II,293. ALIX, sœur de Renaud, comte de Boulogne, sous le règne de S. Louis. I, 430.

[ocr errors]

ALLUCIUS, prince des Celtibériens en Espagne, que le premier Scipion PAfricain vainquit 210 ans avant J. C., et qu'il s'attacha ensuite par ses bienfaits. II, 244. AMALON, comte de Champagne, feudataire du roi Gontran, vers l'an 570. 1, 468. AMARACH-BEN-HAMZAH, Musulman célèbre par sa générosité sous le califat d'Haroun-al-Raschild, au huitième siècle. II, 240. AMASIS, né d'une famille très-obscure et probablement indigente, eut pres que tous les vices que l'éducation

corrige ou réprime quelquefois, et quelques-uns des talens qu'elle ne donne pas toujours.Sa première jeunesse, il la passa dans des tavernes ; et les joueurs de profession, les yagabonds, les fainéans, furent ses premiers maîtres. N'ayant pas assez de fortune pour suivre constamment leurs leçons,il cherchoit par adresse ou par force, dans la bourse d'autrui de quoi remplir la sienne, et plus d'une fois il fut sur le point d'étre livré à la justice par ceux dont il avoit contraint la libéralité. Ce fut en volant ses concitoyens, qu'il apprit à dérober le sceptre. Son industrie le rendit nécessaire à Apries,roi d'Egypte, son souverain. Une armée que ce prince avoit fait marcher contre les Cyrénéens, ayant été défaite s'étoit révoltée. Amasis fut envoyé pour rappeler les rebelles à leur devoir. Il veut parler; on le proclame souverain: loin de s'en défendre, il se met à la tête de ses nouveaux sujets, marche contre Apries, le combat,le fait prisonnier, le livre à la fureur de ceux qui lui avoient donnéle titrederoi,et le réalise en sa rendant maîtredetoute l'Egypte vers l'an 570 avant J.C.Sans perdre ses anciennes habitudes, il se montra digne du trône par les soins qu'il donna à l'administration de la justice,et par son application à rendre ses peuplesheureux et florissans. Dès le lever de l'aurore jusqu'au milieu du jour, il expédioitles affaires avec l'attention la plus scrupuleuse; ensuite, pour se délasser, il se livroit à la boisson avec un certain nombre d'amis capables de le seconder; et on l'eût pris pour leur bouffon plutôt que pour leur maître,par les espiégleries qu'il faisoit afin deles exciter à rire. Quelques graves courtisans osèrent luireprésenterqu'en se familiarisant ainsi,il dégradoit la majesté royale. «Bon, bon, dit-il, un arc ne peut » pas toujoursêtre tendu;il faut que » la récréation succède au travail, >si on veut le reprendreavecfruit.» Il entreprit plusieurs guerres, et fit quelques conquêtes.Sur le point d'en venir aux mains avec les Arabes, il s'aperçut que ses troupescraignoient d'engager le combat: il fit placer derrière les bataillons les statues des divinités les plus respectées de l'E‹gypte > puis parcourant tous les rangs: Camarades, s'écria-t-il, nos » Dieux nous regardent,ne les aban

