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DIEU commence ses commandements par cette préface: Je suis le Seigneur votre Dieu, qui vous ai retiré de l'Egypte, la maison de servitude: Ego sum Dominus Deus tuus, qui eduxi te de terrâ Egypti, de domo servitutis.

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Cette préface nous apprend quel est le droit que Dieu a de donner des lois à l'homme, quelle est l'obéissance et la soumisdevons aux lois de Dieu : nous y voyons quel est le respect que mérite sa souveraine Majesté ; et pour nous engager par ce motif à l'observation de sa loi, elle nous fait comprendre la reconnoissance que nous devons à ses bienfaits. Si les Juifs ont dû y trouver toutes ces grandes instructions, comment les chrétiens pourroient-ils ne les y pas apercevoir, eux qui ont été délivrés, par Jésus-Christ, de la servitude du péché et de l'esclavage du démon ?

Ces paroles du Seigneur : Ego sum Dominus Deus tuus, nous marquent en abrégé ce qu'il est; elles nous disent qu'il est la justice souveraine, la sagesse éternelle, la bonté infinie, le principe et la fin de toutes choses, celui qui connoît tout, le ToutPuissant, le créateur de tout.

En défendant aux hommes d'avoir des Dieux étrangers en sa présence, le Seigneur leur ordonne de l'honorer comme le seul véritable Dieu, tous les autres n'étant que des dieux imaginés par la folie, l'aveuglement et la corruption des hommes. La première idée de former des idoles, dit l'Esprit saint (Sap. 14. 12.), a été le commencement de la prostitution du cœur de l'homme; et l'établissement de leur culte a été l'entière corruption de la vie humaine: Initium fornicationis est exquisitio idolorum: et adinventio illorum corruptio vitæ est.

Dieu seul mérite donc nos hommages et nos adorations. Or, pour lui rendre le culte qui lui est dû, il faut, dit saint Augustin, l'honorer par la foi, par l'espérance, par la charité : fide, spe et charitate colendus Deus. La foi nous élève à la connoissance de la Majesté divine, c'est par elle que nous honorons la vérité infaillible de Dieu, en tenant pour vrai tout ce qu'il nous a fait la grâce de nous révéler. L'espérance nous donne une entière

confiance en Dieu; par elle nous reconnoissons sa toute-puissance, et nous honorons sa fidélité en ses promesses. La charité nous fait aimer Dieu pour lui-même, et par-dessus toutes choses; en l'aimant ainsi, nous honorons sa bonté infinie et sa propre excellence. C'est ainsi que, comme nous le dit saint Augustin (serm. 27., c. 1,), l'édifice de Dieu est fondé sur la foi, élevé par l'espérance, et rendu parfait par l'amour : Domus Dei credendo fundatur, sperando erigitur, diligendo perficitur. Edifice que la vertu de religion travaille sans cesse à orner et à embellir : c'est par elle que nous révérons l'excellence de l'être de Dieu, et son domaine absolu sur toutes les choses; c'est elle qui règle le respect que nous lui devons, et à tout ce qui est consacré à son culte. Ainsi, pour expliquer les obligations que le premier précepte du Décalogue nous impose, il est nécessaire de parler de la foi, de l'espérance, de la charité et de la religion, en marquant les vices opposés à ces vertus.

DE LA FOI.

LA foi, dit le concile de Trente (sess.6, cap 8, de Justif.), est le commencement du salut de l'homme, le fondement et la racine de toute justification. Or, la foi est ou habituelle, ou actuelle.

1.o La foi habituelle est une vertu surnaturelle, qui nous fait croire fermement en Dieu, et à tout ce qu'il a révélé à son Église, et que l'Église nous propose de croire.

La foi est une vertu surnaturelle, une lumière que Dieu répand dans notre entendement, pour nous faire connoître les vérités qu'il a voulu nous révéler. Cette vertu ne s'acquiert point; elle surpasse les forces de la nature : c'est un don de Dieu, dit saint Paul: Vobis donatum est pro Christo, ut in eum credatis.

