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EN GÉNÉRAL,

OU DE LA LOI DE DIEU.

Le Décalogue est un abrégé de ce que nous devons faire, comme le symbole est un abrégé de ce que nous devons croire, et l'oraison dominicale un abrégé de ce que nous devons demander à Dieu. C'est une règle sûre et droite à laquelle nous devons conformer nos mœurs et nos actions, si nous voulons qu'elles soient justes et saintes. C'est une instruction salutaire sur laquelle il faut nécessairement conformer notre vie et notre conduite, pour arriver à la gloire éternelle que Dieu a préparée à ses élus.

En un mot, le Décalogue est l'abrégé de toutes les lois, legum omnium summa et optima, dit saint Augustin; c'est un abrégé des lois de Dieu contenues dans les saintes Écritures, qui présente les devoirs de l'homme envers Dieu et envers le prochain.

C'est pourquoi, dit le catéchisme du concile de Trente, les pasteurs doivent s'appliquer continuellement à méditer le décalogue, non-seulement afin d'en faire la règle de leur vie, mais encore afin d'y puiser les instructions nécessaires aux fidèles dont la conduite leur est confiée : car les lèvres du prêtre seront les dépositaires de la science, dit Dieu, par un de ses prophètes (Mal. 2.7) et c'est de sa bouche que l'on recherchera la connoissance de la loi, parce qu'il est l'ange du Seigneur des armées, son ambassadeur vers les hommes, et l'interprète de ses volontés. C'est surtout aux prêtres et aux pasteurs de la loi nouvelle que s'adressent ces paroles du prophète, ajoute le catéchisme du concile, le ministère de l'esprit et de la justice qu'ils excercent, étant incomparablement plus glorieux que celui de l'ancienne alliance. Le même Dieu qui commanda que la lumière sortît des ténèbres a éclairé nos cœurs, dit saint Paul, parlant de la supériorité des lumières que doivent avoir les ministres de l'Évangile, au-dessus de celles des ministres de la loi de Moïse: afin que nous éclairions aussi les autres, en leur découvrant la gloire de Dieu en la personne de Jésus-Christ

Ainsi nous tous, qui avons reçu l'Esprit de Dieu, nous avons la liberté de voir Jésus-Christ, nous n'avons point de voile qui nous couvre le visage; et contemplant la gloire du Seigneur, nous sommes transformés en son image, par l'impression que cette gloire fait sur nous; nous avançons de clarté en clarté par l'illumination de l'Esprit du Seigneur, qui nous communique tous les jours de nouvelles lumières, et qui nous donne de nouvelles connoissances, afin que nous puissions instruire et éclairer les autres. Or, comment un prêtre pourra-t-il être le guide des aveugles, la lumière de ceux qui sont dans les ténèbres, le docteur des ignorants, le maître des simples, s'il ne cherche pas dans la loi de Dieu la règle de la science et de la vérité ?

Aussi l'Église a-t-elle toujours recommandé aux prêtres de s'instruire à fond de la loi de Dieu. Elle ne s'est pas contentée de leur en réitérer l'ordonnance dans ses conciles, elle leur a marqué encore en abrégé les raisons qui en font sentir l'obligation.

Dans l'avertissement qu'elle leur donne, lors de leur ordination, par la bouche de l'évêque qui leur impose les mains, elle les compare aux soixante-dix vieillards qui furent choisis, par l'ordre de Dieu, entre les plus sages du peuple d'Israël, pour partager avec Moïse le soin de gouverner ce peuple; et elle les avertit que, pour accomplir parfaitement cette figure, ils doivent comme les dépositaires fidèles, garder soigneusement la loi de Dieu, et donner par leur science et par toutes leurs actions, de continuelles marques de la probité de leurs mœurs et de la maturité de leur jugement: vos siquidem in septuaginta viris et senibus signati estis, si per Spiritum septiformem decalogum legis custodientes, probi et maturi in scientiâ similiter et opere eritis. L'Eglise dit encore aux prêtres, dans leur ordination, qu'ils reçoivent non-seulement le pouvoir d'offrir le saint sacrifice, mais encore une puissance sur le corps mystique de Jésus-Christ; et comme cette puissance consiste principalement dans le pouvoir de remettre et de retenir les péchés par le sacrement de Pénitence, et d'annoncer avec autorité la parole de Dieu, elle leur fait connoître que l'obligation de s'instruire de la loi de Dieu est inséparable du sacerdoce, étant impossible qu'un prêtre puisse remplir l'étendue de ses devoirs, sans une entière et profonde connoissance des vérités de la loi divine.

