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SOMMAIRE

DES MATIÈRES CONTENUES DANS LE QUATRIÈME VOLUME DES OEUVRES CÓM-
PLÈTES DE THIÈBAULT,

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EUVRES COMPLETES

DE N. THIÉBAUT,

DOCTEUR EN THÉOLOGIE.

EXPLICATION

LITTÉRALE, DOGMATIQUE ET MORALE

DE L'ANCIEN TESTAMENT,

EN FORME DE PRONES.

Beatus homo, quem tu erudieris Domine, et de lege tua docueris eum. (Psal. xcm)

PRÉFACE.

I. La sainte Bible est un fonds qui appartient à l'Eglise, que les pasteurs sont chargés de cultiver au profit des fidèles, et où ceuxci cueilleront les fruits les plus salutaires et les plus propres à nourrir leurs âmes, lorsque ceux-là s'acquitteront exactement de leur charge.

II. Pleinement convaincu de la vérité de ce principe qui m'a guidé jusqu'à ce moment, et qui continuera à me guider jusqu'à celui de ma mort, je commence aujourd'hui à remplir l'engagement que j'ai pris autrefois envers le public, de lui donner l'Ancien Testament, comme le Nouveau, sous le titre d'explication littérale, dogmatique et morale (1).

III. En écrivant, comme en parlant, je me suis proposé deux fins. L'une a été d'appuyer la foi, de ranimer l'espérance, d'entretenir et d'exciter la flamme de la charité en ceux qui admettent, comme vrais et divins, tous les livres de la Bible, comme ils ont coutume d'être lus dans l'Eglise catholique. L'autre a été de défendre la vérité et la divinité de ces mêmes livres contre cette

multitude d'ennemis que l'impiété de notre siècle leur a suscités.

IV. Pour suivre avec succès la première de ces vues, j'ai inséré, dans le corps de mes discours, ce qui m'a paru plus à la portée du grand nombre, relativement aux dogmes et aux mœurs. Pour remplir la seconde et repousser efficacement les traits sacriléges que l'incrédulité concertée lance de touto part contre les deux Testaments, j'ai mis en note les observations que j'aurais inutilement placées dans le discours, n'étant que pour les savants, que pour ceux qui, ayant lu les objections, sont bien aises de savoir les réponses qui les lèvent.

V. J'avoue de bonne foi qu'il s'en faut bien que je propose ici toutes les difficultés de la philosophie moderne, et que je m'occupe à n'en laisser aucune sans solution. La raison en est bien simple, c'est que l'exécution d'un tel plan serait aussi impossible, que le projet en serait absurde. Pour cela il me faudrait lire mille et mille remarques malignes, éparses dans ce nombre effrayant de volumes antichrétiens que, depuis cin

(1) ‹ Admonemur felicem eum esse qui utrumque [Testamentum] in commune sociaverit et quasi unum corpus effecerit. (HIER. in Eccle. x1.)

OKCVRES COMPL. DE THIÉBAUT. IV.

1

quante ans environ, la haine contre notre sainte religion a enfantés; le pourrais-je ? le devrais-je? passerais-je les restes de ma vie dans un exercice si rebutant pour la piété? D'ailleurs, pour dissiper ce tas monstrueux de pierres entassées à l'honneur de Mercure, a-t-on besoin de les prendre les unes après les autres? quelques coups d'une main forte et adroite ne suffisent-ils pas ? quelques principes bien clairs et justement appliqués, ne font-ils pas disparaître toutes les difficultés particulières, en démontrant la fausseté des maximes qu'elles supposent? enfin, pour une qui a quelque apparence de difficulté, n'y en a-t-il pas dix dont toute la force consiste dans le sel piquant de l'ironie, ou dans le ridicule outrageant? témoins celles que Voltaire fait contre le premier des livres que j'ai à expliquer dans cet ouvrage, et qu'il convient par conséquent que je cite pour exemple de préférence à toutes autres.

Tome VI de l'Encyclopédie, édition de 1771 (pag. 230), Voltaire dit, sur le mot Dieu « Au premier verset de la Genèse, la traduction n'est pas exacte. Il n'y a pas d'hommes un peu instruits qui ne sachent que le texte porte: les dieux firent ou fit. Cette traduction est conforme à l'ancienne idée des Phéniciens qui avaient imaginé que Dieu employa les dieux inférieurs pour débrouiller le chaos.... Il est bien naturel de penser que quand les Hébreux eurent enfin un petit établissement vers les Phéniciens, ils commencèrent à en apprendre la langue, » etc.

