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toutes ces choses dans son cœur. » Profonde et touchante parole, où se révèle la mystérieuse complication de la nature humaine! L'homme ne se résigne pas à se renfermer dans les limites et les lois actuelles du monde fini; il aspire ailleurs; et pourtant, quand il est appelé à s'élever au-dessus de l'ordre présent et calculable de la nature, il s'étonne, il hésite, il ne sait s'il doit croire à ce surnaturel qu'il invoquait naguère et qu'il ne cessera pas d'invoquer, car, ainsi que Marie, il en conserve l'instinct dans

son cœur.

Aujourd'hui, comme il y a dix-neuf siècles, c'est avec ces dispositions contradictoires de l'homme que Jésus-Christ est appelé à traiter; il est en présence de cette soif, de cette espérance du surnaturel dont l'âme humaine est possédée, et aussi en présence de toutes les objections, de tous les doutes que le surnaturel soulève dans l'esprit humain. Il faut qu'il satisfasse à l'espé

rance et qu'il surmonte le doute. L'Évangile ouvre l'histoire de cette lutte solennelle qui a fait et qui agite encore le monde chrétien.

1° JÉSUS-CHRIST ET SES APÔTRES.

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Dès qu'il entre dans sa mission active, Jésus veut et prend des disciples, des apôtres. Il sait la puissance d'une association fondée sur la foi et l'amour. Il sait aussi que la foi et l'amour sont des vertus rares autant qu'efficaces. Il ne cherche point le nombre. Il s'entoure de quelques croyants choisis, et il vit, avec eux, dans une complète et constante intimité.

Dans cette intimité, Jésus-Christ déclare son autorité primitive et suprême: « Ce n'est pas vous

qui m'avez choisi, dit-il à ses apôtres, mais c'est moi qui vous ai choisis et qui vous ai établis, afin que vous alliez et que vous portiez du fruit1. » Mais à côté de l'autorité du maître se placent aussitôt sa tendresse confiante et le soin qu'il prend lui-même de la dignité de ses disciples: « Je ne vous appelle plus serviteurs, parce que le serviteur ne sait ce que son maître fait; mais je vous ai appelés mes amis, parce que je vous ai fait connaître tout ce que j'ai entendu de mon Père2. »

Jésus-Christ témoigne, en toute occasion, à ses apôtres la confiance qu'il leur porte et la situation supérieure dans laquelle il les a placés. Ils s'étonnent quelquefois de son langage, surtout des nombreuses paraboles dans lesquelles, en parlant à la multitude assemblée, il enferme ses préceptes : « Pourquoi leur parles-tu par des similitudes? Il répondit et leur dit : Parce qu'il

1. Évang. selon saint Jean, chap. xv, vers. 16. (ZZ) 2. Ibid, vers. 15.

vous est donné de connaître les mystères du royaume des cieux, mais cela ne leur est point donné... Pour ceux qui sont de dehors, tout se traite par des paraboles1. » Mais la confiance de Jésus ne dégénère jamais en complaisance; lorsque, dans un mouvement d'ambition vaniteuse, quelqu'un des apôtres lui demande une faveur exceptionnelle, Jésus le réprime sévèrement: « Jacques et Jean, fils de Zébédée, vinrent à lui et lui dirent : Maître, nous voudrions que tu fisses ce que nous te demanderons. Et il leur dit : Que voulez-vous que je vous fasse? Ils lui dirent: Accorde-nous que nous soyons assis dans ta gloire, l'un à ta droite, l'autre à ta gauche. Et Jésus leur dit : Vous ne savez ce que vous demandez; pouvezvous boire la coupe que je dois boire et être baptisés du baptême ? Ils lui dirent: Nous le pouvons. Et Jésus leur dit : Il est vrai que vous boirez lá

1. Évang. selon saint Matthieu, chap. XIII, vers. 10-14. ·Selon saint Marc, chap. iv, vers. 10–11. (AAA)

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