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nom, et de ses fauxbourgs, au nombre de plus de cinquante, lui en donnerent, tant en leur nom qu'en celui de plusieurs autres de leurs collegues, la justice criminelle, etc.

CXVIII

Concile d'Arles. Le comte de Toulouse y est excommunié.

1

Peu de tems après, les légats s'étant rendus à Arles en Provence, ils y convoquerent un nouveau concile, auquel ils citerent le comte de Toulouse, et firent prier le roi d'Aragon de se trouver. Ces deux princes étant arrivez, ils leur défendirent de sortir de la ville sans leur permission et celle du concile, et envoyerent au comte les articles suivans, de l'exécution desquels ils faisoient dépendre sa paix avec l'Eglise.

1o. Le comte de Toulouse congédiera incessamment toutes les troupes qu'il a levées, ou qui sont en marche pour son secours. 2o. Il obéira à l'Eglise, réparera tous les dommages qu'il lui a causez, et lui sera soûmis tout le tems de sa vie. 3o. On ne servira aux repas dans tous ses domaines, que de deux sortes de viandes. 4°. Il chassera les hérétiques et leurs fauteurs de tous ses états. 5o. Il livrera entre les mains du légat et de Simon de Montfort dans l'espace d'un an, tous ceux que les légats lui indiqueront, dont ils disposeront à leur volonté. 6o. Tous les habitans de ses domaines, soit nobles ou roturiers 2, ne porteront point des habits de prix, mais seulement des chapes noires et mauvaises. 7o. Il fera raser jusqu'au rez de chaussée toutes les fortifications des places de défense qui sont dans ses états. 8°. Aucun gentilhomme ou noble de ses vassaux, ne pourra habiter dans les villes, mais seulement à la campagne. 9o. Il ne fera lever aucun péage ou usage, que ceux qu'on levoit anciennement. 10°. Chaque chef de famille payera tous les ans quatre deniers Toulousains au légat ou à son déléguė. 11o. Il restituera tous les profits qu'il a retirez des renouveaux 3 de ses domaines. 12°. Le comte

3

1 Preuves. - V. NOTE VIII. n. 6.

2 Vila ou Vilain.

3 Renoubiés, Renouts: termes dont on n'entend pas bien la signification.

de Montfort et ses gens voyageront en toute sûreté dans les païs soumis à l'autorité de Raymond, et ils seront défrayés partout. 13°. Quand Raymond aura accompli toutes ces choses, il ira servir outre-mer parmi les Hospitaliers de S. Jean de Jérusalem, sans pouvoir revenir dans ses états, que lorsque le légat le lui permettra. 14°o. Toutes ses terres et seigneuries lui seront ensuite rendues par le légat et le comte de Montfort, quand il leur plaira.

communiqua au roi d'Aragon, qui lui dit : Raymond après avoir lù ces articles, les indignez : et ils partirent bien-tôt sans prenon vous l'a bien payé. Ils en furent également dre congé des évêques. Les légats irritez à leur tour du départ précipité du comte, ne ils l'excommunierent, le déclarerent publigarderent 1 plus depuis aucun ménagement : quement ennemi de l'Eglise et apostat de la foy, et disposerent de ses domaines en faveur du premier occupant. Ils députerent en même tems Arnaud abbé de S. Ruf, qui fut ensuite évêque de Nismes, à Rome, pour informer le pape Innocent III. de tout ce qui s'étoit passé, et ils eurent soin de le prévenir en leur faveur ensorte qu'Innocent confirma la sentence d'excommunication le 17. d'Avril de l'an 1211. par une lettre 2 adressée à l'archevêque d'Arles, à ses suffragans, et à l'évêque de Viviers. « Ayant crù, jusqu'ici, dit >> le pape dans cette bulle, que le noble Ray>> mond comte de Toulouse se rendroit à nos >> exhortations, et qu'il honoreroit l'Eglise >> comme un prince catholique doit faire ; >> séduit par un mauvais conseil, il n'a pas >>> seulement frustré notre attente; mais il >> s'est opposé avec méchanceté aux dispo>>sitions de l'Eglise, et a enfraint sans pu>> deur ses promesses et ses sermens. C'est >> pourquoi notre venerable frere l'évêque >> d'Usez, et notre cher fils l'abbé de Citeaux » légat du siege apostolique, ayant rendu >>> contre lui une sentence, du conseil de plu>> sieurs prélats, à cause de sa contumace >> manifeste, nous vous ordonnons de la faire