>> donnons point au pouvoir de l'en>> nemi. » 1 remporta la victoire. Sachant, par sa propre expérience, combien l'oisiveté est pernicieuse à la république, ainsi qu'à ceux qui la composent,il porta un décret contre quiconque ne pourroit, chaque an née,prouver aux magistratsparquels moyens il subsistoit. Cette loi parut si belle au sage Solon,qu'il l'inséra dans son code, et se fit honneur de l'avoir copiée. Ce prince aimoit à dire des bons mots, et ceux qui lui échappoient n'étoient pas toujours dépourvus de ce sel philosophique qui les end piquans ou agréables. Un de ses courtisans étoit inconsolable de la mort de son fils unique; Amasis fatigué de ses cris lugubres: «Ami, lui dit-il, imagine-toi que >> tu ne l'as jamais eu. » Ce roi, célèbre à quelques égards,gouverna durant 44 ans et laissa le trône à Psammenite,qui fut vaincu par Cambyse 526 ans avant J. C. 1, 20. AMBOISE (George d') fut premier ministre sous Louis XII, et partagea avec ce prince le glorieux titre de Père du Peuple. Il ne fut pas grand politique, mais excellent citoyen, et ses vertus suppléèrent à seslumières. Il montra autant de zèle pour le bonheur de la France, que pour le maintien de la religion etdeşmœurs. Il ne posséda jamais qu'un seul bénéfice, dont il consacroit les deux tiers à la nourriture des pauvres et à l'entretien des églises.Il se contenta de l'archevêché de Rouen et du chapeau de cardinal, sans vouloir y ajouter d'abbayes, suivant l'usage. Il eût pu devenir pape, et il le déșiroit pour le bien de la chrétienté; mais le cardinal de la Rovère, plus intrigant que lui,lui enleva la tiare, et prit le nom de Jules II.LaFrance perdit ce sage ministre en 1510. Il mourut à Lyon dans le couvent des Célestins, à l'âge de 59 ans. Il répé toit souvent au frère infirmier qui le seryoit dans sa maladie : « Frère » Jean, que n'ai-je été toute ma vie » frère Jean!» paroles qui prouvent que ce n'est pas dans lagrandeur que l'on trouve la véritable félicité. Sa vie a été publiée par le Gendre, en 1721, et l'on a imprimé ses lettres à Louis XII, à Bruxelles en 1712. I, 236.

AMBROISE (S.), l'un des 4 docteurs de l'Eglise Latine,et archevêque de Milan, signala son zèle, sa religion

et ses talens sous plusieurs empe-
reurs, et mourut le 4 avril, veille
de Pâques, en 397, à l'âge de 57
ans. La douceur de son éloquence
lui a fait donner le surnom de doctor
mellifluus Toussesouvragesrespirent
la piété la plus touchante, et la re-
ligion s'y montre avec la parure qui
lui est convenable. On en a fait plu-
sieurs éditions; mais celle des Béné-
dictins, en 2 vol. in-fol. est la meil-
leure. 1, 402. II, 71, 102, 204,
263, 275, 333.

AMEDEE VIII, duc de Savoie,fut sur-
nommé le Pacifique, parce qu'il sut
conserver la paix pendant que tous
les potentats ses voisins se faisoient
la guerre, et on lui décerna le titre
de Salomon de son siècle, pour la
sagesse avec laquelle il gouverna son
peuple, et les lois utiles qu'il porta.
Presque tous les souverains de son
temps le choisirent pour arbitre de
leurs querelles, et il s'enfitrespecter
autant qu'il étoit aimé de ses sujets.
Aprèsavoirfaitérigerla Savoie en du-
ché,il laissa ses états à son fils, et se
retira avec plusieurs seigneurs de sa
cour, dans une petite ville appelée
Ripaille. Il y bâtir un monastère, et
tout auprès un agréable palais au-
quel il donna le nomd'Ermitage. Là,
ce prince, avec ses compagnons,
menoit une vie délicieuse, et cher-
choit à prodiguer les roses sur les
épines de la vertu. Une table délica-
tement servie, des mets plus choisis
que nombreux, d'innocentes récréa-
tions entremêlées d'occupations
champêtres, rendoient ces nouveaux
reclus moins semblables aux ermites
du désert qu'à ces disciples d'Epi-
cure, qui ne se refusent aucune des
douceurs de ce monde, et ne s'ap-
pliquent qu'à en éviter l'excès. Ils
prenoient cependant le nom de So-
litaires de Ripaille, parce qu'ils
avoient exclus les femmes de leur
société, et qu'ils portoient la barbe
comme les Capucins. Vêtus moins
grossièrement que ces religieux, ils
portoient une robe de drap gris très-
fin, soutenue par une ceinture d'or,
et ils avoient au cou une croix de la
même matière. Tel étoit le repos vo-
luptueux dont jouissoit Amédée,
lorsque les pères du concile de Bâle
lui donnèrent la tiare en 1439. Il
prit le nom de Felix V, mais 10 ans
après, il abdiqua la papauté en fa-
veur de Nicolas V,et se contenta du
chapeau de cardinal. Il mourut à Ge-