R. Est-ce là une objection sérieuse ? Pourquoi Elohim au pluriel en hébreu, ne serait-il pas exactement traduit par le mot Deus, au singulier en latin? pourquoi le mot français votre ne serait-il pas bien traduit par le mot latin tuus au singulier? n'est-il pas un génie propre à chaque langue? n'estce pas une loi pour un traducteur de consulter ce génie, et de s'y conformer dans sa traduction? Le mot créa, ou fit, accolé au mot Dieux, Elohim, mis par honneur, ne détermine-t-il pas évidemment le singulier? A entendre Voltaire, ne diriez-vous pas que Moïse avait appris la langue et la mythologie des Phéniciens avant d'écrire la Genèse? Ignore-t-il donc que cet historien ayant vécu quarante ans à la cour de Pharaon, quarante ans comme berger avec Jétro, et quarante ans comme conducteur du peuple de Dieu dans le désert, il n'eut jamais d'établissements dans la Phénicie? s'il ne l'ignore pas, où est la bonne foi? partout il se distingue par ce ton ironique dont son préambule sur la Genèse laisse déjà voir cet échantillon: « Pour la théologie, uous la respectons, nous y croyons et nous n'y touchons pas. » N'est-ce pas y toucher que d'employer contre elle tour à tour, et la plaisanterie, et la satire, et toute la véhémence de la déclamation pour en inspirer le mépris?

(2) Ce que nous disons de ce corps lumineux d'après les interprètes qui s'attachent à la lettre, ne détruit point l'opinion de ceux qui s'attachant

Page 232, il dit sur le mot créa, pour détruire l'idée que la foi y attache, « les hommes furent toujours partagés sur la question de l'éternité du monde, mais jamais sur l'é- · ternité de la matière... Ex nihilo nihil, in nihilum nil posse reverti... voilà l'opinion de toute l'antiquité. »

R. Est-ce là une objection sérieuse? est-il vrai que les hommes ne furent jamais partagés sur l'éternité de la matière ? est-il vrai que toute l'antiquité ait pensé que non-seulement aucun homme, mais que Dieu même ne pouvait ni tirer quelque chose de rien, ni anéantir cette même chose après l'avoir créée?

Page 233, sur ces mots: que la lumière soit faite... il divisa la lumière des ténèbres; Voltaire dit, page 234: « Il était impossible qu'il y eût un soir et un matin avant qu'il existât un soleil, lequel cependant, selon Moïse, ne fut créé que quatre jours après la lumière. »

R. Est-ce encore là une objection sérieuse? ni Voltaire, ni nous, ne connaissons pas bien le corps lumineux dont la création précéda de quatre jours celle du soleil; s'ensuit-il qu'il n'ait pas existé? s'ensuit-il que l'auteur inspiré ait daigné descendre aux préjugés vagues et grossiers de la nation, en écrivant ces mots: Fiat lux? S'ensuit-il que Voltaire ait acquis de là le droit d'insulter à la nation juive, en disant d'elle qu'elle était bien éloignée de connaître cette vérité? que les ténèbres ne sont autre chose que la privation de la lumière (2)?

Page 235, sur ces mots: Dieu fit deux grands luminaires; Voltaire dit : « c'est toujours la même ignorance de la nature. Les Juifs ne savaient pas que la lune n'éclaire que par une lumière réfléchie; l'auteur parle ici des étoiles comme des points lumineux tels qu'on les voit, etc. »>

Est-ce encore là une objection sérieuse? ne s'en débarrasse-t-on pas en niant tout uniment les trois propositions qu'elle renferme? en disant sur la première: « non, ce n'est point ignorance de la nation, c'est au contraire savoir se rendre intelligible, en parlant des ouvrages de la nature; » en disant sur la seconde: « Moïse pouvait appeler la lune grand luminaire, et savoir qu'elle empruntait sa lumière du soleil. Faut-il, pour mériter ce nom, qu'elle éclaire de son fond? ne suffit-il pas qu'elle éclaire, tantôt une partie de l'hémisphère, tantôt une autre? en disant sur la troisième: « où Moïse a-t-il parlé des étoiles comme de points lumineux tels que nous les voyons? » citez-moi le passage.