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>> publier dans vos diocéses, et de la faire >>> observer sous peine des censures ecclé>>siastiques, jusques à une entiere satis>>faction. » Le pape défendit 1 aux mêmes prélats de restituer au comte, les châteaux et les autres domaines qu'il tenoit de leurs églises. Nous comprenons 2 par ces lettres que l'évêque de Riez n'assista pas à ce concile d'Arles, et que ce fut l'évêque d'Usez et l'abbé de Citeaux, qui prononcerent alors la sentence d'excommunication contre le comte, et qui y présiderent.

XCIX.

Le pape fait saisir le comté de Melgueil sur le comte de Toulouse et déposer divers évêques.

Le pape en confirmant cette sentence, ordonna aux deux 3 légats de saisir en leurs mains le comté de Melgueil, qu'il prétendoit appartenir à S. Pierre ; et de le faire garder jusqu'à nouvel ordre preuve qu'il en dépouilla alors le comte de Toulouse. Nous apprenons d'ailleurs qu'il enjoignit aussi alors à ses légats de saisir tous les autres domaines de ce prince, et de les donner en garde à ceux à qui il appartenoit de droit. Il donna ordre en même tems aux légats, 1o. d'engager l'archevêque d'Auch à se démettre de son archevêché, comme étant incapable de l'occuper, avec menace, s'il refusoit, d'y pourvoir comme il seroit à propos. 2o. D'accepter la démission que l'évêque de Rodez

avoit offerte de son évêché. 3°. De recevoir celle de l'évêque de Carcassonne, qui avoit demandé d'être déchargé du fardeau de l'épiséglise, de proceder à une nouvelle élection dans l'espace de huit jours; sinon, il leur ordonne d'y nommer de leur autorité.

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Bernard de Labarthe, alors archevêque d'Auch, fut déposé en effet ; mais ce ne fut que quelques années après. Hugues évêque

1 Ep. 37.

2 V. NOTE VIII. n. 7.

3 Ep. 35.

4 Ep. 163.

5 Ep. 32.

6 Ep. 53.

7 Gall. chr. nov. ed. tom. 1.

de Rodez, de la maison des comtes de cette ville, se démit de bonne foy de son évêché, qu'il avoit possedé plus de soixante ans; on lui avoit déja élû un successeur le premier de Juillet de l'an 1211. et il vêcut long-tems après. Quant à l'évêque de Carcassonne, qui se nommoit Bernard Raymond de Rochefort, et qui avoit succedé à Berenger que les habitans avoient chassé, il fut obligé de se démettre malgré lui de son évêché. On lui donna pour sa subsistance une prévôté dépendante du chapitre de Carcassonne composé alors de chanoines réguliers. Il prit cependant toûjours le titre d'évêque; mais sans ajoûter de Carcassonne. Le pape Innocent III. ôta ainsi de leurs sieges les évêques qui pouvoient encore être favorables au comte de Toulouse, et eut soin de leur en faire substituer qui fussent dévouez à Simon de Montfort.

C.

Le comte de Toulouse se met en état de défense.

Le comte de Toulouse voyant que les légats l'avoient excommunié, et qu'ils avoient livré ses domaines au premier venu, ne douta nullement que les croisez ne vinssent bientôt l'attaquer ainsi il se mit 2 en état de défensc. Il s'assùra d'abord des habitans de

Toulouse, à qui il exposa la conduite que les legats avoient tenue à son égard, et qui lui promirent toute sorte de secours et une fidelité inviolable. Ceux de Montauban, de Castelsárrasin, et des autres principales villes de les mêmes promesses. Il eut recours à ses ses états, dont il étoit fort aimé, lui firent amis, à ses alliez, et à ses vassaux, entre lesquels les comtes de Comminges et de Foix, Gaston vicomte de Bearn, Savari de Mauleon, sénéchal d'Aquitaine pour le roi d'Anglel'assurerent de leur assistance. Ce prince fit terre, et plusieurs chevaliers du Carcassez,

tous ces préparatifs au commencement du carême; mais il ne voulut pas encore se déclarer ouvertement contre Simon de Montfort.

