صور الصفحة
PDF
النشر الإلكتروني

» Beziers de l'autre, pour se succeder les uns >> aux autres par défaut de descendans. » Cela prouve donc seulement que Simon de Montfort s'étant emparé de tous les domaines des maisons de Toulouse et de Beziers, il engagea, pour s'en assûrer la possession, Bernard-Aton à la lui confirmer: mais ce n'est pas une preuve que ce dernier fût alors proprietaire des vicomtés de Nismes et d'Agde.

6o. Il semble que Bernard-Aton, suivant cette substitution, ne pouvoit pas disposer de la vicomté d'Agde en faveur de l'église de cette ville, sans le consentement de Roger II. alors vicomte de Beziers et de Carcassonne son cousin germain, qui lui étoit substitué: or il ne paroît pas que Roger ait donné ce consentement. Bernard-Aton crut peut-être pouvoir s'en passer, après avoir obtenu celui du comte de Toulouse son seigneur dominant, dont il avoit abandonné les intérêts en 1179. pour embrasser ceux du roi d'Aragon, et avec lequel il s'étoit par conséquent alors réconcilié.

VII.

Raymond de Montpellier évêque d'Agde.

Pierre évêque d'Agde survécut long-tems à la donation que le vicomte Bernard-Aton lui avoit faite et à son église, de la vicomté d'Agde. Raymond fils de Guillaume VII. seigneur de Montpellier, et de Mathilde de Bourgogne, lui succeda en 1192. Il avoit embrassé la profession religieuse dans l'abbaye de Grand-Selve au diocèse de Toulouse, conformément au testament 2 de son pere. On voit en effet parmi les témoins qui furent présens à une donation 3 que Vivien vicomte d'Hautvillar fit à la fin de l'an 1186. à cette abbaye, Raymond de Montpellier, prêtre et moine de Grand-Selve. Raymond V. comte de Toulouse, qui étoit peut-être parrain de Raymond de Montpellier, favorisa sans doute son élection à l'évêché d'Agde, dont il ne prenoit encore que le titre d'évêque élu au mois de Juillet de l'an 1194. Raymond VI.

3

1 Gall. chr. nov. ed. tom. 6.

2 Preuves.

3 Archiv. de l'ab. de Grandselve.

4 Preuves.

comte de Toulouse le fit 1 son chancelier; et ce prélat exerçoit les fonctions de cette charge en 1198. 1203. et 1205. Il fit son testament au mois de Novembre de l'an 1213. légua 2 sa bibliotheque à sa cathédrale, et donna à l'abbaye de Valmagne dans son diocèse, un pseautier qu'il avoit composé en l'honneur de Dieu et de la Vierge.

VIII.

Sœurs de Raymond V. comte de Toulouse. Comtes de Comminges.

Raymond V. comte de Toulouse, après avoir confirmé à Melgueil au mois de Juillet de l'an 1187. la donation du vicomte Bernard-Aton en faveur de l'église d'Agde, se rendit vers le Rhône, où il donna 3 au mois d'Août suivant à l'abbaye de Franquevaux, ce qu'il possedoit dans le territoire de Fourques de la succession de feue Agnès sa sœur, avec réserve de l'usufruit. Guillaume de Sabran, Raymond Rascas seigneur d'Usez, Elzear d'Usez son frere, Pierre Fulcodii juge et chancelier du comte, et divers autres seigneurs furent présens à cette donation. Le même Elzear d'Usez, en qualité de seigneur de Posquieres, confirma l'année suivante cette abbaye dans la possession de toutes les terres dont elle jouissoit dans ses domaines.