Page 236, sur ces mots : faisons l'homme à notre image, Voltaire dit : « on ne fait des images que des corps. »

R. cette cinquième objection est-elle plus sérieuse que les précédentes? où Voltaire, a-t-il appris qu'on ne fait des images que

'au sens allégorique, entenaent cette lumière des esprits qui, dit-on, furent créés le premier jour.

des corps? quel inconvénient y a-t-il à dire que l'homme est fait à l'image de Dieu, en ce sens qu'il est spirituel? qu'il est libre? qu'il est immortel de sa nature, etc., comme Dieu est spirituel, libre, immortel de son essence, quoique ces attributs aient en Dieu une perfection qui ne se trouve pas dans

l'homme.

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Page 238, Voltaire dit : « On a cherché si l'auteur veut dire que l'homme avait d'abord les deux sexes, ou s'il entend que Dieu fit Adam et Eve le même jour, le sens le plus naturel est que Dieu forma Adam et Eve en même temps, mais ce sens contredirait absolument la formation de la femme faite d'une côte de l'homme longtemps après. »>

R. On voit bien là une sale plaisanterie, mais où est la difficulté ? Est-il rare qu'un auteur dise d'un fait en peu de mots, el par anticipation, ce qu'il doit dire plus au long dans l'endroit de son histoire, où ce même fait trouve naturellement sa place? C'est ce que Moïse a fait, employant sur la création d'Eve un seul verset; savoir le verset 27 du du premier chapitre, puis en consacrant aut récit du même fait les versets 20-25, du chapitre . Ces objections et dix-huit autres qui les suivent sont-elles sérieuses (3)? Ont-elles même une apparence de difficulté? (4) Pourquoi donc l'éditeur des OEuvres de Voltaire les a-t-il fait imprimer deux fois, mot pour mot; une première fois dans le premier des volumes intitulés La raison par alphabeth, la seconde fois dans le VI volume de l'Encyclopédie, n'était-ce que pour tromper les acheteurs en leur vendant deux fois la même marchandise? (5) n'était-ce pas aussi parce qu'il les croyait capables d'ébranler la foi de ses lecteurs? Quoi qu'il en soit de ses secrets motifs en attaquant les livres de l'Ancien Testament, voici ceux qui m'ont déterminé à entreprendre l'ouvrage que je donne aujourd'hui au public.

VI. Un premier, je viens de le dire, a été de venger hautement ces mêmes livres, de l'injure que leur fait l'incrédulité en les accusant, tantôt de superstition, tantôt d'autres défauts. Si les pasteurs des premiers siècles de l'Eglise mouraient plutôt que de livrer les Livres saints à des païens qui les auraient profanés, ceux de nos jours sauraient-ils qu'ils sont entre les mains d'ennemis aussi dangereux que les païens, sans en être alarmés ? sans gémir sur la profanation qu'on en fait? sans travailler à les tirer de l'opprobre dont on voudrait les couvrir?

VII. Un second motif de mon entreprise, est celui qui touche Fénelon dans ses Dialogues sur l'éloquence, en ces termes :

(3) L'objection contre le déluge universel qui se lit au quatrième vol. pag. 221 de l'Encyclopédie, et qni est répétée au sixième vol. pag. 247, est plus spécieuse: aussi nous en parlerons plus au long dans notre quatrième instruction sur la Genèse.

(4) Cette apparence, si elle existait, se dissiperait à la simple lecture de mon commentaire et ce sera souvent ma façon de résoudre des objections sur lesquelles je m'appesantirais en pure perte de temps.

« Il n'y a ni art, ni science dans le monde que les maîtres n'enseignent de suite, par méthode et par principes; il n'y a que la religion qu'on n'enseigne point de cette manière aux fidèles; on leur donne dans l'enfance un petit catéchisme sec qu'ils apprennent par cœur sans en comprendre le sens, après quoi ils n'ont plus que des sermons vagues et détachés. Je voudrais qu'on enseignât aux Chrétiens les premiers éléments de leur religion, et qu'on les menåt avec ordre aux plus hauts mystères. C'est ce que l'on faisait autrefois on commençait par les catéchismes, après quoi les pasteurs enseignaient de suite par des homélies, l'Evangile, puis les Epitres, tout le Nouveau Testament (en premier lieu, et l'Ancien ensuite): cela faisait des Chrétiens très-instruits, dit Fénelon, à l'autorité duquel je puis aujourd'hui joindre une longue expérience.