Ainsi, avant que d'instruire les fidèles de la science de Dieu

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et des vérités saintes de la religion, il est nécessaire que les prêtres s'instruisent eux-mêmes, et qu'ils cherchent dans la loi de Dieu la connoissance de ce qu'ils doivent faire pour se sauver, travaillant au salut de leurs frères: Veillez sur vous-même, disoit saint Paul à Timothée, en veillant sur l'instruction des autres. Méditez les vérités que vous devez leur enseigner, occupcz-vousen, afin que chacun connoisse que vous avancez dans la perfection; persévérez dans ces exercices: car, par ce moyen, vous vous sauverez vous-même et vous sauverez ceux qui vous écoutent. Et afin d'engager son disciple à demeurer ferme dans les choses qu'il avoit apprises dans la lecture continuelle des saintes Lettres, dans lesquelles il avoit été formé dès son enfance, ce grand apôtre lui dit qu'elles peuvent l'instruire pour le salut par la foi qui est en Jésus-Christ, dans laquelle elles l'affermiront de plus en plus, en lui donnant toutes les lumières, tous les secours nécessaires pour bien s'acquitter de ses obligations: car toute Écriture inspirée de Dieu, est utile pour enseigner, pour reprendre, pour corriger, pour instruire dans la justice, et le prédicateur de l'Évangile, et ceux qui doivent recevoir ses instructions; et il suffit, afin que l'homme de Dieu, le ministre de Jésus-Christ, soit parfait et préparé pour toutes sortes de bonnes auores, qu'il en soit bien rempli.

Et en effet, où les prêtres apprendront-ils à parler dignement des volontés, des ordonnances, des commandements du Seigneur, de la sainteté de sa loi, de la magnificence de ses œuvres, de la force de son bras, de l'étendue de ses miséricordes, de la vérité de ses oracles, que dans les divines Écritures, dans ce livre d'or que le Saint-Esprit a dicté, et qui est la source abondante de la vraie théologie? C'est dans ce livre divin qu'un ministre de la loi nouvelle trouvera la suprême et infaillible vérité émanée de la bouche de Dieu qui ne peut ni nous tromper, ni être trompé. Veut-il s'instruire lui-même, ou se mettre en état d'instruire les autres? Qu'il lise, qu'il relise assidûment, avec humilité, avec simplicité, avec fidélité, les Livres saints: il y trouvera ce qu'il doit savoir pour être pleinement persuadé, et pour convaincre les autres de l'existence de Dieu, de sa fidélité dans ses promesses, de la grandeur de ses récompenses, de la sévérité de ses jugements, de l'obligation de l'adorer, de le craindre et de l'aimer; tout ce qu'il y lira, lui apprendra qu'il doit à Dieu l'hommage de son cœur, le sacrifice de son obéissance, et quelle

doit être l'étendue de cet hommage et de ce sacrifice. Cherchet-il enfin des figures du Messie et de l'Église? cherche-t-il à connoître parfaitement la doctrine de Jésus-Christ, la règle de la justice, l'excellence de la vertu, les préceptes, les maximes de perfection? Les livres saints en sont un trésor inépuisable.