Par la foi nous croyons en Dieu et à tout ce qu'il a révélé; c'est-à-dire, la foi nous fait croire, non-seulement qu'il y a un Dieu, mais encore les vérités que Dieu a fait connoître aux hommes : elle ne regarde même ce que nous connoissons par la raison qu'en tant que Dieu l'a révélé.

La foi nous fait croire fermement, c'est-à-dire sans aucun doute, avec une entière assurance et une pleine persuasion; elle

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ne s'appuie, pour croire les vérités révélées, que sur l'autorité de Dieu et sur sa parole.

Le dépôt de la parole de Dieu est dans l'Écriture sainte, tant de l'ancien que du nouveau Testament, que nous appelons la parole de Dieu écrite; et dans les traditions qui, ayant été reçues par les apôtres de la bouche de Jésus-Christ même, dit le concile de Trente (sess. 4), ou ayant été laissées par les mêmes apôtres, à qui le Saint-Esprit les a dictées, sont parvenues comme de main en main jusqu'à nous. C'est pourquoi ce saint concile déclare, dans la même session, qu'il reçoit tous les liores tant de l'ancien que du nouveau Testament, puisque le même Dieu est auteur de l'un et de l'autre, aussi-bien que les traditions, soit qu'elles regardent la foi ou les mœurs, comme dictées par la bouche même de Jésus-Christ ou par le Saint-Esprit, et conservées dans l'Église catholique par une succession continue; et qu'il embrasse ces traditions avec un pareil respect et une égale piété. Enfin, il prononce anathème contre tous ceux qui les mépriseront avec connoissance et de propos délibéré. La tradition est appelée parole de Dieu non écrite.

La foi ne croit donc les vérités qu'elle embrasse et qu'elle reçoit sans hésiter que parce que c'est Dieu qui les a révélées : nous ne pouvons douter de ce qu'il nous enseigne, parce qu'il est la vérité même, qui ne peut ni nous tromper, ni être trompée en croyant tout ce que l'Église nous déclare avoir été révélé de Dieu, rous le receoons, non comme la parole des hommes, mais ainsi qu'il est véritablement, comme la parole de Dieu.

La foi naturelle, ou purement humaine, a un fondement bien différent : elle nous fait croire les choses, ou à cause de l'évidence des preuves qui nous en persuadent, ou à cause des miracles qui nous les confirment; ou par la déférence que nous avons pour les personnes qui nous les disent, ou même par fantaisie, sur de fausses preuves.

La foi nous fait croire tout ce que Dieu a révélé à son Église : elle ne rejette aucun des articles que l'Eglise assure que Dieu a révélés; elle les reçoit tous : et celui qui douteroit d'un seul, quand même il recevroit tous les autres, ne peut pas dire qu'il ait la foi.

Nous avons dit que la foi nous fait croire fermement en Dieu et à tout ce qu'il a révélé à son Église, et que l'Église nous propose de croire, parce que c'est à l'Église que Dieu a confié le

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dépôt des vérités que nous devons croire; c'est par son témnoignage que nous sommes pleinement assurés que c'est Dieu qui a révélé ces vérités; c'est par ses seules lumières que nous pouvons et que nous devons discerner les vérités de celles qui ne le sont pas; et c'est ce qui faisoit dire à saint Augustin qu'il ne croiroit pas à l'Évangile, si l'autorité de l'Église catholique ne l'y obligeoit pas : Evangelio non crederem, nisi me catholica Ecclesia commoveret auctoritas. Église catholique, à laquelle seule a été confié le dépôt de l'Ecriture sainte et de la tradition; à laquelle seule il appartient de discerner les véritables Écritures et les véritables traditions d'avec les fausses; à laquelle seule il appartient d'interpréter et de nous faire connoître le véritable" sens de l'Écriture et de la tradition. Elle seule est infaillible; c'est elle seule que nous devons consulter, pour ne pas tomber dans l'erreur.

