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naissance et à la grâce du vrai Dieu; que penset-il de ce qui touche à leur existence et à leur grandeur nationale? Leur prescrit-il la rébellion et la lutte contre le souverain terrestre qui les gouverne? « Les Pharisiens se consultèrent pour le surprendre dans ses discours. Et ils lui envoyèrent de leurs disciples, avec des Hérodiens, qui lui dirent Maître, nous savons que tu es sincère et que tu enseignes la voie de Dieu selon la vérité, sans avoir égard à qui que ce soit, car tu ne regardes point l'apparence des hommes. Dis-nous donc ce qui te semble de ceci : Est-il permis de payer le tribut à César, ou non? Mais Jésus, connaissant leur malice, leur dit : Hypocrites, pourquoi me tentez-vous? Montrez-moi la monnaie dont on paye le tribut. Et ils lui présentèrent un denier. Et il leur dit : De qui est cette image et cette inscription? Ils lui dirent: de César. Alors il leur dit: Rendez donc à César ce qui appartient à César et à Dieu ce qui appartient à Dieu. Et ayant

entendu cette réponse, ils l'admirèrent, et le laissant, ils s'en allèrent 1. »

Il y avait, dans la réponse de Jésus-Christ, bien plus à admirer que ne le pensaient les Pharisiens; il faisait bien plus qu'échapper habilement au piége qu'ils lui avaient tendu; il posait en principe la distinction de la vie religieuse et de la vie civile, de l'Église et de l'État. César n'a nul droit d'intervenir, par ses lois et sa force, dans les rapports de l'âme humaine avec Dieu, et le fidèle adorateur de Dieu est tenu de remplir, envers César, les devoirs que le maintien de l'ordre civil lui impose. L'indépendance de la foi religieuse et l'obéissance à la loi politique, c'est la réponse de Jésus-Christ aux Pharisiens, et la source divine du plus grand progrès qu'aient fait les sociétés humaines depuis qu'elles s'agitent sur cette terre.

1. Évang. selon saint Matthieu, chap. xxii, vers. 45-22.Selon saint Marc, chap. XII, vers. 12–17. - Selon saint Luc, chap. xx, vers. 19-25.

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Je reprends ces deux grands principes, ces deux grands actes de Jésus-Christ, l'abolition de tout privilége dans les rapports des hommes avec Dieu et la distinction de la vie religieuse et de la vie civile; je les place en regard de tous les faits, de tous les états sociaux antérieurs à la venue de Jésus-Christ, et je ne puis découvrir, à ces caractères essentiels de la religion chrétienne, aucune filiation, aucune origine humaine. Partout, avant Jésus-Christ, les religions étaient nationales, locales, établissant entre les peuples, les classes, les individus, des distances et des inégalités énormes. Partout aussi avant Jésus-Christ, la vie civile et la vie religieuse étaient confondues et s'opprimaient mutuellement; la religion ou les religions étaient des institutions incorporées dans l'État et que l'État réglait ou réprimait selon son intérêt. Dans l'universalité de la foi religieuse et l'indépendance de la société religieuse, je suis contraint de voir des nouveautés sublimes, des

éclairs de la lumière divine. Il a fallu bien des siècles pour que cette lumière fût acceptée du monde, et nul ne sait combien de siècles il lui faudra encore pour pénétrer le monde entier. Mais quelles que soient, pour les deux grandes vérités que je viens de résumer, les difficultés et les imperfections de l'avenir, c'est dans la vie et dans les paroles de Jésus-Christ que Dieu en a fait luire les premiers rayons.

5° JÉSUS-CHRIST ET LES FEMMES.

A l'origine de toutes les religions et dans leur histoire, les femmes ont leur place et leur rôle. Tantôt elles sont l'aliment et l'ornement des mythologies licencieuses. Tantôt, au contraire, elles sont, pour les héros religieux, l'objet d'un pieux effroi et d'une austère rigueur; ils les considèrent comme des créatures pleines de mal et de péril; ils les écartent de leur vie comme on écarte la tentation et l'impureté. Des aventures et des images voluptueuses ou d'ardents élans de con

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