En un mot, lorsque les prêtres voudront lire l'Écriture sainte dans le même esprit qu'elle a été faite, avec foi, avec humilité, avec respect, avec docilité, pour s'instruire, pour s'édifier; en priant l'Esprit saint de leur en donner l'intelligence, le goût, la pratique et les grâces nécessaires pour en prêcher dignement toutes les vérités : lorsque les prêtres voudront méditer les divines Ecritures, en ne les regardant que comme la parole, la sagesse, la force et la vertu de Dieu pour sauver ceux qui croient: lorsqu'ils les consulteront, pour en faire l'unique règle de leurs actions, et des instructions que les peuples doivent attendre d'eux, ils ne pourront s'empêcher de reconnoître qu'elles sont marquées au caractère du doigt de Dieu, que c'est le livre des livres, que tout y est grand et digne d'être recueilli; parce que Dieu y parle, y agit partout, et que tout semble disparoître sous la magnificence de ses opérations. Partout on y aperçoit des spectacles de religion, des exemples de piété, des traits singuliers de vertu, des modèles de foi, des miracles de chasteté, de soumission aux ordres de Dieu, de charité et de patience. On reconnoît alors que la plume des écrivains sacrés a été guidée par l'Esprit saint, et que sous sa direction ils ont efficacement travaillé à la gloire du Seigneur et à la sanctification du monde.

Heureux donc le ministre de Jésus-Christ, qui fait ses délices de ce livre divin, et qui n'a d'autre étude que d'en faire le sujet continuel de ses méditations ! Comme un de ces arbres que le prophète Ézéchiel ( 47. 12 ), vit sortir des eaux du sanctuaire, ses fruits serviront pour nourrir les peuples, et ses feuilles, pour les guérir; il portera pour lui et pour les autres des fruits de sainteté et de sagesse, ses conseils deviendront utiles, ses exhortations efficaces, ses paroles seront des paroles de salut et de vie. Au lieu que sans ces eaux salutaires, dont les livres saints sont la source, eût-il d'ailleurs toute l'érudition et toutes les richesses de l'éloquence humaine, un ouvrier évangélique ne sera jamais qu'un orateur froid et stérile. N'ayant jamais puisé la religion à sa source, il n'en sentira pas les beautés, et ne pourra par

consequent les faire sentir aux autres : ses discours seront sans force, quoique pétillants d'esprit, et surchargés d'ornements étrangers; ils pourront saisir l'imagination, mais ils ne diront rien au cœur, s'ils ne sont pas animés de ces sentiments dont l'Esprit saint est le père, et qui enfantent des chrétiens. Tout y aboutira à faire quelques peintures agréables du vice, à y rassembler des phrases et des périodes qu'on admirera, et que souvent on n'entendra pas; à donner peut-être des discours semblables à des habits cousus et composés de plusieurs lambeaux pris çà et là, pour plaire à un auditoire, sans travailler, sans penser même à le convertir. Et voilà comment la religion dépérit dans l'esprit et dans le cœur des peuples. C'est qu'on ne la prêche plus; c'est qu'on ne sauroit même la prêcher, sans l'étude et le fond des divines Ecritures qu'on ignore. Elles devoient servir de base à l'érudition, aux instructions des prédicateurs, des confesseurs, des pasteurs : la base manque; faut-il donc être surpris de l'ignorance de ceux qui les écoutent.

Quels biens au contraire ne doit-on pas attendre, et quelle doit être l'efficace du ministère d'un ouvrier évangélique, qui ne travaille à la gloire du Seigneur et à la sanctification du monde, que sous la direction de l'Esprit saint; dont la langue et la plume ne sont guidées que par l'Esprit saint; dont l'Esprit saint règle toute la conduite, toutes les démarches, toutes les fonctions; que l'Esprit saint instruit et éclaire dans tous ses doutes, et anime dans tous ses discours?

Et quel progrès doit faire dans la connoissance des vérités chrétiennes, dans la pratique de la vertu, dans l'exercice du saint ministère, celui dont le Saint-Esprit s'est rendu le maître? Ubi Deus magister est, dit saint Léon, quàm citò discitur quod docetur!

Il est donc important et d'une étroite obligation pour tous les prêtres, les prédicateurs, les confesseurs et les pasteurs, de chercher l'intelligence de la loi de Dieu dans les divines Écritures; puisque l'Écriture sainte est la source primitive de toutes les vérités qu'ils doivent annoncer aux peuples, ainsi que l'ont remarqué les Pères de l'Église ; et qu'ils y apprendront, comme saint Paul nous l'a déja dit, tout ce qui est propre pour enseigner, pour reprendre, pour corriger, pour instruire dans la justice. En vain se flatteront-ils de posséder la connoissance de la volonté de Dieu

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