nève en 1451, âgé de 69 ans. 11,328. AMIN, fils du calife Haroun-al-Raschild, succéda à ce prince en 809, à condition que Mamoun son frère auroit le califat après lui, et qu'en attendant il posséderont tous les meubles de la maison impériale, et qu'il commanderoit au Khorasan, l'une des provinces de l'empire. Amin, devenu maître, ne voulut remplir aucune de ces conditions imposées solennellement par son père. Mamoun fut obligé d'armer contre lui, et de le combattre. Le calife fut vaincu, et se réfugia dans Bagdad où son frère vint l'assiégér. Le danger dont il étoit menacén'interrompit point ses plaisirs. Au lieu de songer à défendre sa capitale, il se reposoit sur ses officiers, pour se livrer tout entier à la bonne chère et au jeu.Mamoun alloit donner l'assaut; on vient l'apprendre au calife qui jouoit alors aux échecs: «Paix!

paix! dit-il à l'importun messager, » je vais faire un beau coup, et >> donner échec et mat. » Mamoun cependant entra dans la ville, arrêta son frère, le fit déposer, et lui donna la mort en 813, la cinquième année de son règne. I, 323. AMMONIUS, pieux et saint solitaire, qui vivoit dans le quatrième siècle, ét qui refusa l'épiscopat. II, 94. AMPHIARAUS, fils d'Oicles, inventa Part futilé de la divination par les songes, et, pour cette belle découverte, fut mis au rang des dieux. Il prévit, dit-on, par son art, qu'il seroit tué s'il accompagnoit Adraste à la guerre de Thèbes; et comme il étoit plus jaloux de vivre que de combattre, il se cacha; mais sa femme Eriphile, séduite par la promesse d'un riche collier d'or, découvrit le lieu de sa retraite. Il prit la fuite, et fut englouti tout vivant dans la terre avec son char. Les habitans d'Orope, ville de l'Attique lui élevèrent un temple, dont l'oracle eut beaucoup de célébrité. Pour le consulter, on immoloit un bélier sur la peau duquel on se couchoit, et ce qu'on songeoit la nuit étoitla réponse du Dieu, que l'on payoit en jetant dans sa fontaine des pièces d'or et d'argent. II, 174, 256. AMPHILOQUE (S.), évêque d'Icôné, au quatrième siècle, assista au premier concile général de Constantinople, en 831, et présida au concile de Side. Dans l'un et dans l'au

tre, il fit admirer son zèle pour la pureté de la foi de J. C., et mourut vers l'an 394. Il nous reste de lui quelques ouvrages théologiques que le père Combesis a publiés en 1544. 1, 16. AMPHION, peintre célèbre, contempo

rain d'Apelle qui l'estimoit, floris soit vers l'an 329 avant J. C. II, 442. AMROU, sultan ou prince souverain d'une partie de l'Orient, dans le temps que les Sarasins étoient maîtres de ces contrées. II, 428. MURAT I, empereur des Turcs, monta sur le trône en 1359, après Orchan son père, et niérita le titre d'Illustre, non par ses vertus, mais par ses conquêtes. Il enleva aux Grecs la Thrace, Gallipoli et Andrinople, dont il fit le siége de son empire. Il battit le prince des Bulgares, s'empara de la basse Mysie, châtia ses bassas rebelles, fit crever les yeux à son fils, qui avoit voulu se soustraire à la cruauté de son 'despotisme, et fut tué dans un coinbat en 1389, après avoir gagné 37 batailles. C'est lui qui créa la milice des janissaires, et qui lui donna la forme qu'elle a encore aujourd'hui. II, 378.