2.° La foi actuelle est le consentement ferme et assuré qui nous fait adhérer actuellement aux vérités que l'Église nous ordonne de croire, en nous assurant qu'elles sont révélées. Si ce consentement n'est qu'intérieur, c'est un acte intérieur de foi; s'il se manifeste au dehors par quelque signe sensible, on lui donne le nom de confession de foi, ou d'acte extérieur de foi.

La foi actuelle se divise encore en foi implicite, et en foi explicite. On croit une vérité d'une foi implicite lorsque, ne la connoissant pas en elle-même, on adhère cependant à une autre vérité qui la renferme. Croire, par exemple, que la foi de l'Église est vraie, c'est croire tout ce que croit l'Église, dit saint Thomas. Celui qui croit tout ce que l'Église croit, et qui est prêt à croire en particulier tout ce qu'elle lui proposera, est censé croire d'une foi implicite toutes les vérités de la foi que l'Eglise croit, quoiqu'il y en ait plusieurs dont il n'a jamais ouï parler.

On croit une vérité d'une foi explicite, lorsqu'on la croit en particulier, et qu'on y adhère, en la considérant en elle-même. Celui, par exemple, qui sait que Dieu a révélé qu'il y a un purgatoire, et qui, réfléchissant sur cette vérité, y adhère, la croit alors d'une foi explicite. Cette foi peut être distincte, comme elle l'est dans les docteurs; ou confuse, comme elle l'est le plus souvent dans le commun des hommes.

On divise encore la foi en foi formée et en foi informe. La foi formée est celle qui est jointe à la grâce habituelle et à la cha

rité. La foi informe est celle qui est sans la charité: on l'appelle informe, parce que, sans la charité qui l'anime et la perfectionne, elle ne peut faire arriver au salut éternel; et telle est la foi d'une personne catholique, lorsqu'elle est en état de péché mortel: car, on ne peut pas dire sans erreur que celui qui a perdu la charité a perdu la foi. Si quelqu'un, déclare le concile de Trente (sess. 6, can. 28. de Justif.), dit que, la grâce étant perdue par le péché, la foi se perd aussi toujours en même temps; ou que la foi qui reste n'est pas une véritable foi, quoiqu'elle ne soit pas vive; ou que celui qui a la foi sans la charité n'est pas chrétien, qu'il soit anathème.

DE LA NÉCESSITÉ DE LA FOI.

LA foi est absolument nécessaire à toutes sortes de personnes, pour être sauvées. Celui qui ne croira pas sera condamné, dit JésusChrist. Sans la foi, dit saint Paul, il est impossible d'être agréable à Dieu. Aussi le concile de Trente, après avoir dit que la foi est le commencement du salut de l'homme, le fondement et la racine de toute justification, ajoute-t-il, en citant ces paroles de l'Apôtre aux Hébreux, que sans la foi il est impossible d'arriver à la société des enfants de Dieu : Sine qua impossible est placere Deo, et ad filiorum ejus consortium pervenire.

La foi habituelle, que l'on reçoit par le Baptême, suffit aux enfants et aux insensés, parce qu'étant sans discernement ils sont incapables d'avoir la foi actuelle. Mais ceux qui ont l'usage de la raison sont obligés d'avoir une foi actuelle, pour croire fermement tout ce que l'Église croit: il y a même des vérités qu'ils sont obligés de croire d'une foi explicite. Telle est la doctrine de saint Thomas (1. 3, Sent. dist. 25. q. 2, a. 1).

Autre chose est de savoir les vérités qui sont de foi, autre chose est de les croire. Savoir les vérités qui sont de foi, c'est connoître ces vérités; connoissance qui précède la foi. Comment croiront-ils en celui dont ils n'ont pas entendu parler ? dit saint Paul. Croire les vérités qui sont de foi, c'est donner son consentement aux vérités que l'on connoît; c'est y adhérer, parce que c'est Dieu qui les a révélées à l'Eglise qui les propose.

Il y a des vérités dont la foi est nécessaire de nécessité de moyen; il y en a dont la foi est nécessaire seulement de nécessité

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