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saints et la divinité de Jésus-Christ, c'est sur tous les Chrétiens, Catholiques, Protestants ou Grecs, que portent les coups; c'est à tous les Chrétiens, quels que soient leurs dissentiments particuliers et les formes de leur gouvernement ecclésiastique, qu'on enlève les bases de leur foi. Et c'est par la foi que vivent toutes les églises chrétiennes ; il n'y a point de forme de gouvernement, monarchique ou républicaine, concentrée ou éparse, qui suffise à maintenir une église ; il n'y a point d'autorité si forte, point de liberté si large que, dans une société religieuse, elle puisse tenir lieu de la foi. Ce sont les âmes qui s'unissent dans une église, et c'est la foi qui est le lien des âmes. Quand donc les fondements de leur foi commune sont atta

qués, les dissidences entre les églises chrétiennes sur des questions spéciales, ou les diversités de leur organisation et de leur gouvernement deviennent des intérêts secondaires; c'est d'un péril commun qu'elles ont à se défendre; c'est la source commune où elles puisent toutes la vie qu'elles sont menacées de voir tarir.

Je crains que le sentiment de ce péril commun ne soit pas, dans toutes les églises chrétiennes, aussi clair, aussi profond, aussi dominant que l'exige le salut commun. Je crains qu'en présence des mêmes questions partout soulevées et des mêmes attaques partout dirigées contre les faits et les dogmes vitaux de la religion chrétienne, les Chrétiens des communions diverses ne concentrent pas

assez toutes leurs forces sur la grande lutte qu'ils ont tous à soutenir. Je le crains sans m'en étonner beaucoup. Quoique le péril soit le même pour tous, les traditions, les habitudes et par conséquent les dispositions actuelles sont diverses. Beaucoup de Catholiques se persuadent que la foi serait sauvée s'ils étaient délivrés de la liberté de la pensée. Beaucoup de Protestants croient qu'ils ne font qu'user du libre examen et qu'ils restent Chrétiens quand ils abandonnent les bases et s'éloignent des sources de la foi. Le Catholicisme n'a pas assez de confiance dans ses racines et tient trop à toutes ses branches; il n'y a point d'arbre qui n'ait besoin d'être cultivé et émondé selon les climats et les saisons pour porter toujours de bons

fruits; ce sont les racines qu'il faut défendre de toute atteinte. Le Protestantisme oublie

trop que, lui aussi, il a des racines dont il ne saurait se séparer sans périr, et que la réligion n'est pas une plante annuelle que les hommes cultivent et renouvellent à leur gré. Les Catholiques ont trop peur de la liberté ; les Protestants ont trop peur de l'autorité. Les uns croient que, parce que la foi religieuse a des points fixes, la société religieuse ne comporte pas le mouvement et le progrès; les autres disent que la société religieuse ne saurait avoir des points fixes, et que la religion réside dans le sentiment religieux et la croyance individuelle. Que serait devenu le Christianisme s'il s'était condamné, dès sa naissance, à l'immobilité

que les uns lui recommandent, et que deviendrait-il aujourd'hui s'il était livré, comme le veulent les autres, au caprice de chaque esprit et au vent de chaque jour?

Heureusement, Dieu ne permet pas que, dans cette crise, les vrais principes et les vrais intérêts de la religion chrétienne restent sans d'efficaces défenseurs. Il y a des Catholiques qui comprennent leur temps et le nouvel état social, et qui acceptent franchement ses libertés religieuses et politiques; et ce sont précisément ceux-là qui ont le plus hardiment témoigné leur attachement à la foi catholique, qui ont réclamé avec le plus d'ardeur les propres libertés de leur Église et défendu avec le plus d'énergie les droits de son chef. Il y a

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