Agnės, sœur de Raymond V. comte de Toulouse ne nous est connue que par ce seul monument. Elle mourut sans enfans, supposé qu'elle eût été mariée, puisque le comte son frere recueillit sa succession. Il paroît par là qu'elle est differente d'une autre sœur de ce prince, mere de Bernard comte de Comminges, lequel en 5 1191. et 1196. se qualifie, fils de la sœur du comte de Toulouse. Ce Bernard, qui fut le sixième comte de Comminges de son nom, étoit fils de Dodon, petit-fils de Bernard V. aussi comtes de Comminges, et arrière petit fils de Roger de Com

6

[blocks in formation]

menges, suivant une enquête qui fut faite en 1197. pour prouver sa parenté avec Comtoresse de la Barthe sa femme, dont il se sépara. Roger de Comminges bisayeul de Bernard VI. étoit frere puîné de Bernard IV. | dont nous avons parlé 2 ailleurs. Ainsi Bernard V. n'étoit pas fils de Bernard IV. comme nous l'avions cru d'abord. Quant au comte Dodon fils de Bernard V. il épousa par conséquent une fille d'Alfonse Jourdain comte de Toulouse, dont on ignore le nom. Quelques-uns, qui la font mal-à-propos fille de Raymond V. comte de Toulouse3, l'appellent Laurence. Du reste on assûre que Dodon prit l'habit monastique en 1181. dans l'abbaye des Feuillans, et qu'il y fut inhumé. On lui donne trois fils de la princesse de Toulouse sa femme; sçavoir Bernard VI. qui lui succeda, Guy qui fut seigneur d'Aure par sa femme, et un autre Bernard qu'on fait seigneur du païs de Savez, portion du Toulousain. D'autres 5 prétendent que le comte de Comminges eut de la sœur de Raymond V. comte de Toulouse, Bernard VI. qui lui succeda, Roger comte de Pailhas, duquel on fait descendre les vicomtes de Conserans, et Arnaud seigneur de Dalmazan, païs qui anciennement faisoit partie du comté de Foix, et qui étoit entré dans la maison de Comminges par quelque alliance avec celle de Foix. Bernard VI. comte de Comminges épousa en premieres nôces Etiennete, nommée aussi Beatrix, fille et héritiere de Centulle comte de Bigorre, dont il n'eut qu'une fille nommée Petronille, dont nous aurons occasion de parler dans la suite.

IX.

3

vence à Roger Bernard comte de Foix, son cousin germain. Roger Bernard ne jouit pas long-tems de cette dignité: étant de retour dans ses domaines, il y mourut au mois de Novembre de l'an 1188. et fut inhumé dans l'abbaye de Bolbonne de l'ordre de Citeaux, situé dans son comté de Foix, qu'il avoit enrichie 2 par ses libéralitez. Il laissa de Cecile de Beziers, fille du vicomte Raymond Trencavel, qu'il avoit épousée en 1151. un fils nommé Raymond Roger, qui lui succeda dans ses domaines. Il avoit eu un autre fils appellé Roger, qui étoit l'aîné et son héritier présomptif, dont il est fait mention en divers actes 3 depuis l'an 1165. jusqu'en 1174. mais nous ne trouvons plus rien de lui aprés cette derniere année, et il étoit dejà décedé en 1182. lorsque Roger Bernard comte de Foix et Raymond-Roger son fils donnerent en fief' les domaines de Quier. Roger Bernard laissa de plus deux filles 5, dont l'une nommée Esclarmonde épousa Jourdain II. seigneur de l'Isle-Jourdain. On ignore le nom de l'autre, qui fut mariée avec Roger de Comminges vicomte de Conserans, et fut mere d'un autre Roger de Comminges seigneur du païs de Savez, qualifié en 1212. neveu du comte de Foix. Nous avons parlé en un autre endroit d'une troisième fille de Roger Bernard, dont on ignore aussi le nom, et qui étoit sans doute l'aînée, laquelle épousa en 1162. Guillaume Arnaud de Marquefave. On assure que Roger Bernard 9 avoit épousé en premieres nôces une prétendue Cecile de Barcelone dont il n'eut pas d'enfans: mais ce fait est avancé sans preuve; et il est certain que Roger-Bernard n'eut jamais d'autre femme que Cecile de Beziers, et qu'on l'a confondu 10 avec Roger III. son pere, qui

7

8

6

Mort de Roger Bernard I. comte de Foix. Son fils Ray- épousa en effet une fille du comte de Barce

mond Roger lui succede.

[blocks in formation]

lone *. On aura cru qu'il eut pour femme une sœur d'Alfonse II. roi d'Aragon et comte de Barcelone, sur ce que ce prince appelle Raymond Roger comte de Foix, son neveu : mais Raymond--Roger n'étoit neveu du roi d'Aragon qu'à la mode de Bretagne, par Ximene de Barcelone tante de ce roi, laquelle avoit épousé Roger III. comte de Foix son ayeul. Au reste Barral vicomte de Marseille succeda au comte Roger Bernard dans le gouvernement du comté de Provence, et il le possedait 2 en 1190.

