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que

tance, revint à Fructueux : « Es-tu évêque, lui de» manda-t-il ? --- Oui, je le fuis. Eh bien ! dis » tu l'as été, & que tu ne l'es plus. » Auffi-tôt il commanda que ces trois illuftres confefleurs fuflent brûlés vifs.

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3. S. Jean l'Aumônier ne fouffroit jamais qu'on parlât dans l'églife. Il chaffoit publiquement tous ceux qui commettoient une pareille irrévérence. « Si vous êtes » venus ici pour prier, leut difoit le religieux prélat » n'employez point à autre chofe votre efprit & votre » langue; fi c'eft pour parler de chofes inutiles & pro» fanes, écoutez, mes freres, écoutez ce que Jesus» Christ dit lui-même dans l'Evangile : La Maison de » Dieu fera nommée la Maifon de priere; gardez-vous » donc bien d'en faire une caverne de voleurs, »

4. Anne, mere du prophète Samuel, étant prosternée dans le temple, pour demander un fils au ToutPuiffant, ne prioit pas d'une voix haute ni éclatante mais tout bas, & modeftement dans le fecret de fon cœur. « Elle remuoit les lévres, dit l'Ecriture; mais on » n'entendoit point ce qu'elle difoit. »>

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5. Un folitaire d'Egypte vint un jour demander à S. Macaire, comment il devoit prier? « Mon frere, lui répondit le faint abbé, il n'eft pas befoin d'employer beaucoup de paroles: il fuffit d'étendre les » mains vers le ciel & de dire : O mon Dieu! que votre n volonté foit faite! Et, quand vous vous sentirez com» battu par quelque tentation preffante, dites du fond » de votre cœur: O mon Pere! fecourez-moi! car Dieu » fçait bien ce qui vous est néceffaire. »

6. Abdalcader, fameux docteur Mufulman, faifoit ordinairement la priere fuivante : « O Dieu tout-puif» fant, fi, profterné fans ceffe humblement devant ton » Être fuprême, je ne m'occupe qu'à te rendre un culte » digne de toi, daignes quelquefois jetter un regard de » bonté fur ce vil infecte qui t'adore.

7. Philippe IV, roi d'Espagne, commença fon règne par une action de piété, bien digne de mémoire. Le jour même de la mort de Philippe III, fon pere, allant D.d'Educ. T. I.

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du palais de Madrid au monaftere de San-Jérônimo del Paffo, dans un caroffe fermé afin de paffer incognito, il en defcendit pour accompagner le Saint-Sacrement que l'on portoit à un malade. Le comte d'Olivarez lui ayant remontré que la mort du Roi, fon pere, ne lui permettoit pas de paroître en public, il lui répondit :

Cet ufage ne fçauroit me difpenfer de rendre à Dieu » l'honneur que je lui dois. » Voyez PIÉTÉ. RELIGION.

ADRESSE DU CORPS.

E grand Alexandre, encore fort jeune, voyant fon pere rebuter, comme inutile, un cheval exceffivement rétif & fougueux : « Quel cheval, s'écriat-il, perdent ces gens-là, qui, par ignorance & par timidité, ne fçavent pas s'en fervir! » Auffi-tôt il s'approche du courfier farouche, le flate, le careffe, l'adoucit, le monte avec adreffe, le promene quelque tems; puis, lui faisant fentir l'éperon, le met au galop & le fatigue. Enfin, tournant bride doucement, il le ramene au pas devant le Roi, fon pere, & faute à bas. Philippe l'embrassa tendrement ; &, fe livrant en pere aux grandes efpérances que donnoit le jeune Prince : » O mon fils, lui dit-il, cherche un royaume digne de » ta grande ame; la Macédoine ne peut te contenir. >> Le nom du cheval dompté par l'adreffe d'Alexandre devint auffi célèbre que celui de fon maître dont il partagea, pour ainfi dire, la brillante carriere. On l'ap. pella Bucéphale, parce que fa tête avoit la conformation de celle d'un bœuf.

2. Le jour que le fameux chevalier Bayard partit du château de fon pere, pour se rendre à la cour du duc de Savoie, après avoir reçu les adieux de fes parens, il monta à cheval, en leur préfence. Son cheval, qui étoit fougueux, commença alors à s'agiter avec violence; mais le jeune cavalier fe tint ferme, & ne fut point ébranlé. Le feigneur du Térail, fon pere, admirant en vieillard l'adreffe de fon fils, courut vers lui, les bras ouverts, & lui demanda s'il n'avoit pas eu peur? « Et

de quoi aurois-je peur, mon pere, entouré de per»fonnes qui me font fi cheres, & dont je fuis aimé : »je me fens même incapable de crainte au milieu des » ennemis de mon Roi & de ma Patrie. » La fupériorité qu'il avoit acquife dans l'exercice du cheval fut la premiere caufe de fa fortune. Le duc de Savoie, dont il étoit page, étant à Lyon, avec Charles VII, roi de France, voulut s'en faire honneur devant ce Monarque. Bayard & fon cheval occuperent plus d'une heure deux puiffans Souverains & toute leur cour, & le page revenant au bout de fa carriere, le Roi, charmé de fon adreffe, lui cria : « Or çà, cavalier, bon courage! » piquez ! piquez encore une fois! » Les pages du Monarque, ou jaloux des éloges qu'il recevoit, ou l'admirant eux-mêmes, s'écrierent enfemble : « Piquez ! piquez!» & ces cris répétés lui valurent, pendant plufieurs années, le furnom de Piquet. A peine âgé de vingt ans," très-grand pour fon âge, mais pâle & maigre, &, en apparence, incapable de grands efforts, il vainquit à Lyon dans un tournois le feigneur de Vaudrey, qui avoit terraffé tous les chevaliers qui avoient combattu contre lui. Tous les fpectateurs en furent furpris, &, lorf que, fuivant l'ordre de la joûte, les combattans pafferent, la vifiere levée, devant les dames de Lyon, rangées le long de la lice, elles s'écrierent en leur patois, le voyant fi maigre & fi pâle : « Vey vô ces tou malotru! » Il a mieux fait que tous les autres ! »