AMURAT IV succéda à Mustapha sur le trône ottoman en 1623, et s'acquit le surnom d'Intrépide, par la bravoure avec laquelle il s'exposa aux dangers de la guerre. Il prit d'assaut Bagdad, et sut se faire craindre des janissaires, qui s'étoient rendus redoutables à leurs souverains. La valeur étoit sa seule vertu, et il la ternit par la cruauté et par la débauche. Il mourut en 1640, d'un excès de vin, en dépit du prophète Mahomet,qui défend à ses sectateurs l'usage de cette liqueur dangereuse. III, 20, 237. ANACHARSIS, fils de Gnurus, roi des Scythes, prétéra la philosophie au trône, qu'il laissa à son frère Gad. vida, et quitta son pays l'an 592 avant J. C., pour se rendre à Athènes, dont la reine sa mère, qui étoit grecque, lui avoit appris la langue. Il prit Solon pour maitre, et profita tellement des leçons de ce philosophe, qu'il devint son égal, et fut au nombre des sept sages de la Grèce. Il fut lié avec tous les hommes célèbres de son temps, et s'en fit admirer par l'austère gravité de ses mœurs et l'énergie de ses maximes. Dans sa vieillesse il voulut re

voir sa patrie, non par une vane curiosité, mais pour introduire les sciences et les usages des Grecs chez ses concitoyens. Les Scythes, tout barbares qu'ils etoient, furent plus prudens que le philosophe; ils virent qu'en adoptant desmœursétrangères et des études incompatibles avec la simplicité de leur vie, ils perdoient leur caractère national. Anacharsis fut traité comme un novateur dangereux; et sans respect pour son grand âge ni pour sa naissance, le roi le tua d'un coup de flèche, vers l'an 554 avant J. C. Les Grecs lui érigèrent des statues, au pied desquelles on lisoit ce précepte: Taistoi; sois sobre et chaste. 1, 108, 242. 304. II, 43, 88, 408. ANACREON naquit à Téos en lonie, vers l'an 532 avant J. C., et fut` comblé d'honneurs par les rois ses contemporains, à cause de ses aimables poésies, et de son caractère plus aimable encore. Il passa sa vie dans une mollesse voluptueuse, et les plaisirs l'accompagnèrent jusqu'au tombeau. A l'âge de 85 ans, un pepin de raisin s'arrêta dans son gosier, et lui donna la mort. Ce qui nous reste de ses vers semble avoir été dicté par les grâces. Les meilleures éditions sont celles de Cambridge, 1705 in-12, de Londres, 1706 in-8.° et d'Utrecht, 1732, in-4° II, 90.

ANANIAS, l'un des trois jennes Hébreux captifs à Babylone, que Nabuchodonosor fit jeter dans une fournaise ardente, pour avoir refusé d'adorer son idole. On l'appelle encore Sidrach. ( Voyez AZARIAS. ) II, 150.

ANASTASE 1, surnommé le Silentiaire, non qu'il eût l'art de se taire, mais parce qu'il étoit chargé de faire taire les autres dans le palais de l'empereur monta sur le trône de Constantinople, par le crédit d'Ariadne, veuve de Zénon, dont il étoit depuis long-temps le favori secret. Il l'épousa par reconnoissance, et donna les plus grandes espérances, en retranchant plusiuers impôts, en diminuant les autres, et en abolissant la vénalité des charges; mais il ne tarda point à démentir ces heureux commencemens; et ses sujets, au lieu d'un père qu'ils avoient cru trouver, ne virent plus en lui qu'un tyran avare et cruel. Il se déclara contre les catholiques,et

« السابقةمتابعة »