Raymond-Roger confirma à 3 la fin de l'an 1188. avec Raymond abbé de S. Antonin de Pamiers, le pariage que le comte son pere avoit fait en 1149. avec ce monastere; il se dit fils de Roger Bernard et de Cecile dans l'acte, passé en présence d'Arnaud de Castelverdun et de plusieurs autres de ses vassaux. Il confirma aussi au mois de Mars de l'année suivante, avec Pierre abbé de S. Volusien de Foix, du conseil de ses barons, sçavoir, de Raymond de Gilabert, d'Aton de Raymond, de Guillaume Bernard d'Asnave, de R. de Cher ou de Quier, d'Arnaud-Guillaume de Lordat, et d'Arnaud du Puy, son baile, le pariage que le comte son pere avoit fait en 1168. avec cette abbaye. Il se maria 5 la même année 1189. avec Philippe, qu'on dit de la maison de Montcade en Catalogne ; de quoi nous ne trouvons aucune preuve.

X.

6

Richard duc d'Aquitaine porte la guerre dans les états du comte de Toulouse, et s'empare de diverses places.

La guerre qui s'étoit élevée entre Richard duc d'Aquitaine, et Raymond V. comte de Toulouse paroissoit ralentie, lorsqu'elle se

1 Preuves.

2 Bouch. Prov. tom. 2. p. 172.

3 Chât de Foix, caisses 4. et 5. - V. tom. 4. de cette hist. p. 457. et seq.

4 Archiv. de l'abb. de Foix.

5 Chr. mss. des C. de Foix. Baluz. mss. n. 419.

V. Marca Bearn. p. 783.

6 V. hist. gen. ibid. tom. 3. p. 345.

7 Rog. de Hoved. an. 1188.

* V. Additions et Notes du Livre xx, no 4.

[ocr errors]

renouvella avec beaucoup de vivacité. Raymond s'étant ligué contre Richard avec le comte d'Angoulême, Gaufred de Lezignem et plusieurs autres principaux d'Aquitaine, fit arrêter, par le conseil de Pierre Saissun son domestique, divers marchands Aquitains qui commerçoient dans ses états. Il se mit ensuite en campagne, et ravagea les terres du duc, qui trouva moyen de s'assurer de la personne de ce domestique. Richard le fit enfermer dans une étroite prison, et le traita avec la derniere rigueur, pour le punir du conseil qu'il avoit donné à son maître. En vain Raymond fit ses efforts pour en obtenir le rachat: tous ses soins furent inutiles. Il usa enfin de réprésailles, et fit arrêter deux chevaliers de la famille du roi d'Angleterre qui revenoient de S. Jacques en Galice, et passoient dans ses états; avec menace de les faire mourir, si Richard ne lui rendoit son prisonnier. Le duc d'Aquitaine informé de la détention de ces chevaliers ne se mit pas beaucoup en peine; comptant que le respect qu'on avoit pour les pélerinages empêcheroit le comte de Toulouse de rien entreprendre contre eux. Raymond fut en effet obligé de les relâcher à la priere du roi de France, que les lui demanda par un motif de religion, aprés en avoir retiré cependant une grosse rançon. Richard outré de dépit, résolut de pousser à bout le comte de Toulouse. Il prit1 à sa solde un corps de ces brigands qu'on appelloit Brabançons, et les ayant joints à ses propres troupes, il fit une irruption au printems de l'an 1188. dans les états de Raymond, où il porta le fer et le feu. Il se rendit maitre de dix-sept châteaux, situez la plupart en Querci, entr'autres de celui de Moissac, et à ce qu'il paroît 2 de la ville de Cahors. II s'approcha ensuite de Toulouse, dont il ravagea tous les environs, et se proposa d'en faire le siége.

[blocks in formation]

XI.

Le roi Philippe Auguste fait diversion en faveur du comte de Toulouse.