1 Tom. 6. ibid. - De Vic. de ep Carc. p. 84. et seq. 2 Preuves.

CI.

entreprise considérable. Il assembla son conseil, et se détermina au siege de Cabaret,

Un nouveau corps de croisez va joindre Simon qui reçoit château qui a donné son nom au païs de

la soùmission du château de Cabaret.

L'abbé de Citeaux avoit envoyé cependant en France l'évêque de Toulouse, pour y solliciter de nouveaux secours contre les hérétiques, et surtout contre le comte Raymond, qu'il faisoit passer pour le plus grand de tous les scélerats. Ce prélat se donna tant de soins, qu'il engagea l'évêque de Paris, Robert de Courtenay, Enguerrand de Couci, Juël de Mayenne (De Meduana) et non de Mante, comme la plupart des modernes l'ont dit, et plusieurs autres seigneurs, à se croiser et à le suivre. On assûre que Leopold 2 duc d'Autriche, Adolphe comte de Mons, et Guillaume comte de Juliers, se croiserent aussi, et amenerent à Simon un renfort considérable. Ces nouveaux croisez arriverent à

Cabardez, portion du diocèse de Carcassonne, située dans les montagnes qui confinent avec l'ancien diocése de Toulouse. Pierre-Roger seigneur de ce château, averti du dessein des croisez, commença alors à perdre courage. Il voyoit sa garnison fort diminuée par la désertion de plusieurs chevaliers qui avoient fait leur paix avec Montfort, entr'autres Pierre Miron et Pierre de S. Michel son frere, qui autrefois avoient arrêté prisonnier Bouchard de Marli. Il considéra de plus que les châteaux les plus forts n'avoient pû résister, et que ceux qui se défendoient s'exposoient aux derniers malheurs. Ces réfléxions l'ébranlerent; et ayant fait venir devant lui Bouchard de Marli qu'il tenoit dans les fers depuis plus de dix-huit

Carcassonne vers la mi-carême, qui tomboit mois, il lui dit : « Seigneur, je vous offre

le 10. de Mars.

Deux jours après Simon confirma en faveur de Raymond de Cahors, l'acte par lequel il lui avoit donné en 3 fief durant le siege de Minerve, les châteaux de Pezenas et de Torves, avec tous les droits qu'Etienne de Servian, et le vicomte de Beziers avoient auparavant sur ces châteaux. Il confirma cette donation en présence de frere Yves abbé de la Cour-Dieu, vice-gerent de l'abbé de Citeaux, légat du saint siege, de Raymond vicomte d'Onges, Raymond de Mauvoisin et plusieurs autres chevaliers François, d'Alix sa femme et d'Amauri son fils qui l'approuverent. Il paroît que ce Raymond de Cahors est le même que Raymond de Salvanhac, riche marchand de Cahors, qui suivant un ancien historien, avoit prêté des sommes considérables à Simon pour les frais de la croisade.

4

Ce general après avoir 5 reçù ce nouveau renfort de croisez, résolut de tenter quelque

1 Petr. Val. c. 48. Preuves. - Rob. Altiss. chron. V. Vales. notit. Gall.

Cæsar. Heislerb. 1. 5. c. 21.

3 Preuves.

4 Preuves.

5 Petr. Val. ibid.

>> non seulement la liberté, mais encore le >>> château dont je suis maître, si vous voulez » moyenner ma paix avec les légats et Simon » de Montfort. Je promets de les servir fidel» lement envers tous et contre tous; mais je >> demande d'être conservé dans la possession >>> de mes domaines. » Bouchard accepta la médiation; et s'étant lié avec le seigneur de Cabaret par une promesse mutuelle, il sc rendit au camp des croisez, et eut bien-tôt terminé sa négociation. Le légat et Simon partirent pour aller prendre possession du château de Cabaret, où ils mirent une forte garnison, et Simon dédommagea PierreRoger par d'autres domaines qu'il lui assigna ailleurs les croisez acquirent ainsi une très

forte place sans coup ferir; plusieurs autres châteaux du voisinage suivirent l'exemple

de celui de Cabaret.

