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Il est donc bien plus court et bien plus sûr de s'interdire tout péché, de quelque nature qu'il puisse être. Outre qu'on aura Î'avantage d'en être plus agréable aux yeux de Dieu; outre qu'on aura le mérite de vivre dans un plus parfait attachement aux volontés de Dieu; outre que c'est une consolation de tâcher d'être du nombre des fidèles serviteurs de Dieu, on n'a plus besoin alors, quand il s'agit de la loi de Dieu, de l'examiner de si près, ni de chercher tant d'éclaircissements, et d'aller à tant de conseils, qui souvent nous flattent au lieu de nous instruire, ou qui nous embarrassent au lieu de nous calmer. Cette exactitude, cette régularité dans les plus petites choses, tiennent lieu de tout le reste.

N'oublions donc jamais que nous sommes foibles, et que nous ne pouvons mieux nous précautionner contre le péché qu'en évitant jusqu'à l'ombre même du péché. Méditons bien cette maxime de saint Bernard, que ce seroit un miracle, si celui qui se permet tout ce qui lui est permis ne se laissoit pas emporter à ce qui lui est défendu. Et pensons continuellement à cet oracle du Saint-Esprit, que quiconque méprise les petites fautes tombe peu à peu, et même sans y prendre garde, jusqu'à se rendre coupable des plus grandes : Qui spernit modica, paulatim decidet.

EN PARTICULIER.

IL y a dix commandements de Dieu; on leur a donné le nom de Décalogue, mot qui signifie en langue grecque les dix Paroles, ou Sentences. Dieu les donna aux Israélites, par le ministère de Moïse; et Jésus-Christ les a confirmés et autorisés.

Les voici, tels qu'ils sont écrits au chapitre XX de l'Exode. » I. Je suis le Seigneur votre Dieu qui vous ai tiré de l'Ég gypte, » de la maison de servitude. Vous n'aurez point de dieux étran»gers en ma présence. Vous ne ferez point d'image taillée, ni » aucune figure de tout ce qui est en haut dans le ciel, et en » bas sur la terre, ni de tout ce qui est dans les eaux sous la terre » pour en faire des dieux.

» II. Vous ne prendrez point en vain le nom du Seigneur » votre Dieu: car le Seigneur ne tiendra point pour innocent » celui qui aura pris en vain le nom du Seigneur son Dieu.

>> III. Souvenez-vous de sanctifier le jour du sabbat. Vous >> travaillerez durant six jours, et vous ferez tout ce que vous » aurez à faire; mais le septième est le sabbat, ou le jour du » repos consacré au Seigneur votre Dieu. Vous ne ferez donc » en ce jour aucun ouvrage, ni vous, ni votre fils, ni votre » fille, ni votre serviteur, ni votre servante, ni vos bêtes de service, ni l'étranger qui sera parmi vous.

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» IV. Honorez votre père et votre mère, afin

que vous vi

» viez long-temps sur la terre que le Seigneur votre Dieu vous » donnera.

» V. Vous ne tuerez point.

» VI. Vous ne commettrez point d'adultère.

» VII. Vous ne déroberez point.

» VIII. Vous ne porterez point de faux témoignage contre » votre prochain.

» IX. Vous ne désirerez point la femme de votre prochain. » X. Vous ne désirerez point sa maison, ni son serviteur, ni » sa servante, ni son bœuf, ni son âne, ni aucune chose qui lui appartienne.

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DU DECALOGUE EN PARTICULIER.

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On exprime pour l'ordinaire ces dix commandements par

les rimes suivantes :

1. Un seul Dieu tu adoreras
Et aimeras parfaitement.
2. Dieu en vain tu ne jureras,
Ni autre chose pareillement.
3. Les Dimanches tu garderas,

En servant Dieu dévotement.
4. Père et mère honoreras,

Afin que tu vives longuement. 5. Homicide point ne seras,

De fait, ni volontairement.
6. Luxurieux point ne seras,

De corps ni de consentement.
7. Le bien d'autrui tu ne prendras,
Ni retiendras à ton escient.
8. Faux témoignage ne diras,

Ni mentiras aucunement.
9. L'œuvre de chair ne désireras,
Qu'en mariage seulement.

10. Biens d'autrui ne convoiteras,

Pour les avoir injustement.

Tout ce que la droite raison dicte à l'homme de faire ou de ne pas faire est renfermé dans le Décalogue: car, encore que tous les commandements que Dieu a faits à l'homme pour lui prescrire ses devoirs ne soient pas compris en termes exprès dans les dix commandements du Décalogue, et que tous les hommes ne soient pas même capables de les en inférer, on les y peut néanmoins tous réduire; car ils s'y rapportent, comme les ruisseaux à leur source, et les rameaux d'un arbre à ses principales branches. C'est pourquoi les théologiens disent que le Décalogue contient les principes généraux de la loi naturelle, avec les premières et les principales conséquences qu'on en peut tirer.

