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TRANCE.

Avant que la comédie y fut introduite on représentoient les histoires de l'ancien et du Nouveau Testament; on nommoit ces sortes d'Actions, Mystères, comme "Le Mystère, ou le Jeu de la Passion," "Le Mystère des Actes des Apôtres," "Le Mystère de l'Apocalypse;" et il y avoit des maîtres ou entrepreneurs par les soins desquels ces Mystères étoient représentés. Au commencement les repré. sentations s'en donnoient dans les églises; dans la suite les Mystères furent représentés dans divers endroits sur des théâtres publics à Paris *. En l'année 1486, le Chapitre de l'Eglise de Lyon ordonna soixante livres à ceux qui avoient joué le Mystère de la Passion †. De Rubis dans son Histoire de la même ville fait mention d'un théâtre public dressé à

* Hist. de Charles VII. par Alain Chartier: parlant de l'entree de ce Roi à Paris en 1437, p. 109.

† Liv. 28. des Act. Cap.fol. 153.

Lyon en 1540*. Le peuple nommoit ce théâtre Le Paradis.

Ces sortes de comédies saintes étoient fort en

vogue sous François I. qui les favorisoit et prenoit quelquefois plaisir à les voir représenter. Le" Mystère de Actes des Apôtres,” comédie divisée en deux parties fut représentée à Bourges vers le milieu du XVe. siècle, par Arnoul et Simon Greban, frères : P'un étoit chanoine du Mans et l'autre Sécrétaire de Charles d'Anjou, Comte du Maine.

Dans la suite comme ces sortes de représentations se faisoient d'une manière peu convenablcs à la religion et à la grandeur des Mystères, il fut défendu dans tout le royaume de jouer la Passion, et autres sujets semblables. Charles IX. publia, en 1561, un Edit sur les cahiers et doléances des Etats généraux assemblés à Orléans t. Henri III. en publia un autre sur les remonstrances des Etats généraux assemblée à Blois, en 1576. Malheureusement ces loix si sages n'étoient guères observées; et de nos jours cet abus si frappant n'a pas autant disparu que le respect pour des sujets si élevés sembloit l'exiger.

Opera.-Quelques uns ont cru que l'Opera venoit des Grecs ; c'est lui faire beaucoup d'honneur »

* Hist. de la Ville de Lyon, l. 3. c. 53.

+ Art. 24:

Ferrari, Gravina.

que de lui donner une origine si ancienne; centr qui prétendent que l'Edipe de Sophocle se chantoit d'un bout à l'autre sur le théâtre d'Athènes comme l'Atis de Quinault sur le théâtre de Paris ne font pas assez d'attention à ce qu'étoit la Mé. lopeé des anciens; chez les Grecs c'étoit une simple déclamation mélodieuse qui avoit, à la vérité, différens modes mais qui étoit aussi bien différente du chant musical.

Ce genre de poëme vient des Italiens. Les uns en attribuent l'invention à Rinuccini, d'autres à Emilio Cavaleri. Perrin fut celui qui l'introduisit en France, en 1659*; ce spectacle ne reus sit par d'abord; les personnages de bouffons que Gilbert et Perrin y avoient employés par une imitation trop scrupuleuse déplûrent infiniment. Mr. Quinault qui succéda à ces deux poëtes s'apperçut bientôt de cette erreur; il n'avoit pas eu un très grand succés dans le dramatique, mais il fut plus heureux dans le Lyrique du théâtre qu'il porta à une grande perfection. Mr. Perrault qu'on ne peut soupconner de l'avoir flatté, reconnoit en lui un talent tout particulier pour faire des vers bons à mettre en chant. Quinault avoit de plus an penchant naturel pour la tendresse et une facilité ad-, mirable à se conformer aux idées de Lulli. On

* Il fut le premier qui obtint le privilège d'établir en France des Opera.

acha même de dégouter ce dernier des Opera de Quinault, mais ce fameux musicien avoit trop de goût, et de bon sens pour ne pas voir qu'il étoit impossible de faire des vers plus beaux, plus doux et plus propres à faire paroître sa musique *.

• Perrault Hommes Illustres, art. Quinautt.

ARMOIRIES.

LES armoiries sont, en quelque sorte, une histoire abrégée des familles; elles marquent les différens dégrés de noblesse et les différentes alliances et font quelquefois allusion à une action éclatante. Les opinións sont partagées sur le tems et la manière dont elles ont commencé.. Quelques auteurs ont prodigué l'érudition pour montrer qu'elles nous viennent des Grecs et des Romains: on sait qu'il y a eu de tout tems des figures ou symboles sur les drapeaux de toutes les nations du monde. L'Enseigne des Romains étoit un aigle; celle des Phrygiens, un pourceau; celle des Thraciens, une mort; celle des Goths, un ours; celle des Alains, un chat; celle des Français, un lion'; celle des Saxons, un cheval; mais ce n'étoit que de simples hiéroglyphes. Le père et les

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