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LIVRE TROISIÈME

LE PRÉCIS DES TRAVAUX

DES UNIONS

SOMMAIRE

DU LIVRE TROISIÈME

PREMIÈRE PARTIE

Travaux relatifs à l'ensemble du Décalogue.

SECONDE PARTIE

Travaux spéciaux au IVe commandement.

PREMIÈRE PARTIE

TRAVAUX RELATIFS A L'ENSEMBLE DU DÉCALOGUE

CHAPITRE Ier

LE DÉCALOGUE, BASE DES MOEURS ET DE LA LÉGISLATION

DE LA CHINE

Par M. Emm. de CURZON.

Il n'est plus douteux aujourd'hui que la religion légale de la Chine, la seule qu'on y puisse appeler In-Kiao, est dérivée du Décalogue primitif non écrit. « On trouve dans les King (les « livres sacrés), dit le R. P. Prémure, quant « à la doctrine fondamentale, les principes de << la loi naturelle que les anciens Chinois avaient << reçus des enfants de Noé. »

Cette loi suprême, non écrite et traditionnellement transmise, a toujours été à la Chine la loi des lois. On lit dans le Chi-King (le livre des vers):

Respectez la majesté du Tien,

Et par cela même vous conserverez le mandat qu'il vous a délégué.

(Ode Ngo Tsiang.)

Il est dit dans le Chou-King (livre des Annales):« Yao donna ainsi ses ordres à Hi et à «Ho Le Tien suprême a droit à nos adora<tions et à nos hommages. Faites un calen« drier...; la religion recevra des hommes les

temps qu'ils lui doivent. » Le commentaire impérial sur ce texte ajoute: «L'honneur est « dû au Tien, et les hommages que lui rend la « religion sont à la tête de tout... A quelque << chose que s'applique l'homme vertueux, il « ne peut faire un pas sans la religion; à plus << forte raison en fait-il sa grande affaire, quand « il ne gouverne les peuples que pour servir le « Tien... La religion est comme la racine et la « source de tout bien; qui suit la religion ar« rive à la sagesse... Lorsqu'on veut faire l'é«<loge des vertus d'Yao, on cite d'abord sa

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religion, comme pour les peindre toutes d'un << seul trait, et on finit le tableau par louer sa « sagesse. Le cœur de cet homme de bien était toujours rempli de la crainte et du respect << avec lesquels il faut servir le Chang-Ti (le « suprême Seigneur).

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«Que la religion vous guide, et vous pos«sèderez la terre. Ne perdez jamais de vue « le vrai but du gouvernement. Ce n'est ni « par les finesses d'une vaine politique ni par « les coups d'autorité qu'on règne; c'est par

<< la justice. Vous ne serez secondé par vos << officiers qu'autant que vous serez appliqué « vous-même aux affaires; vos soins décide<< ront de vos succès. Montrez-vous digne du « choix du Chang-Ti, et le ciel à son tour sou<< tiendra son choix par ses faveurs. »

Le sage Meng-Tseu répétait souvent ces trois sentences : « Réjouir le Tien, c'est protéger << tout l'empire. - Ce que l'homme ne peut pas faire, le Tien le fait. Si l'entreprise réussit, « cela vient du Tien. »

Je pourrais multiplier les citations; sur cette matière, les textes des livres chinois surabondent. Sans aucun doute, les princes et les peuples se sont souvent écartés de ces sages maximes, en Chine comme ailleurs; mais il s'est toujours rencontré des hommes sensés et courageux pour protester en faveur des saines doctrines.

Sous l'empereur Tchen - Yuen, un lettré fort savant, Han-Yn, né en 767, mort en 824, fut nommé censeur. Il exerça cette charge avec une si grande fermeté, contre l'empereur luimême, à propos de l'idolâtrie de Fo, qu'il fut disgracié. Bien loin de se laisser abattre, il employa le temps de sa disgrâce à écrire un livre intitulé Yuen-tao-teng-pien (origine de la véritable doctrine), dans lequel il combat toutes

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