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résultats que se manifeste la divinité de JésusChrist. Comment s'est accomplie dans l'homme l'Incarnation divine? Là, comme dans l'union de l'âme et du corps, comme dans la création, arrive le mystère; mais si le comment nous échappe, le fait n'en subsiste pas moins. Quand le fait a pris la forme de dogme, la théologie a voulu l'expliquer. A mon sens, elle a eu tort; elle a obscurci le fait en le développant et le commentant. C'est le fait même de l'Incarnation qui constitue la foi chrétienne, et qui s'élève au-dessus de toutes les définitions, de toutes les controverses théologiques. Méconnaître ce fait, nier la divinité de Jésus-Christ, c'est nier, c'est renverser la religion chrétienne, qui n'aurait jamais été ce qu'elle est et n'aurait jamais fait ce qu'elle a fait si elle n'avait pas eu l'Incarnation divine pour principe et Jésus-Christ Dieu et homme pour auteur.

5° LA REDEMPTION.

J'entre dans le sanctuaire de la foi chré

tienne.

Dieu a fait plus que se manifester dans JésusChrist. Il a fait plus que placer, sur la terre et devant les hommes, sa propre image vivante, le type de la sainteté et le modèle de la vie. Le Créateur a accompli, par Jésus-Christ, envers l'homme sa créature, un acte de sa bonté en même temps que de sa puissance souveraine. Jésus-Christ est encore autre chose que Dieu fait

homme pour répandre sur les hommes la lumière divine; il est Dieu fait homme pour vaincre et effacer dans l'homme le mal moral, fruit du péché de l'homme. Il apporte aux hommes, non-seulement la lumière et la loi, mais le pardon et le salut. Et c'est au prix de sa propre souffrance, de son propre sacrifice qu'il les leur apporte. Il est le type du dévouement en même temps que de la sainteté. Il s'est fait victime pour être sauveur. L'Incarnation aboutit à la croix et la croix à la Rédemption.

C'est ici le dogme et le mystère suprêmes. Ici se révèlent pleinement le sens et la portée du fait chrétien. Par quelles voies Jésus-Christ, pour accomplir ce grand fait, a-t-il pénétré dans l'âme humaine? Comment l'a-t-il conquise à la foi chrétienne pour l'arracher au mal et la sauver?

Quand l'homme manque au devoir dont il reconnaît la loi, quand il commet le mal qu'il est tenu de fuir, quand, à la suite du péché, s'éveille en lui le repentir, un autre sentiment, la nécessité

de l'expiation, se joint à celui du repentir. C'est l'instinct moral de l'homme que le repentir ne suffit pas à effacer la faute, et qu'elle doit être expiée. Pour réparer, il faut souffrir.

Et quand le sentiment religieux se joint au sentiment moral, quand l'homme croit en Dieu et voit en lui l'auteur et le dispensateur de la loi morale, il se regarde comme coupable d'offense envers le Dieu auquel il a désobéi, et il éprouve le besoin d'être pardonné, de rentrer en grâce auprès du souverain Maître qu'il a offensé.

Chez toutes les nations, dans toutes les religions, sous toutes les formes sociales, ces deux instincts, la nécessité de l'expiation après la faute et la nécessité du pardon après l'offense, se manifestent comme naturels et inhérents à l'âme humaine. Ils ont été, de tout temps et en tout lieu,

la

source d'une multitude de croyances et de pratiques, les unes pures et touchantes, les autres insensées et odieuses, qui se résument sous le

nom de sacrifices. Barbares ou civilisées, anciennes ou modernes, toutes les histoires abondent en sacrifices de toute sorte, grossiers ou mystiques, doux ou sanglants, inventés et consommés, tantôt pour expier les péchés de l'homme, tantôt pour apaiser la colère de Dieu et retrouver sa faveur.

Un autre fait moral, non moins réel quoique plus étrange aux yeux d'une raison superficielle, s'ajoute à celui-là. Les hommes ont cru que la faute pouvait être expiée par d'autres que par son auteur, et que des victimes innocentes pouvaient être offertes pour fléchir Dieu et sauver le coupable. De là sont venus des sacrifices aussi absurdes qu'atroces, et la prétendue expiation a souvent été un crime de plus. Mais de là sont venus aussi des actes héroïques, des dévouements sublimes. L'histoire domestique des familles et l'histoire publique des peuples ont d'admirables exemples de l'innocence s'offrant et se livrant en sacrifice, acceptant la pénitence, la souffrance, la

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