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3. L'un des athlètes qui fe diftingua le plus parmi les Grecs, par fon adreffe & par fa vigueur, fut le célèbre Polydamas. Seul, & fans armes, il tua fur le mont Olympe un lion des plus furieux, se propofant en cela le grand Hercule pour modèle. Une autre fois, ayant faifi un taureau par l'un des pieds de derriere, cet animal ne put échapper qu'en laiffant la -corne de fon pied dans les mains de l'athlète. Lorfqu'il retenoit un chariot par derriere, le cocher fouettoit inutilement fes chevaux pour les faire avancer. Darius Nothus, roi de Perse, fur le bruit de cette force prodigieufe de Polydamas, le voulut voir, & le fit venir à Sufe. On lui mit en tête trois foldats de la

garde du Prince, très-vigoureux & très-aguerris. Il les battit; il les tua, fans même vouloir se servir d'aucune

arme.

4. A peine ofe-t-on croire ce que les hiftoriens rapportent de l'adreffe surprenante, & de la force prodigieufe de Milon de Crotone, ce fameux athlète qui vivoit l'an 512 avant J. C. Paufanias dit qu'il fut fept fois victorieux aux jeux Pythiens, une fois, étant enfant; qu'il remporta fix victoires aux jeux Olympiques, toutes à la lutte, l'une defquelles lui fut adjugée auffi pendant fen enfance, & que, s'étant présenté une feptieme fois à Olympie pour la lutte, il ne put y combattre faute d'antagoniste. Il empoignoit une grenade, de maniere que, fans l'écrafer, il la ferroit fuffifamment pour la retenir malgré les efforts de ceux qui tâchoient de la lui arracher. Il fe tenoit fi ferme fur un difque, efpece de palet de forme plate & ronde qu'on avoit huilé pour le rendre plus gliffant, qu'il étoit impoffible de l'y ébranler. Il ceignoit fa tête d'une corde, comme d'un diadême; après quoi, retenant fortement son haleine, les veines de fa tête s'enfloient jufqu'au point de rompre la corde. Lorfqu'appuyant fon coude fur fon côté, il préfentoit la main droite ouverte, les doigts ferrés l'un contre l'autre à l'exception du pouce qu'il élevoit, aucune force humaine ne pouvoit lui écarter le petit doigt des trois

autres.

Un jour qu'il écoutoit les leçons de Pythagore, car il étoit l'un de fes difciples les plus affidus, la colomne qui foutenoit le plafond de la falle où l'auditoire étoit affemblé, ayant été tout-à-coup ébranlée, il la foutint lui feul, donna le tems aux auditeurs de fe retirer; &, après avoir mis les autres en fûreté, il se sauva lui-même. Ce qu'on raconte de la voracité de cet homme étonnant, n'eft pas moins capable de furprendre. Il étoit à peine raffafié de vingt mines, ou livres de viandes, d'autant de pain, & de quinze pintes de vin en un jour. Athénée dit qu'une fois ayant parcouru toute la longueur d'un ftade, portant fur fes épaules un taureau de quatre ans, il l'affomma d'un

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Coup de poing, & le mangea tout entier dans la journée. Milon, dans fa vieilleffe, voyant les autres athlètes s'exercer à la lutte, & confidérant ses bras, autrefois fi robuftes, mais que l'âge avoit extrêmement affoi. blis: : « Hélas ! s'écria-t-il en pleurant, maintenant ces >> bras font morts ! » Cependant il oublia, ou du moins il fe diffimula fon affoibliffement; & l'aveugle confiance qu'il avoit mise en fes forces lui devint enfin funefte. Un jour, paffant dans une forêt, il vou, lut éprouver fa vigueur émouffée, & s'efforça de féparer un arbre en deux. Mais les forces lui manquerent au milieu de fon action; les deux parties de l'arbre fe réunirent, & enfermerent les mains du malheureux athlète : un lion fortit du bois & le dévora.

5. L'hiftorien Jofephe rapporte un trait remarquable de l'adreffe & de la force de corps d'un cavalier Romain, qui, au fiége de Jérufalem, pourfuivant un Juif, le faifit par le talon, l'enleva en l'air, & le porta ainfi tout vivant à son général.

6. L'indigne fils de Marc-Aurèle, le barbare Commode, partageoit tout le tems qu'il devoit confacrer au gouvernement de l'empire, entre la plus infâme débauche, & les méprifables combats auxquels il s'exerçoit contre des gladiateurs & contre des bêtes. Il y réuffiffoit très-bien, & joignoit la force avec l'a dreffe. On rapporte qu'il tua cinq hippopotames à la fois, deux éléphans, un rhinoceros; un autre animal, moitié chameau, moitié panthere, en deux jours différens. 11 tiroit avec tant de jufteffe & de dextérité, qu'un jour, dans un fpectacle, voyant une panthere qui s'élançoit fur un malheureux destiné à combattre contre elle, il prit fon arc, & d'une fléche subitement lancée, il abbatit la tête à l'animal, fans toucher à l'homme.

7. Un jour, l'empereur Adrien exerçoit fes troupes; & chaque foldat rempliffoit en particulier les évolutions militaires, analogues aux fonctions qu'il avoit dans les armées. Un archer Batave, nommé Soranus, parut à fon tour. Ce guerrier, déja connu par fon

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