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vidus pour expressions inconvenantes devant la justice (de wan tala).

Nous signalons encore un jugement des échevins par lequel un certain Weitin Tikere (Guyot le tisserand de coutil?) est condamné à la confiscation d'une pièce d'étoffe et à la perte de son métier de faciendo pannos pendant une année, sans amende.

Les condamnations prononcées au profit, et sans doute sur la poursuite d'une partie civile, et généralement indiquées dans le rôle par la formule: un tel condamné à autant contre un tel, sont beaucoup moins nombreuses et habituellement plus fortes que celles poursuivies par la partie publique le rôle en énonce rarement les motifs.

Nous trouvons en ce genre 20 condamnations de 60 livres; 13 de 11 livres 10 sous; 195 de 3 livres, au profit des parties, parmi lesquelles figure le châtelain d'Ypres, Baudouin ; 23 de la même somme au profit du seigneur ou du comte, comme partie jointe, et enfin 9 condamnations de 5 sous.

Parmi les condamnations de 5 livres quelques-unes sont causées pour gages illégalement pris (de injusta pandatione), il y est parfois ajouté la mention de l'ordonn an ce de restituer le dommage causé : dans une espèce, l'objet pris en gage était une marmite (cacabus); ou rencontre aussi des condamnations pour violence (de vi); une condamnation est causée pour opposition à une prise de gages et défaut de comparaître en justice sur l'ajournement donné, afin de voir statuer sur l'opposition (de contradicendo pandos et super hoc vocatus in jure minimè paruit ad diem sibi assignatum).

Le

principe du cumul des amendes s'applique aussi au profit des parties civiles ou parties jointes : un indi

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vidu encourt pour un même fait trois diverses amendes au profit de sa partie adverse, et une quatrième au profit du comte.

S IX. LA CHATELLENIE D'YPRES (1).

Le plus ancien acte connu dans lequel le titre de châtelain d'Ypres se trouve expressément mentionné, remonte seulement à l'année 1109 Fromold, châtelain d'Ypres, y assiste comme témoin à la donation de six arpens de terre inculte (wastine) faite par le comte Robert de Jérusalem à l'abbaye de Vormezeele (2).

:

Le père de ce Fromold apparaît déjà, dans diverses chartes des années 1070, 1087 et 1095, sous le nom de Thibaut d'Ypres (Thietbold, Tetbold ou Theobald) (3) il était l'un des enfants de Fulpold et de Ramburge, qui fondèrent, vers 1072, dans les environs d'Ypres, le chapitre de Zonnebeke (4). La qualification d'Iprensis ou de Ipra, donnée à Thibaut dans ces chartes, porte à croire qu'il était réellement investi de la dignité de châtelain, bien que le titre ne lui en soit attribué dans aucune des pièces citées (5). La supposi

(1) Gramaye, lib. II, cap. 3, et lib. IV; Sanderus, 1re édit., II, 342, 385; 2e édit., III, 361 et suiv. Les Esquisses historiques et biographiques sur les châtelains et les vicomtes d'Ypres, par J. J. Lambin, Ypres, 1838, n'ont guère de valeur historique en ce qui concerne les châtelains proprement dits.

(2) L'acte est du 19 janvier 1110, nouveau style. Chron. Vormeselense (Brugis, 1847), p. 34-35; -Duchesne, M. de Guines, preuves, p. 65; Vredius, p. 549.

(3) Cartul. de Saint-Bavon, no 14; -Corp. Chron. Fl., I, 704, et Miræus, III, 19 (où il faut lire 1087 au lieu de 1077); — Cartul. de Folquin, p. 204, et Miræus, I, 269.

(4) Miræus, II, 1133 et 1152. Il semble, d'après le dernier acte, que Thibaut était déjà mort en 1110.

(5) M. l'abbé Van de Putte, connu par ses travaux sur l'histoire de

tion que Fulpold lui-même aurait joui de cette dignité, n'a rien d'invraisemblable, et si elle devait être admise, il en résulterait que le nom d'Iprensis aurait été donné à Thibaut, du vivant de son père, dès l'an 1070, de même que plus tard nous voyons un autre Thibaut, petit-fils du premier, porter le titre de châtelain en même temps que Fromold, son père.

Quoi qu'il en soit, il conste par divers actes que Thibaut, fils de Fulpold, eut pour fils, outre Fromold susnommé, appelé aussi Fromald et Frumold, châtelain d'Ypres de 1109 à 1124 (1), Ulric ou Wilfric (2), Lambert, successivement prévôt de Zonnebeke et archidiacre de Tournai, puis (1114-1120) évêque de Noyon et de Tournai (5), Thibaut ou Teobald (4), et Adam (5).

Des documents authentiques attestent aussi que le châtelain Fromold eut pour fils: Thibaut (Tebbald ou Tiet bald), qui porte lui-même le titre de châtelain dès

la Flandre occidentale, a bien voulu nous communiquer un extrait du Cartulaire de Zonnebeke, qu'il se propose de publier, et où figure Adam, filius Theobaldi Yprensis vice comitis, en l'an 1114, primo anno episcopatus dompni Lamberti, à savoir de Lambert, évêque de Noyon et de Tournai, son frère.