VIII. Au moment où j'écris ceci, après avoir enseigné la doctrine chrétienne en six volumes, après avoir expliqué le Nouveau Testament en seize volumes, j'ai déjà expliqué l'Ancien depuis la Genèse jusqu'à la Sagesse, et d'après les dispositions que j'ai remarquées dans mes auditeurs, j'ose assurer que cette manière d'enseigner (qui a été celle des Chrysostome, des Basile, des Ambroise, des Augustin, etc.), a tous les vrais avantages auxquels peut prétendre un pasteur. Elle plaît par le récit des faits importants arrivés depuis la création du monde jusqu'au temps des Machabées; elle instruit par les maximes morales que les historiens sacrés ont su tirer du fond de leurs histoires; elle touche, elle persuade, elle convertit par le dégoût qu'elle inspire pour les romans, et les écrits frivoles de notre siècle, et par le goût qu'elle donne pour les Livres saints pour les réflexions qui en dérivent. Combien d'auditeurs, un premier discours fini sur ces Livres, en attendent un secona, avec une sainte impatience, et se réjouissen. par avance du jour où ils auront le bonheur de l'entendre? combien s'y préparent par la lecture de la page sacrée qui doit leur être expliquée?

IX. Ils le savent, les ennemis du christianisme, ils savent que le goût pour nos saintes Ecritures fait tomber, de la main de leurs lecteurs, toutes les brochures à la mode, c'est-à-dire, tout ce qui est écrit contre la foi; et de là cette critique amère qu'ils ne cessent de faire, et des pasteurs qui invitent à lire, et des fidèles qui, en effet, lisent ces Ecritures, comme si cette lecture préjudiciait au temporel, comme si un serviteur ne pouvait s'en occuper sans nuire à son maître,

(5) Combien de fois ne lui ferait-on pas le même reproche, s'il fallait le lui faire aussi souvent qu'il le mérite? Voy. († 9) les pag. 188-209, t. IV, Mẻlanges. Vous y retrouverez, mot pour mot, ce que vous aviez lu pag. 87-112. Ici et là vous verrez couler la bile de l'auteur, sur le sacré comme sur le profane, sur le jour du Scibboleth, comme sur le jour de la Saint-Barthélemy,

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un maître sans négliger les devoirs de son élat; un grand, un prince, un roi sans perdre des heures dont ils doivent l'usage à l'utilité de leurs sujets.

X. Pourquoi donc était-il ordonné aux rois dans le Deuteronome (cap. xvII) de le copier de leurs propres mains, et de le lire tous les jours de leur vie? Un savant interprète (D. Calmet) faisait sur ce passage la remarque suivante : « On assure que les Juifs de Rome présentent aux Papes, après leur élection, un exemplaire de leur loi, lorsqu'ils vont en solennité à l'église de Latran, ce qui pourrait être une suite de leur usage, de mettre la loi dans la main de leurs rois, prenant possession de leur Etat. Les princes chrétiens les plus pieux, ont toujours cru que lire, étudier, méditer la loi de Dieu, élait une de leurs principales obligations. On sait quel était le zèle du grand Constantin, de Charlemagne, de saint Etienne, premier roi de Hongrie, d'Alphonse, premier roi d'Espagne, d'Alphonse roi d'Aragon, qui avait Ju quatorze fois la Bible, avec les gloses et les commentaires; d'Alfred, rci d'Angleterre, qui écrivit douze fois de sa main tous les livres du Nouveau Testament. » Nous lisons dans l'histoire de Stanislas, roi de Pologne, duc de Lorraine, qu'il lisait les Livres saints avec délices, et qu'après les avoir longtemps médités, il employa, pendant vingt ans, une partie de son loisir à en faire une traduction libre en vers polonais, imprimée à Nancy.