Les quatre premiers prescrivent les devoirs que l'homme est obligé de rendre à Dieu et à ses parents: les six autres prescrivent les règles de la justice qui doit être rendue indifféremment à tous les hommes. C'est pourquoi, si l'on médite avec attention le Décalogue, et si on parvient à l'entendre, on saura tous les devoirs qui regardent Dieu et les hommes; et l'on connoîtra par-là quels sont les péchés qu'on peut commettre contre ces

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devoirs. C'est ce que nous enseigne saint Augustin.( Quast. 14c in Exod.)

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Ce saint docteur nous dit encore (lib. de perfect. Justit. c. que les dix commandements du Décalogue peuvent se réduire aux deux dont Jésus-Christ nous parle (Matth. c. 22, v. 37, 40). Et en effet, on ne peut adorer Dieu comme il faut, ni respecter son saint nom, ni sanctifier le jour qui doit être consacré à son service, sans l'aimer, et ces obligations sont une suite naturelle de l'amour qu'on lui doit. Pareillement, lorsqu'on aime son prochain, on lui rend ce qui lui est dû, et on ne lui fait aucun tort: Celui qui aime son prochain, a accompli la loi, dit saint Paul (Rom. 13. 8, 9). Car ces commandements de Dieu : Vous ne commettrez point d'adultère ; vous ne tuerez point; vous ne déroberez point; vous ne rendrez point de faux témoignage; vous ne désirerez point le bien de votre prochain: tous ces commandements, dis-je, et tel autre que ce puisse être, sont compris dans ces paroles: Vous aimerez votre prochain comme vous-même.

On ne peut, sans pécher grièvement, négliger de savoir le Décalogue. Lorsqu'on ne l'a point appris dans sa jeunesse, on est obligé de le faire à quelque âge que ce soit; la honte ou la difficulté d'apprendre ne pouvant pas ici servir d'excuse légitime. Mais il ne suffit pas d'en apprendre par cœur les paroles: il faut encore les méditer, et en étudier le sens et l'étendue, afin de connoître plusieurs préceptes qui se réduisent au Décalogue, qui n'y sont pas expressément énoncés, et qui doivent cependant nous servir de règles dans nos actions. Sans cette étude, nous serions exposés à commettre une infinité de péchés, qui nous rendroient coupables aux yeux de Dieu, lors même que nous ne les connoîtrions pas. Ce fut pour faire comprendre aux Israélites l'importance de l'obligation d'étudier ces commandements que le Seigneur leur ordonna (Deut. c. 6, v. 6, 9) de les graver dans leur cœur, d'en instruire leurs enfants, de les méditer dans leurs maisons, en marchant dans le chemin, la nuit dans les intervalles du sommeil, et le matin à leur réveil; de les lier, comme une marque, dans leur main ;de les porter sur le front entre leurs yeux; de les écrire sur le seuil et sur les poteaux de la porte de leur maison.

Toutes ces choses ont été écrites pour nous rendre sages, nous tous qui nous trouvons à la fin des siècles. Il suffit donc de désirer et d'ainer son salut, pour chercher à s'instruire de ses devoirs, et des

obligations qui regardent tous les chrétiens, et l'on ne peut avoir d'autres sentiments, sans renoncer aux promesses que Dieu a faites à ceux qui garderont ses préceptes, et qui seront continuellement attentifs à fuir toutes les voies de l'iniquité. C'est de l'ignorance des préceptes du Décalogue, que saint Bernard parle dans sa lettre 77, écrite à Hugues de Saint-Victor, lorsqu'il dit: Multa scienda nesciuntur, aut sciendi incuriâ, aut discendi desidiâ, aut verecundiâ inquirendi; et quidem hujusmodi ignorantia non habet

excusationem.

C'est une erreur anathematisée par le concile de Trente (sess. 6, can. 19 et 20, de Justif.) de croire que l'obligation d'observer les dix commandements du Décalogue ne regarde pas les chrétiens. Commandements que Jésus-Christ a lui-même expliqués et confirmés, dit le catéchisme du concile : Præcepta per Christum Dominum explicata et confirmata. Aussi ce divin Sauveur disoit-il aux Juifs: Ne pensez pas que je sois venu détruire la loi ou les prophètes ; je ne suis pas venu les détruire, mais les accomplir. Nous trouvons dans son Évangile comment nous devons observer les commandements qui nous défendent de jurer, tuer, et de commettre l'adultère; nous y lisons ce qu'il dit du second commandement, qui nous ordonne d'aimer notre prochain. Enfin, ce divin Sauveur nous déclare si que nous voulons entrer dans la vie nous devons garder les commandements de Dieu. Aussi, les apôtres nous ont-ils enseigné cette doctrine de leur divin maître. Il faut lire ce qu'en a dit saint Paul (Rom. cap. 13 et 1. Cor. 7, v. 19); saint Jacques (epist. Cath, c.2).

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