(1) Il es. nommé sans ce titre en 1087 avec son père Thibaut et Son frère Ulric (Corp. Chr. Fl., I, 704); en 1096 avec son frère Wilfric (Miræus, III, 665); en 1102 (Cartul. de Folquin, p. 222) et en 1106 (Duchesne, M. de Béthune, preuves, p. 14), et avec le titre de chatelain dans l'acte cité de 1110, nouv. style, deux actes de 1111, deux autres de 1123 et enfin dans celui du 6 mai 1124 (Duchesne, ibid., p. 17; Pièces justif. du présent volume I et III; Miræus, II, 1158, et Sanderus, II, 343).

(2) Actes cités de 1087 et 1096.

(3)

Miræus, II, 1133, 1152 et 1164;-Marlot, Hist. de Reims, 1843, in-4o, I, 330.

(4) Piece just. I.

(5) Nommé dans deux actes de 1093 (Miræus, I, 270, et Cart. de Folquin, p. 204), dans celui déjà cité de 1114 et dans la pièce

just. III.

1123 (1), Dirolf d'Ypres (2), Fromold (3), et Gautier d'Ypres (4).

Ces détails généalogiques établissent la transmission de père en fils de la dignité de châtelain d'Ypres.

L'on peut remarquer que dans la pièce justificative I, du 27 février 1111, le châtelain est qualifié dans le corps de l'acte de prepositus ville, et dans la souscription de cette pièce et de celle sous le n° III, en date du 6 mai 1124, de laicus iprensis prepositus, pour le distinguer du prévôt, plus tard abbé de Saint-Martin d'Ypres; mais il ne faut pas perdre de vue que ces deux documents portent des marques évidentes de rédaction cléricale, tandis que celui du 13 septembre 1116 (pièce just. II), émané de la chancellerie ordinaire du comte se sert uniquement du titre usuel et officiel de castellanus.

Lambin cite encore parmi les enfants du châtelain Fromold, trois filles, et deux fils, Anselme d'Ypres, et Baudouin, son frère, nommés ensemble dans des actes authentiques, mais sans indication de leur père (5). Anselme fut châtelain d'Ypres de 1152 à 1147 (6); à

(1) Pièce just. II de l'an 1116 et Miræus, I, 374.

(2) Pièce n° II et Miræus, I, 274.

(3) Miræus, II, 1158.

(4) Acte du 28 juin 1162 dans les Cronica de Dunis, p. 142; acte de 1171 au Reg. rub. S. Marlini, fol. 103 verso.

On trouve encore mentionnés deux neveux du châtelain Fromold, Sohier ou Siger et son frère Fromold: Pièce just. I et Mir., I, 274 et 374.

(5) Actes de 1130 dans Mir., I, 278, et de 1145 dans le Cartul. de S. Bavon, no 32, et dans Vredius, p. 564.

(6) Pièce just. no IV;

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Chron. S. Nic. Furn., p. 81, 83, 84, 211 et 212; - Cron. de Dunis, p. 139; Miræus, I, 388, et IV, 201; Duchesne, M. de Guines, pr., p. 214.

partir de 1145, il figure dans quelques actes sous le titre de dapifer ou sénéchal (1).

La filiation que Lambin attribue à ces deux frères, sans indiquer ses autorités, nous paraît assez vraisemblable, comme s'accordant avec le caractère héréditaire de la dignité de châtelain, laquelle, à défaut de descendants de Thibaut II, aurait passé à Anselme, son frère puiné.

Sanderus, et Lambin d'après lui, place au nombre des châtelains le fameux Guillaume d'Ypres ou de Loo, prétendant au comité de Flandre en 1119 et 1127; leur assertion, reproduite sans examen par M. Warnkoenig (2), ne s'appuie d'aucun acte authentique où le titre de châtelain serait attribué soit à Guillaume, soit à Robert ou Philippe ses fils (3), et n'est sans doute qu'une erreur, occasionnée par le titre d'Ypres donné quelquefois à Guillaume, à raison de l'apanage de son père Philippe de Flandre, lequel, comme fils du comte Robert le Frison, et portant lui-même le titre de comte, paraît avoir reçu en partage les revenus propres du comte à Ypres et dans une partie de la Flandre occi

dentale.

Dans un acte de 1139, passé en faveur de l'abbaye de Tronchiennes-lez-Gand, et paraissant rédigé par un des moines de cette abbaye (4), le châtelain Anselme est

(1) Mir., II, 1166;

Sanderus, 2e édit., II, 343, et un acte de

1147, du prieuré de Saint-Bertin à Poperinghe, aux Arch. de la Flandre orientale.

(2) Hist. de la Flandre, II, 31.

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Cron.de

(3) On peut voir les actes dans Miræus, I, 548; III, 333; Dunis, p. 142; - Vredius, 552 et 566; - Guill. d'Ypres, Charte d'octobre 1158, Bibl. du séminaire de Bruges, no 448.

(4) Corp. Chron. Flandriæ, I, 709;

pr.,

p. 214.

Duchesne, M. de Guines,

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