XI. Comme ce sont les personnes du sexe principalement, que l'on prétend priver de la consolation de lire les saintes Ecritures, ce sera aussi pour leur en assurer le droit que je placerai ici ces paroles de saint Jérôme, faisant l'éloge de sainte Fabiole :« Bon Dieu! quelle était sa ferveur et son attention pour Ecriture sainte ! elle courait les prophètes, les Evangiles et les Psaumes, comme si elle eût voulu se rassasier dans une faim violente; elle me proposait des difficultés, et conservait dans son cœur les réponses que j'y faisais; elle n'était jamais lasse d'apprendre, et la douleur de ses péchés s'augmentait à proportion de ce qu'elle augmentait en connaissance. >>

XII. Je me suis autrefois expliqué plus au long sur ce point et sur l'utilité de la lecture de la Bible en général; aujourd'hui je me borne à ce peu de mots. Ceux qui désireront en savoir davantage, pourront lire M. Dupin, Dissert. sur la Bible, tom. III, p. 710866, dans lesquelles il traite savamment ces trois questions; 1° si l'Ecriture sainte a été faite pour être lue par tous les fidèles, ou seulement par les pasteurs et par les personnes éclairées dans la religion; 2o si tous les fidèles peuvent tirer quelque utilité de la lecture de l'Ecriture sainte; 3° s'il est vrai que l'Eglise ait interdit.l'Ecriture sainte au peuple. Sur la première il soutient l'affirmative, et il s'y élève contre ceux qui restraignent la liberté de lire les Livres saints

aux seuls savants, pag. 731-751. Sur la seconde, il prouve l'utilité que tous les fidèles peuvent tirer de la lecture de ces Livres, pag. 751-814. Sur la troisième il nie que l'Eglise ait interdit l'usage d'une pratique d'elle-même si salutaire aux simples fidèles, pag. 814-866. Finissant cette longue et savante dissertation, il marque les dispositions sans lesquelles la Bible deviendrait un livre fermé, inutile et même dangereux à ses lecteurs. Tels sont la simplicité du cœur, la droiture de l'intention, la fermeté de la foi, le respect profond pour la parole de Dieu, la consultation préalable d'un pasteur, ou d'un directeur éclairé, la docilité à son avis, etc.

Telles sont par conséquent les dispositions que j'exige comme absolument nécessaires, de ceux que j'invite à lire le texte sacré avant de lire mon ouvrage. Du reste, je ne le donne que comme un essai que d'autres perfectionneront peut-être dans la suite des temps. Pour me servir ici des expressions de saint Jérôme, chacun offre ce qu'il peut dans le temple de Dieu; les uns présentent de l'or, de l'argent, des pierreries précieuses; les autres présentent du lin, de la pourpre, de l'hyacinthe. Quant à nous, ne pouvant faire mieux, nous présentons des peaux, des poils de chèvres (In prologo Galeato, n. 57), et nous prions le Seigneur, à qui nous faisons cette offrande si médiocre, de verser ses bénédictions célestes sur l'auteur et sur l'ouvrage.

XIII. Comme il n'est pas fait seulement ou pour les simples fidèles, ou pour les personnes religieuses, mais aussi pour ceux de MM. les orateurs chrétiens qui commenceront la longue et pénible carrière de la prédication; je dois faire pour ceux-ci les trois remarques suivantes :

1 Je n'ai prononcé en chaire aucune de ces instructions, ni selon la forme, ni dans les termes où elles se lisent dans cet ouvrage ; j'ai cru mieux, de me rendre maître de mon sujet, de tirer de mes écrits ce que je jugeais plus assorti à la dévotion du jour et aux besoins de mes ouailles, et de laisser à l'écart ce qui m'aurait rendu trop diffus, ou ce qui aurait trop fatigué l'attention de mes audi

teurs.

2° Convaincu que la variété dans la manière d'instruire est aussi utile, qu'une froide monotonie est contraire au dessein de l'orateur, tantôt j'ai expliqué un livre de suite, et tantôt j'ai tellement accolé l'Ancien Testament au Nouveau, que mon discours s'est souvent trouvé composé pour le fonds, moitié de l'un, moitié de l'autre ; avais-je à traiter d'un mystère, par exemple, de l'Epiphanie, le jour de cette solennité ? A l'idée qu'en donne le Nouveau Testament, je joignais les bénédictions de Noé sorti de l'arche, ou le psaume LXXI, ou le chapitre LV d'Isaïe. S'agissait-il d'un point de morale? par exemple, de la confiance en Dieu dans les

(6) Cette expression générale est susceptible de modifications que je placerai où il conviendra, † 9. à là tête du cantique, etc., etc.

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