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les Unions de la paix sociale. Ce sera une réponse à ceux que des scrupules religieux retiennent loin de nous, et à ceux qui jugent que notre œuvre est absolument illusoire.

Nous demandons l'abrogation ou la réforme de certaines lois, principalement celles qui portent atteinte à la dignité et à la liberté du père de famille; nous demandons que l'honneur de la femme soit protégé. Notre législation à cet égard viole la loi morale; mais nous ne pensons pas que, l'œuvre du législateur accomplie, la société fût sauvée. Quid leges sine moribus? Il faut refaire des mœurs, refaire des familles, refaire des coutumes, refaire des liens sociaux. L'école de la Paix sociale peut avoir une action décisive sur cette régénération et cette reconstitution générale. Elle provoque à une grande enquête tous les hommes de bonne foi; elle dit: Venez, étudiez, jugez et pratiquez; et si vous constatez des faits opposés à vos opinions, contrôlez.

Dans ces temps de sciences exactes, il faut voir par les yeux, yeux, toucher par les mains pour persuader un siècle qui ne croit qu'aux faits. C'est sur eux seuls que s'appuie toute la doctrine de la Réforme. Mais nous n'avons aucune illusion : tous ces efforts seraient stériles s'ils ne provoquaient pas le retour à Dieu; que notre société redevienne chrétienne, elle aura bientôt re

trouvé les respects nécessaires et les résignations inevitables dans la vie humaine. La question sociale aura disparu, et nous aurons enfin la paix, la paix qui semble fuir notre malheureuse patrie. Un éminent apôtre du catholicisme, un adhérent convaincu aux pratiques de l'Union, citait naguère cette parole d'un pape : Solutio omnis difficultatis Christus 3. Nous le croyons de toutes les forces de notre âme. Oui, la solution est là; elle est dans un retour à Dieu, et il n'est pas nécessaire d'une grande pénétration pour dire que notre régénération sera religieuse ou ne sera pas.

Mais il faut bien convenir que l'intervention du prêtre dans toutes les questions de la vie publique éloigne plus qu'elle ne rapproche : c'est un des préjugés de notre temps: on craint un abus d'autorité sur les intérêts temporels, un retour à des priviléges, à une organisation sociale que nous ne reverrons plus Il est trop souvent impuissant à vaincre ces obstacles.

Notre école expérimentale présente donc à ce point de vue ce double avantage : elle facilite l'œuvre du clergé en ramenant à la loi de Dieu, souveraine maîtresse des nations, des natures honnêtes et égarées qui se seraient défiées de

3 La Question sociale, par le R. P. Ramière, S. J.

l'action directe du prêtre et auraient fui son enseignement; elle rétablit des vérités sociales que nos mœurs ont obscurcies; elle permet un enseignement pour ainsi dire classique des vérités essentielles; elle facilite l'accord et fait le groupement de toutes les forces vives et contrerévolutionnaires de la nation.

A l'œuvre donc! nous avons à vaincre avant tout l'indifférence, qui prend sa source dans une invincible paresse. C'est la caractéristique de notre époque. Nos classes dirigeantes, si elles n'y prennent garde, seront bientôt frappées d'une impuissance lamentable. Rien ne sert de se retrancher dans une apparente dignité, loin des hommes et des affaires, si l'on perd son action sociale. Il faut agir; mais pour agir il faut savoir. L'utilité de la Réforme ne se persuadera pas, elle se prouvera. Oui, avant tout l'action, l'action de l'honnête homme chez lui, autour de lui, partout où il pourra l'exercer. Il la faut désintéressée, et elle sera bientôt manifeste pour tous. Et, croyez-le, il ne passera pas sans tracer un large sillon, ce saint prêtre qui aura toujours prêché l'amour de Dieu et qui aura pratiqué l'amour des âmes, celui qui aura enseigné la résignation à la souffrance en vous montrant le Christ, et qui se sera fait le serviteur de la douleur; il ne sera pas longtemps méconnu

le patron, vraiment digne de ce nom, qui aura toujours forcé l'estime de ses ouvriers et sacrifié, aux jours de crise, ses intérêts personnels à ceux de sa famille industrielle. Non, non, l'honnêteté et le bon sens publics ne s'égarent pas sur ces dévouements individuels, et un jour vient où ils leur rendent des témoignages éclatants. C'est un des meilleurs signes d'espérance de ce temps.

Que faut-il, en définitive, pour sauver notre démocratie? qu'elle soit dirigée par des hommes honnêtes et éclairés. Qu'ils se montrent, et je suis assuré que la nous verrons bientôt rejeter loin d'elle toutes ces idoles d'un jour qui l'exploitent en flattant ses passions, qui trompent ses légitimes espérances en entretenant de décevantes illusions. Qu'ils se montrent, et elle cherchera ses chefs naturels parmi ceux qui toujours lui auront enseigné la vertu en la pratiquant, et qui auront ainsi mérité son estime.

Alors notre programme d'Union, fondé sur la connaissance des vérités pratiques, aura son application facile, et on verra clairement le grand service qu'aura rendu au pays l'Union de la paix sociale.

TRAVAUX SPÉCIAUX AU IVe COMMANDEMENT

CHAPITRE XIII

L'UNION DE LA FAMILLE, DU FOYER ET DE L'ATELIER
PERPÉTUÉE DANS LE ROUERGUE PAR LA FORCE
DES MURS

Par M. JONQUIÈRE

Les mœurs successorales de l'ancien Rouergue sont déjà connues des membres de nos Unions. Elles ne sont autres que celles qui ont été décrites dans la Monographie des Mélouga, à cette différence près qu'on ne retrouve pas, dans nos montagnes, la préférence donnée dans le Lavedan à la fille aînée. Chez nous, c'est presque invariablement le plus âgé des garçons qui est l'héritier par excellence, appelé à perpétuer le nom de la famille dans le domaine patrimonial, et à transmettre intact à ses descendants le foyer de ses pères 1.

1 L'Organisation de la famille, 2o édit. - Voir aussi Bulletin de la Société d'économie sociale, séance du 3 décembre 1876.

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