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en cité ou évêché, appartenoit à une veuve nommée Guiraude. Aymeri frere de cette dame, seigneur de Montreal au diocèse de Carcassonne et de Laurac le Grand, chevalier de mérite, qui après avoir été dépouillé de ses biens par les croisez, s'étoit retiré auprès d'elle, entreprit la défense de la place: il avoit avec lui quatre-vingt chevaliers tous

1

des machines de guerre. Foulques évêque de cette ville envoya de son côté à Simon un corps de Toulousains, qui s'étoient engagez dans une espece de ligue ou de confrairie que ce prélat avoit érigée à Toulouse sous l'autorité du légat.

CHI.

également braves et résolus de se défendre Cinq mille Toulousains se croisent et vont au secours de

jusqu'à la derniere extrémité, sans compter les habitans, et un grand nombre d'hérétiques qui s'y étoient réfugiez; ce qui faisoit 1 que Lavaur passoit dans ce tems-là pour le principal siege de l'hérésie la ville étoit d'ailleurs forte, bien munie, et environnée d'épaisses murailles et de fossez très-profonds. On assure 2 que le comte Raymond envoya secretement au secours de Lavaur plusieurs de ses chevaliers, entr'autres Raymond de Recald son sénéchal, quoique cette ville ne fût soumise que médiatement à sa domination car Guiraude en possedoit le domaine utile au nom de ses enfans sous la mouvance des vicomtes de Beziers et de Carcassonne, qui la tenoient en fief des comtes de Toulouse.

Montfort n'ayant pas assez de troupes pour faire la circonvallation, se contenta d'une scule attaque, et partagea son armée en deux corps qui pouvoient se prêter mutuellement du secours il fit ensuite dresser ses machines, et battre en bréche; mais les assiegez se défendirent avec tant de valeur, et l'incommoderent par de si fréquentes sorties, qu'il ne lui fut pas possible d'avancer les travaux. Enfin les évêques de Lizieux et de Bayeux, Pierre de Courtenay comte d'Auxerre, et plusieurs autres seigneurs étant arrivez au camp, il investit entierement la

3

place, et établit la communication entre les divers quartiers, par un pont qu'il fit construire sur l'Agout. Le comte Raymond 3 qui vouloit garder encore quelques ménagemens avec Simon, permit aux habitans de Toulouse de porter des vivres au camp des croiscz: il leur défendit seulement d'y construire

1 Acta concil. Vaur. tom. 2. cp. Innoc. III. p. 764. 2 Ibid. Petr. Val. c. 50.

3 Petr. Val. ibid. - Preuves.

Simon au siége de Lavaur.

Foulques institua cette confrairie dans la vue d'extirper l'hérésie, et d'abolir l'usure. Il donna la croix à tous ceux qui voulurent y entrer, et les fit participans ¦ de l'indulgence de la croisade. Tous les habitans de la ville de Toulouse, à la réserve d'un petit nombre, et quelques-uns du fauxbourg, s'empresserent de s'enrôler dans cette confrairie, suivant le témoignage d'un historien contemporain. L'hérésie n'y dominoit pas par conséquent, comme on veut nous le faire croire. Foulques fit prêter serment à tous les confreres dc demeurer fidelles à l'E

glise, et leur donna pour prévôts ou officiers deux chevaliers, Aymeri de Castelnau surnommé Cofa, et Arnaud son frere, et deux bourgeois. Ces quatre officiers érigerent un tribunal si redoutable, qu'ils forçoient les usuriers à comparoître devant eux, et à faire raison à leurs débiteurs; et qu'ils punissoient à main armée les contumaces, par la destruction et le pillage de leurs maisons. Cette conduite causa une grande division parmi les habitans de la cité et ceux du bourg. Ces derniers pour s'opposer aux entreprises des autres, formerent de leur côté une autre confrairie, qui fut nommée la noire pour la distinguer de l'autre qu'on appelloit la Blanche, en sorte qu'ils se livrerent divers combats. C'est ainsi, ajoûte le même historien 2, que Dieu établit par le ministere de l'évêque de Toulouse son serviteur, non une mauvaise paix, mais une bonne guerre.

solli

Ce prélat et l'abbé de Cîteaux cité 3 fortement ceux des habitans de Touayant louse qui étoient de la ligue ou de la con

1 Guill. de Pod. c. 15. et 17. 2 Ibid.

3 Ibid. Preuves.

frairie blanche, de marcher au secours des croisez occupez au siége de Lavaur, ils s'armerent au nombre de cinq mille, et se disposerent à partir. Le comte de Toulouse averti de leur dessein, fit tout son possible pour les en détourner, et leur défendit de sortir de la ville: mais ils tromperent sa vigilance; et ayant passé la Garonne à son inscû, au gué du Basacle, ils arriverent malgré lui enseignes déployées, au siége de Lavaur. Les assiegez les voyant venir de loin, crurent que le comte les envoyoit à leur secours; mais ils furent bien surpris, lorsqu'ils virent qu'ils campoient avec leurs ennemis.