Le comte déconcerté par la rapidité de ces conquêtes, eut recours au roi Philippe Auguste son souverain et son allié. Il représenta à ce prince, que les hostilitez de Richard étoient une infraction manifeste de la trève conclue au mois de Janvier précedent entre les deux rois, lorsqu'ils avoient pris la croix l'un et l'autre pour aller secourir la Terresainte, et arrêter les progrès du sultan Saladin. Les rois de France et d'Angleterre étoient convenus en effet alors, que toutes leurs querelles cesseroient, et que les hostilitez seroient suspendues de part et d'autre depuis leur entrevûe, jusqu'après leur retour du voyage d'Outre-mer. Les Toulousains implorerent de leur côté la protection du roi, qui prit hautement leur défense avec celle de leur comte. Philippe envoya des ambassadeurs à roi Henri d'Angleterre, pour se plaindre de ce que le duc Richard son fils avoit porté la guerre dans le Royaume sans aucune déclaration préalable, et sans l'avoir auparavant défié: il lui fit demander si c'étoit par son ordre que Richard avoit exercé ces ravages, et le somma d'en faire réparation. Henri répondit que son fils avoit entrepris cette expédition sans l'avoir consulté, et qu'il s'étoit contenté de lui faire sçavoir par l'archevêque de Dublin, qu'il n'avoit agi en tout cela que par l'avis du roi de France.

Philippe, peu content d'une pareille défaite, assembla ses troupes, et attaqua les états du roi d'Angleterre. Il entra d'abord dans le Berri, prit Châteauroux, Argenton, et plusieurs autres châteaux, soûmit à son obéissance presque tout le païs, avec une partie de la Touraine, et s'avança jusques dans le Bourbonnois, où il s'empara de Montluçon et de quelques autres places. Un historien du tems1 prétend même que Philippe poussa jusques dans le Querci, où il soumit, dit-il, cinq comtés sur le roi d'Angleterre ; e'est-à-dire sans doute qu'il reprit cinq des châteaux que Richard avoit enlevez dans ce

1 Rad. Cogghes. Chr. Angl.

païs au comte de Toulouse. Quoi qu'il en soit, il est certain que la diversion de Philippe en faveur de Raymond, arrêta les entreprises de Richard, qui fut obligé de marcher au secours du Berri.

Henri n'eut pas été plûtôt informé de l'entrée de Philippe dans ses états, qu'il envoya à ce prince l'archevêque de Cantorberi pour l'appaiser mais ce prélat n'ayant pû rien gagner, il se détermina à passer la mer, débarqua en Normandie vers la mi-Juillet 1, et se rendit à Alençon, où il assembla son armée. Philippe quitta alors le Berri pour revenir en France s'opposer aux desseins du roi d'Angleterre. Richard tenta vainement après le départ de Philippe de reprendre Châteauroux, il fut obligé de se retirer. Il alla ensuite en Normandie joindre le roi son pere, qui envoya de nouveaux ambassadeurs à Philippe, pour lui demander la paix, avec offre de réparer les dommages qu'il lui avoit causez. Philippe répondit fierement qu'il n'abandonneroit son entreprise qu'après avoir entierement soumis à son obéissance le Berri et le Vexin Normand. Sur cela Henri et Richard son fils se mirent en marche, et s'avancerent jusqu'à Mante, où ils firent quelque dégat. Philippe qui s'étoit avancé de son côté, leur fit proposer une conférence qu'ils accepterent, et qui se tint le 16. du mois d'Août entre Gisors et Trie: elle dura trois jours, sans que les deux rois pussent convenir d'aucun article. Après leur séparation, ils eurent de nouveau recours aux armes : ils convinrent cependant d'une nouvelle entrevûe, qui se fit le 7. du mois d'Octobre. Philippe offrit alors à Henri de lui restituer toutes les places qu'il avoit soûmises, à condition que Richard rendroit de son côté au comte de Toulouse toutes celles qu'il lui avoit enlevées, et comme il ne se fioit pas à Richard, il demanda au roi Henri qu'il remit en ôtage le château de Paci en Normandie. Henri refusa de le faire, et les deux rois se retirerent aussi ennemis qu'auparavant.

1 V. NOTE I.

[blocks in formation]

Voyage de Philippe Auguste au Puy. Le Vivarais est soumis à sa domination.