CIV.

Roger de Comminges seigneur de Savez fait sa paix avec Simon de Montfort.

Roger de Comminges, parent ( Consanguineus) du comte de Foix, se rendit au camp des croisez durant le siége, pour faire ses soûmissions à Simon de Montfort. Il étoit sur le point de lui faire hommage pour tous ses domaines le jour du Vendredi saint, quand Simon vint à éternuer une fois: Roger prit à mauvais augure cet unique éternúment; et s'étant retiré à l'écart avec ses gens, il les consulta sur ce qu'il devoit faire, et refusa de rendre l'hommage qu'il avoit promis; mais on le tourna tant en ridicule, qu'enfin il eut honte de sa superstition, et rendit cet hommage par un acte 2 daté du siege de Lavaur le 3. d'Avril de l'an 1211. ( qui étoit le jour de Pâques). Roger y déclare, «< qu'il a reçu tous les domaines qu'il » possedoit de droit, ou qu'il devoit posse» der, des mains de Simon comte de Ley>>>cestre, seigneur de Montfort, et par la >> grace de Dieu vicomte de Beziers et de >>> Carcassonne, et seigneur d'Albigeois et de >>> Rasez, pour les tenir en fief de lui et de >> ses heritiers; et qu'il lui en faisoit hom>>mage lige, en présence de Pierre Guil>> laume abbé de Combelongue, Raymond >> vicomte d'Onges, Gui de Lucé de Levis, » maréchal, de l'évêque de Paris, et de plu

1 Petr. Vallis. c. 53.

2 Preuves.

» sieurs autres seigneurs et barons de l'armée » de Dieu.» prie à la fin ses seigneurs et peres, Foulques évêque de Toulouse, et Navarre évêque de Conserans, de vouloir confirmer cette charte par l'apposition de leurs sceaux. Roger, qu'un moderne fait sans aucun fondement pere de Bernard alors comte de Comminges, et que d'autres 2 confondent avec ce dernier, étoit seigneur du païs de Savez, portion de l'ancien Toulousain, située à la gauche de la Garonne. Il ne paroît pas different de Roger de Comminges, qu'on qualifie 3 vicomte de Conserans, et qu'on dit cousin germain de Bernard, alors comte de Comminges. Quant au titre de comte de Comminges, que Roger prend lui-même dans l'hommage qu'il rendit à Simon de Montfort, il est évident que c'est une faute de copiste, et qu'il faut lire simplement Roger de Comminges, comme dans l'histoire 4 de Pierre de Vauxsernai. Au reste Roger ne demeura fidelle 5 à Simon que fort peu de tems, et il abandonna bien-tôt son parti, pour reprendre celui de ses ennemis.

CV.

Le comte de Toulouse se rend au siége de Lavaur, et se brouille entierement avec Simon.

aussi lui

Le comte Raymond se rendit même au camp devant Lavaur, vers la fin du carême, à la sollicitation de Pierre de Courtenay, comte d'Auxerre, et de Robert de Courtenay ses cousins germains, qui l'exhorterent si vivement à faire sa paix avec l'Eglise, qu'enfin il ceda à leurs instances, vint trouver les légats; et eut avec eux une nouvelle conference: on n'en marque pas les circonstances; on assûre seulement en géneral que Raymond demeura infléxible, et qu'il se retira le cœur ulceré contre Simon de Montfort. A son retour à Toulouse, il défendit severement à tous les habitans de

1 Benoît, hist. des Albig. tom. 1. p. 164.

2 Daniel, hist. de Fr. tom. 1. p. 1388.

3 Hist. gen. des gr. off: etc. tom. 2. p. 640. et 642. 4 Petr. Val. ibid.

5 Petr. Val. c. 53.

6 Petr. Val. c. 49. Preuves.

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