Philippe prit la route du Berri, et soùmit cn passant le château de Palud. Il prit à Châteauroux un corps de Brabançons qu'il conduisit jusqu'à Bourges: mais les desordres que commettoient ces brigands l'obligerent à les congédier, après leur avoir enlevé leurs armes, leurs chevaux, et tout le butin dont ils s'étoient enrichis dans leurs courses. II alla ensuite en Auvergne, où il soùmit dialla ensuite en Auvergne, où il soumit diverses places sur le roi d'Angleterre, qui étoit reconnu pour suzerain dans une partie du païs, et s'avança jusqu'au Puy en Velai. Il étoit dans cette ville 2 vers la fin du mois d'Octobre ou le commencement de Novembre; et il donna alors deux chartes. Par la premiere, il confirma, à la priere de Pierre évêque du Puy, les privileges que le roi Louis le Jeune son pere avoit accordez à l'église de cette ville, entr'autres la permission d'y lever un péage de 13. deniers du Puy pour chaque charge qui entroit dans la ville; sçavoir, cinq deniers pour l'évêque, trois deniers pour l'église du Puy, et cinq deniers pour le vicomte de Polignac, qui les tenoit en fief de la même église. Par l'autre charte3, Philippe reçut l'hommage lige d'Odon seigneur de Tournon pour le château de ce nom, situé en Vivarais sur les bords du Phône. Philippe Auguste étendoit donc sa domination jusqu'à ce fleuve, et le Vivarais lui étoit soumis. Il paroît au reste que ce prince entreprit le voyage du Puy par un mouvement de dévotion envers la sainte Vierge honorée dans l'église de cette ville, et pour implorer son secours, avant que d'entreprendre le voyage de la Terre-Sainte, à l'exemple du

roi Louis VII. qui en avoit fait autant dans un cas semblable.

1 NOTE ibid.

2 Ibid.

3 Mss. Colbert. n. 2669.

Le duc d'Aquitaine se reconcilie avec le roi, et demeure en possession des places qu'il avoit enlevées au comte de Toulouse.

Cependant le duc Richard craignant que le roi d'Angleterre son pere, qui avoit divers. sujets de mécontentement contre lui, ne le deshéritât, et ne fit passer la couronne sur la tête de Jean son frere puîné, chercha1 à se réconcilier avec le roi Philippe il fit ce prince l'arbitre de ses differends avec le comte jugement de sa cour. Philippe accepta la de Toulouse, et offrit de s'en rapporter au médiation, se réconcilia secretement avec Richard, et promit de le proteger contre le roi son pere. Celui-ci qui ignoroit tout leur manége, convint, à la sollicitation de Richard qui avoit ses vûes en cela, d'avoir une nouvelle conférence pour la paix avec Philippe. Elle se tint à Bonmoulins 2, le Jeudi 18. de Novembre, jour de l'octave de saint férence, les deux rois, le duc Richard, et Martin, et dura trois jours. Pendant la conl'archevêque de Reims, occuperent le milieu du lieu de l'assemblée, et ils étoient environnés des grands et des troupes des deux nations. On parla le premier jour avec assez de tranquillité; la conférence s'échauffa le second, et il se dit des paroles si vives de part et d'autres le troisième, qu'on en vint réciproquement aux menaces; ensorte que les troupes s'étant mises en ordre de bataille, n'attendoient plus de part et d'autre que le signal pour donner. Philippe proposa d'abord à Henri de se rendre mutuellement toutes les

places qu'ils avaient conquises l'un sur l'aus'en tenir à la tréve qu'ils avoient conclue tre depuis qu'ils avoient pris la croix, et de alors, jusqu'après leur retour de la Terre

Sainte. Henri déclara qu'il aimeroit mieux convenir entierement de la paix, par l'avis du clergé et des barons. Richard s'y opposa, pour n'être pas obligé de restituer le Querci, qu'il avoit envahi sur le comte de Toulouse, et dont il tiroit plus de mille marcs d'argent de revenu annuel; au lieu que Châteauroux,

1 Rog. de Hoved. p. 360. - Rad. de Diceto. p. 682. Gervas. Dorob. ibid.

2 V. NOTE ibid.

« السابقةمتابعة »